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Récit poétique
Cyrill : L’homme sans majuscule
 Publié le 24/11/21  -  10 commentaires  -  9654 caractères  -  192 lectures    Autres textes du même auteur

Fantaisie en trois mouvements.


L’homme sans majuscule



♪ ♫


Il abandonna sa voiture un jour sans fin de pluie battante.
Les balais d’essuie-glace étaient partis soudain comme en déconfiture, une quasi presque panne arrangée dans l'attente d'un peu plus d’audace.
Mais rien ne vint de cette espèce.
Pas un mouvement dans les hautes arcanes, aucune hardiesse ni sursaut d’efficience ne voulait agiter ces bras articulés.
De la carrosserie au moteur tout semblait en déréliction.
La déprime gagnait jusqu’au for du chauffeur, frappé de nonchalance et de circonspection.


On entendit au loin la mélodie d’un chœur en léger contrepoint.


L’averse d’heure en heure avait allure de déluge, provoquant un sacré grabuge et maintes flaques sur les lieux.

Après un dernier couac, la tire fut laissée à la bonté de Dieu.

L’homme sans carapace arpenta le quartier inconnu de ses yeux.
Hormis quelques limaces comme tombées des cieux, pas un gargotier sur la place, pas l’ombre d’un refuge où sécher sa carcasse et les pans de son frac.

Il finit par trouver tout au fond d’une impasse un sombre individu tenant un sombre rade.


Comme un malentendu, l’orchestre bombarda de sourdes pétarades.


Pris dans la bousculade d’une bonne poignée de quelques assidus, il rendit l’estocade et paya sa tournée.

Il se trouvait ici dans la cité Novembre, informa-t-on le débutant qu’aussitôt l’on décréta membre.
Son bizutage réussi, il fut déclaré compétent et reçut en étrenne un large paletot.


Più divertimento, répondit une antienne au joueur de pipeau.


Sous une pluie pérenne aux dehors de sanglots passèrent quelques temps, suivis de contretemps.
Puis quelques imprévus comme un vent de grêlons,
une avanie de glace et de neige fondue forçant notre luron à poser sa besace à l’unanimité,
à exposer ses hardes aux épaisses hallebardes.


On entendit un barde ânonner un refrain aux pluies que ciel hasarde.


Pour demeure il eut une bâche abandonnée par les voisins.
On le baptisa père Mâchin au motif qu’il pensait en mâchant sa moustache qui frisottait avec audace jusqu’au repli des commissures ;
l’homme mettait à cette tâche un soin tenant de la posture plus que de la nécessité.

Il s’épuisait en conjectures
arguant du fait presque certain que toute chose bien pesée l’on s’accommoderait d’un crachin si l’éclaircie tardait encore à se montrer.

CQFD et jusqu’à preuve du contraire
on souhaitait ici à la majorité déposer le décor,
évincer l’arbitraire.

Veuves et centenaires,
vierges et repentis étaient tous invités à donner de la voix.
Mais au prétexte de bavure on refusa l’accès aux urnes à tout invertébré qui soit.
Les limaces marries conçurent un dépit pour le moins taciturne à leur éviction du référendum.

Tout à ses convictions
le père Mâchin menait très bien l’affaire, se fendait d’un sourire bonhomme afin que l’on votât pour un juste milieu de la bonne manière.


Silence circonspect, puis accompagnement du tonnerre de Dieu.


Pour éviter les plans oiseux d’un dépouillement de pure fiction, celui-ci fut confié à l’habile entremise de factieux volontaires :
avocats marrons et requins véreux,
tartuffes désarmants chargés de la sécurité,
éminences grises et quelque autre félon à l’honnêteté très spécieuse.

Astuce judicieuse au vu d’un score amène !
Nombre d’énergumènes annoncèrent en meute un décret obreptice requalifiant la pluie vice de procédure.
On évita l’émeute et de nombreuses joutes,
usant de guerre lasse et d’épiphénomènes.


Cacophonie de vents, cymbales, contrebasses !


À partir de dorénavant et pas plus tard que l’avant-veille on aurait du soleil.
La plus petite goutte se verrait jugée même par contumace,
les dissidentes amendées d’une aimable censure.


♫ ♪


Sans commune mesure les jours coulaient heureux au Pays du Ciel Bleu,
une villégiature appréciée de chacun.

En excellent tribun
le général Mâchin s’autoproclama tel à la faveur d’une étincelle.
Quit quelques spadassins – toujours faisant ficelle et sachant la fermer – pour purger son prochain avec urbanité.
S’enquérait des auspices auprès d’alliés solides et autre créature aux esgourdes complices pour parer au destin, si par mésaventure un généralicide venait à se tramer.


Des fifres opportuns jouaient la sarabande en battant la mesure.


Son armée de guignols lui fit maintes offrandes, du couvre-chef de paille à l’antique éventail,
de l’ouvre-parasol à la boîte à mitraille.


Tandis qu’un musicien effleurait l’harmonium,


un vivarium à batraciens désennuyait notre bonhomme au sadisme ingénu.
Aumône bienvenue d’autocraties pluvieuses,
il procurait au général une brouillasse heureuse à regarder béant.

L’homme s’acclimatait céans.

Il se fit construire un perchoir pour subjuguer son auditoire ;
façon de piédestal à danser le tango
qui baillait à sa gloire et flattait son ego, dont il anticipa nombreuses retombées ;
coquetterie monumentale,
caprice ostentatoire duquel il crut puiser sa popularité.

Cependant qu’alentour sans cesse fulguraient vent de canicule et soleil ingrat,
de même par contrat et selon la rumeur en allait-il de l’omerta,
du moral des vautours,
de la sainte férule.


Archets et pistons, harpes et violons jouaient la pendule.


De l’aube au crépuscule et sous vives clameurs le général serrait la vis au gré de son humeur,
tenant toujours le compte de son propre avis pour congédier les pontes.

Il fit annoncer un discours


à grands roulements de tambour.


Usant d’aimables exhortations, avec force intimidations,
son armée de nervis aux façons plus qu’affables accréditait la fable – conte selon lequel il était de bon ton de répondre à l’appel.
Et que l’on prît sur soi soit de s’y présenter en toute liberté, soit de s’y présenter en liberté totale !
(Étant entendu qu’une absence aurait conséquence létale.)


Panique instrumentale !


Ainsi fut-il admis que l’on coupât la tête à celui qui s’entête, que l’on tranchât le col à celui qui somnole et que les malgracieux fussent raccourcis comme les grincheux.

Il ne resta bientôt qu’un pelé, trois tondus
et quatre disparus n’ayant pas rejoint les pendus.

Mâchin termina sa harangue et vira presque exsangue au vu de cette apostasie.

Il ordonna que fût saisi sur l’heure un séditieux pour calmer l’opinion.
Que sur celui-ci l’on fît feu à son commandement.
Que tout sabordement fût assorti de mort.

Sous les vivats et les transports il fit moisson de réconfort.

On entendait partout claquer la chevrotine,


au son du cor chuter les corps,
de la trompette choir les têtes,
du tuba tomber les tabous,


couper la guillotine et siffler l’arbalète,

agoniser les comploteurs et les âmes mutines,

agitateurs itou.

Ainsi, l’on vint à bout des luttes intestines.


♪ ♫ ♫


Sa clique évanouie – car en toute logique s’étant anéantie dans le chambardement –
ce fut tout rondement que le machin déchu douta de sa superbe.

Il en perdit le verbe et son à-propos ;
ses décorations, le repos.
Il en étrécit de pointure et quitta son chapeau.

De cette aberration naquit un étonnant sentiment d’imposture,
d’une inadéquation.

Un peu piteusement il prit quelque recul.


Se produisit alors un long hululement,
plus que parfait accord avec le ridicule.


L’homme sans majuscule rallia son véhicule et ses emmerdements,

ses annuités et ses ardoises,

ses noises, ses factures et ses propriétés ;

sa progéniture agitée…

Invoquant conjoncture, hasard et destinée,

compta que sa bourgeoise le prît en charité.


Coda bien ordonnée
et balai de clôture.



♪ ♪


___________________________________________
Ce texte a été publié avec des mots protégés par PTS.


 
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   Robot   
24/11/2021
Bonjour Cyrill.
Un texte assez déroutant dont je dois reconnaître n'avoir pas tout saisi, pas beaucoup retenu du contexte. Peut-être suis-je inadapté à la lecture de ce genre de texte. Je ne me suis pas pris à la poésie qui devrait soudre de ce ce récit poétique. Je suis resté à distance sans parvenir à ressentir un sentiment.
Je ne note pas faute d'une meilleure immersion.

   papipoete   
24/11/2021
bonjour Cyrill
" c'est du Cyrill ; en plus c'est du lourd aurait dit Lucchini ! "
Il faut prendre sa respiration ; stocker sur 100 neurones une première partie ; décoder tout le sel d'un autre paragraphe ; rester au diapason de la musique sous la houlette du " père machin " ; se mettre à l'abri de la pluie battante comme hallebardes sous une vieille bâche ; compter en cadence les têtes tranchées au billot ; ne répondre que lorsque le tribun sur son perchoir vous accorde parole ; et finalement remonter à bord de l'auto aux essuie-glaces cassés, rentrer à la maison... affronter sa bourgeoise, un alibi sur le bout de la langue...
Bien que je n'aie absolument rien compris à ce concert ( je sens une odeur de brûlé sous mes cheveux ! ) toute cette loufoquerie est écrite de main de maître ( mots savants ou vieux françois ) illustrant à foison cette fresque façon " guerniquesque "
Je ne parle pas de la présentation avec insert de notes de musique, et autres citations philosophiques !
Bref, un travail titanesque mais écrit de plume en velours !
Comme je voudrais que des amateurs éclairés, sur cette composition extraordinaire, se penchassent et d'éloges couvrissent notre singulier auteur !
je ne peux noter, mais je suis lessivé !

   Corto   
24/11/2021
Venant après deux commentateurs chevronnés mais désarçonnés j’ai décidé de me lancer dans cette lecture comme un cow boy sautant sur un bovin récalcitrant en plein rodeo. Les secousses ont été sournoises et toujours inattendues, ce qui nuisait fort à mon équilibre .

Arrivé en fin de première partie, détrempé comme une évidence, j’ai commencé à penser que personne n’avait décidé qu’un auteur ne devait pas écrire pour le seul plaisir d’écrire, au diable la compréhension simpliste pourvu que la complicité avec le lecteur émerge de temps à autre.

J’étais réjoui (qui ne le serait pas ?) à l’arrivée du « Pays du Ciel Bleu », mais il fallut qu’un « Général Mâchin » relance les résurgences de mon antimilitarisme juvénile. La suite montra qui avait raison.

Avec :
« Se produisit alors un long hululement,
plus que parfait accord avec le ridicule »
vint un soulagement incongru et inattendu d’autant qu’immédiatement
« L’homme sans majuscule rallia son véhicule et ses emmerdements ».

Ce commentaire appellera sans doute un commentaire divergent ce à quoi il s’attend, pas moins que l’auteur de ce récit poétique qui a dû prendre plaisir à ce tourbillon de situations reliées plus ou moins par quelques notes musicales sans portées mais qui n’en pensent pas moins.

   Pouet   
24/11/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Salut,

Ma. Gni. Fi. Que.

Tout simplement, que dire de plus ?

Je trouve du Père Ubu, du procès de Kafka, du En attendant Godot, de la clique d'Alice aux pays des merveilles en lisant ce texte foisonnant, d'une inspiration aiguisée, d'un souffle assez prodigieux rendant la lecture jubilatoire.

On navigue ici entre les emmerdes du quotidien d'un monsieur ni Hire ni Hulot, tout au plus Glloq (à épeler à voix haute pour s'envoler façon Coué...) à une espèce d' hallucinante métaphysique du pouvoir du sabre et du bénitier faisant la pluie et le beau temps sur fond de cuivres débouchés et de langues de hautbois.
De la joyeuse désespérance mise en musique.

L'écriture est proprement splendide de poésie et de singularité.

J'y vois comme une parenthèse onirique et cauchemardesquement désordonnée de précision dans laquelle l'homme aura perdu sa majuscule.

Une "critique" de quelque chose, d'une chose quelque en tout les cas.

J'y vois de l'acceptation de l'absurde, de l'inconcevable, au jour la nuit, au jour labeur.
Et au fait, ça ne s'appellerait pas l'existence ?

Je crois n'avoir jamais évalué "passionnément flèche vers le haut", mais si je ne le fais pas là, je ne le ferai jamais.

Respect.

Un texte majuscule. :)

   Lariviere   
24/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Cyrill

J'ai beaucoup aimé ce texte singulier, sonore et bien rythmé...

Dire que j'ai tout compris serait mentir, mais ce n'est pas ce que j'attends d'une poésie et s'en est une, brillante, originale, audacieuse et comme disait Pouet jubilatoire en diable !

Merci pour ce très bon moment de lecture !

   Vincente   
25/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Whaouh !... ça vagabonde drôlement dans cette histoire ubuesque où Mâchin, de simple hère déprimé parvient "général"… sans réserve, complètement parti dans un trip qu'en d'autres lieux l'on pourrait imaginer psychédélique mais alors dans un décor à la facture du Facteur Cheval…

Mené par les excitations intempérantes d'une plume qui s'amuse de ses égarements, le récit ne récite rien de raisonnable, peu de corrélations narratives puisque le jeu semble être de profiter des jeux du vague à l'âme de Mâchin et d'enchaîner les saynètes à la façon d'une chanson enfantine Marabout… bout de ficelle… selle de cheval… etc… Il n'y a donc qu'à suivre et s'amuser des incongruités qui parfois émergent discrètes, parfois saillissent ardemment, dans ce flux où le médiocre, le bon et le meilleur cohabitent, mais chacun par ses oppositions opportunes apporte contraste et ressort à l'argument insolite qui s'avouerait faible s'il n'était nerf de cette fable surréaliste.
Jarry, Queneau et autres "essayistes" dans ce registre nous avaient invités à se démettre du rigorisme d'une littérature "sérieuse", adulte, pour s'affranchissant de ses codes enclosant la pensée, l'imaginaire, parvenir à d'autres lieux, dont l'enfant empreinte déjà les chemins.
Dans cette démarche, il me semble que l'espérance d'écriture tente de conjuguer la consistance intellectuelle adulte et la motilité émotionnelle et inventive enfantine. Le jeu en vaut la chandelle, dans le principe.

Dans ce texte-ci, je me suis amusé du sourire dans lequel l'auteur se déversait, je me suis régalé de certains passages particulièrement colorés, par exemples :

- "L’homme sans carapace arpenta le quartier inconnu de ses yeux.
Hormis quelques limaces comme tombées des cieux, pas un gargotier sur la place, pas l’ombre d’un refuge où sécher sa carcasse et les pans de son frac.
"
– "Silence circonspect, puis accompagnement du tonnerre de Dieu."
– "Nombre d’énergumènes annoncèrent en meute un décret obreptice requalifiant la pluie vice de procédure."
– "Ainsi fut-il admis que l’on coupât la tête à celui qui s’entête, que l’on tranchât le col à celui qui somnole et que les malgracieux fussent raccourcis comme les grincheux."
– "Il en perdit le verbe et son à-propos ;
ses décorations, le repos.
Il en étrécit de pointure et quitta son chapeau.
"
– " L’homme sans majuscule rallia son véhicule et ses emmerdements,
ses annuités et ses ardoises,
ses noises, ses factures et ses propriétés ;
sa progéniture agitée…
Invoquant conjoncture, hasard et destinée,
compta que sa bourgeoise le prît en charité.
".

Pour autant, et c'est tout-à-fait personnel il me semble, je n'ai pu épouser toute la sympathie à laquelle cette proposition m'invitait. Je n'identifie pas ce qui m'a laissé dans une relative réserve, peut-être ce registre dans lequel il ne faut pas rater "le monté dans le train" du récit, je reconnais être resté sur le marchepied ; du coup, j'ai pu voir et le paysage, et les wagons… de l'extérieur, et cette loco-motivation là-bas loin devant… !

   Anonyme   
25/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'adore en tous points le brin de folie de cette plume qui jubile. Peu importe que je ne comprenne pas tout, là où elle m'envole je me sens chez moi...

Si Pouet me l'autorise, je copie/colle son MA.GNI.FI.QUE. commentaire (?). Deux bijoux pour le prix d'un en quelque sorte...

Merci pour cette enthousiasmante lecture, pour ce récit poétique déjanté autant que drôlement bien ficelé.

Vive la fantaisie ! Vive la musique ! Vive les récits poétiques !

À te relire, Cyrill !


Cat

   Cyrill   
26/11/2021

   Donaldo75   
26/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Cyrill,

Le récit poétique, ce n’est pas du gâteau dirait ma grand-mère mais là je trouve que le résultat est très intéressant. Il y a du musical – est-ce la raison des petites notes en début de texte ? – dans le sens de la sonorité et du rythme dans ce récit et l’usage d’un champ lexical dans ce sens plus celui d’un contrechant en italique me laisse à penser que c’est l’esprit dans lequel tu as écrit ce poème. L’exergue d’ailleurs ne trompe pas à cet égard, la promesse est tenue, autant en termes de fantaisie que de mouvement. Du coup, même s’il faut s’accrocher aux branches pour attraper le sens de l’ensemble – et je ne suis pas persuadé d’en avoir saisie la quintessence – je le classerai dans la catégorie ubuesque à tendance extra-terrestre, ce qui dans mon référentiel personnel est un compliment. Cela dépoussière la poésie et je crois d’ailleurs que c’était l’objectif de cette nouvelle catégorie sur Oniris. Bon, tu commences à me connaître, tu sais que je ne vais pas m’attarder dans un commentaire composé cela d’autant plus que c’est toujours compliqué de théoriser sur les OVNIs.

Bravo !

Donaldo

   Myndie   
29/11/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Cyrill,

Passer après tous ces commentaires limite sans doute un tantinet l'originalité du propos mais je ne pouvais pas laisser passer votre texte sans y mettre mon grain de sel.
Il n'est pas trop dans mes habitudes de commenter le récit poétique car, m’y sentant moins à l'aise, je m’y sens donc moins légitime.
Comment pourtant ne pas vous dire l'émerveillement que m'a procuré la lecture de votre « Homme sans majuscule » ?
Je partage ici totalement l'avis de Pouet et son appréciation nourrie et juste.
Bien sûr il y a du père Ubu la dessous. Mais il y a aussi du Jean Teulé, avec son style insolite, gouailleur parfois, toujours fleuri et très drôle. Est-ce ainsi la clé que vous nous laissez entre les mains ? La solution n’est-elle pas de rire des évènements tragiquement absurdes ? Il y a de l’allégresse et de l’engouement dans votre style, il y a dans le rythme vif la vitalité du langage familier. Et pourtant.
Plus que le fond de l'histoire, plus que la dérision et le sel que vous lui insufflez, ce qui m'a tellement emportée c'est la poésie qui se dégage de tout le texte. Quelle écriture magistrale et qui paraît couler de source ! La richesse poétique est partout, dans chaque tournure de phrase ; on pourrait relever toutes les phrases. C’est un jeu verbal foisonnant et réjouissant.

Bref, un enchantement pour moi.

Merci de m’avoir enchantée^^

myndie


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