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Poésie contemporaine
Cyrill : Souvenir antéchristique
 Publié le 11/03/18  -  5 commentaires  -  1198 caractères  -  188 lectures    Autres textes du même auteur

Primitivement vôtre.


Souvenir antéchristique



De l’afflux de sang à ma bouche
Alors qu’éclate un soleil gris
Que périclitent les débris
D’un métal aux saveurs farouches


Du rouge où suintent les ténèbres
De la chair toujours arrachée
Aux battements d’un cœur craché
Qui scandent un rythme funèbre


Du jaillissement des morsures
Pétales aux reflets de feu
Filaments de vagues cheveux
Peau maculée de vomissures


De la poussière et de la boue
Celle-ci de moire imbibée
Celle-là d’azur dérobée
Comme du silence un tabou


Du craquement d’os sous mes dents
Du goût qui mêle à ma salive
Un sel de peur un peu d’esquive
De la joie vive du mordant


De la rosée tendre à l’aurore
Mouillant cette bête équarrie
Cette loutre ce pécari
Que les rayons nimbent et dorent


Se souviennent contraints mes pores
Rêve mon âme qu’on muselle
Tandis que l’esprit sous tutelle
Je ronge une chimère, encore


L’on m’a débilité, soumis
Quand je mordais à belle gueule
Me voilà pris me voilà seul
À l’aube d’un monde ennemi.


 
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   Anonyme   
11/3/2018
La recherche de rimes dans ce "souvenir antéchristique " est pour moi ce qui dénote le plus. Puisque la rime semble "sublimer" un fond, or ici entre la boue le sang le métal les crachats... Du coup, j'ai l'impression que le personnage se plait à se remémorer ce souvenir. Dans ce noir il y a cette lumière de rimes, de "perfection", et ça fait peur. Je n'aime pas ce poème. D'ailleurs l'auteur a préféré "souvenir" à "cauchemar", une sublimation de plus. Je ne suis pas fan de ce Dark. Ce Dark seul contre tous.

   Anonyme   
11/3/2018
Je ne suis pas parvenu à définir l'idée que vous voulez exprimer par ce "souvenir ". Certes on peut penser à un personnage maléfique, méchant,un antechrist.

"Du craquement d’os sous mes dents"
"Du goût qui mêle à ma salive
Un sel de peur un peu d’esquive
De la joie vive du mordant "

Ces vers ont installé un doute dans mon esprit.
S'agirait-il du loup et cette malédiction idiote dont l'humain l'a affublé ?
Alors dans ce doute, je m'abstiens de noter.

   wancyrs   
11/3/2018
Sallut Cyrill,

L'écriture est belle, mais je reste mitigé. J'ai l'impression qu'on me montre quelque chose que je ne vois pas. En fait, je suis plus émotif que cartésien, pour que quelque chose me touche il faut que je vibre ; ici je n'arrive pas à vibrer. Je sens par les mots une profonde souffrance, mais je ne ressens pas la même douleur que le narrateur ; c'est peut-être juste moi... on attendra les autres. Merci pour le partage !

Bonne continuation !

Wan

PS : je ne note pas, ce serait injuste... j'aimerais savoir, pourquoi ce titre ? Quel lien avec le texte ?

   Anonyme   
20/3/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Je crois que je pourrais encore et encore vous lire, sans que je parvienne tout à fait à saisir l'expression profonde de cet écrit au langage très marqué.

Déjà le titre "souvenir antéchristique" pose interrogation, la lecture du texte n'apporte pas franchement de réponses concluantes.

J'ai perçu de la souffrance intense, c'est indéniable ; sa formulation au travers de vos mots est très déstabilisante, déconcertante.

Mise à part cela, le texte n'a pas vraiment retenu mon attention, il me fait l'effet, d'une nécessité impérieuse qui m'est soumise et à laquelle je ne peux rien apporter de probant, étant donné son caractère quelque peu hermétique percutant.

De plus, je me sens bien éloigné d'un tel écrit, il me paraît, traiter de manières particulières, du fait de son discours, de l'impact d"un événement "saillant".

   Vincente   
3/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Si je dois confesser que la provocation du titre m'a intrigué, donc attiré, j'ai été ensuite freiné par le côté saccadé des vers qui n'imposent pas leur forme comme une évidence, alors que le propos lui est volubile, le ton incantatoire, la conviction ravageuse. En fait, j'ai trouvé que dès le premier paragraphe, un malvenu premier double "que" en deux octosyllabes consécutifs présentait un premier "dommage".

Celui-ci ne présageait pourtant pas qu'ensuite allait naître chez le lecteur que je me proposais être l'impression d'un "empilage" d'occurrences choquées, saturées de ressentiments, de colère métaphorique, d'étourdissements conceptuels.

C'est pourtant de cette richesse d'images dont l'on peine à suivre les enchaînements, la continuité, la volonté narrative que nous apparaît dans le final une sorte de dénuement très touchant :

" Se souviennent contraints mes pores
Rêve mon âme qu’on muselle
Tandis que l’esprit sous tutelle
Je ronge une chimère, encore

L’on m’a débilité, soumis
Quand je mordais à belle gueule
Me voilà pris me voilà seul
À l’aube d’un monde ennemi.
"

Et l'on comprend alors que le narrateur reste sonné, choqué, de puis ses propres "souvenirs primitifs" (premiers dans sa temporalité et dans son ontologie), que lui est-il arrivé pour se retrouver mature mais "débilité", "seul / À l'aube d'un monde ennemi" ?

Endoctriné, rendu dépendant, in fine fragilisé…
Dommage que la force du sentiment et du trouble évoqué n'ait provoqué de telles turbulences dans le verbe qu'il en reste difficile à entendre.


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