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Poésie classique
Damy : La rivière Saint-Fulcran
 Publié le 10/09/13  -  11 commentaires  -  1850 caractères  -  288 lectures    Autres textes du même auteur

Méditations rivulaires.


La rivière Saint-Fulcran



Dans la combe creusée au milieu de la causse,
Elle ondoie et sourit ;
Je me glisse à genoux, priant pour qu’elle exauce
La paix qui me nourrit.
Je me lave à son eau devant la demoiselle,
Nu, seul et nu, rêveur des temps, enfant d’oiselle.

Dans le pas du couchant, un érable argenté
Que le flot réverbère
Agite mollement son feuillage éventé ;
Mon esprit se libère.
Je ne lis plus dans l’eau glissant sur les galets
Qu’un cantique d’ivresse ourlé de chapelets.

J’entends, comme un babil, le tintement de l’onde
Dans son berceau de roi,
Le lit de la rivière où la fugue féconde
De l’âme reprend foi.
Je voudrais m’immerger au creux du baptistère,
Les yeux vers le soleil et mon cœur sur la terre.

Le houppier vert de l’aulne et le noir coudrier,
Sous de vagues nuages,
Ornent la rive abrupte où semblent s’oublier
Des pâtures sauvages.
Je vois l’image floue et le reflet de Dieu
Aux chapitres du livre ouvert sur ce saint lieu.

Quand le ventre doré d’écailles d’une truite
Surprend l’hymne pieux,
Vers les prés en aval je suis sa folle fuite,
Oh, lied mélodieux !
Sur la plage en éclats, sable de micaschiste,
D’un psaume à contre-temps je me sens pianiste.

Sage osmonde royale accrochée au rocher
Du pont aux arches fières,
Gardienne de l’eau vive, entends-tu s’approcher
Mon âme en proie aux lierres ?
Il ne me reste plus que quelques jours heureux,
Avant de m’endormir, misérable et peureux.

Derrière ce méandre incurvé vers l’horrible,
Un étiage amer
Serpente dans la plaine où l’enfer est terrible,
Sans atteindre la mer,
Et la source bénie où la mangrove pousse
Ne m’abreuvera plus la nuit de lune rousse.


 
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   Anonyme   
10/9/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique poème classique dont j'aime bien la forme qui semble
épouser l'onde de la rivière.
On sent l'auteur en parfaite communion avec ce lieu qui doit
lui être cher.
D'un romantisme affleurant, le poème me transporte vers de la
poésie oubliée depuis longtemps.
J'espère simplement que les lecteurs prendront le temps de
savourer cet écrit comme il le mérite.

Bien à vous.

Hananké

   Pimpette   
10/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Du Damy millésimé!
C'est vrai que la forme classique ne dérange pas même des ignares comme moi tellement tout est simple et beau.
ET vrai!
Totalement en phase avec le sujet.
Tu est amoureux de ce lieu de mémoire et on le sent!

   Anonyme   
10/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Damy. Un très beau poème qui me fait penser aux Elégies de Chénier, tendre et triste à la fois si j'ai bien compris la fin.
L'écriture est travaillée et agrémentée de quelques mots assez peu communs comme baptistère, houppier, babil, osmonde et j'en oublie. Rien à dire sur cette forme classique que je ne connais pas mais où la prosodie est parfaitement respectée.

J'aime beaucoup ce qui suit sans vraiment comprendre l'utilisation de lierres, mais peu importe :

Sage osmonde royale accrochée au rocher
Du pont aux arches fières,
Gardienne de l’eau vive, entends-tu s’approcher
Mon âme en proie aux lierres ?

Juste un bémol... Vous avez dit mangrove ? Pour moi c'est un fouillis végétal que l'on ne trouve que sur les rivages de certaines régions tropicales... mais vous avez certainement une explication.

C'est quand même une jolie poésie !

   Miguel   
10/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai adoré ce poème bucolique et spiritualiste, à la forme méandreuse comme la rivière évoquée, mais la fin, à partir des deux derniers vers de l'avant-dernière strophe, me déconcerte. Pourquoi introduire cette détresse au milieu de cette paix? Quel est cet enfer évoqué? J'ai besoin d'une explication.

   Cristale   
12/9/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
L'écriture est belle, aussi fluide que cette rivière qui s'offre à mes yeux à travers les mots et les chuchotis de son ode musicale.

Un poème bucolique où chaque élément prend forme et vie, une impression réelle de vécu, un décor encore plus vrai que celui d' un tableau qui se dessine.

Le rythme alterné des vers12/6 12/6 12/12 et une majorité de rimes riches font de ce poème un bel instantané dans la contemplation et l'écoute d'un chant mélodieux s'étirant comme un écho mélancolique qui s'éloigne en pleurs retenus.

Forme et fond sont au rendez-vous pour une noce poétique des plus belles.

Merci Damy

   Anonyme   
10/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L’homme fatigué qui trempe son corps et son âme dans un élément vital, et qui se rebaptise lui-même, reprenant un peu de vigueur, et renaissant aussi - avec une conclusion mystérieusement angoissante : voilà un beau poème, très visuel, servi par d'excellents vers.

Il y aurait peut-être un ou deux passages plus faibles par endroits, mais ce serait trop pinailler. L'ensemble emporte ma franche adhésion.

"Je ne lis plus dans l’eau glissant sur les galets
Qu’un cantique d’ivresse ourlé de chapelets."

est (notamment) un grand passage du texte.

   Marite   
10/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Magnifique description de cette rivière. Nous la découvrons au fil des vers et malgré nous, l'harmonie du "tintement de l'onde" des formes végétales et des couleurs qui la bordent nous séduit.
Pas un mot superflu et rien ne semble avoir été oublié. L'écriture est très belle.

   Mona79   
11/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beauté mélancolique, romantisme et belles images, ce poème est une réussite.
"Je ne lis plus dans l’eau glissant sur les galets
Qu’un cantique d’ivresse ourlé de chapelets."
ces vers sont tout simplement sublimes.
Merci

   David   
11/9/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Damy,

Je sais que c'est un genre, mais un vocabulaire comme "Combe", "causse", "ondoie", "oiselle", "cantique", "ourlet", "chapelet", "babil", "fugue", "âme", "foi", "baptistère", "houppier", "aulne", "coudrier", "pâtures", "dieu", "saint lieu", "hymne pieux", "lied", "micaschiste", "psaume", "osmonde", "étiage", c'est bien trop pour moi. Je trouve aussi que c'est contre productif d'utiliser autant de "grands mots" (foi, dieu) de termes très littéraires (oiselle, fugue, pâtures) précis (combe, causse, baptistère) ou même "précieux" (lied, ondoie) pour un poème qui raconte un moment au plus près de la nature.

Que ça flirte avec la "déclaration de foi", la "rencontre avec dieu", ça ne m'emballe pas non plus, même si dans une forme plus naïve, je pourrais être charmé par un tel poème, là c'est l'excès de construction qui me refroidit justement, le manque flagrant de spontanéité dans les vers.

Il y a un sens du rythme certain, une maitrise de la forme qui ne se discute pas, mais, ah... je ne peux le commenter autrement que comme "imbuvable" à mon goût.

   XM   
14/11/2013
Dans le premier quatrain j'aurais écrit : "exhausse" au lieu de "exauce" sinon le vers n'a pas de sens. Et de plus, la rime serait plus riche.
Un détail : demoiselle et oiselle ne son pas de vraies rimes car demoiselle vient de "Dame oiselle". Donc la rime dans ce poème devient vraiment :oiselle/oiselle.
Un autre (détail) : j'ai déjà vu "baptistère" dans un autre de vos poèmes trop récemment, cela est gênant..

   Anonyme   
20/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Nous trouvons parfois, dans une nuit de juin à lire Damy, de vertigineuses beautés romantiques qu'aucun destin ne nous avait offertes.

Ce poème est une merveilleuse fresque naturelle d'où jaillissent des esprits fantastiques et divins. Il n'y a pas, dans toutes ces strophes, de vers qui ressorte en maître et qui fasse formule, puisque tout sert une peinture d'osmose, confusément mystique. Mais cela n'empêche pas la rhétorique de suivre une onde obsessionnelle et d'approcher, en dansant spirituellement, les deux derniers sizains qui concluent magistralement ce terrible poème.


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