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Poésie contemporaine
Davide : Alchimie des sens
 Publié le 31/12/20  -  13 commentaires  -  2738 caractères  -  169 lectures    Autres textes du même auteur

La vie, parfois…


Alchimie des sens



J’aimerais voir les fleurs déployer leur calice
Aux milliers de couleurs, tel un ardent délice
Qui se fond dans la nuit ;
Regarder voleter les oiseaux comme une onde
Et les contempler sans un bruit.
J’aimerais voir le ciel qui, lointain, me séduit,
Les forêts qui peuplent le monde
Et mes parents, mes chats, mon frère et mes amis
Dans le jour qui blêmit ;
Me promener au cœur des rossignols qui passent
Et qui trouvent là-bas d’autres vastes espaces :
Je voudrais éveiller mon regard endormi.

Et j’aimerais sentir les parfums de l’aurore
Au printemps, le vois-tu, où chaque fleur se dore,
Éclosant et fleurant
Les plus douces senteurs ‒ froidure matinale !
J’aimerais, des heures durant
Épandre dans mon cœur si triste et soupirant
L’arôme, ô chaleur provençale !
Respirer l’air du soir, assis sur le perron,
La soupe au potiron
Que cuisine grand-mère avant le crépuscule
Dont la suave odeur dans la maison circule :
Je voudrais la sentir s’exhaler du chaudron.

Et j’aimerais goûter à ces saveurs si douces,
À ces tartes sucrées, ces délicieuses mousses
Qui flattent mon palais ;
Je veux me régaler de ce charmant potage,
De ces légumes bien salés,
Savourer longuement ces goûts inégalés
Qui me délectent davantage.
Je voudrais déguster les blés jaunes des champs,
Les bouquets aguichants
Exhalant d’une treille et charmant nos papilles
Et toutes ces douceurs qui dorent nos pupilles :
Je veux goûter le jour, ses reflets alléchants.

J’aimerais écouter l’éclat de l’eau qui coule
Dans le ruisseau, le fleuve, et l’oiseau qui roucoule
Tendrement dans son nid.
J’aimerais que son chant résonnât dans mon âme,
Qu’il s’y logeât à l’infini ;
Puis entendre crisser le bois neuf et verni
De l’escalier ‒ quel amalgame ! ‒
Ou encore écouter des enfants plaisanter,
Murmurer ou chanter,
Le miaulement du chat qui se plaint et m’appelle,
La mélodie d’un chœur qui, soudain, m’interpelle
Et je voudrais laisser tout cela m’enchanter.

Enfin, je veux toucher à tout ce que la Terre
A dans son cœur béni, recelant le mystère,
L’amour… est-ce pareil ?
Je voudrais embrasser la fraîcheur de ces pierres,
Sentir la chaleur au soleil
En été, réchauffer l’avoine et le méteil
Que l’on sème dans nos terres.
Je veux sentir le vent frotter contre mon corps
Ou m’effleurer alors.
Je voudrais seulement caresser chaque chose
Et permettre à mon cœur cette métamorphose :
La vie n’a de valeur qu’en sentant ses trésors.


 
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   Anonyme   
12/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve qu'en effet se dégage peu à peu une sensualité de votre poème, et à mon avis le schéma de rimes et de rythme insolite y contribue. 12-12-6-12-8-12-8-12-6-12-12-12 associé à AABCBBCDDEED, voilà qui est à la fois riche et varié ! Et plaisant.
Cela dit, je trouve aussi que le propos n'est pas à la hauteur de l'originalité de la forme : chaque sens se voit attribuer proprement sa strophe et décliné comme on s'y attend. Un peu de synesthésie n'aurait pas nui à mon avis, ou quelques débordement des sens d'une strophe à l'autre... Par exemple, j'aime assez que les fleurs apparaissent d'abord par la vue et non l'odorat, mais enfin l'audace me paraît limitée.

Les clichés ou les maladresses ne sont pas à mon avis totalement absents de votre poème : les fleurs qui fleurent les plus douces senteurs, j'ai du mal, ainsi que le cœur triste et soupirant, sentir une odeur qui s'exhale, les saveurs douces (comme les senteurs, tiens), le palais flatté... Le potage charmant m'apparaît carrément burlesque, et écrire
de ce charmant potage,
De ces légumes bien salés,
(...)
Qui me délectent davantage
me semble trop appelé par la rime : le potage et les légumes délectent davantage que quoi ?

J'arrête là ma relecture, je ne veux pas abîmer la première impression somme toute favorable que m'a laissée le poème. Une dernière remarque :
Que l’on sème dans nos terres
comporte sept syllabes, votre schéma rythmique en prévoyait huit. Cela ne m'a pas vraiment gênée, j'ai trouvé que cette légère variation apportait de la souplesse, mais j'ai l'impression qu'elle n'est pas délibérée de votre part.

   Anonyme   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Bonjour,
J'avoue ne pas avoir été sensible ni séduite par cet hymne des sens.
L'expression me paraît bien lourde, un peu convenue aussi.
Le mélange des temps de conjugaison, le conditionnel, le présent et le subjonctif me semblent aléatoires. L'abondance du mot de liaison "et", ainsi que les constructions sur le même rythme (suet/verbe/compléments) m'ont lassée. Les rimes, dans un rythme irrégulier ne me paraissent pas vraiment un plus.
Une autre fois, peut-être ?
Bonne continuation,
Éclaircie

   Lebarde   
31/12/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Davide

J'ai eu l'occasion à diverses reprises de traiter ce sujet et bien sûr je m'y retrouve un peu, mais à chacun son style et sa manière d'écrire et de l'aborder.
Logiquement vous avez consacré une strophe pour chacun des cinq sens pourtant parfois dans certaines strophes plusieurs se retrouvent et s'emmêlent. Peut être est ce voulu?

Je regrette aussi ces mélanges de temps pas toujours justifiés et appropriés et certaines expressions banales et sans relief.

"Et mes parents, mes chats, mon frère et mes amis
Dans le jour qui blêmit ;
Me promener au cœur des rossignols qui passent".....

" sentir les parfums de l’aurore..."

"J’aimerais écouter l’éclat de l’eau qui coule
Dans le ruisseau, le fleuve, et l’oiseau qui roucoule
Tendrement dans son nid."

L'utilisation des vers courts et des vers longs aurait pu être une bonne idée et servir le poème, dommage qu'un grand nombre d'entre eux soit bancal ( 6, 8 ou 9 syllabes et généralement 12 mais parfois 13 syllabes).

L'entame des strophes (sauf la dernière) avec "J’aimerais" ou "Et J’aimerais" est un choix assumé, qui pourtant me gêne un peu, ainsi que les rimes: passent/espaces, amis/blêmit/endormi, palais/salés, nid/infini....mais on est en contemporain! Alors bon.

En conclusion je pense que vous pouviez mieux faire.

Bonne année

Lebarde déçu

   papipoete   
31/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Davide
A lire cette symphonie des sens, où chacun se distingue, fait encore mieux que l'autre, on a envie de suivre l'auteur dans ses envies ; en effet, l'on comprend que toutes ses sensations, sensibilités seraient un idéal que le présent ne sait réunir ( j'aimerais... )
Mais l'on sent que ce furent des moments perdus, mais connus, qui s'ils pouvaient se reproduire à nouveau, gagneraient à apparaître de la plus belle des façons ( j'aimerais, je voudrais, il faudrait... )
NB chaque mot a sa place, et parfois rime ( la fleur qui fleure... ) sous un sens bien précis !
je voudrais " déguster... des bouquets d'une treille " les admirer des yeux et les savourer en mon palais " double image bien vue !
Dans la 4e strophe, la conjugaison des verbes à l'imparfait du subjonctif devrait inciter à oublier le participe passé, utilisé à tout-va depuis l'école primaire !
J'ai bien aimé cette longue balade en " déconfiné " où tous les sens s'en donnèrent à coeur-joie !

   Anonyme   
31/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Les citadins n'ont accès à ses trésors qu'en vacances, les campagnards ne connaissent pas une telle variété et les deux même ne prennent pas le temps d'y goûter. Ces trésors sont partis dans la dégradation de l'environnement et dans celle de notre capacité à les percevoir. Le rôle de la poésie est bien de montrer ce que nous ne voyons plus ! Je ne regrette que l'absence de l'équivalent de la phrase de Gide en substance : "Je ne veux pas *lire* que mes pieds ressentent le sable, je veux que mes pieds nus le ressentent." Mais finalement il faudrait aussi rééduquer les gens à aimer ce qu'ils ont. "J'aime que mes doigts tapotent le clavier"... Bravo

   ferrandeix   
1/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Cet hymne aux sens aurait pu receler une saveur plus marquée, plus recherchée à mon avis. Je ressens dans ce poème une grande dilution de la pensée qui ne se cristallise pas sur des points forts. Pas de belle image, plutôt une sorte de confidence apoétique, malgré les rimes. Je retire l'impression d'une liste d'expériences sensuelles qui s'allonge indéfiniment sans retenir l'attention, une sorte de guimauve amorphe adoptant la discursivité de la prose. Un point positif: le poème ne s'écarte pas du thème central qu'il illustre et manifeste une réelle unité.

   Davide   
1/1/2021

   Lulu   
1/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Davide,

J'ai bien aimé lire ce poème qui chante à partir du conditionnel... "J'aimerais..." et que je n'ai jamais trouvé lourd, juste léger et aérien, et donc, poétique.

J'ai trouvé ces vers très colorés. Tout ce qui est désigné comme souhaits est clairement dessiné à partir de ce que ça représente et le premier des sens qui nous touche en lecture est celui de la vue... Et oui, beaucoup de couleurs, comme dans tout beau poème.

J'ai aussi aimé certaines rimes. Elles contribue à la musique de ce poème qui s'écoute et s'entend aussi au-delà des couleurs.

Ce qui est beau dans ce poème, c'est qu'on peut juste évoquer clairement les choses pour les faire naître dans notre esprit en tant que lecteurs/lectrices - ce que je disais un peu plus haut - avec l'impression que la beauté n'est pas nécessairement dans les choses acquises. La perspective d'un souhait, de souhaits, est aussi un espace de rêves, finalement, et pas seulement l'expression du désespoir...

Je ne connaissais pas le mot "méteil". Internet m'a aidée à en voir là aussi les couleurs... Merci de m'avoir fait découvrir ce mot. Il semble que je connaissais la chose sans en connaître le nom.

Ce poème m'a semblé exprimer un regard de jeunesse. Mais qu'est-ce que la jeunesse, parfois ? Mon ressenti est là bien subjectif.

Dans la façon, dont les choses écloses dans ma lecture de ce poème, j'ai pensé un peu à Jules Supervielle avec sa "Fable du monde"... Ton poème renouvelant à sa façon, une manière qui lui est propre, de faire vivre ce que nous pouvons percevoir via les sens.

"permettre à son coeur cette métamorphose", quelle belle idée... qui me laisse songeuse au-delà de ce poème. J'aime particulièrement ces mots. Ils questionnent surtout...

Les premiers vers sont magnifiques, car nous entrons d'emblée dans des couleurs extraordinaires qui nous donnent envie de découvrir la suite du poème, et la suite est tout aussi belle.

Merci du partage et bonne continuation.

   Lariviere   
1/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un poème bien composé mais dont la composition n'étrangle pas la douceur des évocations, quelles soient gustatives ou plus complentatives.

Pour moi "l'alchimie des sens fonctionne". Les émotions sont présentes !

Merci pour cette lecture

   Cristale   
1/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est l'aspect musical de ce poème qui a attiré mon attention. Je l'ai lu sans en détailler chaque vers mais d'une façon globale et sans à-coups comme si l'écriture suivait le rythme d'une musique que l'auteur aurait écoutée en composant ses vers.
Voili voilou Davide. Poème de jeunesse ou pas, l'ensemble est joli.
Cristale

Edit : je reviendrai voir, sentir, goûter, écouter, toucher de plus près l'essence de ce poème...

   wancyrs   
1/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut Davide ;

Je n'ai presque pas vu le travail sur la rime qui fait des textes classiques ou contemporains, ce qui pour moi veut dire que vous avez réussi à m'entrainer par vos mots. Votre texte est très touchant pour ceux qui comme vous sont hypersensibles, mais singulier pour ceux qui ne s'arrêtent pas sur les détails de chaque chose qui passe sous leur nez. J'ai beaucoup aimé le terme "chaudron" qui est très utilisé ici au Québec ; même qu'on dit "la chaudronne" :)
Vous prenez un gros risque à la fin du texte en universalisant un point de vue qui n'est que le votre : "La vie n'a de valeur qu'en sentant ses trésors" ; mais j'imagine que vous supportez bien les conséquences :)

Wan

   perthro   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour,

J'avoue ne pas goûter au rythme confus, même s'il est travaillé, j'en conviens. Mais mes sens s'y perdent un peu : je ne sais plus où en sont les rimes et cela me gène dans leur musicalité.

La concordance des temps est une autre gène : le présent côtoie le passé simple qui côtoie le conditionnel.

Je me dis que peut-être est-ce là pour jouer avec nos sens justement, nous perdre pour mieux nous faire ressentir que sans les sens, points de vrombissements dans nos cœurs.

   Myo   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une communion avec la nature en toute conscience.
Il faut une certaine maturité pour arriver à percevoir les détails d'un décor bucolique, le plaisir et la beauté dans ces petites choses fragiles et légères mais qui un jour deviennent essentielles.

Est-ce la raison de ce conditionnel ? La jeunesse de l'auteur au moment de l'écrit ? Tout semble parfois si obscur lorsqu'on se cherche.
Mais le dernier paragraphe est la preuve de l'envie saine et positive de cueillir les fruits que la vie a à offrir.

Un poème qui touche par sa fraîcheur et sa touche d'espoir.

Merci du partage


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