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Poésie en prose
Dimou : Processus
 Publié le 26/03/25  -  5 commentaires  -  1483 caractères  -  83 lectures    Autres textes du même auteur

Contre-plongée.


Processus



Il est une carrière de démence et de nuit où je pioche et m’enfuis. Je m'y pense, je me peste ! Dans les blocs au détachement incertain, burine un mutant destructeur.

Creuser l'âme.

J’arme, processus de misère, chance ou faille, face ou vrille, mon masque d’innocence. Plongeon à régurgiter, cervelle à vapeur, connexions aux monstrueuses odeurs ; narrables fragrances de senteurs que boulottent des horreurs grégaires : le cortège de cauchemars jaillit des fentes du marbre noir et la carrière m'arrache au jour, m'offrant de cette virtuose agonie par ses délices de froids mâchouillis tranchants tout retour.

Taille de plume, mélodie de l'équilibre : les craquelures sur le grain sont criantes de perdition, la rêche feutrine, qui jamais ne caresse ma solitude dans le sens du détour, ancre l’éboulis ; la liqueur d’effroi coule sur les fragments de passé et calcifie mes penchants, puis, à la faveur d’un nu-âge – grand enfant –, je rends du malheur : les rocs de cette carrière aux pourritures me renvoient mon reflet, harassant, au glaçant éclat – éprouvante candeur.

Carrière sécrète. Cachet des tréfonds.

Creuser toujours.

Inspiration Divine, mortel calciné ; je forge dans cet enfer mon âme lancinante, la maltraite aux platitudes, la colore au sang, la ponce d'irritants gravillons – arasement lunaire.

Horizon de fracas, courbé de visions ;

passage en torse,

création.


 
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   Cyrill   
26/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Que voilà une belle prose ! À lire dans le sens du dépoil si possible.
« Il est une carrière de démence et de nuit où je pioche et m’enfuis. Je m'y pense, je me peste ! » : d’entrée, ça transpire d’ambivalence !
Le poète se fait sculpteur/ forgeron de lui-même, en même temps que « mutant destructeur ».
Amateur, il se cherche, s’égare, se méprend, recommence. Écrête aux aspérités puis en redéfinit d’autres. Il s’apprend. Il apprend son âme. Rien moins.
Il en va de ses coups de burin comme de sa plume. Il en sort de l'âpre, du rêche au plan sonore, de l’indécis, de la souffrance surtout. Des revirements et du rejet parfois. De l’« éprouvante candeur » (c’est beau !)
C’est de l’art brut ou de l’art des cavernes, de la vulcanologie pratique. Belzébuth ou l’Archange surgira de la roche, qu’en sait-on ?
La poésie, elle, a surgi de la page, s’est forgée dans le même creuset. Par un « passage en torse » : une trouvaille qui vaut son pesant de matière, mais il y en a plein d'autres.

Se fuir ? Se découvrir ?
Les deux, camarade. La vie d’artiste, c’est pas un long fleuve tranquille.

   Donaldo75   
17/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Je ne sais pas si j’ai tout compris et à la limite cela ne m’empêche pas d’apprécier ce poème. La forme s’arrache sur la page comme un dessin de Robert Crumb sur un album de Janis Joplin. La lecture devient alors intuitive – on aime ou on n’aime pas, binaire comme un bit, élémentaire mon cher Watson – et quelques éléments comme celui qui consiste à creuser résonnent tels des leitmotivs ou des ostinatos dans la composition poétique. Le champ lexical est exagéré, c’est en cela que je cite Robert Crumb mais là il me fait également penser à Salvador Dali dans ce qu’il a de plus « trash », parfois morbide, parfois gothique tel le chant du groupe britannique « Fields of the Nephilim ». C’est ce qui le rend réellement tonal.

Bravo !

   papipoete   
26/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Dimou
Il est des écritures, que des années-lumière écartent de mon chemin de plume, et pourtant comme devant " un point sur une toile blanche " dont l'inspiration du peintre, me laissa coi...
je suis là, tel le Penseur de Rodin
je suis lad, devant un panseur
et me dis " j'y comprend rien, mais ça a d'la gueule ! "
NB je ne pense pas un jour ( encore que l'on me refusa un Abstrait ) savoir poser sur une feuille, de telles phrases ; mais suis persuadé, que comme ses dessins " de lignes ", l'auteur connaîtra une certaine renommée en la matière !
je ne comprend pas tout, mais je retiens que " à trop creuser, on peut traverser la planète " et horreur se retrouver
en Corée du Nord, ou dans le bureau ovale d'une blanche maison...
PS une Nouvelle + une Poésie à 1 jour d'intervalle ? chapeau !
avec un plus pour la première ligne !

   Provencao   
27/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Dimou,

Belle inspiration en votre prose, sans qui les choses ne seraient pas ce qu’elles sont, c’est-à-dire ne seraient pas ; à cette belle inspiration convient peut-être l’épithète "d'inspiration divine"; ou, au moins, l’usage insolite, furtif, rocambolesque, de cette attribution.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   BlaseSaintLuc   
27/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Plus qu'une inspiration, c'est une transpiration de l'âme, celle d'un poète évidemment. Tout à fait conforme à mon impression : une terrible détresse toutefois maîtrisée (peut-être...).

Si l'on doit entrer dans la comparaison picturale, moi, j'y vois carrément "Le Cri" de Munch, avec en supplément des carrés de pêche sur le littoral. C'est magnifiquement écrit : les gravillons se mêlent ou se mêleront, après nos divers éloges, aux coquillages colorés et aux étoiles d'amer, sans "tunes"mais pas sans bravos.

Merci pour ce texte, BSL.


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