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Poésie contemporaine
Laurent-Paul : Saisons passées
 Publié le 25/03/25  -  10 commentaires  -  1895 caractères  -  94 lectures    Autres textes du même auteur

Le temps passe
et n'efface
rien.


Saisons passées



Quand le printemps surgissait
J’aimais revoir la lumière
Devenir si coutumière
Que la grisaille glissait

Nancy n’était plus la ville
Banale où je m’ennuyais
En rêvant que le maillet
D’un dieu joueur l’annihile

C’était la ville où j’allais
Pouvoir trouver le palais
De cette fille inconnue

Que chaque printemps promet
La ville faisait sa mue
Et c’est tout ce que j’aimais



Dans les Vosges en été
La canicule écrasante
Était toujours si présente
Qu’elle laissait hébété

Dans ma chambre les persiennes
Désignaient tous les ailleurs
Et donnaient à ces chaleurs
Des allures dionysiennes

Mais je n’aimais pas le vin
Boire me semblait si vain
Plutôt lire Apollinaire

Je pouvais quitter le sol
Car plus rien n’est ordinaire
Quand on plonge dans l’alcool



À Nancy pendant l’automne
L’école recommençait
Et le peu qui se passait
Me laissait toujours atone

Je rêvais de Salammbô
De la déesse des choses
Humides tendres et roses
Mais je n’étais pas Mâtho

Je n’étais que l’immobile
Lâche incapable d’oser
S’en aller loin de la ville

J’aurais voulu m’imposer
Commettre un grand sacrilège
Mais je n’allais qu’au collège



Dans les Vosges en hiver
Quand la neige était épaisse
J’espérais que disparaisse
La moindre trace de vert

Sous la neige indélébile
Tombant des grands fronts occlus
L’horizon n’existait plus
Le temps semblait immobile

Je sortais pour vivre un peu
Et surtout pour tout entendre
Craquer comme craque un feu

La neige vient de descendre,
Décembre triomphe enfin.
Dis-moi, serait-ce la fin ?


 
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   Lebarde   
13/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une façon très originale et plaisante de parler des quatre saisons présentées en quatre « petits sonnets » élégants en heptasyllabes rares, évoquant les souvenirs d’une jeunesse étudiante dans une ville « bourgeoise », Nancy, et une région assez peu souvent mises à l’honneur, la Lorraine et les Vosges.

Je suis d’autant plus sensible à cette évocation que je garde le souvenir, tellement lointain hélas, de mes études dans cette ville et de mes escapades dans cette région où j’ai pu connaître émancipation, expériences et émois à la découverte de la liberté et de la vie.

Le ton est nostalgique, agréable au cœur et à l’âme, les images de montagnes enneigées délicatement reposantes; l’écriture simple et fluide est pleine de charme et de poésie douce et sans emphase.
J’aime bien, avec un petit plus pour l’hiver vosgien.

Pourtant je regrette le manque de ponctuation assumé par l’auteur(e) mais qui déroute le lecteur et les quelques rimes fautives qui auraient pu être évitées.

Joli travail d’une belle légèreté.

   Cristale   
25/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Laurent-Paul,

Sans sous-titres ni numérotations, qui m'avaient dérangée dans votre magnifique poème "Deuil", j'apprécie ici la présentation de vos quatre "saisons passées" que la musique de Vivaldi pourrait bien accompagner.

La forme "sonnet" revisitée librement, sans ponctuation, pourquoi pas ? Perso j'aurais même supprimé les majuscules.

"Dis-moi, serait-ce la fin ?"
La fin de quoi dites-moi ?

Merci pour ce partage pétri de nostalgie.

Petit cadeau du printemps :
https://www.youtube.com/watch?v=BYUASTjanyQ

   papipoete   
25/3/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
bonjour Laurent-Paul
Le pari de détailler les 4 saisons, dans ce pays de France, où la place Stanislas fait office de porte-drapeau, que le temps d'avant rejoint celui d'aujourd'hui, avec ce sentiment de grande mélancolie, s'étire, s'étire...
sous la forme qui put être classique, tout au moins néo-classique, de sonnets... 4 en tout !
Je trouve malgré le tour de force, de s'appliquer sur 56 vers, que trop de vers tuent le vers !
NB dans le 3e poème, je vous trouve bien cruel envers Vous ( le héros ), mais elle est le " passage " que je préfère.
La présentation, sans ponctuation est très surprenante, et la métrique sur 7 pieds n'est pas courante, mais chaque vers la respecte.
Cependant, la structure du sonnet n'est pas en règle avec celle courante...
je n'aime pas décrier un texte, mais outre le fait d'avoir " beaucoup à lire ", je n'accroche qu'avec effort à ces 4 saisons !

   Marite   
25/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Séduite par ces quatre sonnets revisités évoquant chacun le passage des saisons dans une région qui m'est inconnue. La construction de l'ensemble est maîtrisée et confère une belle fluidité à la lecture. A ma relecture j'ai même imaginé une voix accompagnant les souvenirs des "Saisons passées" avec une pause entre chacune d'elles en laissant ainsi le temps aux images d'effleurer dans l'imaginaire.

   Volontaire   
25/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Quoi de telle qu'une adolescence rêveuse et lâche ? J'aime le mélange du quotidien où il ne se passe quatre fois rien et de la description des saisons, qui à travers une sensation maîtresse, s'emparent de la vie de l'adolescent qui la laisse filer. Mention spéciale à la chaleur obscure de l'été et immense préférence pour la vie devenue toute entière craquement des pas sur la neige.

(La sensation automnale me paraît moins forte, alors que c'est la saison des forêts de feuilles enflammées, du pavé gris comme le ciel humide, du feu qui revient dans les cheminées et de la nuit qui reprend ses droits sur les soirs parfumés de tisanes. Bref.)

Merci pour ce partage :)

Bonne journée

   Provencao   
25/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour ,

Belle et douce mélancolie de ces années passées
J'ai bien aimé cette imaginaire qui devient une force à transférer " la lumière,  la fille inconnue..."  du sens au lieu même où il s’est perdu dans hier et dans le non-sens, dans hier ou dans le non-sens.

Belle survivance de l’idéalisation, l’imaginaire est tout à la fois merveille et vaporisation de la merveille,  chimère, songes, et des pensées, des confidences, des mémoires…

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   JohanSchneider   
25/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Aïe aïe aïe...
Je préfère de loin Metz à Nancy, et Salammbô m'a toujours fait l'effet d'un redoutable pensum (pourtant Dieu sait que j'admire le grand Gustave).
Bon, à part ces légères restrictions, j'ai été sensible à la nostalgie communicative qui émane de votre poème et à la ronde alerte et vivante des saisons.

   BlaseSaintLuc   
27/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je ne sais pas par quelle saison commencer, évidemment le printemps, là où tout rené, c'est là commencer par où étincelle et risqué de finir par un feu de cheminée, mais bon...
On ne saura pas qui donc est cette fille, me voilà déjà frustré.
Au niveau tempo spatial, c'est à Nancy au printemps, nous voilà situées.
Le temps passe et l'été nous apporte des alcools sortis de la poche d'un certain ... Apolinarie

* se renseigner sur l'individu.

Voici l'automne, la morne école , mais chez Flaubert , de la lumière , une ombre passe, celle de Salammbô qui peut être nous "en Barca" ?

Mais non, impossible de bouger , au collège nous allâmes loger !

Et décembre, je vous l'avez bien dit, descend et craque, son feu de cheminée.

Le beau texte , bien écris, avec un cheminement correct et une légère teinte de poésie.

   Magellum   
16/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Laurent-Paul

Merci pour ce beau texte, j'ai été accroché dès le début avec les jolies rimes.

"Nancy n’était plus la ville
Banale où je m’ennuyais
En rêvant que le maillet
D’un dieu joueur l’annihile"

Image très forte d'un Sodome et Gomorrhe en Meurthe-et-Moselle

   Boutet   
16/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Lessonnets en heptasyllabes sont rares pour etre soulignés. J'ai bien aimé ces souvenirs nostalgiques de l'adolescence en 4 sonnets représentant les 4 saisons.


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