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Poésie contemporaine
Donaldo75 : Anna
 Publié le 21/06/20  -  19 commentaires  -  892 caractères  -  445 lectures    Autres textes du même auteur

Petite poupée gothique au Père Lachaise.


Anna



Danse avec nous, Anna, dans ce champ d'osselets,
Chante la mélodie des fous, des maigrelets,
Des corbeaux affamés de jeunesse éternelle,
Drapés de linge blanc, de soie et de flanelle.

La Lune nous regarde à travers les nuages
Dans un éther gris-bleu parsemé de visages.

Tes yeux sont peints, Anna, comme des étendards,
Et bravent les peureux, les lâches, les soudards,
Des vivants attachés aux ors de pacotille
Cousus dans un drapeau planté sur la Bastille.

Une étoile clignote au rythme des guitares
Pour un peuple étendu sur plus de cent hectares.

Ferme tes bras, Anna, cache tes bracelets,
Retourne dans ce trou caché des Capulets,
De tous les Montaigus qui t'ont déclarée folle,
Une fleur sans calice à la triste corolle.

L'eau, la terre et le feu protègent leurs enfants.


 
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   Anonyme   
5/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai cherché quelles "Anna" célèbres, reposaient au Père Lachaise.
J'en ai trouvé deux : Anna de Noailles et Anna Karina, je penche pour la seconde dans cet hommage.

Présenté en néo-classique, ce poème en première lecture me semble fluide, harmonieux. Ne connaissant pas suffisamment les critères de cette catégorie, j'en reste là, sur le sujet.

Le poème est tout en délicatesse et pudeur, j'aime. je ne suis pas sûre d'avoir tout apprécié, ne connaissant pas la vie et les rôles d'Anna.
Le vocabulaire plutôt classique est en phase avec la catégorie. Quelques mots, plus familiers ou actuels, ponctuent très bien le texte (maigrelets, trou)
J'ai aimé les deux vers détachés des paragraphes plus longs, apartés du narrateur.

J'aime beaucoup le vers final, détaché du poème.

Merci du partage,
Éclaircie

   papipoete   
5/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
néo-classique
" bonjour Anna ! tu vois, avec tes potes nous sommes venus te voir dans ton royaume, où tu dors au milieu d'autres " folles " comme toi, que des Capulets et autres bien-pensant ont couché sous deux mètres de terre... dors, ne te réveilles pas ! les corbeaux veillent sur le Père-Lachaise !
NB je crois deviner qu'une amie " différente " du modèle idéal, s'en est allée dormir pour toujours, et rejoindre le monde de la nuit... pour de vrai.
Un mélange de " cour des miracles " et " cour d'enfant ", pour Anna qui voulut ne pas devenir grande...
la dernière strophe semble la porte du cimetière, que l'on rouvrira... le coeur gros !
je vois des alexandrins parfaits, bien césurés, que je rangerais en catégorie " classique " !
papipoète

   Vincent   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour

J’adore votre texte

qui peut facilement devenir

un superbe texte de chanson (il y a du Villon dedans )

grâce à son tempo et sa musicalité

bravo l'artiste

   Anonyme   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour,

J'aurais aimé ressentir quelque chose qui ne vient pas à la lecture de ce texte.

Aucun image ne m'est intelligible et j'avoue piteusement avoir tenté de trouver sur Google des correspondances concernant cette Anna dont je ne comprends pas ce qu'elle fait là.

"Des yeux peints comme des étendards" me laisse très perplexe, je ne vois vraiment pas ce qu'il faut comprendre ici.
Les bracelets qu'elle doit cacher, les Montaigus et les Capulets, la fleur sans corolle, je suis perdu et ce n'est pas faute d'avoir cherché quelque lumière ici où là je vous assure.

Il n'y a peut-être rien à comprendre mais alors il faudrait que je me sente porté par le texte et ce n'est pas le cas pour moi.
Rien ici ne me séduit, je le regrette c'est bien trop abscons et j'attendrai patiemment les explications à venir pour comprendre.

Je crois que le plus gênant est en fait que ce texte semble raconter quelque chose d'intelligible à certains et que je n'arrive pas à le décoder. Si c'était un texte purement surréaliste je le prendrai autrement et je me ferais à cette idée mais là vraiment non.

Dans cette attente je ne peux guère que "noter" au plus bas.

   Anonyme   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Cette Anna a-t-elle un rapport avec l'opéra de Bellini ? on ne sait
mais le poème est tristement joli.
Dès le début l'auteur donne le ton avec ce champ d'osselets et ces corbeaux affamés.
Beaucoup de beaux vers :

La Lune nous regarde à travers les nuages
Dans un éther gris-bleu parsemé de visages.
Une étoile clignote au rythme des guitares

Entre autres.

Oui, un bon texte même si le questionnement demeure sur
cette énigmatique Anna.

   Myndie   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Donaldo,


Que ce poème est beau, riche et foisonnant!
Il m'évoque tant de choses que peu m'importe de connaître Anna, son histoire et sa mort...
L'essentiel n'est pas là il me semble, l'essentiel est le florilège d'images et de sensations que fait naître chaque vers l'un après l'autre.
Et pour le coup, l'essentiel est atteint.
J'adore votre écriture qui me fait voyager dans l'univers onirique et si délicieusement morbide de Tim Burton.
Merci, j'en redemande

myndie, gothique à ses heures

   ANIMAL   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai l'impression de lire ici un poème d'Halloween, lorsque les morts s'éveillent durant une nuit pour faire la fête et se recouchent à l'aube dans leur éternité.

Je n'ai pas cherché qui pouvait être Anna mais la référence aux Capulets et aux Montaigus de Roméo et Juliette laisse supposer une histoire d'amour à l'issue tragique.

Le champ lexical est inhabituel et en cela intéressant. Dommage pour "cache" et "caché" au vers suivant qui sonne comme une répétition.

Une insolite balade au Père Lachaise.

   Yannblev   
21/6/2020
Je ne sais pas quoi dire vraiment quant à ce texte.

Comme beaucoup je pense j’ai besoin d’être piqué par la forme d’un poème quelle que soit sa version, classique ou libre, ou un mixte des deux, avec les mots et leur agencement qui font mouche. Parallèlement et contrairement à beaucoup aussi il me faut que cette forme illustre un thème, une idée au moins… un « tableau » qui m’interroge, une vision qui s’impose.

Ici c’est clair, les mots et leur agencement sont de premier ordre, c’est « écrit » et très bien écrit comme on dit. A ce niveau je devrais dire que j’ai « beaucoup aimé »

Reste qu’au bout de mes lectures, plusieurs fois répétées, je n’ai toujours pas été capable de dire de quelle dramatique il s’agit, si il y en a une. Tous les mots et leur ordonnance ont un sens mais je n’arrive pas à trouver celui que semble contenir l’ensemble.
Comme certains je ne sais toujours pas en dépit du titre qui pouvait être Anna qui doit tant compter pour l’auteur… ce qui me gêne c’est que je n’ai pas été et ne suis toujours pas pressé de le savoir. Et à ce niveau je devrais dire que « je n’ai pas su apprécier».

Je me garde donc de porter une notation qui ne saurait refléter mon sentiment vrai.

   Stephane   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Donaldo75,

Vous signez-là une poésie du plus bel effet. Le mystère reste entier - du moins en ce qui me concerne - même si je sais que les Capulets étaient les ennemis des Montaigus, mais à part ça, mes connaissances en la matière restent extrêmement limitées. C'est justement ce mystère qui plane qui m'a séduit ici, car le fait de ne pas savoir qui est cette fameuse "Anna" accentue la tension, et je dois dire que l'atmosphère ambiante m'a un peu fait froid dans le dos.

L'écriture est vraiment bien maîtrisée et le tout est très réussi.

Bravo !

Stéphane

   Lebarde   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Anna, est pour moi, "cette poupée gothique", sans doute au comportement marginal, "aux yeux peints", aux bracelets et bijoux ostentatoires, adepte de plaisirs artificiels ( "Dans un éther gris-bleu parsemé de visages") dont les différences n'empêchent pas de se retrouver "dans ce champs des osselets", qui au final accueille tous le monde, les Capulets et "tous les Montaigus qui l'ont déclarée folle".

Je me trompe peut être sur la compréhension du sujet mais certainement pas sur la grande qualité d'écriture de ce poème classique dont je ne m'explique pas le déclassement en contemporain.

Il y a bien cette "mélodie" qui donne 13 syllabes au vers 2 et ce "soie et", dont je ne suis même pas sûr , mais je n'ai rien vu d'autre de coupable!!

Merci pour ce beau poème dont la morbidité est certes déroutante mais d'une grande fluidité à la lecture.

Merci

Lebarde

   Myo   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Anna, une ado en marge du monde, avec son look particulier, son maquillage noir et son mal être face a un monde qui ne répond pas à ses attentes, face à "des corbeaux affamés", incomprise par ceux qui l'entourent et la traitent de folle.
Je l'imagine amoureuse d'un garçon " bien comme il faut" mais dont les parents font tout pour rendre cet amour impossible. La suite, la drogue, le suicide peut-être avant de rejoindre "ce champ d'osselets"

Voilà comment je perçois ce poème porteur d'une force triste.
Une écriture riche et travaillée
Bravo

   Luz   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Donaldo75,

Très très belle poésie. Le texte coule si naturellement, et c'est si difficile en classique.
Plus je relis et plus je ressens la poésie magnifique.
J'ai seulement tiqué sur "plus de cent hectares", moins poétique, et s'il s'agit du cimetière du Père Lachaise, la superficie doit être inférieure, à mon avis (mais ça n'a aucune espèce d'importance).
Bravo et merci,

Luz

   Angieblue   
21/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir,

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère sombre et fantastique de cette danse funèbre.
La premier quatrain a comme une magie incantatoire. Il est envoûtant.
J'ai également particulièrement apprécié ce distique:

"La Lune nous regarde à travers les nuages
Dans un éther gris-bleu parsemé de visages."

Bravo également pour la richesse des rimes, les sonorités internes et la musicalité.

J'ai juste eu un peu de mal à rattacher cette proposition:

"Des vivants attachés aux ors de pacotille
Cousus dans un drapeau planté sur la Bastille."

J'aurais plutôt vu: "Ces vivants attachés...".

En tout cas, très bel univers et très bonne maîtrise de la prosodie.

   Lariviere   
22/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Don,

J'ai beaucoup aimé ce texte ; je trouve que le thème est mené avec brio et de façon forte... Sur fond et forme, c'est particulièrement réussi à mes yeux et oreilles en terme de ressenti...

Le rythme accompagne très bien les images ou l'inverse. Pour moi, c'est vraiment un beau texte.

Merci pour ce bon moment de lecture et bonne continuation !

   Miguel   
22/6/2020
J'avoue ne rien comprendre. Cette Anna est-elle une morte embaumée ? Une statue funéraire ? L'espèce d'oxymore "statue gothique" ne m'aide en rien. Quelle drôle d'idée de danser en ces lieux. J'aime plutôt à y rêver, mais à chacun des goûts. Aucune référence ne m'apparaît, aucune image ne me parle. Je n'y vois pas plus de place pour des Capulet que pour des Montaigu. Rien ne guide mon esprit. J'ai l'impression d'être un cancre devant un texte donné en devoir. J'aurais zéro.

   hersen   
23/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est très noir, c'est très beau.

Une petite poupée gothique se trouve donc enfin dans "son" monde, le noir qu'elle s'est choisi.
Il y a du très émouvant dans ce texte, je pense que c'est le ton qui rend cette infinie mélancolie, tandis que les mots nous en disent un peu plus, et font un parallèle très intéressant, entre le monde vivant et celui du père Lachaise. Dont, en passant, j'ignorais qu'il couvre plus de cent hectares !

Le dernier vers est magnifique.

   Provencao   
23/6/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Belle émotion presque imaginaire qui s'articule de manière précise par une multitude de mots quasi magiques qui se répondent et cadencent l'espace temps, de chaque strophe.

Comme si la strophe précédente décidée du tempo de la suivante.

Vos mots usités, fouillent en profondeur, l'espace de résonance des effets voulus et choisis très scrupuleusement et avec économie.

J'ai été littéralement envoutée par Anna.
Merci

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Pouet   
23/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Slt,

j'ai aimé certaines choses, d'autres moins.

Par exemple j'aime beaucoup le premier vers pour son côté inventif, envoûtant, musical, moins le deuxième avec son "maigrelets" que j'ai du mal à situer par rapport au reste et qui me semble n'avoir de pertinence que pour la rime. (Ce n'est que mon impression et le mot doit faire sens pour l'auteur)
J'aime beaucoup le troisième vers pour son côté original, un peu "gothique" (si ça veut dire quelque chose), je trouve ce vers assez puissant, évocateur, mais le quatrième fait un peu retomber la sauce par son côté plus prosaïque, ressassé, plat.

Bref, je vais pas me taper tout le poème ainsi d'autant que je connais l'intérêt de l'auteur pour les dissections textuelles... :) Mais faut bien que j'explique un peu mon ressenti non? Et puis ça vaut ce que ça vaut...

Tout ça pour dire que je suis un peu mitigé, mais il y a une "ambiance", de très beaux vers et une belle musicalité, donc j'aime bien.

Au plaisir.

PS: Père Lachaise: 44 hectares comme le Vatican, ça s'invente pas... :))


PPS: c'est Anna de Donaldo ou de Noailles?

"Vous êtes mort un soir à l'heure où le jour cesse.
Ce fut soudain. La douce et terrible paresse
En vous envahissant ne vous a pas vaincu.
Rien ne vous a prédit la torpeur et la tombe.
Vous eûtes le sommeil. Moi, je peine et je tombe,
Et la plus morte mort est d'avoir survécu."

^^

   Castelmore   
24/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème intrigant et fort élégant est composé

de trois quatrains en forme d’adresse à Anna, personnage «gothique», de la part de morts déjà présents au Père Lachaise... un éloge de bienvenue en quelque sorte...

et de deux distiques intercalés plus un monostique final qui appuient plus sur le décor que sur les personnages.

Le premier quatrain nous apprend que ceux qui accueillent Anna sont eux-mêmes des gothiques, des « corbeaux » , oiseau symbole de solitude et de liberté... déjà morts ( linceuls blancs, alors que la couleur basique des gothiques est le noir)

Le second rappelle que le corps est un lieu de recherche esthétique en opposition avec les canons culturels des élites, « attachés aux ors de pacotille »...
Les peintures du corps sont autant d’« étendards » affirmant leur singularité,
et celle des yeux bien évidemment souligne la différence de leur regard sur le monde des « peureux,des soudards, des lâches »

Le premier distique nous rappelle que la lune est un personnage omniprésent dans l’univers sombre de la contreculture gothique et des cultes sataniques qui lui sont parfois associés.

Le dernier quatrain -qui introduit un univers médiéval- et le monostique restent très mystérieux, et j’espère que l’auteur nous aidera à percer le brouillard qui entoure cette fascinante Anna.

Un très beau poème au charme étrange et envoûtant.

Bravo Don


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