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Poésie libre
Donaldo75 : Dans la chaleur du Nevada
 Publié le 11/01/18  -  19 commentaires  -  929 caractères  -  315 lectures    Autres textes du même auteur

« Où es-tu ?
Je t’appelle tout le temps. »


Dans la chaleur du Nevada



La chambre du motel me parait minuscule perdue dans le désert du Nevada, au milieu de nulle part. La chaleur étouffante mange le ventilateur.

Je ne sais plus s’il faut respirer
transpirer
ou simplement exister.

Où es-tu ?
Je t’appelle tout le temps.

L’air brûlant enflamme les rares mouches trop occupées à dévorer ma peau luisante dans la pénombre. Le temps va bientôt s’enterrer dans un nid de crotales.

Je bois pour oublier la poussière
les cactus
le goût du café froid.

Que fais-tu ?
Je pense à toi du soir au matin.

Le rouge sanguin avale les restes jaunes du soleil perdu sur l’horizon de mes rêves avortés. Je me sens à l’abri loin des rues de Vegas et de notre mariage annulé.

La nuit s’annonce chaude
fœtale
confortable.


M’entends-tu ?
Je crie partout mon amour sans voix.


 
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   Brume   
23/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

J'aime beaucoup cette atmosphère moite qui se dégage de votre poème. L'ambiance est loin d'être "proprette,"
Le titre déclenche immédiatement des images fascinantes vues dans des films ou des documentaires, et la suite ne fait pas dans le guide touristique.

Votre poème est brut, et il y a de la poésie, ce passage me fait vibrer:

- "Je bois pour oublier la poussière
les cactus
le goût du café froid "

Et cette pépite en jette:

- "Le temps va bientôt s'enterrer dans un nid de crotales"

Je devine l'émotion brisée du narrateur qui se mêle à ce décor pittoresque.

Ce genre d'univers est rare à lire sur Oniris. Merci pour ce bonheur de lecture.

   Ioledane   
25/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai apprécié la structure de ce texte, et la manière dont il dépeint une atmosphère pour dérouler ce muet cri d'amour.
La chaleur est bien transcrite, la solitude et la douleur aussi.
Je ne vois rien de plus à ajouter, j'ai bien aimé.

   papipoete   
26/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien
libre
dans l'enfer du Nevada où seules vivent heureuses les mouches sur la peau des vivants, ou suçant un cadavre, un amoureux transi erre et pleure son amour enfui .
NB je crie avec le héros, espérant " qu'elle m'entende ", mais les cris se perdent au large de Végas .
Simplicité de l'écriture rime ici avec des phrases lourdes de larmes au pays où l'eau n'est que mirage !
papipoète

   Miguel   
30/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte magistral, qui sent son Kerouac, mais il ne faut pas rougir d'une telle influence, un texte dont le contenu intemporel se fond parfaitement dans la modernité, dont les oppositions s'annoncent par cette dualité chaleur/Nevada. De la vraie poésie d'aujourd'hui.

   wancyrs   
11/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Donaldo75,

Ça sent le vécu, ton texte. On se laisse bercer par tes mots, on ressent et expérimente la douleur de ce narrateur tourmenté par l'image de l'être aimé. Les paysages sont magnifiquement rendues et appuient le déclin de cet relation. Merci de nous faire vibrer avec le narrateur. Un texte qui touche par sa sensibilité.

Wan

   troupi   
11/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Donaldo75.

Bonne description du cadre, le désert, le motel, la chaleur étouffante et en parallèle la déchirure de la séparation.
"Le temps va bientôt s’enterrer dans un nid de crotales. " ça alors il fallait le trouver, ça me surprendrait que quelqu'un dise qu'il l'a déjà lu ailleurs.
Juste un peu surpris que la nuit s'annonce "confortable" car dans une telle situation j'ai du mal à imaginer qu'on s'occupe du confort. Il y a sûrement une explication que je n'ai pas vue.

   Anonyme   
11/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
une atmosphère pesante fort bien rendue par des images solides pour faire ressentir cette " chaleur étouffante " et le désarroi du narrateur.

" Le temps va bientôt s’enterrer dans un nid de crotales "

" Le rouge sanguin avale les restes jaunes du soleil "

"L’air brûlant enflamme les rares mouches trop occupées à dévorer ma peau luisante dans la pénombre "

Vegas ; un endroit où il est presque aussi facile d'annuler une union que de la créer ...

" Je pense à toi du soir au matin " moins original. Mais ça ne nuit nullement à la qualité de ce texte.

   emilia   
11/1/2018
Une narration très efficace dans sa présentation, avec l’alternance de phrases longues et de tercets courts, d’un drame entre « je » et « tu » et ce décor en harmonie d’une « chambre minuscule perdue dans le désert du Nevada », cette terre aride, ses espaces désolés évoquant à la fois la route la plus solitaire d’Amérique et la vallée de la Mort comme une mise en abyme de cet amour perdu, en restituant les états d’âme du narrateur et sa détresse qui progresse crescendo jusqu’à son acmé depuis « Je ne sais plus/je t’appelle/je bois/je pense à toi/je crie partout mon amour sans voix »…, ainsi que l’atmosphère lourde, pesante de cet air brûlant, des mouches enflammées, du « temps enterré dans un nid de crotales », des « rêves avortés, du « mariage annulé », avec l’expression d’émotions sensitives (la peau qui transpire, le goût du café froid, les effets visuels du soleil « perdu » et cette déclinaison d’interrogations à la manière d’une comptine enfantine s’adressant au « grand méchant loup » qu’est devenu ce « tu » dévorant et destructeur : « Où es-tu ? /Que fais-tu ? / M’entends-tu ? …dont le narrateur est à la recherche permanente : c’est vraiment bouleversant…

   hersen   
11/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Don,

Ce poème est d'un visuel étonnant.

Silence, on tourne. "Dans la chaleur du Nevada"- 1ère.

je vois la chaleur se transformer en touffeur, je vois ce temps qui s'allonge, et bientôt il n'y en aura plus, les crotales, je vois les crotales acharnés dans cet endroit désert, silencieux, un endroit minusculement minuscule et ce putain de ventilateur qui sert à rien.
Lui, il est là, Lui.Tantôt respirant, tantôt appelant.

"Coupez, c'est bon"

Puis il y a le flash- back, en plein dans la figure et ça fait mal, les rêves ridiculisés.
Faut rester loin, c'est mieux. Même si c'est dur.

Un grand merci Don !

hersen

   Anonyme   
12/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Hello D.

Bon, comme de bien entendu, le premier truc auquel je pense, tu ne m'en voudras pas, c'est : ça va ? Ouais j'suis dans un état, proche du Nevada...

Bon ceci étant posé, on va parler un peu de ta poésie, hein ?

La disposition est une idée qu'elle est bonne : ce mélange de vers longs et courts est ce que je préfère en versification libre : elle permet d'induire un ton d'urgence, une forme de folie qui pousse le locuteur à la logorrhée avant de se reprendre au rythme de [son coeur?] la nuit...

Les dommages : le mot chaleur me semble superflu (même si au niveau des sonorités, il est assez logique) même si l'image du ventilateur mangé est cohérente. L'enchaînement de vers suivant suffisent à induire cette chaleur. Surtout que tu insistes avec l'air brûlant... et la nuit s'annonce chaude. D'autant que tu l'opposes avec le café froid (real story, by the way, si les américains sont forts pour plein de trucs leur café froid qui goutte l'eau de vaisselle yeurk)

Bon pour moi, c'est ce qui fait de ta poésie une poésie que j'aime Bien flèche vers le haut et pas beaucoup flèche vers le bas...
Pour moi tu n'as pas encore réussi à te libérer de ce besoin de dire le chaud. Par opposition avec imager le chaud. Pas complètement en tout cas.

Sinon...

Au milieu de nulle part : j'aurais osé son pendant anglais In the Middle of nowhere... ça m'aurait plu, mis une touche de folie au milieu de nulle part :)) sorti de nulle part...

J'aime la strophe je ne sais plus s'il faut ...
Je trouve qu'elle est belle de déperdition.

Le temps enterré dans un nid de crotales est juste très beau.

Une belle poésie donc, qui pour moi manque encore d'une chouille d'audace pour être simplement parfaite.

Merci :) et au plaisir de te relire !

   Gouelan   
12/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les mots sont forts tout en étant et juste posés pour dire l'étouffement, la solitude, la blessure. Ils se suffisent.
Les cactus, le rouge sanguin, l'air brûlant.
Et cet appel sans voix.

   jfmoods   
12/1/2018
L'écho lointain d'une comptine ("Où es-tu ?", "Que fais-tu ?", "M''entends-tu ?") ponctue ce monologue poétique de forme libre décrivant l'échouage amoureux ("notre mariage annulé", "mes rêves avortés") là où la prospérité affective s'annonçait (miroir aux alouettes : "Vegas").

Le poète réinvestit ici, à sa manière, le topos de la traversée d'un désert affectif, la chaleur véritable n'étant plus qu'un rêve à l'agonie, moribond ("les restes jaunes du soleil perdu sur l’horizon", "dans la pénombre").

Des marqueurs temporels ("Je t'appelle tout le temps", "Je pense à toi du soir au matin") et spatiaux ("au milieu de nulle part", "Je crie partout") balisent le spectre de cette solitude accablante qui emmure le locuteur ("La chambre du motel me parait minuscule perdue", "Je crie... mon amour sans voix"), le confrontant à une alternative introuvable ("Je ne sais plus s’il faut respirer / transpirer / ou simplement exister").

Des images de prédation imposent leur joug ("La chaleur étouffante mange le ventilateur", "les rares mouches trop occupées à dévorer ma peau luisante", "Le temps va bientôt s’enterrer dans un nid de crotales", "Le rouge sanguin avale les restes").

Seule l'ivresse ("Je bois") est en mesure d'apaiser l'aridité d'une existence (construction à rythme ternaire : "la poussière / les cactus / le goût du café froid") entrée en phase de régression ("Je me sens à l'abri", "La nuit s'annonce / foetale / confortable").

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
12/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
'I'm calling you' de Bagdad cafe est la musique qui me vient tout de suite à l'esprit.
La douleur exprimée est d'autant plus glaçante dans ce décor d'étouffement désertique.
Les petits décalages d'écriture ( La chaleur étouffante mange le ventilateur) renforcent le sentiment de naufrage du narrateur.
Merci à vous.

   plumette   
12/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
les sens sont très sollicités dans ce récit désespéré.
Le cadre désertique renforce la solitude.

ce texte m'a donné envie d'écrire!! il y a le cadre, l'environnement et le sentiment du narrateur et à partir de là, comme une invitation à imaginer qui il est, d'où il vient, les raisons de sa présence dans ce nulle part.

Merci!

Plumette

   Anonyme   
12/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème très visuel où je vois forcément le mec allongé sur un lit avec le cendrier qui déborde sur la table de chevet et la bouteille de vodka à coté tandis que les pales du ventilateur tournent mollement au dessus de lui.
À la limite je trouve ce poème un peu cliché car j'ai l'impression d'avoir vu ça 100 fois dans certains films américains plus ou moins bons.
Mais peu importe, l'ensemble est bien rendu, bien écrit. Il y a juste un décor sans contexte qui exprime une grande solitude et une perdition.
Et ça me va bien.
Un petit plus pour - Le temps va bientôt s'enterrer dans un nid de crotales.

   Raoul   
13/1/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour, j'aime bien l'idée, mais la forme me pose problème…
Pour moi (rien que pour moi, je personnellement tout seul hein…) chaque lecteur à encré dans sa mémoire l'idée, l"image du Névada -western, littérature… - alors tous les adjectifs descriptifs et narratifs paraissent un rien plaqués, prévisibles, ils n'apportent rien de personnel, de sensible à l'évocation.
De même, le "simplement" est de trop, ou manque d'une précision supplémentaire, d'une nuance.
"Du soir au matin"…
Voilà, pour moi, ce texte est trop "diseur" & pas assez évocateur.
… Me rappelle beaucoup aussi un morceau de Dominique A.
Pas convaincu, désolé.

   Vincendix   
13/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo
Tu sais que je ne suis pas trop fan de la poésie libre mais ton sujet me « parle », je vois parfaitement le décor et la scène, l’oppression physique doublée d’une angoisse morale… Je bois pour oublier la poussière, les cactus et le soleil implacable, alors que les mouches m’asticotent…
Vincent

   Ombhre   
18/2/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Un texte magnifique, une très forte ambiance et de belles images. Je ne vais pas m'étaler, j'ai adoré, jusqu'à la chute (j'y suis très sensible dans les poèmes ou nouvelles) qui illustre l'ensemble.

Merci pour cette très belle lecture.
Ombhre

   Eki   
2/3/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Nous sommes loin de l'évadé du Névada, c'est le prisonnier du Névada ici !
Faut pas aller au Névada, c'est "l'Etat né de la guerre".
Son surnom ne présage pas de l'aborder avec une certaine sérénité...
C'est davantage le tanné de la guerre intime qui ressasse le souvenir caniculaire qui va avec la chaleur du Névada...
Road movie pour ailleurs onirique, pas toujours vrai lorsque les voyages vous ramènent vers le passé...
Ah ! j'aime...
Eki


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