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Poésie libre
Donaldo75 : Katrina
 Publié le 20/10/22  -  15 commentaires  -  1168 caractères  -  186 lectures    Autres textes du même auteur

Londres, un soir de juillet il y a des années.


Katrina



La rame du métro sent la fin de soirée et je vois de grandes filles blondes rire aux éclats, parler dans une langue râpeuse, illuminer notre univers clos où tous nous somnolons dans le réel gris orangé.

Et toi tu ne dis rien,
je perçois tes yeux bleus
me fixer sans détour.

Swiss Cottage.
St. John’s Wood.
Baker Street.
Bond Street.

La foule anonyme quitte la voiture avec moi et se dirige informe vers son prochain ailleurs où je ne te verrai plus, où tes beaux cheveux d’or manquent déjà trop aux restes embrasés de notre souvenir.

Bond Street.
Lancaster Gate.
Queensway.
Notting Hill Gate.

Nous sommes des golems marchant d’un même pas nocturne sur le quai du métro vers l’ascenseur gothique où je te vois soudain encadrée par tes fleurs jaunes et allemandes devenues silencieuses.

Je te regarde tu souris,
nous restons côte à côte,
accolés et heureux.

Le voyage vertical dure une éternité et tes longs doigts chauds frôlent la paume de ma main avant le dernier saut vers la nuit londonienne quand enfin tu me souffles ton prénom Katrina.


 
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   Anonyme   
9/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai cru d'abord lire une variation moderne sur le thème de la passante que jamais ne reverra le narrateur ou la narratrice, mais non, ou peut-être pas : la fin s'ouvre, l'avenir aussi. Possiblement. J'aime bien ce suspens, cette manière discrète de ne pas expulser forcément le bonheur.
J'apprécie aussi, nettement, la forme que vous avez choisie, ces périodes à la ponctuation minimale entrecoupées de vers brefs. Je trouve que cela « fonctionne » à merveille, peut-être y ressens-je les contrastes d'un trajet dans le métro, les moments longs à traverser l'obscurité avant de parvenir à la station, lumière, animation, excitation. Bref, j'ai voyagé et c'est ce que j'espère quand j'entame la lecture d'un poème.

   Anonyme   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Good Morning,

Une brève rencontre dans le métro où ailleurs qui me rappelle quelques souvenirs personnels. Eye contact et fantasmes impromptus en bandoulière. L’auteur nous frustre sur la fin en gardant son jardin secret dans le smog de sa pudeur. Something wicked this way comes…

J’ai bien aimé la narration flashy en dépit que cela sente un peu l’eau de rose à la Marc Levy par instants :

« Je te regarde tu souris,
nous restons côte à côte,
accolés et heureux. »

Merci pour la ballade gratuite à Londres et le temps passé dessus.

Anna Underground en EL

   Jemabi   
12/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte qui a sa place à la fois en prose qu'en poésie libre. L'écriture rend sensible cet instant magique où tout à coup une ou un inconnu(e) vous attire au point qu'on se prend à tomber amoureux et qu'on se sent soudain capable de toutes les folies. On suit avec plaisir l'avancée de cette trop brève rencontre. Situation pouvant arriver n'importe où, y compris dans le métro. Très visuel, ce texte semble sortir d'une scène de film, d'un clip ou d'une publicité pour un parfum qui aurait ce mystérieux nom de femme : Katrina.

   Eskisse   
12/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une rencontre éphémère mais essentielle dans le labyrinthe du métro évoquée au présent de narration comme si elle revenait, nette et décisive, devant les yeux du narrateur...
J'aime beaucoup :"et se dirige informe vers son prochain ailleurs où je ne te verrai plus, où tes beaux cheveux d'or manquent déjà trop aux restes embrasés de notre souvenir."

J'ai trouvé judicieuses les oppositions. L''opposition entre l'anonymat de la foule et du narrateur et le nom de la belle soufflé à la fin. De même, l'"univers clos où tous nous somnolons " s'oppose au réveil du narrateur.
L'idée de l'informe ( cf le golem) est omniprésente pour caractériser la foule et s'oppose une fois encore à la forme qui se dessine à travers le regard, le sourire et les doigts de la jeune fille. Véritable épiphanie. Ce sont ces contrastes qui créent la profondeur de la rencontre
Enfin, last but not least, on retrouve le cosmopolitisme de la vie londonienne, retranscrit par petites touches. ( les allemandes, les stations) D'ailleurs, l'énumération des stations est bien vue puisqu'elle semble marquer la distance réelle qui sépare momentanément les deux jeunes gens.
Le ton est juste :, la belle est décrite sans trop de lexique laudatif ni béatitude. Ce qui reste c'est la pudeur. Celle du jeune homme. Celle de l'auteur(e).

   Provencao   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo 75,


"ous sommes des golems marchant d’un même pas nocturne sur le quai du métro vers l’ascenseur gothique où je te vois soudain encadrée par tes fleurs jaunes et allemandes devenues silencieuses.

Je te regarde tu souris,
nous restons côte à côte,
accolés et heureux."

Mon passage préféré où c'est véritablement cette conception de la rencontre qui s'offre comme rapport de réciprocité entre elle et "je"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Donaldo
La journée se termine, et je rentre chez moi, au milieu de cette rame bondée, où je te remarque ; mais le flot des passagers t'emporte... Dépité, j'allais t'oublier quand un ascenseur nous rapproche...
NB une étoile filante aux cheveux d'or, vient percuter de plein fouet, ce passager de la nuit, qui se souviendra de cette rame de fin de soirée, et du trajet final !
En peu de lignes, l'auteur nous fait sentir un frisson, un tendre moment ce jour qui ne verra sans doute pas de lendemain... " ...tes yeux bleus me fixer sans détour ", pour une éphémère invitation.

   fanny   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ha le métro, quel lieu de drague incontournable, je ne voudrais pas vous contrarier Donaldo en disant que "c'était mieux avant" hihihi , mais franchement à côté des sites de rencontre le métro c'était simple, efficace, romantique et vous en faites une agréable démonstration.
Peut-être à la sortie d'un pub, une ambiance londonienne bien retranscrite en cette jolie fin de soirée, ça nous rappelle plein de choses, of course.

   arigo   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La forme est originale, permet des coupures intéressantes, laissant imaginer défiler les fameux arrêts de métro.
Les parties en prose dépeignent chacune une scène particulière qui parle à toute personne ayant déjà pris le métro.

Je suis moins conquis par la chute que je trouve pour le coup moins ancrée dans la poésie. Une question de goût cela dit. Puis il faut bien une chute....

Merci pour ce partage

Arigo

   Lariviere   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Don,

J'ai beaucoup aimé ce poème,

Il y a un ton, une atmosphère... le tout est bien construit pour laisser le vaporeux d'une soirée londonienne où la rencontre est le fin mot de l'histoire, histoire jalonnée par ses stations de métro laissées comme de petits cailloux merveilleux dans les souvenirs du narrateur...

La forme est impeccable elle distille l'émotion, les images tapent juste et son emplis de poésie, le ressenti est présent pour le lecteur lambda que je suis...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   Miguel   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De belles trouvailles dans l'expression, des idées originales. On part du poncif de la rencontre éphémère ((passantes : Baudelaire, Antoine Pol -celui que chante Brassens) mais le poème reste ouvert : on se plaît à penser que ce nom prononcé est le premier pas d'une belle aventure. En fait, l'énumération des stations traversées n'était pas l'expression d'une simple fuite du temps, mais l'itinéraire d'un rapprochement. Un style moderne et sobre. Une écriture minimaliste pour une suggestion maximale.

   Cyrill   
22/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Don,

Je ne vais pas faire original en disant que le rapport fond forme est extra, cette impression de rame qui glisse entre chaque station. Qui glisse comme le temps qui défile et les gens entraperçus dont on ne sait rien, comme cette fille, dont on ne saura qu’une chose, son prénom. C’est si peu, un téléphone eût été plus pragmatique, mais moins romantique. Parce que là nous sommes dans le romantisme, gothique de surcroît, londonien également, exotique. Vous me touillez tout ça et ça fait une belle aventure sentimentale et avortée, belle parce qu’avortée probablement. Merci pour cette lecture réjouissante.

   Kemo   
22/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo 75

J’aime beaucoup ce poème, j’y vois une belle scène où les deux personnages font le vide autour d’eux - malgré le trop plein de monde dans le métro puis l’ascenseur - pour ne plus voir que l’autre.
Une rencontre silencieuse au milieu du vacarme.
J’aime à croire que chacun prendra sa route, laissant au hasard le soin de les réunir… ou pas.

Merci pour le voyage !

   Lotier   
22/10/2022
Le côté cosmopolite de la composition est volontaire :
• lieu : anglais
• héroïne : allemande
• narrateur : français (en tout cas francophone)
Les échanges verbaux (de ce fait ?) se limitent à un prénom. Autres échanges : regards, frôlement.
L'action se concentre sur deux lieux : une rame, un ascenseur. Dans les deux cas, c'est la narration du mouvement (de la rame, de la foule, de l'ascenseur) qui est privilégiée.
Le narrateur fantasme très vite :
• « je perçois tes yeux bleus
me fixer sans détour. »
• « aux restes embrasés de notre souvenir. » c'est un peu la fausse note qui me gâche à ce stade le plaisir du récit, le « notre ». Comment supposer que la belle inconnue, de cette rencontre, à des souvenirs embrasés ?
Le contexte semble volontairement éteint :
• « La foule anonyme », « se dirige informe », « Nous sommes des golems », « devenues silencieuses. » avec une insistance qui sans doute a pour but de contraster avec l’idylle qui se noue. Le « Nous », de ce fait, est dérangeant, l'idée du contraste suppose que les couleurs ne soient pas mélangées…
Je ressens une vague rythmique due à l'énumération des lieux. Sinon rien. Je précise qu'en poésie je suis très sensible au souffle, à la musique des mots, des vers. Donc ici, sur ce terrain, je suis plutôt handicapé. Du coup, je trouve les phrases longues, trop longues, presque verbeuses : • « La foule anonyme » : à ce stade-là du récit, on sait qu'elle est anonyme, c'est une foule de métro, ce n'est pas une foule de manifestants, la « foule » aurait suffit
• « se dirige informe » = « se disperse »
• etc.
J'aurais préféré que l'émotion de la rencontre guide les pas du poète, plutôt qu'un parti pris formel, dans cette boîte onirienne de « libre poésie »

   MartinHer   
22/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"Arrivé vers la station y'a une meuf qui coure aussi
Comme elle est plutôt jolie je l'attrape et je lui dis
Si on l'a pas c'est pas grave on partage un taxi
Mais son seul objectif c'est le dernier métro" (The Pirouettes)

Joli texte, merci Donaldo75.

   Ioledane   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup ce récit à deux vitesses, à deux dimensions, sur fond de métro londonien - un univers qui m'a déjà inspirée aussi par le passé.
L'image de la foule de 'golems' est très bien vue. Parmi eux, un être différent regarde le narrateur en silence ; puis on croit l'instant de grâce terminé, mais il n'avait fait que s'amorcer ...
De beaux passages : "tous nous somnolons dans le réel gris orangé", "La foule anonyme quitte la voiture avec moi et se dirige informe vers son prochain ailleurs", "tes fleurs jaunes et allemandes devenues silencieuses " ... Et l'énumération des stations de métro, très bonne idée.
Merci pour ce voyage.


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