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Poésie contemporaine
Kemo : Les rosées du matin
 Publié le 20/10/22  -  8 commentaires  -  1687 caractères  -  180 lectures    Autres textes du même auteur

Et nous finirons libres…


Les rosées du matin



Dans tes yeux nos histoires et nos livres fermés
Une larme désarmée contre une page effacée
Dans mes yeux nos mémoires, les remous des remords
Le progrès des regrets, nos blessures et nos torts

Dans la chaleur des nuits, je me brûle à tes rêves
À tes rêves endormis, tes rêves évanouis
À tes rêves plantés d'un couteau dans la sève
À tes rêves écrasés sous le poids de l'oubli

Et je te vois vingt ans, le soleil dans les yeux
Le rouge sur tes joues, comme deux fruits amoureux
Je te vois maintenant, et tu m'appelles monsieur
Et je cueille à ton cou les fruits de nos adieux

Dans l'écho de mon cœur, tes battements de rire
Me résonnent encore comme un air égaré
Tes paupières tombées, l'océan se retire
Des rochers de papier, de souvenirs froissés

Je t'ai su m'embrasser de lumière à mon cou
Je t'ai su m'inonder des rivières d'un roi
Je te sais t'échapper et je pleure à genoux
Je te sais t'en aller et je meurs avec toi

Nous finirons perchés aux brumes enfumées
Aux nuages, aux nuées, dans le cœur d'une bulle
Et nos âmes envolées d'un nouveau vent léger
Dans une goutte accrochés nous serons funambules

Nous serons suspendus à des cordes de pluie
Nous serons les archers qui colorent le ciel
Nous serons dans le bleu, nous serons dans le gris
Nous serons tous les deux les mémoires essentielles

Et nous finirons libres, des poussières à la mer
Et nos flammes fanées sur nos flambeaux éteints
Dans le bleu des oublis, dans le creux de la terre
Nous serons les bouquets des rosées du matin


 
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   Gabrielle   
12/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Honneur est fait à la mémoire et à l'union.

"Les rosées du matin" résume bien l'esprit du poème qui laisse apercevoir une vie au souvenir et un après lié à la liberté.


Un très joli poème.

Au plaisir de vous lire.

   papipoete   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour Kemo
Vous lisant et appréciant vos lignes, plus savoureuses les unes que les autres, je n'ai pu m'empêcher d'y ajouter la chanson d'Aznavour " non, je n'ai rien oublié " quand votre plume à la 5e strophe dit " je t'ai su m'embrasser à mon cou... "
Je vois ( c'est mon interprétation ) deux anciens amants, qui se retrouvent et se souviennent, mais dont la vie restera libre, quoi qu'il arrive.
NB dès le premier quatrain, le vers " ... nos histoires et nos livres fermés " je comprends qu'un amour fou lia ces deux-là, mais qu'un obstacle inrenversable lui barra la route.
Chaque ligne est pure poésie comme dans l'avant-dernier quatrain !
le 11e vers me rappelle un souvenir douloureux, quand l'amour de mes 20 ans ( elle 17 ) me refit face 40 ans plus tard :
" vous m'évoquez de beaux souvenirs, Monsieur ! "
je ne vérifie pas la prosodie, tant votre poème resplendit ; classique ou néo-classique ne lui apporterait rien de plus ; tout est si bien dit !
J'aime bien ces lignes répétées ( à tes rêves/je t'ai su/nous serons )
non, je n'ai rien oublié...

   Anonyme   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Il y a du bon et du moins bon, ai-je trouvé. La répétition forcenée du mot « rêve » dans la deuxième strophe n’est pas du meilleur effet et plusieurs récurrences qui font un peu pléonasme comme la « rosée du matin » ou encore les « brumes enfumées » m’ont fait tiquer. J’y ai trouvé aussi de belles images : « Les paupières tombées ». « Dans une goutte accrochés nous serons funambules ». Alors même si j’ai trouvé l’ensemble inégal, la lecture est cependant agréable et le fond, mélange de mélancolie et d’espérance très sympathique.

Merci pour la lecture gratuite et pour le temps que vous avez passé dessus.

Anna

   Corto   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je vois ici un auteur qui manie avec brio les images poétiques.
Dans cette scène qui évoque tant de moments heureux en train de se terminer définitivement, on sent un mélange de joie d'avoir connu ces moments inoubliables et l'instant douloureux, lui-même sublimé par ce qui a été mais ne sera plus.
Le premier vers contient une grande richesse:
"Dans tes yeux nos histoires et nos livres fermés".

On partage ce cocktail de joie et de douleur comme ici:
"Je te vois maintenant, et tu m'appelles monsieur
Et je cueille à ton cou les fruits de nos adieux".

Il me semble pourtant que l'auteur aurait pu alléger un propos riche en lui-même. Ainsi les strophes 6 et 7 ne me paraissent pas nécessaires même si elles sont joliment formulées.

Au total un très beau poème que j'applaudis.
Bravo Kemo.

   Raoul   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
J'aime beaucoup ce poème – j'ai pourtant un cœur de pierre et suis réfractaire au sentimentalisme pouétique... – .
Sa composition, souvent surprenante, par les jeux et glissades de sens, fait qu'on ne saurait prévoir le mot à venir, ce qui rend le texte savoureux.
De belles images peu courantes sont saupoudrées tout au long de la lecture, sans être ni rébarbatives, ni obscures, ni bourratives (allexandrins superbe "Des rochers de papier, de souvenirs froissés") ; seul bémol, celle du "roi" un peu trop téléphonée à mon goût.
Les refrains, basés sur des répétitions légèrement distordues, sont bienvenus et suffisamment riches de sens et de vocabulaire pour ne pas êtres lassantes.
Bref, beaucoup de qualités à mes yeux, et donc, par conséquent, bien-sûr, merci pour cette belle lecture.

   Provencao   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Kemo,

"Dans la chaleur des nuits, je me brûle à tes rêves
À tes rêves endormis, tes rêves évanouis
À tes rêves plantés d'un couteau dans la sève
À tes rêves écrasés sous le poids de l'oubli"

Sublime cette strophe, où vos vers sont le sceau, la signature de ce qui a été. Cette notion d'empreinte, c'est ce qui rend en somme raison d'une recherche: comment partager et écrire quelque chose en déjetant l'histoire produite qui se véhicule, sans oublis ou exagérations..

Beau caractère en ces vers qui se veulent réponse.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   inconnu1   
21/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

Beaucoup de belles choses, de choses fortes dans vos vers, sans qu'on ressente de l'excès de sentimentalisme. J'aime par exemple beaucoup la première strophe, le 3eme et le 4eme vers qui sont très forts par leurs allitérations.

Quelques reproches tout de même. Trop de seront dans l'avant dernière strophe, surtout deux au cours du même vers, c'est sans doute excessif.

Enfin, comme toujours dans les poèmes contemporains, je regrette la gestion des e muets. Clairement, vous souhaitez qu'on lise votre poème comme des alexandrins et c'est intéressant car le rythme lancinant de l'alexandrin participe à l'émotion. Mais vous ne donnez pas vos règles au lecteur qui est parfois désappointé. Dans la première strophe j'ai du mal à savoir quand je dois élider les e : je ne dois pas le faire à livre, mais je dois le faire à larme, ce qui d'ailleurs rend peu euphonique le vers une larmdésarmée... Au 6ème vers, je ne dois pas prononcer le e du premier rêve, alors que je dois prononcer celui du 2eme qui est placé au même endroit du demi dodécasyllabe. Pour moi, cela nuit nettement à l'agrément de la lecture car on est souvent amené à relire plusieurs fois le même vers pour savoir où l'on doit placer les e muets. Vous auriez pu être plus systématique par exemple en élidant systématiquement les e muets à la césure seulement.

Ceci dit comme il y a beaucoup de bonnes choses, je suis dans le beaucoup

Bien à vous

   Lotier   
21/10/2022
J'ai eu du plaisir à lire ce poème jusqu'à la quatrième strophe. Le « je t'ai su » n'est pas passé. Après, j'étais déjà saturé d'images, d'allitérations, de sens. C'est vraiment trop pour moi. Trop baroque. Un peu la différence entre Fra Angelico et Le Caravage. J'avais envie de dire « N'en jetez plus !». En changeant d'analogie, avec l'architecture, certains aiment Gaudi, d'autres préfèrent l'art roman. Heureux ceux dont la sensibilité est multiple et en tous temps. Ce n'est pas mon cas.


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