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Ornicar
28/7/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Je suis partagé sur ce texte qui ne m'a pas emporté comme je l'aurais souhaité.
D'un côté, je le trouve plutôt bien écrit, la lecture n'est pas désagréable et coule aisément. D'un autre côté, je le trouve assez "raconté". Normal en un sens puisque ce texte est présenté en catégorie "récit poétique" et "récit" il y a bien. Mais concernant la poésie, celle-ci me paraît un peu timide et marquer le pas. Non pas qu'elle fasse défaut, il y a bien quelques effets de style, métaphores, çà et là comme par exemple : "cette musique cosaque... portée par un virtuose israélien" et "Le printemps s’infiltre dans l’hiver". Des formulations imagées, efficaces, et incontestablement poétiques. Mais globalement, sur le plateau de ma balance, il me semble que la narration l'emporte sur la poésie. Je mets à part le paragraphe 4 qui me paraît un ton au dessus du reste. On sent une montée en tension, l'éclosion d'une dramaturgie dans ce passage : "Le son remplace le sang, il coule dans les veines, réveille les douleurs enfouies trop longtemps. Les cordes pleurent de plus belle, s’adressant au maestro d’une intensité nouvelle. Les ombres deviennent des vitrines, les reflets d’un kaléidoscope invisible dont les fleurs se plantent dans les esprits." Par contraste le dernier paragraphe, en renouant avec la commune "réalité" du concert (les applaudissements du public) pâlit et pâtit de la comparaison. Pas facile du tout d'écrire sur la musique, ce vecteur d'émotions qui emprunte des canaux bien étranges et inconnus de nous. Mon appréciation est donc le reflet de mes multiples hésitations et de mon embarras. |
Provencao
3/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour Donaldo75,
Dans ce velours feutré du théâtre new-yorkais, le lien entre la poésie et la musique devient aguerri et adaptable avec des illusions, des interdépendances et des différences d’interprétation. Ces deux essences, la musique et la poésie, tout en conservant leur lien, deviennent presque souveraines. La poésie dispose de sa propre musique et la musique contient sa propre poésie... Au plaisir de vous lire, Cordialement |
Mokhtar
5/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Ce texte est l’exemple parfait de la difficulté d’exprimer par l’écriture une émotion artistique.
L’auteur choisit avec soin les mots qui qualifient son souvenir. L’écriture et la relecture de ces mots ravivent une réminiscence qui l’exalte car ils ont une force de suggestion puisque c’est lui qui les a choisis. Et qu’ils ont plein pouvoir d’évocation. Le lecteur, lui, n’a que son imagination pour concevoir et se projeter. Entre les deux, il y a perte d’intensité et d’enthousiasme car le mot a ses limites en efficacité. S’en suit un déficit de communion. Ce qui fait que l’on sent « l’emballement », mais on le partage plus par la pensée que par le cœur ou l’émotion. Et lecteur pressé n’accroche pas. C’est bien, me semble-t-il, ce qu’exprime Ornicar. Quels sont les outils de l’auteur ? Tout d’abord planter le décor, pour mettre en situation. Puis trouver de belles métaphores évocatrices : « fresque zébrée de rayons, le son remplace le sang, il coule dans les veines, il caresse les cordes tel un amant… » En s’ingéniant à trouver les mots ou expressions qui font décoller, s’élever, vibrer… Et si j’apprécie beaucoup ce texte, c’est qu’il me projette dans les souvenirs d’un concert similaire dont je retrouve les sensations. L’idéal serait que le commentateur dispose de l’œuvre avant sa lecture, que l’intérêt en soit partagé, que l’émotion soit commune pour qu’enfin il apprécie le texte laudatif dans sa dimension poétique. Je crois que cette poésie a échappé à l’attention qu’elle mérite. Mokhtar. Nota : Si l’on peut concevoir, en poésie, que les notes « glissent dans les allées », il en va autrement pour les dièses et bémols, qui ne sont que des altérations techniques sans consistance. |