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Lebarde
20/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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La fin est proche et semble irrémédiable et sans espoir. "Déja se sont enfuis ses rêves".
Il ne reste plus qu'à profiter des meilleurs instants et des plus belles images que distille encore la nature qu'il va quitter et les paysages qui s'offrent à la fenêtre: "C’est le matin, le jour se lève,"/"La nature a pris des couleurs, Fauve est le bois, rose est la fleur,"/"Le ciel est bleu et sans nuage,"/"Un grand soleil brille au dehors," Mais dieu que le temps est long: "Il attend là, à sa fenêtre," répéter en leitmotiv, pour dire qu'il est prêt à quitter tout cela et qu'il veut " Que sa douleur enfin s’achève"/"Que vienne la dame à la faux"/"Qu’enfin la vie tourne la page". "Il attend que vienne la mort" et son fils attend avec lui en lui "tenant la main". Un superbe poème en octosyllabes tout simples ( quel dommage que quelques rimes dérapent), plein d'un réalisme délicat fait de pudeur, d'émotion, de sensibilité et de poésie sur sujet difficile que vous traitez avec une rare humanité et une remarquable maitrise. Bravo, c'est magnifique et je suis touché. En EL Lebarde |
Ornicar
27/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Nul besoin de faire compliqué et d'user de termes sophistiqués pour faire émerger l'émotion et la poésie. Ce poème tout simple, écrit avec les mots de tous les jours, en est l'illustration.
C'est un texte construit autour de son troisième vers ("Il attend là, à sa fenêtre"). L'anaphore ici fonctionne et sert le propos. Elle n'est pas une coquetterie gratuite, un ornement vide de sens ; elle rend palpable, au contraire, la monotonie des jours qui se répètent avec toujours la même idée fixe, les mêmes petits gestes, le retrécissement inéluctable de l'horizon. L'infime variation formelle introduite à la dernière strophe ("Et j’attends là, à sa fenêtre"), est lourde de signification et gage d'émotion. La chute du dernier vers ("En tenant la main de mon père") est poignante de vérité et de sobriété. Le premier vers de chaque quatrain est l'autre élément permanent - bien que mobile et mouvant - de cette architecture. A la façon du contrepoint en musique, il met en scène la beauté de la nature et ses multiples variations saisonnières qui n'exercent plus aucune prise sur ce "père" proche de la mort, obsédé par elle, immobile, dans l'attente de sa venue. Beau poème, touchant, que j'aime bien en l'état, mais qui n'exclue pas, de mon point de vue, de petites réserves, voire quelques suggestions. - à commencer par l'exergue ("Quelques semaines avant le départ de mon père"). Quelle dôle - et mauvaise - idée de tout dévoiler du sujet en une seule phrase. Ce qui amoindrit la portée de la chute et des deux derniers vers. - même remarque au vers 8 ("Que passe le temps et qu’il meure"). Cette annonce, toujours d'un point de vue subjectif, est trop brutale à cet endroit ; elle arrive bien trop tôt dans le déroulé du poème. Si l'auteur voulait instiller l'idée de la mort dans l'esprit du lecteur, il y avait moyen de déplacer l'ombre planante de celle-ci, du père au temps qui passe. Exemple : "Il attend là, à sa fenêtre, / Regarde le temps qui se meurt". - l'idée au fond est de de respecter une gradation - du plus petit au plus fort - dans le dernier vers de chaque quatrain afin que le texte gagne peu à peu en intensité jusqu'à la fin. Même s'il ne repose pas sur l'idée d'un suspense à la façon d'un thriller, il me semble qu'il y aurait encore gagné en puissance émotionnelle. - pour les mêmes raisons, je trouve le titre ("L'attente à la fenêtre") un peu trop "bavard". Pourquoi pas tout simplement : "La fenêtre" ? Il n'en reste pas moins que j'ai réellement apprécié ma lecture. Merci de ce partage sur un thème et un sujet peut-être encore douloureux pour vous. |
Vincent
4/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Passant, je viens de lire l'incipit et je vous pries de m'excuser pour le commentaire décalé que j'avais écrit, la seule remarque qui reste est que votre texte est très beau et plein de sensibilité
Comme il est à la mémoire de votre père il n'en a que plus de valeur |
Provencao
4/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Passant75 et bienvenue,
Douces, belles, dures réalité, retenues et sensibilité en votre poésie. J'aime cette écriture où régissent l'image et le ressenti. Vous avez su saisir le réel, on le ressent, on le vit, et de cette manière...il se concrétise dans une perfection, passant du sensible, délicat à la réalité . Au plaisir de vous lire Cordialement |
Boutet
4/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Un poème bien triste, l'accompagnement des ainés en fin de vie est toujours une épreuve et tout le monde
n'a pas son fils près de lui, même si c'est dur pour les enfants en général. Le décalage entre la Nature qui s'en moque et la réflexion est bien décrite. |
papipoete
4/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour p'tit nouveau
Il est là à sa fenêtre, attendant le taxi de l'ultime course, et patiente ; son chauffeur ne devrait pas beaucoup tarder, la " Dame à la Faux " est ce voiturier... Je ne l'ai que rarement vu rester au même endroit, sans pester mon Père ; il regarde au dehors comme dans le vide, comme si avant de partir il n'avait jamais vécu... - le voilà soudain qui parle et se désespère ; je lui tiens la main et avec lui, attend là à sa fenêtre. NB il viendra le jour pour moi, de me poster à la fenêtre, mes rosiers en filigrane pour m'en aller sans revenir et leur dire - ne bougez pas, mamie s'occupera de Vous... Plutôt, c'est ainsi que je voudrais avoir rendez-vous avec la Faucheuse, mais c'est le Ciel qui décidera si c'est envisageable, ou non. Comme votre poème est joli autant que touchant, avec son refrain " il attend là, à sa fenêtre " le dernier vers me rappelle cette phrase de papa, alors que je quittais sa chambre, persuadé de venir l'embrasser le lendemain ( il mourut dans la nuit ) - adieu mon petit ! lui qui ne parlait presque jamais... Fort beau poème, qui me fait aimer inconditionnellement le vers " à pied ", pour " dire les choses " la 4e strophe a ma préférence. vous optez pour des sonorités en assonances plutôt qu'en rimes, c'est votre choix ; cela chantonne bien |
jfmoods
4/8/2025
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La litanie des vers 3, 6, 9, 12 et 15 installe une attente qui prépare le basculement vers l'intime du vers 18. Au fil du poème, un jeu de correspondances s'instaure, contrepoint tragique entre un extérieur vibrant et un intérieur qui suit la lente désagrégation de la vie. Un réseau nourri de figures de style assure la cohésion de l'ensemble (personnifications des vers 5, 9, 12, 16, 20, parallélisme du vers 6, chiasme du vers 10). Mais c’est dans les vers 14, 18, 21 et 22 que le cœur du poème bat le plus fort. Le mourant a une conscience trouée. Il n'est plus dans la maîtrise de soi, mais il se sait en train de disparaître. Et c'est là, forcément, que le poème devient absolument poignant.
Merci pour ce partage ! |
Laurent-Paul
5/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
j'aime beaucoup votre écriture sans ostentation, faite de mots simples, de formules claires et d'émotion vraie, sans artifice ni feinte. En revanche, les nombreux hiatus en créant des effets sonores rompent, à mon humble avis, la douceur mélancolique de votre propos. Cependant, le leitmotiv des anaphores, les assonances et les métaphores sont plus que réussies. Bravo ! |