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Poésie classique
Donaldo75 : Point d'orgue
 Publié le 03/08/22  -  19 commentaires  -  1082 caractères  -  331 lectures    Autres textes du même auteur

Point d'orgue : temps d'arrêt qui suspend la mesure sur une note ou un silence dont la durée peut être prolongée à volonté.


Point d'orgue



J'entends beaucoup de voix, des paroles sans lèvres.
Le fou vit dans ma tête avec toutes ses fièvres.
« Fais l'amour avec l'air, bois l'eau, gobe le feu »,
Scande fort tout un chœur d'inconnus sur fond bleu.
« Laisse ton cœur saigner où la terre t'appelle,
Ne sais-tu pas déjà comme la fin est belle ? »

C'est un chant sans musique aux accents de désert
Où des hommes serpents habillés tout de vert
Fument le calumet pour enterrer la guerre,
Ses larmes et ses morts sous un dôme de pierre.

« Fais l'amour avec l'eau, le feu va t'envahir,
Deviens l'air à ton tour et laisse-toi finir. »
Le chant devient plus fort et souffle dans ma bouche
Des paroles sans mots comme un bébé sans couche,
Le début et la fin, la mort et le pardon.
Ma langue tourne raide en fantôme amidon.

Ni l'eau, l'air ou le feu, les enfants de la terre,
N'enlève le plaisir de ce coup de tonnerre,
Ultime cri du corps, point d'orgue du concert.
Je suis venu, j'ai vu, j'ai vécu, j'ai souffert.


 
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   Anonyme   
19/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un poème étrange, assez obscur pour moi, qui pourtant mystérieusement me parle. Je crois assister à une agonie hallucinée, fiévreuse sans doute. J'avais un doute au départ sur votre choix de rimes plates, et de rimer sur ce son obstiné "erre" et "ert" aux quatrains, mais je me dis après lecture que ces choix formels servent l'expressivité : la personne avance sur ce chemin mortel, pas après pas, menée par son corps à bout de souffle, tandis que son esprit cherche opiniâtrement à donner forme et sens à ce qui l'entoure, ses perceptions défaillantes. À mes yeux le cœur du poème se situe ici :
Des paroles sans mots comme un bébé sans couche
Un vers qui me touche par cette irruption de l'image du bébé alors qu'on parle d'une fin de vie. La boucle est bouclée.

Cette représentation de l'agonie est assez loin de celle que j'ai, aussi n'ai-je pas vraiment été transportée, je résiste à la trajectoire dessinée par vos vers. Mais je la trouve exprimée avec assurance et efficacité.

   Miguel   
25/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des vers superbes de rythme et de sonorité ; une vrai musique. Quelques points sont obscurs, mais peut-être justement ce mystère ajoute-t-il au charme. La chute s'appuie sur un mot célèbre pour y apporter sa nouveauté, par transformation et par ajout. Une belle trouvaille pour terminer un bien beau chant.

Miguel,en EL

   Vincent   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Donaldo

J'ai kiffer comme disent les gamins

Ce fou là tout le monde l'a au fond de soi

plus ou moins et sans lui pas de point d'orgue

ce qu'il y a d'extraordinaire dans la fêlure du fou (nous le sommes tous)

c'est qu'il peut entrevoir des rêves merveilleux tout éveillé ne serait- que Dali ou Vincent ils nous ont montré ce qu'il y a derrière le mur

merci pour ce texte déchirant d'images et de sensibilité

   Eskisse   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo,

Le poème nous plonge comme "in media res" dans la conscience du narrateur et annonce d'emblée la couleur ( si j'ose dire) :une expérience d'égarement nous est retracée avec force, précisions visuelles et auditives et vérité.
La mention des couleurs (bleu/vert), du chant comme invitation à accepter la mort rend bien l'acuité des perceptions dans ce délire.
Les hommes-serpents renvoient discrètement (pour moi ) aux hallucinations d'Oreste.
Il y a une dramatisation dans ce poème, le chant va crescendo.
Mon vers préféré:" C'est un chant sans musique aux accents de désert".

   Anonyme   
3/8/2022
Bonjour

Beau texte mais qui me désoriente complètement, ne voyant pas du tout le rapport de ce poème avec son incipit et son titre.

Que dire de plus quand on ne comprend pas un texte
Même parfaitement écrit et maîtrisé ?

Pas d'appréciation non plus, je suis trop à coté de la plaque !

   papipoete   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Donaldo
Je vois, je vois autour d'un vieux sage, des hippies aux fleurs de partout, planant au gré des effets de marijuana, alors que Janis Joplin chante Summertime et " make love not warr " remplace les " ça va ? ça boume ? "
NB j'avoue être un peu submergé par ce poème, qui à n'en point douter évoque la paix, voudrait éradiquer la guerre en ce monde...
Il y a un mélange entre indiens sioux, entre jeunesse à Woodstock, et le Christ venu sur Terre...
Ce texte résolument d'aujourd'hui, montre que l'alexandrin classique n'est pas désuet !
ma note ne signifie rien, car je ne suis pas entré dans le cercle...

   Anonyme   
3/8/2022
[Commentaire estival minute]

Goedemorgen Don !

Voilà un poème bien déroutatif, extravagantesque, sibyllinesque… Il y a des paroles sans lèvres et des chants sans musique, des hommes serpent qui fument le calumet et même un fantôme amidon. Qu’est-ce qu’ils mettent dans l’eau du robinet en ce moment en Ile de France ?

J'aime beaucoup ça :
« Fais l'amour avec l'eau, le feu va t'envahir,
Deviens l'air à ton tour et laisse-toi finir. »

Je suis venue, j’ai lu, j’ai pas notu

Anna (en direct du front de mer d’Oostende)

   Jemabi   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est le portrait des poètes que vous nous faites là. Car c'est bien connu, tous les poètes sont un peu fous et réciproquement. Mais à la différence des fous, les poètes entendent des voix qu'ils mettent aussitôt sur papier. Avec ou sans l'aide de substances, ils sont sujets à des hallucinations tout droit sorties des profondeurs de leur être. Ils se rêvent en osmose avec la nature, tutoient les étoiles et le vent, et font des mystères qui nous entourent le sel de leurs œuvres. Votre poème rend très bien cette folie créatrice.

   poldutor   
3/8/2022
Bonjour Donaldo75
J'ai lu et relu ce poème et je n'ai pas réussi à en comprendre le sens, malgré cela j'ai apprécié l'écriture et les images en particulier du premier quatrain :

"C'est un chant sans musique aux accents de désert
Où des hommes serpents habillés tout de vert
Fument le calumet pour enterrer la guerre,
Ses larmes et ses morts sous un dôme de pierre."

C'est le souhait de tout homme de bonne volonté.
Comme certains j'ai aimé le clin d’œil du dernier vers.
J'attends de vous un retour pour expliquer un peu, le sens et peut être ce qui vous inspiré cette poésie.

Je commente ce texte mais ne le "note" pas!
Cordialement.
poldutor

   Anje   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le fou vit dans ma tête, ce n'est pas moi. Ils disent, lui et ce chœur d'inconnus, de faire l'amour avec l'air, avec l'eau, que la fin est belle et de me laisser finir. J'ai souffert. Et le temps s'éternise sur le point d'orgue d'un ultime cri du corps.
J'ai l'image, que je n'aime pas, du suicide aussi j'espère que mon ressenti s'est trompé de route. Peut-être s'est-il égaré au moment de changer les couches du bébé qui n'en avait pas car je n'ai pas trop compris "les paroles sans mots comme un bébé sans couche".

N'enlève au dix-huitième vers me donne à réfléchir. Le sujet du verbe n'est-il pas multiple ?

Bien que de genres différents les deux rimes en erre et er des deux quatrains détachés alourdissent quelque peu le ton, comme le son sourd d'une pierre atterrissant au fond d'une fosse. Un effet vraisemblablement recherché.

Personnellement, j'aurais achevé ce Point d'orgue sur une rime féminine plus suspensive qu'une rime masculine sèche.

N'ayant pas la prétention de noter, je me contenterai d'aimer beaucoup même si j'ai tendance à ne pas me régaler de rime suivie qui, ici, musique plutôt bien.

   Ioledane   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà un poème original dont le classicisme n'est présent que dans la forme, et c'est ce que je préfère.
Un fou, oui, mais qui énonce quelques vérités. Pour un dénouement funeste hélas.
Seul bémol pour moi : le "bébé sans couche", ça m'a un peu coupé la poésie sur le moment.
"N'enlève" ne devrait-il pas être au pluriel ?
Mes vers préférés :
"Scande fort tout un chœur d'inconnus sur fond bleu"
"C'est un chant sans musique aux accents de désert
Où des hommes serpents habillés tout de vert
Fument le calumet pour enterrer la guerre"
et le dernier, en point d'orgue.

   Lebarde   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah il est bien joli ce poème classique d’une qualité poétique remarquable, fluide, équilibré, sans faute de prosodie, tellement “imagé”, tonique, coloré, suggestif.
Comment ne pas se laisser emporter sur ces chemins, parfois un peu obscurs et “enfumés” qui conduisent à ces paradis “artificiels” que je ne connais pas où l’on entend “des paroles sans lèvres “, on nous dit:
“Fais l’amour avec l’eau, le feu va t’envahir …”

Mais le dernier vers est là pour rappeler à la raison.
J’ai pas tout compris mais l’atmosphère créée par l’écriture m’a conquise .
Bravo Donaldo , j’aime beaucoup

Lebarde

   StephTask   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Difficile de commenter un poème qui nous emmène dans un ailleurs qui pourrait être le temps du rêve des aborigènes (Dreamtime). Cela me ramène à un souvenir de voyage en Australie à Kakadu. Le site de Nourlangie Rock (désolé je devrais citer le nom en langue aborigène), abrite des peintures aborigènes anciennes. L’une d’elle représente notamment Namarrgon, l’homme-tonnerre. En lisant la dernière strophe je n’ai pu m’empêcher d’y penser.
Concernant la forme, classique, elle accentue le dépaysement et le contraste. Un poème-monde, initiatique, à lire en jouant du didgeridoo ou en écoutant les doors, sans prononcer le nom de l’auteur qui est déjà partout et nulle part.

   Polza   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo75. Je ne que très peu de temps en ce moment (je n’ai même pas encore pu remercier comme il convenait les personnes qui avaient pris soin de déposer un commentaire sur mon dernier poème, c’est pour dire !), aussi mon commentaire sera-t-il des plus laconiques. J’ai beaucoup aimé votre poème. J’y ai vu une sorte de suite ou de continuité avec le poème que vous aviez écrit pour le concours sur le temps dans tous ses états. J’ai retrouvé The Doors et pas mal de Jim Morrison. Le serpent, la fin, le désert, la fin pour ne citer qu’eux(sans parler du titre qui m’a fait penser au fameux orgue Hammond B3 qu’utilisait feu Ray Manzarek). J’ai aussi penser sans trop savoir pourquoi au film Little Big Man et cette scène culte avec le chef de la tribu indienne qui dit au grand esprit : « Avance et viens te battre, c'est un bon jour pour mourir. 
Merci pour m avoir fait un être humain, merci de m avoir aider a devenir un guerrier, merci pour mes victoire et pour mes défaites, merci de m avoir donner la vue, et de m avoir rendu aveugle pour que je vois plus loin. Tu fais toutes les créatures et tu les guide dans leur chemin oh grand-père. Et maintenant tu dois faire retourner les êtres humains au silence. 
Nous marcherons bientôt sur une route qui ne conduit nulle part. ». Votre poêle m’a donc évoqué bien des choses et c’est tant mieux. Et puis que cela soit voulu ou pas, moi quand ça me rappelle Jim Morrison c’est du tout bon !

   Stephane   
5/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Donaldo75,

J'ai follement apprécié ce poème, sans savoir pourquoi. Ca doit être dans le ton, quelque chose dans l'atmosphère, un je ne sais quoi de perturbant, sans que j'en sois vraiment perturbé, c'est étrange. C'est un peu comme un long râle, celui de l'agonie, je ne sais pas. Mais justement, je voudrais savoir. Ne pourriez-vous pas, pour une fois, une seule, nous fournir quelques explications, ce serait sympa.

Merci à vous,

Stéphane

   Donaldo75   
6/8/2022

   Cristale   
9/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Donaldo,

Etrange et beau, tel est ce poème dont la lecture me laisse entendre le chant d'une cérémonie indienne où les gens dansent en transe autour d'un mourant.

Le thème "je vis ma mort" est remarquable de par les images qu'il suggère sans jamais nommer le sujet, le support musical de la syntaxe, la forme originale me plaisent beaucoup. Les rimes hétéros "ert-erre" qui se font écho aux deux quatrains apportent une touche originale, comme un souffle ahanant.

L'ensemble est fluide comme se doit de l'être la poésie classique.
Ce poème est sans doute celui que je préfère de l'auteur.

Bravo et merci Don.
Cristale

   Bodelere   
10/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Donaldo75
Je reste circonspect devant votre poésie
"des paroles sans mots comme un bébé sans couche"
Et "ma langue tourne raide en fantôme amidon"
Encore une fois, je reste prudent ne connaissant pas toute la poésie française, voire internationale qui auraient un rapport direct ou indirect avec ces deux vers.
Si folie il y a, je la préfère en vers libre.
Pourquoi choisir poésie classique ?
Il y a vraiment de la matière mais vous vous imposez une rigueur qui va à contre sens de la folie.
Au moins vous n'auriez pas cette obligation de rime dont je ne vois vraiment pas le bien fondé. Désolé...
Texte trop hermétique pour moi.
Vous parlez de trou noir dans vos réponses aux commentaires, je préférerais des mots plus troublants.
Mais bon... Il y a de la recherche dans l'originalité et c'est déjà beaucoup.

   MartinHer   
22/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bravo ! Je trouve votre poème très réussi et très évocateur et à l'exception peut-être du "bébé sans couche" tout me paraît à sa juste place.


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