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Poésie libre
Meaban :  Chapeaux de ficelles
 Publié le 03/08/22  -  10 commentaires  -  799 caractères  -  184 lectures    Autres textes du même auteur

Laiteries manchotes
Vikings blonds
Filles teint de lait


Chapeaux de ficelles



Bocages

Agrumes printaniers parfument les crémières sur l’herbe dérivantes

Pâtures qui s’enivrent aux gaz des foins coupés

Et des bovins charnus aux mamelles repues
S’évadent en bocages tout striés de chemins

Les filles sont mafflues
Teint de lait cheveux blonds
Qui leur font comme dirait des chapeaux de ficelles

Elles trébuchent éperdues dans le creux des sentiers
Où pointent des clochers tout dénués de flèches
Des cristaux d’angélus appellent aigrelets des nuages de pluie

Une fanfare grotesque aux haleines de cidre piétine dans les flaques

Tintamarre de bidons plus loin près de l’usine
Que des Vikings blonds aux amplitudes agrestes
De camions assidus dépotent en s’engueulant


 
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   Anonyme   
22/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, cela m'attriste de voir des chevilles en poésie libre ! En effet, quand je lis
Où pointent des clochers tout dénués de flèches
je ne puis m'expliquer la présence du mot "tout" autrement que dans le but de composer un alexandrin. Certes le rythme est plus gouleyant ainsi, mais vraiment ce bout de bois de quatre lettres fait saillie à mes yeux sur l'assemblage, comme un clou mal planté. J'ai le sentiment d'y écorcher la mienne, de cheville.

Sinon j'ai vraiment aimé ces vers que j'ai trouvés très visuels, expressifs, qui ont su me transporter dans un ailleurs exotique pour moi. J'applaudis notamment les chapeaux de ficelles créés par les cheveux blonds des filles mafflues. J'y suis en plein et je pense aux Flamandes de Brel, la fanfare grotesque aux haleines de cidre me transporte dans le port d'Amsterdam. Peut-être, me dis-je, les bovins charnus font-ils double emploi avec les filles mafflues, la présence des deux qualificatifs me semble un peu trop insistante.

   Anonyme   
24/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Certains termes sont assez dénués de poétique en eux-mêmes tels gaz, mafflues, dénués, aigrelets, grotesque, piétine,... dans leur sens primal. Du coup, il aurait peut-être fallu les entourer de poétique.

Le poème en soi est bon, dans le sens où il répond au besoin de poésie verbale, cependant j'ai plus de mal à m'immerger dans quelque chose d'unique, d'original. Je ne me sens pas à la campagne, dans l'ambiance que pourtant je lis.

J'aurais aimé plus de graphisme, plus de fantaisie, moins de description pure.

avec mes excuses, cependant, c'était pas désagréable comme dirait Jackie à Michel...

   Cyrill   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Meaban,

Un angle de vue amusant, très visuel.
J’ai souri à ce descriptif de campagne nordique, au surprenant « comme dirait » et à bien d’autres saynètes esquissées en peu de mots mais qui composent un paysage un rien burlesque, où le presque ridicule côtoie l’extravagance du quotidien.
Je ne cite pas plus, j'ai tout apprécié.
Comme une impression de faire un pas de côté pour regarder autrement une image d’Épinal, une copie qui dévoie bien l’original.
Merci pour la lecture.

   Eskisse   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Meaban,

Une scène champêtre pour le moins surprenante, décalée...que l'on visualise très bien grâce au recours aux différentes sensations. On sent, on entend, on voit.

Le narrateur ne serait-il pas un brin ironique ? avec cette mise en place d'un effet de saturation ( charnues /repues/mafflues / éperdues ) et avec cette "fanfare grotesque" à laquelle répond le tintamarre de bidons.

Une lecture plaisante. Merci du partage

   papipoete   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Meaban
Un regard sur les bocages, que put porter Van Gogh ou autre Monet, pinceaux et palette en main, tant votre poème s'illustre de mille couleurs.
J'aime bien ces lignes qui font en " vers libre " , chanter vos personnages, et donnent " aux filles, teint de lait et cheveux blonds "
NB un peu comme sur un étal au marché, notre poète propose fraîcheur et terroirs embaumant... et " chapeaux de ficelle "
L'ensemble me séduit et me réjouit...

   Raoul   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Une écriture pleine de musicalité pour ce paysage (ces paysages) composés de vignettes, comme des cartes postales d'antan disposées sur un mur. En même temps, ce ne sont jamais des clichés et es odeurs sont chimiquement gazéifiées.
On passe du bocage lieu du féminin à la fabrique où les hommes s'engueulent.
En une ligne la description est précise et sentie ; le regard est tendre et sans nostalgie, il y à même un peu d'ironie dans la fanfare.
La focale et la netteté sont là.
J'aime beaucoup le balancement du phrasé - le plus souvent en six et douze - nul besoin de ponctuation tant la phrase est limpide et naturelle.
Ce poème est un paysage où l'on sent, où l'on ressent des émotions qui ont quelque-chose de "c'est un joli nom, camarade" et de fraternelles.
Merci beaucoup pour cette lecture.

   pieralun   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Meaban,

Quel plaisir de croiser à nouveau votre poésie sur Oniris.
Si ma mémoire ne me trahit pas, vos textes sont toujours des tableaux qui décrivent quelques morceaux de la vie d’avant, plutôt dans notre pays.
Si elle ne me trahit pas, il s’agissait souvent de contrées du nord de la france avec ses usines, ses trains, son charbon, ses fumées….
J’adorais cette poésie d’atmosphère qui me faisait voir, sentir, entendre, comme si le tableau d’un impressionniste prenait vie devant moi.
Voilà la description de tout ce que je ressens aujourd’hui devant ce tableau: sa campagne avec ses champs, ses pâturages, ses vaches, ses filles blondes solides sur leurs appuis, sa ville avec ses clochers et le vers splendide qui suit leur évocation, puis l’usine avec ses hommes blonds et ses camions.
La Normandie peut-être ?
Si ça ne l’est pas, je l’ai adorée tout de même.

   senglar   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Les vaches rousses, blanches et noires
Sur lesquelles tombe la pluie
Et les cerisiers blancs made in Normandie
Une mare avec des canards
Des pommiers dans la prairie
Et le bon cidre doux made in Normandie... Ah ça vous saviez que vous ne pouviez pas l'éviter. Pas vrai Meaban ? Ce poème a une couleur, une vraie couleur et des effluves qui enivrent, cela fait très bétaillère. Les filles sont sur le même pied que les garçons qui sont sur le même pied que les bovin(e)s. C'est très païen au point que les églises en ont perdu leur flèche, façon complice de voiler leur regard. On devine que c'est la saison où tout est permis. ça hume très fort.
Oui ce poème a une sacrée couleur ! Avec force de fortes images. Vive les pommes et le foin coupés "made in Normandie" ! Ben oui !

   EtienneNorvins   
5/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Joli tableau comme pris sur le vif dans un carnet de voyage... Je vois aussi la Normandie aux origines scandinaves, et parvenir à y mettre autant d'exotisme et de musicalité, bravo ! ça donnerait presque envie :))

   Bodelere   
16/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Eh bien voilà,
C'est pas si compliqué que ça la poésie !
Ce qui est compliqué, c'est de trouver un bon poète !
Eh bien Meaban, vous êtes un bon poète.
Vos mots sont justes... Ni trop ni pas assez...
L'équilibre qu'il faut pour aller à la dernière ligne et nous faire traverser ce bocage avec grand plaisir.
Tout n'est pas parfait bien sûr mais l'essenciel est là.
Bravo


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