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Poésie contemporaine
Phicai : Dernier soir [Sélection GL]
 Publié le 04/08/22  -  14 commentaires  -  1533 caractères  -  176 lectures    Autres textes du même auteur

Tout est dans le titre.


Dernier soir [Sélection GL]



Ce soir, c'est décidé, ils partent tous les deux
Ils se sauvent, s'enfuient, emportent avec eux
Le souvenir précieux d'un amour accompli
Avant qu'il ne s'efface en un parfait oubli.

Il a mis son veston, celui qu'elle préfère
Le même qu'il portait quand ils se rencontrèrent.
Elle, sa robe à fleurs, celle qui s'envolait
Quand tous deux se lançaient dans un rock endiablé.
Lui, il s'est parfumé avec l'eau de toilette
Qu'en cadeau de Noël, elle lui a offerte.
Elle, s'est pomponnée, a mis du rouge à joues
Lipstick sur ses lèvres, un collier pour bijou
Celui qu'elle avait eu pour un anniversaire
Elle ne sait plus quand, mais Dieu qu'elle était fière !
Ils boivent du champagne ouvert pour l'occasion
Et rient en évoquant leur prochaine évasion.
Dans le salon voisin, un vieil électrophone
Diffuse en continu un volume des Stones.

Une lettre laissée, sur une table, offerte
À ceux qui trouveront une maison déserte,
Expliquera pourquoi ils partent maintenant.
Les boîtes de cachets et de médicaments
Sont vides désormais, lentement picorées
Pour le repas final d'une ultime soirée.
La nuit vient de tomber. Elle arrange une mèche
Dans ses cheveux blanchis. Il faut qu'il se dépêche,
Sur ses lèvres ridées, de poser des baisers
Les mêmes qu'il lui fit, quand ils étaient fiancés.

Allongés, côte à côte, ils se tiennent la main
Et sombrent doucement dans un rêve sans fin.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   poldutor   
19/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour
J'aime ce poème et il me donne des frissons et l'envie de pleurer!
Ah les vieux couples très unis.
Au fil de ma lecture j'ai entrevu la fin probable qui est amenée avec adresse.
De beaux vers

"Ce soir, c'est décidé, ils partent tous les deux
Ils se sauvent, s'enfuient, emportent avec eux
Le souvenir précieux d'un amour accompli
Avant qu'il ne s'efface en un parfait oubli."

"Allongés, côte à côte, ils se tiennent la main
Et sombrent doucement dans un rêve sans fin."
C'est triste mais c'est beau

Seuls les vieux couples unis peuvent comprendre l'angoisse de ce(lui-lle) qui reste en dernier d’où la tentation de partie ensemble!
Cordialement.
poldutor en E.L

   Lebarde   
24/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le titre « Dernier soir », l’exergue et le premier vers annoncent le fil rouge qu’il suffit de suivre jusqu’au distique final qui ne m’a pas surpris.
Mais alors quelle élégance quelle pudeur, quelle dignité quelle simplicité dans l’écriture pour arriver à cette conclusion.
Magnifique et émouvant, j’en suis tout retourné.

La décision a été prise, ils ont vécu ensemble un amour fou, les évocations sont là pour le rappeler, estiment qu’ils ont rempli leur tâche et qu’ils n’ont plus rien à faire ici.
Ils partent tous les deux, ce soir, sans esbroufe, paisiblement.
Le scénario est réfléchi et bien au point, rien ne leur fera changer d’avis, les boites de médicaments adéquats sont maintenant vides, une lettre pour les proches a été déposée sur la table, un dernier baiser comme au temps de leurs fiançailles …

Voilà:
« Allongés, cote à côté, ils se tiennent la main
Ils sombrent doucement dans un rêve sans fin »

Il y a bien quelques approximations de prosodie, dans les rimes, la métrique, les césures, les hiatus, mais si petites et on est en contemporain. Rien de suffisant en tous cas au regard du plaisir et de l’émotion que j’ai rencontrés à la lecture de ce superbe poème.
Bravo et merci.
En EL
Lebarde tout chamboulé!

   Anonyme   
25/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Dès le premier vers, au vu du titre, je me doutais de quelque chose de sinistre ; aucune surprise donc, mais cela ne me gêne pas : le fait que la fin soit attendue donne à mon avis plus de profondeur à l'ambiance frivole (à son paroxysme dans
Et rient en évoquant leur prochaine évasion.
ce que je trouve tout de même un peu fort de café. Peut-être la note de trop ?) même si elle ne m'apparaît pas franchement vraisemblable.

Vos vers coulent bien, me semble-t-il, sauf
Lipstick sur ses lèvres, un collier pour bijou
que je suis obligée de scander
Lipstick sur ses lèVREU, un collier pour bijou
pour "tenir" douze syllabes ; ça ne le fait pas trop, une syllabe accentuée à l'hémistiche, qui, oralement, est muette.

L'intérêt de votre poème réside pour moi dans le contraste entre le sujet et la gaie sérénité des suicidés, mais à mon avis les faire rire jure dans l'ensemble.

   papipoete   
25/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
contemporain
" tout est dit dans le titre " oui, et deux lignes après, on sait quelle sera la destination du voyage... pareil au premier lorsqu'ils s'aimèrent la toute première fois, sur une route qu'ils feraient ensemble, jusqu'à ce que le MAL la transforme en chemin de ronces et douleurs !
L'un ou l'autre malade à mourir, que l'autre ne peut laisser partir seul...
NB à aucun moment, la mort n'est évoquée, mais elle traîne derrière les tentures, derrière le bonheur d'un sourire...
Ce départ où chacun se fait beau, comme pour aller au bal des " Deb's ", plus tard aller danser au bal un rock endiablé, envoûte le lecteur ; " comme ils s'aiment ! "
Chaque ligne me touche, et je dis à mes paupières embuées " ça va aller... "
L'auteur(e ) a-t-il vu le film " n'oublie jamais... ? "
papipoète

   Raoul   
25/7/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour ou bonsoir,
Lamartine est un Zazou.
Thème rebatu où tous les artifices du mélo sont présents - y compris la romance - . C'était tellement bien avant, quand ont étaient jeunes et rebelles - bah oui, on écoutait du rock ! -.
Outre cette nostalgie fleur bleue et de pacotille, nous avons le suicide d'un vieux couple épargné, comme un fait exprès par la maladie, la séparation... Franchement, le scénariste a tout bien calculé avec son allexandrin-au-mètre. Quoique la rime électrophone/Stone...
Final et ultime dans le même vers...
Le style, bien que chantourné, n'en est pas moins approximatif, cela donne un texte terriblement ennuyeux et sans invention.
Tout était dans le titre, effectivement.
Pas accroché, pas aimé,

(En E.L.)

   Eskisse   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Phicai,

Une poésie pour moi par trop narrative qui ne m'offre dans son style que peu de pépites auxquelles me raccrocher . Il me manque des images: comparaisons, métaphores qui auraient pu sublimer ce moment tragique.
Ce passage par exemple pourrait être amputé de "expliquera" et receler plus de suggestion.
"Une lettre laissée, sur une table, offerte
À ceux qui trouveront une maison déserte,
Expliquera pourquoi ils partent maintenant"

Sur le fond, vous faites preuve de délicatesse et de cet art de la suggestion puisque " la mort des amants" n'est évoquée que dans un demi silence.

Merci du partage

   Anonyme   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Thème archi traité et façonné de façon trop mélodramatique pour moi. J’aurais voulu de la flamboyance poétique comme dans Jeux d’Enfant, de la violence à Sid et Nancy, que ça finisse dans un bloc de béton ou comme dans un duel au soleil. Un truc qui prenne aux tripes. Y croire un petit instant. Des médocs… Encore ? Bof… Le baiser sur les lèvres ridées a fini d’achever ma lassitude. Bref, pour moi, c’est un survol du sujet avec un champ lexical très prosaïque ce qui n’aide pas à être embarquée par ce téléfilm édulcoré.

Pas cliente du tout mais merci pour la lecture.

Anna

   Anonyme   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Phicai,

Très belle poésie évoquant un amour si puissant qu'ils ne conçoivent pas que l'un(e) puisse laisser l'autre seul(e)
Ils on vieillu ensemble, c'est décidé, ils partiront ensemble.
Triste, oui et non, c'est leur choix, mais tellement touchant.
J'aime beaucoup le passage évoquant les souvenirs:
Le veston, la robe, le rock endiablé, les dernières coupes de champagne pour l'occasion.
Et biensûr les deux derniers vers émouvants.
J'aime moins ce passage qui me semble de trop ( à mon goût):

"Une lettre laissée, sur une table, offerte
À ceux qui trouveront une maison déserte,
Expliquera pourquoi ils partent maintenant.
Les boîtes de cachets et de médicaments
Sont vides désormais, lentement picorées
Pour le repas final d'une ultime soirée."

Une belle lecture.

   Corto   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Audacieux.
Dans une époque où en France il faut encore mourir "dans les normes" supervisées par le corps médical, ce poème est rafraichissant.
Le ton guilleret, les souvenirs de moments complices servent de base à la détermination et au projet du couple.
Puisqu'il faut mourir, mourons ensemble et heureux. Telle semble être la morale ici présente.

Un ultime geste d'amour servira d'adieu:
"Sur ses lèvres ridées, de poser des baisers
Les mêmes qu'il lui fit, quand ils étaient fiancés".

Un poème qui met du baume au cœur.
Bravo.

   Anje   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Euthanasie, suicide, droit de mourir dans la dignité, choix des conditions de sa fin de vie... Le sujet est vaste et porté au plus haut sommet de l'état et, sauf erreur de ma part, n'a pas abouti à une loi. Mais ces rimes ne nous poussent pas vers ce débat, ils nous racontent une histoire.

Lipstick est peut-être voulu mais je me demande pourquoi cet anglicisme. Pour garder rouge à joues et ne pas répéter rouge ? N'aurait-elle pas pu mettre du fard à joues et du rouge aux lèvres ? Sinon, les mots sont simples, issus du langage courant et posés doucement sur des dodécasyllabes bien lisses.

Finalement, domine l'impression d'une histoire banale alors qu'elle ne l'est pas vraiment.

Je regrette presque de n'aimer qu'un peu parce qu'il me semble que ce poème est le fruit d'un certain travail qui aurait mérité d'être mis un peu plus en valeur.

   Cyrill   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Phicai,

Le sujet aurait mérité un peu de légèreté dans l’écriture. Je trouve la syntaxe écrasante : « Lui, il... », « Celui qu’elle », « Les mêmes qu’il... », des tournures comme autant de chevilles qui contribuent à cette lourdeur.
Les rimes sont souvent pauvres et ça se remarque vu qu’elles sont par groupe de deux.
Enfin, pour le fond, peu d’émotion, peu de ressenti de la part des protagonistes, juste un descriptif à base d’objets-doudou assez tire-larmes. Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé cette poésie, je m’y suis ennuyé comme un rat mort, si je peux me permettre.
Une autre fois peut-être.

   Miguel   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je me suis d'abord demandé :"Pourquoi se suicider quand on est tous les deux amoureux ?" C'est le commentaire de papipoete qui m'a éclairé : l'âge (je n'y avais pas songé car les jeunes d'aujourd'hui écoutent encore les Stones). Je qualifierai ce texte de "mignon", de "gentillet": ce ne sont pas des critiques. Nos deux époux toujours amoureux semblent partir à quelque fête, et il y a quelque chose d'un peu maniéré, d'un peu désuet, qui fait partie du charme, d'ailleurs. Mais il manque un peu la dimension tragique du sentiment qui les pousse à cet acte.

   senglar   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Phicaï,


Joli poème, cette quiétude je l'ai ressentie. J'ai l'impression d'un ouvrage de dentelle de Caudry (Charlène porte de la dentelle de cheu moi) aux délicates circonvolutions devenue vieillotte et légèrement passée sinon jaunie.
J'ai bien aimé ce vieux couple nostalgique presque suranné qui nous donne un bel exemple de ce banquet qu'est la vie et qui nous montre comment il faut savoir le quitter quand les lumières s'éteignent et que la table est desservie. Dignement. Je lis cela comme l'ultime carpe diem car c'est bien un carpe diem que l'on a ici au point que c'en est presque rassérénant.

Une bien jolie photographie...

   EtienneNorvins   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avoue ne pas avoir compris que ça allait mal finir avant le début de la 3ème strophe... Je me laissais embarquer par l'ambiance 'chanson popu' (sans rien de péjoratif, je précise...) avec ses vers un peu approximatifs. Et puis ... Paul Lafargue et Laura Marx... Ou le personnage du père atteint d'Alzheimer, qui se suicide pour ne jamais oublier le visage de ses enfants, dans Le Combat Ordinaire de Larcenet...
C'est dit avec pudeur et tendresse.
Merci.


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