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Poésie néo-classique
Donaldo75 : Psaume
 Publié le 09/09/20  -  15 commentaires  -  863 caractères  -  296 lectures    Autres textes du même auteur

Un vent chaud et sec est tout ce qui rompt le silence,
Les routes tranquilles, des cicatrices à travers le pays.
Les gens mentent, les yeux fermés, ne rêvant plus,
La terre meurt en hurlant.
Tels des cailloux épars, les voitures gisent silencieuses,
Les moteurs vides d’essence, saisis par la saleté et le sable
Des corps ballants qui ne saignent plus.
La terre meurt en hurlant.
(UB40 - 1980)


Psaume



Sommes-nous condamnés à contempler le froid
D'un éther infini ou devons-nous chercher
Un guide pour nos pas, à la fois père et roi,
Et croire absolument qu'il nous aide à marcher ?

Le Soleil va s'éteindre et emporter la Lune,
L'eau, la terre et le feu dans sa noire infortune.

Et je les vois déjà profiter de la fin,
Chanter l'apocalypse à coups d'Alléluias,
Ameuter les moutons drogués au charabia
De prophètes en toc et forts en baratin.

La mer pleure en silence et couche dans ses vagues
Ses enfants décimés par d'aveugles madragues.

Le peuple anonyme, les yeux cousus de bleu,
Consomme le mirage où volent les euros,
Les dollars, les cadeaux, les tenues de héros,
Dans un rêve éveillé en plein milieu du feu.

Notre planète crie et personne n'écoute.


 
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   Anonyme   
28/8/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Vous opposez le vrai psaume en critiquant le faux christianisme, ce qui est encore du christianisme aussi le titre me semble-t-il essentiel dans votre texte. En effet, vous chantez l'apocalypse comme les autres, mais pas vulgairement et pas pour un profit. Vos enjambements sont plus qu'heureux "chercher... un guide", "les euros, les dollars". Le couplage des rimes est significatif et j'aime surtout la Lune avec l'infortune.

Le thème écologique n'est pas nouveau cependant renouvelé par la rhétorique et par la forme. Victor Hugo dont la société ne connaissait pas les problèmes écologiques disait dans un poème que l'homme n'écoutait plus la Nature ; ce n'est peut-être pas tout à fait la même.

Pourquoi le diptyque final n'est-il pas terminé ? Probablement parce que la Terre prononce un dernier vers se terminant par "oute" mais tombé dans l'oreille des sourds !

En général, pour les poèmes, je n'apprécie guère les poncifs et ici nous avons un très répandu "rêve éveillé" ; cependant dans votre contexte ce syntagme semble justifié vu sa rhétorique ironique.

Je dirais que les trois quatrains ont presque des styles différents : un grandiose et philosophique, un polémique et colérique, un sarcastique en forme de liste des hypocrisies. Enfin, je n'ai pas vraiment compris ce que signifiaient ces yeux cousus de bleu : est-ce la naïveté de l'enfant aux yeux bleus ?

   Provencao   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Sublime poésie où la réflexion prend tout son sens...
Merci de ce cadeau!

" Notre planète crie et personne n'écoute. " Ce dernier vers avec ce souffle court presque comme une fin en soi. Où tout le reste pourrait être considéré que comme une aide, une valeur utilitaire:" La mer pleure en silence et couche dans ses vagues
Ses enfants décimés par d'aveugles madragues. "

J'ai bien aimé cet axe que vous avez choisi, avec cette mesure qui ne reconnaît de prééminence morale qu'aux êtres, et abandonne tout le reste, notamment la nature...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Bon texte sur le mal être ambiant sur cette Terre de plus en plus
en désolation.
Quelques beaux vers :
Ameuter les moutons drogués au charabia
De prophètes en toc et forts en baratin. Même si ce n'est pas nouveau !
Consomme le mirage où volent les euros,
Les dollars, les cadeaux, les tenues de héros,
Dans un rêve éveillé en plein milieu du feu.
Même si les euros ne volent pas partout, c'est partout
le même envol.
Notre planète crie et personne n'écoute.

Si, nombreux sont ceux qui écoutent mais il faudrait faire tellement
de changements, le travail serait tellement colossal que nul
n'ose s'y attaquer vraiment.
Le vrai problème est là et l'on préfère refiler le bébé aux générations
suivantes.

   Annick   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dans la première strophe et le dernier vers, le narrateur emploie le pronom personnel "nous" qui renverrait à une partie de l'humanité innocente, consciente, qui s'interroge et l'autre partie, représentée par le pronom "les", comme extérieure, insouciante, opportuniste, consommatrice effrénée de plaisirs artificiels, ignorant l'apocalypse imminente.

"Et je les vois déjà profiter de la fin,
Chanter l'apocalypse à coups d'Alléluia..."

Ce poème sonne à la fois comme une alerte, une sentence et une condamnation programmée :

Le Soleil va s'éteindre et emporter la Lune,
L'eau, la terre et le feu dans sa noire infortune.

J'ai particulièrement apprécié la poésie de ces deux vers :

"La mer pleure en silence et couche dans ses vagues
Ses enfants décimés par d'aveugles madragues."

   Anonyme   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donald,

Nous sommes d'accord que si le soleil emporte la lune, ce n'est pas nous, humains, infimes portions de rien du tout qui allons changer la donne...

Mais j'aime bien votre poème. Pas pour ce qu'il dit, et qui n'est qu'une resucée, comme un leitmotiv à la réglisse, très prisé de notre 21ème siècle paumé dans ses contradictions et ses jérémiades alarmistes (deux mois de confinement et la nature a repris tous ses droits. CQFD), mais pour la façon dont vous l'exprimez, pleine d'envolée.

J'adore ce vers ''Ameuter les moutons drogués au charabia'', il renouvelle bien l'expression ''les moutons de Panurge''. Et aussi, parce que vos rimes, plutôt bien tournées, ne respirent pas outre mesure ce classicisme amateur auquel je suis souvent allergique lorsqu'il tire trop la langue.

Merci pour le partage et l'agréable moment pris à vous lire.


Cat

   papipoete   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Donaldo
" Il viendra parmi vous pour racheter les péchés du monde... ", en attendant beaucoup de non-pécheurs auront, avec la fin du monde disparu de la surface de la Terre...malgré l'exhortation de gourous de tout poil, de Jésus barbus ou non, à les suivre sur le chemin de la rédemption.
De rares malins cousus d'or, survivront dans leur bunker, tels rats ne manquant de rien, mais plus jamais ils ne feront péter le champagne sur leur yacht...devant des minettes écervelées ; la mer n'étant plus qu'un vaste cimetière à ciel ouvert !
NB ça nous pend au nez comme la goutte d'eau d'une stalactite ; ça viendra sûrement plus tôt que prévu le " grand chambardement " ! D'avoir fait pleurer la mer sans retenue ; d'avoir pillé les réserves de notre mère sans compter ; quand Tambora et Mont Saint Elens se ligueront contre gentils et méchants terriens, ça bardera !
la 3e strophe est explicite, et montre que jusqu'à le dernière seconde, les monstres suceront la moelle délicieuse des vivants...
Sachant l'aptitude de l'auteur à écrire en " classique ", je pense que ce " néo-classique " est voulu ? n'est-ce pas cher poète ?

   Lariviere   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Don

Un ancien président aujourd'hui disparu aurait dit la planète brule et nous regardons ailleurs...

Le vers de fin est particulièrement impactant. Sinon j'ai beaucoup aimé la réalisation de ce poème très réaliste et très bien mené sur les images comme sur le propos, solide sur les deux aspects.

Pour la énième fois sur le fond, à nous de réagir, et c'est toujours bien cette piqure de rappel pour nous dire que nous devons maîtriser notre destin ; mais sans vouloir faire mon rabat joie je constate de jour en jour au demeurant que les dés sont lourdement pipés à ce sujet...

Mais j'ai aimé ce poème en forme de prise de conscience pas prise de tête, comme un prêche laïque anti prêche et anti vendeurs d'aspirateurs à foi ^^

Merci pour ce bon moment de lecture et bonne continuation !

   dream   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Donaldo75, bonjour

« Psaume » médite sur la nature humaine et la tragédie de ce monde. Aveugle et sourd à l’égard de la nature, l’être humain, guidé par l’intérêt surtout, a su distiller la souffrance et la désolation autour de lui.

Cette splendide écriture, noire et élégante à la fois, sidérant concentré de réflexions et de poésie, est une analyse spectrale d’un monde agonisant, pareil à une lune noire pesant sur un avenir apocalyptique, réalité qu’il faudra pourtant accepter.

« Le peuple anonyme, les yeux cousus de bleu, » mérite bien un petit jeu de paupières.

Magnifique ! MERCI pour cette belle lecture !

dream

   Vincente   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce qui m'a d'abord attrapé dans cette lecture ? l'expression assez allumée, à la fois habitée, convaincue, et aussi emportée, un peu errante et vagabonde, mais convaincante.

La problématique s'avoue sans égarement ni circonvolution sémantique dans la narration, et pourtant le propos part d'un principe où la question portée par une alternative assez binaire (dans la première strophe), réductrice et du coup un peu facile, reste assez légère pour investir la complexité interrogée ; de plus, elle vient s'argumenter par le tranchant une assertion ("le soleil va s'éteindre et emporter la lune"), jolie périphrase dont l'advenue n'a rien d'une évidence à court terme, mais par contre, le vers épilogue, lui est clairement à bien entendre et prendre au sérieux.

J'ai eu un peu l'impression que le narrateur, emporté par son élan inquiet mais débordant de vie, avait laissé quelques ambiguïtés s'immiscer dans son développé enveloppant.

J'ai trouvé très inspiré ce distique :

"La mer pleure en silence et couche dans ses vagues
Ses enfants décimés par d'aveugles madragues.
"

Ainsi que le vers suivant avec ses "yeux cousus de bleu".
J'ai bien aimé ce "Et je les vois déjà…" "brellien" (de la chanson Le dernier repas, je crois).

J'ai trouvé peu approprié le titre, de fait assez réducteur par sa connotation religieuse, ni très en rapport avec le côté "chantant" dans sa facture dont, d'ailleurs, j'ai apprécié que la prosodie ait pu trouver une souplesse offrant une lecture bien agréable.

   hersen   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
"Le Soleil va s'éteindre et emporter la Lune".

Je sais que ce n'est pas pour demain, que même, si ça se trouve, ça n'arrivera jamais du temps de l'humanité de la terre, mais voilà exactement un exemple de poésie qui me remue les tripes. Qui me fout grave en colère. Parce que tout le monde s'en fout.

Nous écrivons, sans cesse, des nouvelles, des poèmes, sur le sujet. Et c'est très bien. Une goutte d'eau dans un puits de prières pour se donner bonne conscience. En attendant (comme j'ai pu le lire dans des échanges sur d'autres sites", certains prennent une douche de trois quarts d'heure, "parce que ça fait du bien". Et moi je regarde mon puits, je sonde sa vérité qu'on ne peut plus cacher : 5 litresd'eau pour une douche lave très bien aussi.

Alors cachons-nous derrière une technologie (comment peut-on croire une bêtise pareille, puisqu'elle est à la source de transactions qui s'avèrent criminelles pour les pays pauvres) qui nous sauvera, après nous avoir enfoncés bien profond sans doute, et... prions pour que ça marche, prion, mes frères et soeurs, pour une infection de notre petit cerveau incapable de voir loin, si loin, et pourtant si près...

Bon, je m'énerve. mais c'est aussi parce que je sais que l'auteur (en fait c'est Don !) ne fera pas de retour. Et que m'énerver sur le sujet, ça me fait pas de mal, même si ça ne me réconcilie pas avec mes semblables.
Je décroche.

Je me demande si c'est pas modérable, tout ça ??? Parce que ai-je bien parlé du poème ? Oui, je pense, d'une autre façon.
Bon, pour me raccrocher : le peuple anonyme, les yeux cousus de bleu, est si parlant en soi que je regrette qu'il soit suivi de mots comme $ ou €, parce que c'est implicite et que ce qui n'est pas dit frappe souvent plus, s'il est bien amené; Ce qui est le cas ici.

merci de cette lecture, Don.

   Luz   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo75,

Je ne suis pas un spécialiste des psaumes, anciens ou modernes.
La planète va mal : "Notre planète crie et personne n'écoute.", et comme disait J. Chirac : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Cela dit, la Terre continuera à tourner longtemps encore, car c'est probablement l'espèce humaine qui disparaitra d'elle même par manque d'intelligence collective et tout court. Le soleil, lui, ne s'éteindra que dans 5 milliards d'années, ce qui laissera un peu de temps à la Terre pour se réparer...
J'ai beaucoup aimé ce poème, son ambiance, et en particulier :
"La mer pleure en silence et couche dans ses vagues ses enfants décimés par d'aveugles madragues.
Le peuple anonyme, les yeux cousus de bleu..."

Merci.

Luz

   Angieblue   
9/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Les hommes ont besoin d'un guide, de vénérer des idoles même chimériques pour se donner une raison de vivre...Ils ont besoin d'un Dieu ou d'un chef même sanguinaire ou diabolique...

Ce besoin de croire en quelque chose m'a fait penser à une de mes chansons préférées: Rainbow "Stargazer".

J'ai adoré le deuxième quatrain:

"Et je les vois déjà profiter de la fin,
Chanter l'apocalypse à coups d'Alléluias,
Ameuter les moutons drogués au charabia
De prophètes en toc et forts en baratin."

C'est tellement vrai le phénomène de moutons, et la manipulation des masses...

J'aime aussi beaucoup ce passage:

"La mer pleure en silence et couche dans ses vagues
Ses enfants décimés par d'aveugles madragues."

Pour la fin du monde, j'aurais plutôt vu le soleil exploser plutôt que s'éteindre...

Je regrette qu'il y ait deux fois le mot "feu".
A la fin du texte, ça n'est pas cohérent puisque l'apocalypse n'a pas encore eu lieu ou a déjà eu lieu dans un sens métaphorique.

Je préfère ce texte au précédent.
En fait, tu es un poète engagé.
Continue sur cette voie. La poésie doit être visionnaire et éclairer les consciences...

   Pouet   
10/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Slt,

un poème - ma foi- fort coulant, qui semble assez "évident" à la lecture tant par la forme que par le fond quand on a plutôt tendance à évider l'évidence et à creuser encore...

Un texte "didactique" d'où la poésie n'est pas absente.

J'ai notamment bien aimé l'enchainement de ces deux vers:

"Ses enfants décimés par d'aveugles madragues.

Le peuple anonyme, les yeux cousus de bleu,"

Au plaisir.

   Robot   
11/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà un chant bien désespérant mais un cri d'alerte salutaire. Une vision qui nous prévient que même en cas de catastrophe généralisé, il y aura toujours des "meneurs" pour tirer profit des circonstances en circonvenant les peuples en détresse. La relation entre l'accaparement sans mesure et la destruction de la planète est démontré dans le quatrain final.

Un texte engagé fort utile pour faire prendre conscience de ce qui pourrait advenir.

   Yannblev   
11/9/2020
J’aime assez ces cris récurrents mais dans le vide… dans le vide parce que la pente est telle qu’on ne la remontera pas.
Tous les gourous et tous les prophètes ont en effet un boulevard devant eux pour subjuguer les affolés et les profanes.
Mais au demeurant invectiver un « peuple anonyme » ne peut que soulager que celui qui tance le consommateur sans frein.

Par ailleurs je ne crois vraiment pas que la planète soit perdue, je suis certain que ceux qui la malmène sont foutus à plus ou moins long terme et destinés à disparaître. Mais la planète en a vu bien d’autres et passera à autre chose, à d’autres sujets, avec d'autres sujets en temps venu... bien calée entre son soleil et la lune.

Ça fait cependant du bien de se demander parfois à l’instar d’un pauvre Lélian ,

« Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard ! »

Merci pour la piqûre de rappel.


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