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Poésie contemporaine
Edgar : Incantation
 Publié le 05/02/14  -  4 commentaires  -  2701 caractères  -  87 lectures    Autres textes du même auteur

Ce sont les contraintes multiples ayant servi à l'élaboration de ce texte qui lui confèrent son ton incantatoire.


Incantation



Îlot tombant d’un ciel inverse
Ruine et sable Homme et SATURNE
Insouciant le dieu renverse
Noms et visages du nocturne
Alors je rêve sous l’averse

Insolemment ce rêve entraîne
Rime – nymphe – tableau – gougoutte
Incessamment et la gangrène
Nuit chaque nuit et goutte à goutte
Atteint ma veine souterraine

Idem au vaincu sans les armes
Ressentant bien qu’a passé l’heure
Il pleut ainsi de vives larmes
Naïvement comme je pleure
Avec les cieux pleins de vacarmes

Il me souvient cette bruyère
Rose n’est pas sa chevelure
Ignée ô blonde meurtrière
Ne bâcherais-je la brûlure
Abîmant l’œil dessous paupière

Infante ou femme ombre qui moire
Relique aux mains décapitées
Irais-je en marge d’un grimoire
Narrer les courbes visitées
Aurais-je assez de ma mémoire

Idem au vaincu sans les armes
Ressentant bien qu’a passé l’heure
Il pleut ainsi de vives larmes
Naïvement comme je pleure
Avec les cieux pleins de vacarmes

Immense immense amour immense
Rabiot d’emphase dans la gorge
Indéfectible accoutumance
Neuf ans trépassent je te forge
Amour en vain cette romance

Ivoire aux mains de faux orfèvres
Russie ancienne des faucilles
Infirme fêlé sous les fièvres
Navire et voile au vent vacille
Autant la vie entre ses lèvres

Idem au vaincu sans les armes
Ressentant bien qu’a passé l’heure
Il pleut ainsi de vives larmes
Naïvement comme je pleure
Avec les cieux pleins de vacarmes

Idiot j’aurais pour qu’elle m’aime
Roué de roses cette femme
Inimaginablement même
Nourri l’idylle de l’infâme
Affre et douceur par enthymème

Insulte et rage pour exhorte
Rêve mes rêves me torturent
Ire du sang le flot m’emporte
Navigue et chasse les coutures
Artère ouverte ô mon aorte

Idem au vaincu sans les armes
Ressentant bien qu’a passé l’heure
Il pleut ainsi de vives larmes
Naïvement comme je pleure
Avec les cieux pleins de vacarmes

Ici de Thèbes rien ne reste
Roi ton royaume se dérobe
Ignores-tu que ni la peste
Ni la justice ni le probe
Amoindriront ton double inceste

Iris et globe dont s’empare
Rapidement la lame telle
Incise aux œufs de l’ovipare
Noix sous la dent qui la martèle
Abîme dont je m’accapare

Idem au vaincu sans les armes
Ressentant bien qu’a passé l’heure
Il pleut ainsi de vives larmes
Naïvement comme je pleure
Avec les cieux pleins de vacarmes


 
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   Anonyme   
17/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Soyons clairs : comme lectrice, je me moque totalement des contraintes ayant présidé à l'écriture du texte ; ce qui m'intéresse, c'est l'effet qu'il produit sur moi.

Première constatation, à mes yeux : la strophe "refrain" revient bien trop souvent. Soit, cela fait partie du genre incantatoire, mais en l'occurrence, le poème étant déjà long, j'ai avec ce retour obsédant une fâcheuse impression de rallongement de la sauce.
C'est d'autant plus dommage qu'à part cela j'ai beaucoup aimé, justement, ce caractère ressassant, cette manière qu'a le narrateur de tourner autour du pot pour révéler (ou non) sa culpabilité, l'acte monstrueux qu'il a (ou non) commis. Un bel aperçu sur une âme tourmentée, et l'emploi de gros adverbes bien pesants illustre fort bien, pour moi, le poids qu'elle traîne dans l'existence. Une mention, bien sûr, pour cet "inimaginablement" qui "bouffe" presque tout un vers. Du reste, dans le même quintil, je trouve admirable
"Idiot j’aurais pour qu’elle m’aime
Roué de roses cette femme".
Avec un regret toutefois pour la rime "femme"/"infâme" qui me paraît fort éculée. J'ai en revanche adoré l'"aorte" qui déboule en rime d"exhorte" et d'"emporte" !

Au final, un poème intense et intelligent, à mon avis, dont le propos serait encore plus percutant je crois en réduisant de sa matière. Mon avis, bien sûr.

Ah oui, j'ai failli oublier : à la lecture j'ai eu une vague impression d'Apollinaire. Y a pire comme référence.

   Ioledane   
27/1/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
IRINA une fois, deux fois … quinze fois. Pas facile !

Ce texte est composé uniquement de rimes féminines, ce n’est certainement pas un hasard.

Le style est certes contemporain, mais la prosodie semble hésiter entre classique et néoclassique : cela paraît un détail mais cela m’a parfois dérangée, car dans certains cas il faut appliquer la diérèse selon les préceptes classiques (ex : ru-ines, in-sou-ci-ant) mais dans d’autres non (ex : i-diot, fièvres). J’aurais préféré une cohérence.

Sinon, j’ai bien aimé le côté un peu décousu, et ce foisonnement d’images hétéroclites, bien que je ne les aie pas toujours comprises.

Quelques passages que j’ai appréciés :
- « Insouciant le dieu renverse / Noms et visages du nocturne »
- « Nuit chaque nuit »
- « Irais-je en marge d’un grimoire / Narrer les courbes visitées »
- « Idiot j’aurais pour qu’elle m’aime / Roué de roses cette femme »
- « Ici de Thèbes rien ne reste / Roi ton royaume se dérobe »

A l’opposé, ce qui m’a dérangée :
- la « gougoutte » : incongrue ici, et en plus elle rime avec « goutte »
- le « rabiot » : pas très poétique comparé au reste, me semble-t-il
- « inimaginablement » : adverbe pas très catholique si j’ose dire
- quelques tournures curieuses ou très désuètes : « Il me souvient cette bruyère » (pourquoi pas « Il me souvient d’une bruyère » ?), « dessous paupière » (pourquoi pas « sous la paupière » ?)
- des phrases qui me semblent incorrectes, c’est sans doute volontaire mais très curieux : « Navire et voile au vent vacille / Autant la vie entre ses lèvres » (qu’est-ce qui vacille ?), « Insulte et rage pour exhorte » (exhorter est un verbe dont la forme conjuguée arrive ici comme un cheveu sur la soupe), « Ni la justice ni le probe / Amoindriront ton double inceste » (manque un N’), « Rapidement la lame telle / Incise aux œufs de l’ovipare » (je ne comprends pas la phrase), « Abîme dont je m’accapare » (ce verbe est transitif, pourquoi pas « que je m’accapare » ?).

Question subsidiaire : pourquoi « SATURNE » en majuscules ?

Au final, je trouve une vraie force et une vraie originalité à ce poème malgré ses imperfections, et je salue au passage le respect des contraintes (j’en ai repéré deux mais peut-être y en a-t-il davantage).

   senglar   
8/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Edgar,


Ben quoi, ce texte mérite un ton incantatoire ;)

D'une maladresse voulue pour rendre le poème hiératique, je me suis senti reporté aux aubes des langues forgées... mais aussi engoncé dans un cilice qui m'a fait crisser des dents.

(-) parce que cela m'a été désagréable en dépit d'une certaine fascination hypnotique troublée par des ruptures de registres de langue. Je sais il s'agissait de reproduire un creuset pour le meilleur et pour le pire.

Ben oui quoi : (-) !

brabant

Euh... me suis senti plus béotien que Béotien. Si vous pouviez éclairer mon oedipe...

:)

   Anonyme   
17/11/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Je suis allé jusqu'au bout de ma lecture qui fut laborieuse, je n'ai vraiment pas accroché du tout, ce texte est bien trop long, il m'est devenu ennuyeux à partir de sa moitié. Il n'a pas retenu mon attention, ce n'est pas faute d'avoir essayer, il y a une monotonie qui se dégage de ce poème, il est comme une chape de plomb, très pesant.

Dans son ensemble la formulation des strophes n'est pas plaisante :

" Insolemment ce rêve entraîne
Rime – nymphe – tableau – gougoutte
Incessamment et la gangrène
Nuit chaque nuit et goutte à goutte
Atteint ma veine souterraine "

Il me faudrait pratiquement tout citer, je n'ai pas aussi compris la relation entre certaine strophe. il ressort aussi la sensation d'un rythme monocorde, sans doute dû à toutes ces rimes féminines.

Peut-être que trop de contraintes enlèvent le côté aéré et léger d'un poème. J'ai senti mon émotion mise entre parenthèse, elle n'est pas arrivée à percer ce bouclier de mots étanches.


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