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Poésie contemporaine
Eileen : Amour urbain
 Publié le 04/12/10  -  6 commentaires  -  3457 caractères  -  169 lectures    Autres textes du même auteur

Tentative nonchalante de peindre le tableau d'une époque...


Amour urbain



(ou le projecteur-artificier)



Au dernier coup de cloche, la nuit avait fait sienne
Les choses et les gens, amoureux des sirènes.
Le monde avait tiré les rideaux sur la scène
Et dans l'obscurité je dévorais le ciel.

Entre voûte céleste et les chemins d'étoiles
Je rêvais de ces yeux que je ne vois jamais.
J'avais l'idée funeste de faire tomber le voile
Et trouver derrière lui quelqu'un à regarder.

Glorieuse voie de lumières
Astres et constellations.
Ces témoins mes repères
À mes aspirations.
Les souffles dérobés au sidéral espace
Où le nom d'une étoile ne laisse pas de trace.

J'ai le vent d'un morceau vibrant dans les lueurs.
L'air que les vieux chercheurs fredonnent dans les nuages
Le refrain d'une histoire, l'écho de sa chaleur ;
La sensation fébrile des traits de son visage.

Et dans l'obscurité les traits se font plus forts ;
Sinuant les contours ombrés et crayonnés
Je vis enfin ses yeux, je devinais son corps.
Le mica recouvrant les restes d'improbable.
Évitant l'envolée des rêves éveillés,
Je regardais sincère le réel ineffable
De la fille sombre, jais, qui s'avançait vers moi.


La nuit avait les airs d’un bel aérodrome.
Les passions vrombissaient, cœurs aux lueurs de chrome.
Jouaient sur le trottoir deux ou trois pas en l’air
Le bagou et le style usés de Fred Astaire.

Au centre de la piste ajustée, trompettiste,
On entend bruisser l’air d’une robe envolée ;
Aux sons des cuivres bas les amours se désistent
Enveloppant les airs qui la faisaient danser.


C’est l’atmosphère brumeuse des décors en feutrine
Là où les yeux se posent en pas de ballerine.
Les tableaux noirs et blancs d’un musicien de pierre
Avec en paysages les deux tours et la mer.

Le temps est à l’automne, les effluves de neige
Font frissonner les ormes ouvrant sur Central Park.
Les sons blues aux cafés harmonisent arpèges
À la saison blessée des rires en feuilles tombées
Où même les théâtres sur Broadway sont opaques.

On ne pouvait ce soir que la voir s’envoler
Sur un déhanchement, le sourire délaissé
Sur le bas de ses reins comme une larme enfin
Déposée sur les joues d’une ville en chagrin.

Les rues y sont trop sombres pour y lire sur les lèvres
Et le jour est trop clair pour vivre les secrets ;
Mais quand les bouches fondent dans le tamisé doux
Des amours effacées, croquis abandonnés
Trop longtemps au crachin des regards qui se serrent,
On voyait luire la nuit aux accents de Paris.

À défaut de tenir les doigts évaporés
De ma jolie jeune fille aux dessous élimés
Les cheveux bruns noircis par la fumée des bars
Emportée dans le tard ;

Le blues à mes oreilles,
J’entendais au passé
Un vieil homme érodé jouer du violoncelle.
Et mon cœur jouait fort
L’amour et le décor
Mais les yeux calfeutrés pour ne pas trop avoir
À mettre du relief sur les passions du soir ;
Quand les lumières et elle
Se ressemblaient,
Encore…
(Reviens !…)
Puis quand vint le matin
La brume mordait le port
La neige était tombée
Amoureuse elle aussi
D’une ville qui ne dort
À jamais qu’à demi…


 
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   Anonyme   
17/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Joli texte qui me parle mais mériterait d'être resséré, la fin ne me semblant pas indispensable. Bref un ressenti un peu mitigé.

   Arielle   
22/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La tentative me semble effectivement assez nonchalante et gagnerait à être plus concise et ramassée. Il y a de jolies images mais noyées dans un flou qui m'a fait perdre le fil de ma lecture à plusieurs reprises.
Une fille, un air de blues c'est tout ce que je parviens à saisir. Je croyais être à New York et voilà que:
"On voyait luire la nuit aux accents de Paris."

Je croyais à une balade dans la nuit et:
"Les rues y sont trop sombres pour y lire sur les lèvres
Et le jour est trop clair pour vivre les secrets ;"(joli, d'ailleurs !)

Quelques coups de gomme donneraient plus de vigueur à cette esquisse, à mon avis.

   Lunastrelle   
27/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une atmosphère que j'apprécie beaucoup, à la foie feutrée, mais jouant beaucoup sur un clair-obscur. Des petites lumières sur un fond pas totalement noir, pour résumer l'idée. A côté de ça, j'y vois quelques petits accrocs, sans gravité mais ils amenuisent un peu l'ensemble. Je vais maintenant expliciter ma pensée générale:

Dans le premier paragraphe, l'utilisation de "avait fait", "avait tiré"... A peu d'intervalle me gêne un tout petit peu. Mais pour un quatrain qui démarre l'histoire en elle-même, je le trouve construit, entraînant.

"J'avais l'idée funeste de faire tomber le voile
et trouver derrière lui quelqu'un à regarder." : elle me marque cette phrase là, je la trouve vraiment superbe dans ce contexte là. Je tenais à le souligner.

"Glorieuse voie de lumières
Astres et constellations.
Ces témoins mes repères
À mes aspirations.
Les souffles dérobés au sidéral espace
Où le nom d'une étoile ne laisse pas de trace." : ce passage là, je l'aime bien. Mais je ne le trouve pas assez intégré au texte. Par contre, et là ce n'est qu'un avis personnel, je le vois bien revenir à plusieurs reprises en leitmotiv. Ou comme un refrain. En plus, il trouverait un écho encore plus parfait avec le dernier paragraphe du texte.

"Le refrain d'une histoire, l'écho de sa chaleur ;
La sensation fébrile des traits de son visage." : ces deux vers là me semblent inutiles. Les deux premiers juste avant se suffisent largement à eux-même.

"Je regardais sincère le réel ineffable
De la fille sombre, jais, qui s'avançait vers moi.": arg, j'accroche un peu. Autant au niveau de l'image que du sens. Je pense que l'effet serait plus réussi si on enlevait le mot "sombre". L'originalité de la mise en image se verrait ainsi, avec le mot "jais".

"La nuit avait les airs d’un bel aérodrome.
Les passions vrombissaient, cœurs aux lueurs de chrome.
Jouaient sur le trottoir deux ou trois pas en l’air
Le bagou et le style usés de Fred Astaire.": avec ce passage là, j'ai l'impression de basculer de l'autre côté du miroir. Là, on entre dans un autre monde, au sein même du poème. J'apprécie beaucoup.

"C’est l’atmosphère brumeuse des décors en feutrine
Là où les yeux se posent en pas de ballerine.
Les tableaux noirs et blancs d’un musicien de pierre
Avec en paysages les deux tours et la mer.": les deux derniers vers mériteraient d'être placés ailleurs. Ou de ne pas être collés aux deux premiers de ce quatrain. Ce sont deux "scènes" totalement différentes, et elles gagneraient en force à être séparées.

"Les sons blues aux cafés harmonisent arpèges
À la saison blessée des rires en feuilles tombées
Où même les théâtres sur Broadway sont opaques.": ça manque un peu de ponctuation, mais ce n'est pas plus gênant que cela.

"Sur le bas de ses reins comme une larme enfin
Déposée sur les joues d’une ville en chagrin.": je butte aussi à ce passage là, mais je ne saurais dire pourquoi... Peut-être une question de force d'image ici, encore une fois...


Et la fin, je la trouve vraiment magnifique, je n'ai pas d'autre. mots.

   Anonyme   
27/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a dans ce poème des accents "beat generation" qui me plaisent bien.
Certains passages me rappellent vaguement le "initials BB" de Gainsbourg.

Une rencontre vaporeuse et un peu magique, tard le soir. Puis une déambulation nocturne aux accents de bohème au cœur de New-York.
Décors tout à fait approprié aux nuits blanches où tout peut arriver. ; )

Tout cela est joliment évoqué.

   Marite   
4/12/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce long poème contient beaucoup d'images intéressantes qui défilent de façon équilibrée et bien rythmée à l'intérieur des vers et aussi de certaines strophes: 1 - 6 - 7- 8.
"...
Sur le bas de ses reins comme une larme enfin
Déposée sur les joues d’une ville en chagrin."

"...Les tableaux noirs et blancs d’un musicien de pierre
Avec en paysages les deux tours et la mer."

"Le blues à mes oreilles,
J’entendais au passé
Un vieil homme érodé jouer du violoncelle.
Et mon cœur jouait fort
L’amour et le décor "
Ce sont les passages qui m'ont plu, avec quelques autres.
Ce qui m'a gênée dans cette poésie contemporaine c'est:
- la trop grande longueur du texte
- l'irrégularité du nombre de vers dans les strophes : 4-4-6-4-7-4-4-4-5-4-6-4-17 ça fait un peu désordre et ça empêche d'etre emporté par l'histoire.
Je pense que cet aspect devrait être retravaillé.

   Anonyme   
15/12/2010
Commentaire modéré

   Anonyme   
25/11/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Il y a comme un roulis dans ces mots, qui vous berce plus on avance dans la lecture de ce texte.

Votre plume a ce pouvoir de créer une sorte d'hypnotisme, car vos mots judicieusement posés, sans tapage, ils sont mesurés et déclenche un rythme, une émotion, une image.

Magnifique strophe :

" Entre voûte céleste et les chemins d'étoiles
Je rêvais de ces yeux que je ne vois jamais.
J'avais l'idée funeste de faire tomber le voile
Et trouver derrière lui quelqu'un à regarder. "

Très souvent devant un texte long, je m'ennuie, mais là rien de cela, tout est élégant, savoureux.

" J'ai le vent d'un morceau vibrant dans les lueurs.
L'air que les vieux chercheurs fredonnent dans les nuages
Le refrain d'une histoire, l'écho de sa chaleur ;
La sensation fébrile des traits de son visage. "

J'ai l'impression de vivre, de partager ce moment, de sentir mon cœur battre et s'émouvoir de même manière. L'atmosphère qui se dégage de ce poème, est fait d'un charme étrange et pénétrant, bien sûr inoubliable. Il me faudrait pratiquement citer tout le texte, tellement celui-ci est poignant, fructueux par son phrasé passionnant.


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