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Poésie néo-classique
erratum : Conquistadores
 Publié le 21/10/18  -  11 commentaires  -  1048 caractères  -  158 lectures    Autres textes du même auteur

C'est en lisant un commentaire sur une poésie publiée sur Oniris qui évoquait le superbe sonnet de Hérédia "Les conquérants" que j'ai eu l'idée de vous proposer ce très ancien texte poétique qui traite le même sujet ou à peu près, en toute humilité...


Conquistadores



Combien s'en sont allés, mains vides et cœur fier,
Au nom d'un idéal de morale précaire,
Ravager cent pays d'une rage primaire,
En brandissant la croix et mésusant du fer ?

Combien sont revenus, mains vides et cœur fier,
D'entrailles de combats de fureur meurtrière,
Sans même ramener l'emblème qui, naguère,
Avait force de loi pour promettre l'Enfer ?

Combien sont repartis, mains vides et cœur fier,
Pour les derniers assauts, lors d'une ultime guerre,
Espérant conquérir une promise terre
Qu'ils ne verront jamais, demain tout comme hier ?

Combien ont disparu, mains vides et cœur las,
Ne laissant derrière eux qu'un tertre solitaire
Et leur glaive à leur fils, sous la pâleur lunaire,
Ayant tant bien que mal bataillé jusqu'au glas ?

Combien sont oubliés, d'un si lointain trépas,
Engloutis par la nuit de la gloire infidèle ?
Bien que gravés en pierre en une vaine stèle,
Leurs noms presque effacés ne leur survivront pas...


 
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   izabouille   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai bien aimé les strophes qui débutent par "Combien...". Tout est beau et vachement bien écrit, on sent le travail derrière même si je n'y connais pas grand-chose en poésie néo-classique.

Merci pour ce bon moment de lecture

   Gemini   
5/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Néo
Belle plume.
Forme en cinq questions plus un constat final.
« Un idéal de morale précaire » est un bel euphémisme. C'est très fin pour traduire l’objectif des conquistadores.
Par la suite, j'ai buté sur cet emblème du deuxième quatrain. Je pensais qu'ils devaient ramener de l'or, et je vois mal celui-ci faisant : "naguère force de loi pour promettre l'Enfer". J'ai dû partir sur une fausse piste, car je ne vois pas l'image.
Encore deux petites choses : l'inversion promise terre, qui accroche la lecture, et le vers qui suit au futur, à cause du « demain » qui suit. Je comprends mal le rôle de ce « demain », alors qu’à ma lecture « jamais » l’englobe déjà. Il y a sans doute la volonté de dire quelque chose de particulier sur l’Histoire de cette quête de la terre promise, mais je trouve ces deux vers (11/12), mal tournés.
Personnellement, sans vouloir prendre le contrôle de votre pensée, j’aurais mis « Qui jamais à leurs yeux n’émergea de la mer. » ou « Que nul ne vit jamais émerger de la mer », selon.
Enfin, v19, je sais que c’est pour la liaison, mais « gravés en pierre en stèle » est peu crédible. Je pense qu’il valait mieux écrire « sur une vaine stèle » (j’ai pensé à : Bien que restés gravés sur une vaine stèle).
J’ai trouvé d’excellentes rimes. Peut-être étiez-vous parti sur les er / aire, puisque vous les tenez jusqu’au troisième quatrain, et presque jusqu’au quatrième ?
Le texte est non seulement bien écrit, mais il comporte une morale (que n’avaient pas certains d’entre eux) puisque, partis pour la gloire, ils n’eurent droit qu’à l’oubli. Quoi de pire pour un homme que n’avoir pas laissé de trace dans l’Histoire ? Paradoxalement, vous leur en faites une petite.

   Miguel   
5/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je réserve éventuellement mon commentaire sur la croix et l'enfer pour un autre forum. Pour le texte, il comporte de beaux vers fort bien balancés, sonores à souhait, avec de belles formules, avec aussi quelques maladresses comme "promise terre", mais qui n'en fait pas ?
L'anaphore de "Combien" exprime la récurrence des espoirs déçus et toujours renouvelés, et la dernière strophe évoque de manière émouvante la vanité de tant d'efforts. Malgré la maladresse de l'avant dernier vers, auquel il manque le fameux "je ne sais quoi" dont parle Boileau, on entre volontiers dans la tonalité de cette mélancolie finale.

   lucilius   
7/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour, il faudrait ne jamais avoir pris connaissance du magnifique texte de J-M de Heredia "les conquérants" pour apprécier pleinement le vôtre. Au moins l'incipit est clair. Dès lors difficile de "rivaliser". Pourtant, ce texte ne démérite pas malgré des sonorités finales plus funestes. Pour éviter un verdict sans appel, je m'abstiens donc de comparer et fixe mon ressenti sur la cohérence de l'ensemble.

   Anonyme   
21/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un bon texte finalement sur ces conquistadors à mauvaise réputation.

J'aime bien le terme mésusant qui pourrait s'appliquer à beaucoup
d'autres choses.
Par contre je n'aime pas l'inversion : promise terre qui passe mal.

Mais bon, dans l'ensemble, un texte qui se lit avec plaisir
et qui nous offre de beaux vers martiaux.

   papipoete   
21/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour erratum
la guerre contre l'oppresseur pour ne pas disparaître ; la guerre contre un peuple à asservir, telle fut celle des conquistadores !
Combien s'en sont allés, combien s'en sont revenus, combien de vies là-bas ont-ils laissées ?
Combien de temps la Cordillère des Andes mit-elle pour éponger tout ce sang ?
éternel débat sur " l'utilité " de la guerre coloniale, mais le poème est richement illustré, et ses vers sont particulièrement solennels " sans même ramener l'emblème qui, naguère/avait force de loi pour promettre l'Enfer " et ceux du 4e quatrain !
j'apprends un nouveau mot " mésuser " !
le 11e vers avec sa " promise/terre " choquera les puristes, mais j'avoue le faire moi aussi !
je ne suis pas certain que " fier " rime avec " fer ", mais suis peut-être le seul !
Un fort beau texte !

   Donaldo75   
21/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour erratum,

Quand j'ai lu ce poème la première fois, je me suis dit: "quel souffle !".

La forme est superbe, chacun des quatrains racontant une histoire, devenue légendaire, avec la même vitalité, la même conviction sans pour autant imposer un point de vue au lecteur.

Je ne vais pas détailler le pourquoi de la qualité de la forme classique, je laisse ça aux experts de l'explication de texte voire de l'analyse / discussion. Je ne vais pas dire non plus que j'ai trop ressenti le poème dans les tréfonds de ma chair; ce serait exagéré. J'admire tout simplement la composition, au demeurant classique, par son souffle, sa force de conviction, sa pertinence. Le fond et la forme sont réunis dans ces splendides quatrains.

Bravo, bravo et bravo.

Donaldo

   Anonyme   
21/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
" Combien s'en sont allés, mains vides et cœur fier,
Au nom d'un idéal de morale précaire,
Ravager cent pays d'une rage primaire " pour ma part, ces trois vers révèlent assez bien le but de ces... expéditions guerrières, ce depuis que le monde est monde.
Les " conquistadores ". Derrière son panache, ce terme ne cache-t- il pas des synonymes comme oppresseur, envahisseur, asservissement ... ?

Mais je reviens au texte que je trouve bien écrit. Cette anaphore " combien " peut traduire aussi ces innombrables expéditions.

" promise terre " l'inversion me semble au service de la rime.

   TheDreamer   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Daniel, bien sûr "Les Conquérants" ce flambeau lumineux des Trophées que maints et maints élèves savaient par coeur.

Hérédia avait choisi le sonnet, tu optes pour le poème en quatrains de rimes embrassées. Le siècle d'or espagnol et ses conquêtes, mélange de barbaries et de convoitises. Ton poème le dit assez.

   Anonyme   
10/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
J'aime beaucoup votre poème sous forme d'interrogation.
Une poésie bien ficelée ( du départ à la mort puis au final l'oubli )
Bravo.

   Kherza   
19/11/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai simplement adoré. Tout l'absurde du combat humain est exprimé dans ces quatrains simples et beaux. Merci.


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