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Poésie libre
Eskisse : Adossés à la nuit [concours]
 Publié le 30/09/23  -  5 commentaires  -  1127 caractères  -  213 lectures    Autres textes du même auteur


Adossés à la nuit [concours]



Ce texte est une participation au concours n°34 : De l'un à l'autre
(informations sur ce concours).





C’était l’heure où la nuit ensemence le monde
Les estives volaient vivifiées par le vent

Le chemin caressait leurs chevilles rapides
élancées sur des pentes où coulisse la pierre

Ils s’étaient adossés aux ombres odorantes
fondus dans l’iris bleu étoilant le plateau
L’infini et la faim s’étaient entremêlés

La route en contrebas assertait la lisière
de leurs rires éclatés sur les grands sommets noirs
La colline instamment ondoyait leurs yeux fous

C’est alors que la nuit en poignées de secrets
a laissé vaciller le ciel en son royaume

Le granite a ployé sous l’harmonie des lueurs
qui laissent sur les cils des tendresses de feu
et des assentiments aux rythmiques tacites

L’aube aux rares soupirs a soudain chuchoté
un idiome doré sur des ailes vagabondes


 
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   Eki   
10/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Une trame poétique, c'est indéniable.

Mais un texte un peu hermétique que j'ai dû relire plusieurs fois pour comprendre ce qui était à accorder (sujet, adjectif...) et je repars avec mes interrogations.

Les estives volaient ? peut-être que je ne connais pas tous les sens de ce mot. C'est avant tout pour moi des pâturages ou des périodes d'estivage mais je ne sais pas tout. Vous m'éclairerez, merci d'avance.

Les chevilles de qui ?
Ils, qui sont-ils ? On peut considérer que vous avez volontairement gardé le mystère.
Leurs rires ? leurs yeux fous ? de quels sujets ? du sujet "Ils".
Je suis un peu perdue.

J'aime tout particulièrement ces strophes qui offrent une douce sérénité, une tendresse murmurée. C'est une offrande lyrique.

C’est alors que la nuit en poignées de secrets
a laissé vaciller le ciel en son royaume

Le granite a ployé sous l’harmonie des lueurs
qui laissent sur les cils des tendresses de feu
et des assentiments aux rythmiques tacites

L’aube aux rares soupirs a soudain chuchoté
un idiome doré sur des ailes vagabondes

Je ressens un soin précieux dans cette écriture, une beauté qui s'insinue avec charme entre ces vers, un désir de nous offrir le meilleur de la poésie...

Mais je reste sur mon incompréhension détaillée ci-dessus.
Vous m'expliquerez ce que je n'ai peut-être pas su voir.

   Donaldo75   
17/9/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Je pense que je n’ai pas raiment accroché à ce poème ; les contraintes du concours sont certes respectées mais je n’ai pas trouvé de liant entre le début et la fin imposés et les vers proposés. Il y a des images, je les vois bien, beaucoup même au point que cela m’a semblé un maximum artificiel à certains moments.

« C’est alors que la nuit en poignées de secrets
a laissé vaciller le ciel en son royaume »

Ce vers pivot aurait pu m’indiquer le sens de cette poésie ; cela n’a pas été le cas. J’ai vu un joli tableau avec des couleurs de partout mais rien de plus. Je ne qualifierais même pas ce poème d’hermétique car je pense que d’autres verront et comprendront ce que je n’ai su appréhender.

   Salima   
30/9/2023
Je trouve qu'il y a beaucoup de potentiel dans cette pièce et j'hésite entre dire que la qualité poétique est telle qu'elle excuse les erreurs graves de prosodie ou bien à l'inverse que ces erreurs sont incompatibles avec une telle qualité poétique. Je conseille très vivement à l'auteur•e de se plonger dans la théorie, de l'assimiler puis de reconsidérer Adossés à la nuit, pour éventuellement le retravailler.

J'aime beaucoup et je conseille de retravailler les règles de décompte des syllabes, les règles aux hémistiches, d'ajouter à l'ensemble un peu de cohésion surtout pour lier les vers les uns aux autres à l'intérieur des strophes, enrichir la forme grammaticale par des structures plus complexes et variées (on trouve très souvent sujet verbe complément, ex v2, 3, 5, 7, etc) et éventuellement être attentif à la précision du vocabulaire (estives, assertait, instamment¹).

Je trouve la consigne très bien respectée et les vers encadrant agréablement la poésie.
Les images employées sont d'une grande qualité, à la fois poétiques et accessibles sans contorsions de l'imagination pour en tirer une signification.
V3 par ex est une métonymie, donc un procédé simple, mais si parlante ici ! "Caressait leurs chevilles rapides" laisse deviner des chaussures légères et ouvertes, un pas jeune et plein d'élan, la soif de vivre.
L'iris n'est pas une fleur typique de ces paysages il me semble, sans doute une autre aurait mieux donné le ton.

"Instamment" à v10 me semble juste être la pour avoir le compte des syllabes.


Il me semble que le sujet est clair, il s'agit d'amants qui courent sur les chemins de montagne, par une nuit d'été, v3, 4, s'enlacent v7. Je suppose qu'aux v11 et 12 on passe du vertical à l'horizontal, sinon toute autre chose faisant tourner la tête. Ils finissent comme on peut se douter et comme v15 le dit presque explicitement.


De tout l'ensemble se dégage beaucoup de liberté, avec une note sauvage, indomptée. V1 donne tout de suite l'idée : cycle éternel, pas de mièvrerie humaine attachée à une époque ou une société. Rires éclatés, sommets noirs, yeux fous sont autant d'éléments qui expriment l'idée d'incontrôlé, incontrôlable. Tendresses de feu est un oxymore qui me plaît beaucoup, et exprime le lien entre aspirations du cœur et du corps.

Je note qu'ici la concordance des temps est respectée, quand dans les autres pièces déjà présentées au concours il y a beaucoup de mélanges peu académiques. Un joli présent de vérité générale pour débuter, c'est un vers très réussi comme ouverture. Je retrouve dans cette pièce la structure d'une nouvelle, dans l'introduction, le déroulement de l'action et la pointe, ce qui dénote à mon avis un esprit structuré.

Dans l'ensemble, une pièce que j'aime beaucoup, et un•e auteur•e que j'aimerais lire à nouveau.


¹ naturellement, ça peut être des figures de styles, mais je trouve que v10 dans son ensemble est une des ces facilités de la poésie contemporaine et que l'auteur•e a le potentiel pour s'exprimer de façon grammaticalement classique.

   papipoete   
1/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour concurrent
Un texte auquel je pourrais imaginer, des chamois courant le long d'une paroi abrupte alors que la Lune éclaire à peine ; tout comme je pourrais assister au franchissement des Alpes par Hannibal, ses troupes de soldats, ses éléphants...
NB je suis dans un immense flou, où je n'ose poser mes pas, de peur de trébucher ; mais ce récit est si poétique, qu'il m'importe peu d'en comprendre tout le sens.
Plein de mots savants embrument mon esprit, mais tant pis je trouve grand charme à cette odyssée.
Simplement, un bémol pour la conjugaison en seconde partie ( passé composé ... a laissé/a ployé ) auquel j'aurais préféré le passé simple ( laissa/ploya )

   jfmoods   
10/10/2023
Le rythme (12, 13, voire 14 syllabes) confère une certaine ampleur à une évocation marquée par la présence subtile et comblante des quatre éléments ("vent" au vers 2, "chemin", "route" aux vers 3 et 8, "ondoyait" au vers 10, "feu" au vers 14).

Dans un jeu d'allégories, la nuit apparaît comme la grande ordonnatrice de ce poème (vers 1 : "ensemence le monde", vers 11-12 : "en poignées de secrets / a laissé vaciller le ciel en son royaume"), à la manière d'un marchand de sable dont la tâche consiste à accomplir les plus beaux rêves.

Un élan vertical s'impose (vers 2 : "Les estives volaient vivifiées par le vent", vers 4 : "chevilles rapides / élancées sur des pentes", vers 8 : "La route en contrebas", vers 9 : "sur les grands sommets noirs", vers 17 : "sur des ailes vagabondes") et la topographie s'en trouve comme bouleversée (vers 4 : "coulisse la pierre", vers 10 : "La colline instamment ondoyait", vers 13 : "Le granite a ployé sous l’harmonie des lueurs").

Les personnages esquissés ici, jeunes et enthousiastes (vers 3 : "leurs chevilles rapides", vers 5 : "ils", vers 8-9 : "la lisière de leurs rires", vers 10 : "leurs yeux fous"), incarnent-ils un couple d'amoureux ? C'est du moins ce que suggèrent les vers 14-15, aux accents vaguement chariens ("qui laissent sur les cils des tendresses de feu / et des assentiments aux rythmiques tacites"), ainsi que la dimension sensorielle, sensuelle, du texte (toucher au vers 3 : "Le chemin caressait", odorat au vers 5 : "s’étaient adossés aux ombres odorantes", vue au vers 6 : "fondus dans l’iris bleu étoilant le plateau", goût au vers 7 : "L’infini et la faim s’étaient entremêlés", ouïe au vers 9 : "rires éclatés").

Le passage de l'obscurité (vers 1 : "la nuit") à la lumière (vers 16 : "l'aube") signale une traversée des apparences. L'amour prend ainsi l'aspect d'une véritable révélation mystique (vers 16-17 : “aux rares soupirs a soudain chuchoté / un idiome doré").

Merci pour ce partage !


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