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Poésie libre
Eskisse : Comme un clown qui se réveille
 Publié le 20/07/22  -  15 commentaires  -  1342 caractères  -  268 lectures    Autres textes du même auteur

« Un fou, c'est quelqu'un qui a laissé la souffrance prendre sa place. »
Christian Bobin – Prisonnier du berceau.


Comme un clown qui se réveille



Elles foisonnent, pullulent en vitesse enivrante. Elles imposent leur évidente souveraineté.
Lancent leur course fantastique. Et s’emballent, dans l’enthousiasme de leur liberté.
Mais cette course folle des pensées, ce n’est que la bordure, l'étrange frange, de ta robe insensée.

Tes yeux ont percé les murs, les barrières, les digues les plus résistantes…
Tes bras ont poussé les parois, les tours, les édifices
Tu as eu la force des géants et de leur table rase

Puis, comme un clown qui se réveille,
Dans un grand remue-ménage de couleurs,
Tu t’es démembrée, disloquée,
Ma compagne ennemie à l’étreinte glacée.

Tu as posté sur la falaise ton grand rire entre moi et le précipice
J’ai crié aux rochers mes silences enfouis.
J’ai dansé le cortège avivé de mes peurs
Sur la démence de ta voix.

Mais j’ai fini par comprendre tes habits boursouflés…
Tu effaces, sous ton masque difforme, l’âpreté des réalités d’airain
Tu caches, dans les plis de ta robe extravagante, la soie des fêlures
Tu viens, hôte délurée, mordre la douleur des écorchés

Et je sais désormais le grand bruit de tes pas
Tu ne me happes plus dans ta traîne de reine
Tombée en pluie de poussière
Tapie, comme à l’affût de ma faiblesse.


 
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   Vincent   
20/7/2022
Modéré : Commentaire ne traitant pas du texte lui-même.

   Anonyme   
20/7/2022
Bonjour Eskisse,

Vous possédez le verbe, c'est indéniable. Cependant, c'est très obscur comme texte. Pour ma petite comprenette tout du moins. Je serai donc incapable de noter de peur de me fourvoyer mais je suis certaine que des lecteurs plus affutés sauront déchiffrer ce mystérieux clown à mes yeux.

merci pour la lecture.

Anna

   Queribus   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

J'ai eu l’impression, en vous lisant, d'avoir a faire à un texte qui part un peu dans tous les sens aussi bien au niveau des idées que de l'écriture. Je pense que vous auriez pu dire la même chose en plus simple. Point positif: votre écrit comporte quelques belles images poétiques:"tes yeux ont percé les murs", ""ma compagne ennemie à l'étreinte glacée", "Tu as posté sur la falaise ton grand rire...", etc. Je reste donc mitigé sur votre poème et il m'est difficile d'émettre un avis.

Bien à vous.

   Cyrill   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Eskisse,

Comme j’ai aimé le ton enthousiaste qui embarque immédiatement et à grande vitesse dans des sentiments exacerbés ! Un vrai ouragan de pensées, que rien n’arrête, un tourbillon de liberté et le plaisir immédiat qui en découle.
Une impression d’invincibilité servie par force métaphores puissantes :
« Mais cette course folle des pensées, ce n’est que la bordure, l'étrange frange, de ta robe insensée. »
« Tes yeux ont percé les murs »
« Tu as eu la force des géants »
Mais le clown se réveille, c'est le revers de la médaille. La « compagne ennemie » finit par dévoiler son jeu, son contraire, puis c’est le cruel retour à une réalité et à une conscience plus sage, une fois retirés les « habits boursoufflés ».
Je ne sais que citer tellement ce poème m’a enchanté, tant j’ai savouré cet imaginaire et le talent que tu déploies pour montrer ce que peuvent être les sautes d’humeur, les hauts et les bas que chacun peut vivre, avec plus ou moins d’intensité et parfois jusqu’à la pathologie. Du moins est-ce ainsi que j’ai compris ce poème.
C’est poétique en diable, je suis sur que je reviendrai le lire. Merci !

   papipoete   
20/7/2022
bonjour Eskisse
Tu me souriais, semblant me dire " viens, n'aie pas peur ; approche tout-au bord... tu verras mieux le panorama ! "
Et alors, tu t'es démasquée ; je t'ai reconnue salope harceleuse, et suis resté là sans aller plus loin, et je n'ai pas sauté !
NB c'est ce que m'inspirent vos vers ; comme un enfant à qui on aurait bâillonné yeux et oreilles, et un camion arrivant, dire au petit " vas, tu peux traverser ! "
Mais je ne m'aventurerai pas davantage sur votre idée, car la mienne est peut-être fort loin de la votre ?

   Provencao   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Eskisse,

Le premier mot qui m'est venu aux lectures multiples de votre texte est: Irréfutable.

Mais à mon sens , il faut faire se communiquer la représentation, l'abstraction et son sens, son fondement , et l’image dans laquelle l’esprit peut affluer, pour donner au concept l'instabilité de cet "enthousiasme de leur liberté "

Cela, à mon sens est possible parce que ce " clown " est le produit de l’imagination qui non seulement dispose de lui, mais s’y meut comme " Puis, comme un clown qui se réveille,
Dans un grand remue-ménage de couleurs,
Tu t’es démembrée, disloquée,
Ma compagne ennemie à l’étreinte glacée."

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Vincente   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Première lecture achevée, je garde en bouche ces moments littéraires clés :

"Mais cette course folle des pensées, ce n’est que la bordure, l'étrange frange, de ta robe insensée.".
J'aime beaucoup ce long vers avec cette image de "bordure, l'étrange frange, de ta robe insensée" pour évoquer la construction intellectuelle, abstraite, d'un univers mental riche, foisonnante, vivant comme "sur-vivant", en perpétuel habillement, une sorte d'inversion par rapport au dénuement qui affleure au-dessus de "l'insensé".

"Puis, comme un clown qui se réveille,
Dans un grand remue-ménage de couleurs,
Tu t’es démembrée, disloquée,
Ma compagne ennemie à l’étreinte glacée.
"
L'on comprend alors que la belle parure s'est égarée, par les termes terribles du "démembrement", de la "dislocation" du corps de la "compagne" devenue "ennemie" par l'écartèlement psychologique que lui impose la maladie. Désormais son "étreinte glacée" réaffirmera continument la dissociation amoureuse irréversible…

"J’ai dansé le cortège avivé de mes peurs
Sur la démence de ta voix.

Mais j’ai fini par comprendre tes habits boursouflés…
"

Et à nouveau l'impression d'un habillement de la fêlure ontologique de la "dulcinée" dont "la traîne de reine" ne "happe plus" le narrateur qui se sent impuissant ("ma faiblesse") devant l'horrible désespérance.

Par contre, j'ai senti l'excès de cette strophe, "Tes yeux ont percé les murs, les barrières, les digues les plus résistantes…
Tes bras ont poussé les parois, les tours, les édifices
Tu as eu la force des géants et de leur table rase
", comme étant trop affirmé, allégorique certes, mais enlevant paradoxalement de la force à sa signifiance espérée, comme un geste forcé qui manque de liant et d'à-propos ; contre productif donc.

Mais l'ensemble reste très prégnant, construit et déclaré avec une vigueur effective et une affliction partagée de la douleur des deux "personnages".

   chVlu   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Belle introspection du narrateur qui prend conscience de sa folie et dialogue avec son moi, une folie créative, toute puissante.
L'écriture est fine et sensible, elle colle bien au sujet. Plusieurs lectures pour rentrer dans ce texte, la première fut juste un plaisir des mots, les suivantes sont entrés progressivement dans le monde intérieur du narrateur que l'auteur a voulu partager avec moi.
L'ivresse de la pensée libre, qui telle le goéland de Jonathan Livingston fuse, ouvre le texte,. La peur de la pensée qui pourrait s'égarer et perdre l'esprit mais à la limite trouve un garde fou vient. Enfin la conscience que laisser vivre la folie reste une situation précaire clôt ce texte .
L'abstraction permet ,selon moi, à chaque lecteur de trouver ( ou pas d'ailleurs pour celui qui reste extérieur aux sens des métaphores) dans ce texte un bout de vécu à partir de sensations universelles.

Cette poésie dans son ensemble, , et en particulier le passage du précipice m'a ramené vers le texte de HFT PETIT MATIN 4 .10 HEURE D'ÉTÉ.
Je trouve des similitudes de points de vue avec ce passage de la chanson :
"dans cette foire aux âmes brisées
où le vieux drame humain se joue
la folie m'a toujours sauvé
& m'a empêché d'être fou
je me regarde au fond des yeux"

   senglar   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Eskisse,


Faire le vide (strophes 1 et 2) pour ne pas finalement refaire le plein (tout ce qui suit) car tout n'est que tromperie et afféterie, tant même l'être que le paraître.

Je vois ce poème comme un éloge de la faiblesse en fin de compte sécurisante, le lieu où l'on ne peut pas être atteint et le lieu de toutes les attaques des arlequins, importuns.

Pour vivre heureux vivons cachés ! Les tables rases sont des abris, il ne faut surtout pas les dresser.

   StephTask   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis incapable de dire si j’aime ou pas, car j’avoue avoir été plongé dans le doute en le lisant… et en le relisant. Mais j’ai été happé.

Les pensées foisonnent, le corps semble devenir surpuissant pendant une crise de démence… Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’une compagne humaine souffrant de troubles psychotiques. Puis, en relisant ce poème, cette compagne semble représenter une pathologie intrinsèquement liée à la narratrice. Au final, j’ai fini par en déduire, j’espère ne pas me tromper, que ce clown (qui peut être à la fois triste et euphorique) n’est que l’incarnation de la dépression.

Bref à l’image d’un film comme Black Swan on est emporté mais aussi désorienté, un peu comme comme la narratrice. C’est fort et bien écrit, mais je reste un peu perdu d’où mon appréciation.
J’attends avec impatience quelques explications pour lever le mystère :-)

   Anonyme   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'écriture est superbe.
Les images sont là pour nous dire le trouble qui, si j'ai bien compris, finira apprivoisé.

Le 3e vers me dérange avec son double sujet.
Puis-je comprendre : "Mais cette course folle des pensées n’est que la bordure, l'étrange frange de ta robe insensée." ?

La 1e strophe décrit la pensée en arborescence des personnes à Haut Potentiel.
Dès lors, la narratrice (à la robe) oscillerait entre intelligence émotionnelle et intelligence créatrice.

Un peu perdu entre le "tu" et le "je".
"Tu viens, hôte délurée". Le féminin ne me dit rien car il s'agit d'une narratrice et les mots "dépression" et "cérébralité" sont féminins. Oups.

Je ne choisis pas.

Adoré "Tu as posté sur la falaise ton grand rire entre moi et le précipice".
Image surpuissante !!!

Le texte finit par une posture déterminée, provocatrice, arrogante et, pour le lecteur empathique, réjouissante :
"Tu ne me happes plus dans ta traîne de reine
Tombée en pluie de poussière"


Merci, vraiment :)

   Lariviere   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Eskisse

Un texte fort tant par le thème qu'il explore que par les images employées...

Chose rare et qui signe les vrais poèmes des imitations, la beauté de ces vers se renforce au fur et à mesure des différentes lectures...

Mes vers préférés :

"Tu as posté sur la falaise ton grand rire entre moi et le précipice
J’ai crié aux rochers mes silences enfouis.
J’ai dansé le cortège avivé de mes peurs
Sur la démence de ta voix."

Merci pour cette lecture et bonne continuation

   Lulu   
30/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Eskisse,

J'ai d'abord bien aimé et même beaucoup aimé l'écriture de ce poème dont je n'ai pas tout compris à la première lecture. Je dois avouer que d'autres lectures croisées m'ont aidée à mieux le saisir.

Avant de relire, je me suis d'abord attardée sur la citation de C. Bobin mise en exergue dans la présentation. Elle m'a donné envie de lire l'ouvrage.

J'ai bien aimé la forme libre de ce poème qui va bien avec le thème de cette forme de libération qui s'exprime par ce "réveil" poétique, ainsi que dans la dernière strophe.

J'ai trouvé intéressante cette façon de parler d'"Elles"... "cette course folle des pensées" qu'on ne découvre qu'au troisième vers. La forme est là assez complexe pour entrer dans le poème, mais je la trouve assez riche, d'une certaine façon, car elle annonce une réalisation.

La métaphore de la "robe insensée" est plus que sympathique, belle en soi, poétique.

Il m'a fallu vraiment plusieurs lectures pour me représenter ce texte que je trouve formidablement bien écrit.

Le seul vers qui m'échappe un peu est le suivant, bien que je le trouve lui-même poétique : "Tu effaces, sous ton masque difforme, l’âpreté des réalités d’airain", mais ce n'est pas l'écriture du vers lui-même, ce n'est que ma lecture qui n'est pas à la hauteur car j'ai buté sur les "réalités d'airain".

Cet entre soi est incroyablement poétique dans sa forme.

Merci du partage !

   Donaldo75   
18/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Eskisse,

Je suis dans ma phase « archéologie » et ça m’a permis de déterrer les poèmes des auteurs que j’admire. Je me suis ainsi rendu compte que j’étais orphelin de fried dont je ne vois plus de poème. Puis, abracadabra, apparait Eskisse et je retrouve le goût de lire de la poésie avec autant de plaisir que quand j’écoute de la musique. Et ça ce n’est pas rien alors autant me laisser aller et lire toute ta production publiée au catalogue d’Oniris. Ce poème ne déroge pas à la règle – celle de mes petits neurones car je sais combien désormais grâce à toi que j’emploie énormément le mot cerveau – et il déploie une émotion, un amour que la poésie magnifie.

C’est très réussi.

Bravo

Don

   Pouet   
30/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

comme une pudeur au voile diaphane ou comment dire la logorrhée muette entre soi et soi-même. Les pensées....mordent et s'entrechoquent, fourmillent en cavalcade. Certainement que les yeux des géants sont de teinte mica et plongent au fond de notre gouffre. Ce qui pousse les murs sont les murs eux-mêmes, pas besoin d'armure pour un cœur d'airain; le corps et ses atours se suffisent à eux-mêmes. La folie c'est le ressort qui fait sortir le pantin de sa boîte, mais le pantin, lui, est en parfaite santé mentale ; quant à la boîte on peut la peindre au gré de nos humeurs. À tire d'aile sur le rebord du jour il y a toujours l'écho de l'ego qui dénigre autant qu'il exalte. Aujourd'hui les masques ne sont plus ou bien ont perdu de leur lustre; le clown Claudique à visage découvert, bien éveillé.


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