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Poésie libre
hersen : Zonzon
 Publié le 21/07/22  -  20 commentaires  -  561 caractères  -  317 lectures    Autres textes du même auteur


Zonzon



un vide vertical s'éternise
au pied de la falaise urbaine
rêves encerclés de persiennes
se dévident

je veux
monter dans un train
place assise debout couché
sans couloir
juste
des fenêtres
sans réserve
je veux finir
crachouillé par la grisaille
digéré
jeté en pâture follement verte
éjecté
loin
de toutes les coulures
grise du béton

je veux avoir raison
de toutes les couleurs
je veux voir l’horizon...

è pericoloso sporgersi


 
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   Anonyme   
3/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve intéressante la manière dont vous articulez le thème de l'évasion, de l'ailleurs, sur le raccourci de la ville comme prison véhiculé par le titre. De ce titre au dernier vers la trajectoire du poème m'apparaît nettement posée, je me dis que ce dernier vers comme évocation du train, c'est fort efficace et élégant. Idée bellement illustrée aussi, à mon avis, même si peu originale, le contraste de couleurs vert/gris, par cette image frappante d'un narrateur qui souhaite être éjecté par la grisaille pour connaître l'assimilation à la nature.

Un poème bien fichu pour moi, que j'apprécie mais qui, j'avoue, ne me bouleverse pas ; le plaisir que j'en retire est tout intellectuel.

   Donaldo75   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Et que voilà du libre de chez libéré ; tout est là, le découpage, la tonalité, les images, le vers de fin qui résonne comme une référence à un objet du quotidien.

« je veux finir
crachouillé par la grisaille »

J’aime beaucoup ces deux vers ; je trouve qu’ils symbolisent bien la puissance évocatrice de ce poème dont le titre m’a amusé car il m’a fait penser à une mouche accrochée à un rideau.

   Provencao   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour hersen,

"je veux avoir raison
de toutes les couleurs
je veux voir l’horizon..."


J'a eu l'impression de lire dans "Zonzon" une force de sortir de votre propre échappée emblématique sur cet horizon rendu monotone. En associant , en amplifiant , en enlacant de nombreux cadres, vous tendez en vos vers à construire un horizon effarouché de signification jusqu’à ne plus pouvoir y saisir la forme du cadre liminaire ....

Est-ce de l'errance? Pour mieux nous plonger le regard dans ces horizons diamétralement opposés à la poursuite de cet horizon qui s'epaissit presque illusoirement jusqu'à l'infini....

Je ne sais si je suis dans le vrai...mais c'est ainsi que j'ai reçu votre poésie.

Au plaisir de vœu lire
Cordialement

   Anonyme   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,

Vous avez choisi de faire très court et en libre, ce qui est tout à fait judicieux pour exprimer l'évasion. C'est fluide et rythmé, rien à redire. Comme quoi ce n'est pas forcément utile d'en faire des tonnes pour exprimer une idée poétique.

Merci pour le shoot de liberté

Anna des collines

   Eskisse   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,

Que voilà revenue avec bonheur la contrainte du concours "Un vide vertical" !
Votre poème exprime avec force le désir impérieux de partir dans une sorte d'éclatement du verbe qui produit une grande énergie...
J'ai aimé cette écriture " déglinguée" qui s'écoule à la verticale comme pour dire la fuite.

Et la polysémie du titre "zonzon" ( prison de la ville, folie du départ versus " je veux avoir raison" ) n'est pas sans malice...

Merci du partage

   papipoete   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour hersen
rien depuis mai 2022... surement des refus, non point feuille blanche !
Au pied de ce " phare d'Alexandrie " qu'est cette tour d'immeuble, je rêve d'espaces, des verts où aucune auto ni bus ne circule ; prendre un train, assis ou couché je m'en fiche ! qui m'emmène loin de cette grisaille, où à mourir je m'ennuie dans cette grisaille !
NB on ne peut être plus clair, dans la colère d'étouffer, trouver le temps long, à ne rien avoir à se mettre " sous l'oeil " que le béton du béton du béton !
la première strophe me fait songer, à qui ne verra jamais les pyramides ( dont moi ) et ne peut que rêver du Nil, sa plaine, le vert de ses plantations ou la Normandie et ses bocages, ou bien... plein d'endroits où les couleurs éclatent...

   Miguel   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette forme d'écriture très libre semble en rapport avec le thème. Des images fortes comme la falaise urbaine. Ce désir de partir dans n'importe quelle condition, fort bien exprimé par l'évocation de la place de train (on pense à une chanson d'Aznavour, "Emmenez-mo au pays des merveilles"), mais cette ancienne mis en garde imprimée sur les vitres me refroidit un peu : ce rêve de départ, d'exotisme, serait-il dangereux ?

   senglar   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour à toi,


Merci Hersen de m'avoir appris par ce poème quelques mots d'italien. "è pericoloso sporgesi"

Le commenter ?

Eh bien : è pericoloso sporgesi !

J'ai constaté que bien souvent plus un poème est court plus sa signification est lourde.

De la ville à la campagne c'est la persienne qui fait la différence. Un train panoramique nous emmènerait voir toutes les couleurs alors que la grisaille urbaine nous aurait crachouillé, digéré puis éjecté comme on crache un noyau (je me suis toujours demandé ce que peut ressentir un noyau que l'on crachote, pour lui c'est la liberté et tous les possibles mais è pericolo non ?).
Ce poème me semble un demi arc-en-ciel dont la première moitié aurait disparu. Ne reste que la partie qui plonge. En principe pour le bien mais sait-on jamais. è pericoloso (tu vois je ne sais pas beaucoup d'italien mais je l'utilise. C'est grâce à toi). L'arc-en-ciel en perdant son pied le prend car il plonge tête la première. C'est toujours bien de conserver sa tête. Peut-on ici la perdre ? à pericoloso.

Est-ce dangereux ? Les voyages sans retour ne sont-ils pas les plus rassurants ?

Surtout au rythme des zonzon, c'est rassurant un train qui fait zonzon par-dessus ses tchouck tchouck. Cela dédramatise tout. Cela optimise.

Oh la la ! J'ai ramé là hein !

   Cyrill   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Salut Hersen,

Difficile de voir l'horizon quand on est au pied de tours, comme en prison.
C'est curieux, j'ai imaginé un voyageur clandestin planqué sous un wagon, puisque peu importe la position, qui finit par être éjecté dans cet horizon.
Autre chose que j'ai remarquée : couloir-coulures-couleurs, lente métamorphose d'un mot qui correspond à la métamorphose d'un narrateur qui, par son vouloir insistant, nous emmène avec lui dans ses rêves.
J'ai beaucoup aimé la "falaise urbaine", la "pâture follement verte", et :
"je veux avoir raison
de toutes les couleurs
je veux voir l’horizon..."
Un bon poème, libre de chez succinct comme tu en as le secret, qu'on dirait craché dans l'urgence.

PS : combien de fois ai-je lu, relu ces appels à la prudence déclinés en plusieurs langues ! L'italien a toujours eu ma préférence.

   virevolte   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai bien aimé le clin d’œil de la conclusion qui nous ramène dans le train traditionnel et et donc fait sourire en même temps qu'il revient sur l'ensemble du texte ( qui contient en effet les fenêtres )pour prévenir qu'il y a du danger dans le désir de l'ailleurs.
Le thème du voyage abondamment traité par Baudelaire est renouvelé par l’idée du train et la simplicité du poème. Bien aimé la deuxième strophe et sa force surtout dans les premiers vers :

je veux
monter dans un train
place assise debout couché
sans couloir
juste
des fenêtres
sans réserve
je veux finir

mais "crachouillé" me semble relever d'un autre registre. " Et je ne comprends bien pourquoi le voyageur devrait "avoir raison " de toutes les couleurs. En revanche l'horizon est en accord avec le reste du poème.



Bref tout ou presque me plaît dans ce poème qui m’a emportée dans son rythme et d'autant plus touchée que son désir m'est familier.

   StephTask   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J’ai adoré la première strophe. La réalité urbaine est bien décrite avec à la fois une sensation de vertige et d’enfermement.
La suite, qui se traduit par une projection mentale dans un train (pour partir encore plus loin, un wagon des Ferrovie Statali ?) est une jolie fuite avec pour point d’orgue un message de prudence qui annonce un retour brutal à la réalité.
Arrête de rêver et ne te penche pas trop à la fenêtre de ta tour, semble avertir l’auteur.
A lire en écoutant Serge Reggiani, accompagné de potes comme Alfredo ou le Germain.

   Jemabi   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Mis à part le titre que je trouve vulgaire, je ne vois rien à jeter dans ce bel hymne à la liberté, subtilement amené par des vers très visuels qui nous plongent alternativement dans deux univers opposés. À en croire la répétition des "je veux", cette liberté n'est pas aussi facile à acquérir qu'il n'y paraît, et elle se limite souvent à des vœux pieux. Se mettre à sa fenêtre, c'est déjà un rêve d'évasion. Reste à mettre ses rêves en action.

   Stephane   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour hersen,

J'avais lu ce poème en EL à deux reprises et, à deux reprises, je ne l'ai pas commenté, sans savoir pourquoi...

J'aurai juré que ce poème avait été écrit par un homme, mais non, donc j'ai bien fait de ne pas jurer, au final, mais passons...

J'ai été faussement "trompé" par le titre : "Zonzon" en ne voulant sans doute pas voir ce que j'avais sous les yeux, parce que j'imaginais simplement une prison faite de béton et de barreaux, ce que l'inconscient (en tout cas le mien) nous amène à voir au premier abord.

Il m'a donc fallu le relire une troisième fois pour comprendre de quoi il s'agissait réellement, à cause de ce fichu inconscient. Un psychologue m'aurait certainement dit que c'est parce que je ne voulais pas voir la réalité en face, et il aurait eu raison, mais passons...

"Zonzon" (la prison) n'est autre que la ville avec ses "falaises urbaines" et ce "vide vertical" qui vous consument jusqu'au tréfonds de l'âme... bizarre que je n'ai pas compris ça plus tôt, moi qui écrit sur le thème de la ville et ses mille et une douleurs...

On comprend mieux alors le désir de fuir toute cette grisaille en prenant un "train sans couloir" avec "des fenêtres sans réserve", etc., puis "éjecter en pâture follement verte"...

Ce poème magistral m'a touché au plus profond parce qu'il m'a permis d'entrevoir l'horizon avec "toutes ses couleurs".

La "prison" y est décrite avec subtilité et intelligence et, derrière l'apparente simplicité des mots, se cache une profonde réflexion.

Un grand bravo !

Stéphane

   Anonyme   
22/7/2022
Le poème à mon avis évoque le désir de se jeter dans le vide à l'approche d'un endroit qui nous le permettrait. Le vide semble nous y inviter car il ressemble à la mort. C'est mon explication, mais la vôtre est mise en poème. Au moyen de jeux de mots vous semblez expliquer... mais l'explication, maigrelette, et dont je ne retiendrai que l'association gris-couleurs-avoirraison, tombe dans l'insignifiance. Ou bien, le poème esquisserait-il par l'imaginaire une transcendance nous détournant du geste fatal ?

   Luz   
22/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen,

C'est un bien beau poème, original, sur ce besoin de s'évader de la ville prison aux barreaux de béton.
J'aime tout : du titre jusqu'au dernier vers...
Zonzon, prison, horizon et tutti quanti.
Bravo !

Luz

   Raoul   
24/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Un poème déterminé :"je veux"!
La concision de l'expression n'empêche pas l'existence images signifiantes. C'est un fil de pensées qui va directement du cerveau au stylo – avant le clavier –. La première partie est presque moyenâgeuse avec ses persiennes devenues meurtrières, ses murs verticaux.
Puis vient le train qui mène jusqu'en Italie, qui sait, "è pericoloso sporgersi" en passant par un "follement verte" et digressions expressives "place assise debout couché"... Ne te penche pas dehors, sait-on jamais.
J'aime beaucoup ce style abrupte comme une pensée mâchonée, ressassée...
Un poème vraiment libre (et c'est le but) !
Merci beaucoup pour cette lecture.

   hersen   
27/7/2022

   Anonyme   
30/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mais mais mais, Hersen qui fait dans le dark, dans le punk, dans le métaleux de qualité, mais mais mais...

Bravo Madame, chapeau bas !

Tu sais que j'admire pardessus tout la parcimonie de mots pour exprimer ... et non d'un bonhomme, tu gères.

J'aime
=> le vide vertical pour ses sonorités et l'image de vertige qui s'en dégage
=> juste/des fenêtres/sans réserve pour la beauté de l'acheminement que ça amène à l'esprit.
=>de toutes les coulures, peut-être mon préféré, incongru où tu le poses mais tellement logique.
=> avoir raison/de toutes les couleurs, je pense à un manège

Il y a une force évocatrice, une poétique simple et à la fois travaillée qui me bluffe dans ta poésie.

du coup è pericoloso sporgersi me renvoie aussi au manège, c'est bizarre...

Bravo encore et merci pour ce partage !

   Bodelere   
18/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour hersen,
Ce qui m'a frappé tout de suite, c'est la verticalité dans sa structure du poème. Je trouve ça intelligent vu le thème de celui-ci.
En se retrouve un peu en déséquilibre (dans ce train) avec des mots isolés bien choisis et des phrases courtes et longues qui rajoutent à l'instabilité.
Une bonne poésie

   LouValette   
10/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce poème, j'ai aimé son ambiance, ce qu'il dégage. Particulièrement la dernière strophe...
Je lui trouve un côté cinématographique...
La sensation d'avoir tout de suite été projetée dans l'ambiance...
J'aime beaucoup le fait d'aller souvent à la ligne, et le décalage du titre, qui est en fait, est à mon sens très réaliste, et qui renforce le poème (je crois) !
J'ai hâte de découvrir les autres univers que vous avez ici partagé à travers les mots !


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