|
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Vadim
13/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Bonjour
Les cheveux pas assez longs ? pas de panique ils repoussent ! Un libre de Femme libre, malgré le coeur retenu ? Des confidences tout en filigrane, plusieurs épisodes douloureux semblent être contés, avec une plume au mérite particulier de pousser à l'éblouissement en peu de vers. Par ce vécu cahoteux relaté en des termes si fins, la Poétesse tend son art sur une corde fragile et forte comme elle, l'écriture est douce mais est maintenue incroyablement ferme du long entier. Une âme de titane par une écriture cotonnée. Je sais pas quoi dire j'ai adoré. Super lecture. Dimou en EL |
Ornicar
21/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
Emouvant.
J'ai beaucoup aimé ce poème. C'est un texte sensible, une confession intime qui dit "beaucoup" sans jamais en dire "trop". Dans un cadre qui convoque l'imaginaire des petites filles, genre donjons et princes charmants ("la plus haute tour de toutes les princesses", les "épées"), les images retenues entourent d'un voile de pudeur les souffrances et les épreuves endurées : les "interstices de la maladie", la "face cachée", les "terreurs" passées, les "années brisées", le "fond du gouffre". La narratrice se garde bien d'en évoquer les détails ou de mettre un nom dessus : la maladie, par exemple, n'est pas nommée. Un propos et une tonalité graves sous une écriture légère et poétique. Avec, perceptible au dernier vers, une pointe de regret dans ce "coeur qui ne bat plus que pour lui-même". Comme un profond sentiment d'inachevé ou d'incomplétude. Qui fait écho à celui déjà présent dans la petite enfance : "mes cheveux ne sont pas assez longs". |
ALDO
26/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
...Comme une phrase-coeur commencée il y a longtemps
s'achève d'être seule ... C'est l'été, nous recevons des cartes. Vous aussi, vous nous dites d'où vous écrivez, tous ces lieux, moments, traversés et que vous êtes encore. Un "je crie" silencieux comme l'illustration d'un livre d'enfant. Maintenant, quelque chose me fait peur : Ces cheveux pas assez longs... ce dragon vaincu... |
Provencao
25/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Bonjour Eskisse,
J'ai beaucoup aimé ce D'où. Votre poésie est absolument une sublime convoitise à des échos forts, en suscitant l'image, comme vous l'avez fort bien fait. Votre poème réveille en nous des secrets, des souvenirs, des confessions, des douleurs enfouis qui s'inaugurent entre le monde affectif et émotif que vous nous offrez et le nôtre : "Pour ne pas entendre s’éteindre mon cœur Qui ne bat plus que pour lui-même" ... un authentique réveil de création poétique. Au plaisir de vous lire, Cordialement |
papipoete
25/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
bonjour Eskisse
J'écris, ce que ma mémoire me rappelle ; la princesse dans sa chambre, dans la tour du château, et mon Prince-Charmant terrassant le dragon. J'écris, ce qui maintenant se déroule, autour de moi et tout autour du monde ; et plus de Chevallier vengeur, ou Zorro providentiel. J'écris pour toi mon coeur, qui n'en peux plus de défaillir, et comptes ses battements, pauvres systoles... NB un texte en images, dont il ne faut pas une encyclopédie, ni un grimoire d'Afrique Noire, pour en écrire le ressenti ; le miens peut-être obscur, mais fort " clair on my Brain " la première strophe m'évoque notre château du Pin, au pied duquel je passe quotidiennement, et me souviens - regarde Ninon, la Princesse se coiffer à sa fenêtre - oui, elle est si belle avec ses cheveux d'or Ainsi, la première strophe est mon passage préféré. |
Boutet
25/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
L'écriture, surtout poétique, je pense, est une expiation. Ce poème en fournit la preuve indéniable.
Comme si l'éclipse honorait mon cahier de sa lumière perdue. J'aime beaucoup ce vers. Oui, on finit par se demander pourquoi on écrit, finalement . Peut-être pour le partage et ne plus être seul. |
Luz
26/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Bonjour Eskisse,
C’est un très beau poème. Je le ressens ainsi, mais je ne sais comment l’expliquer, sauf à dire que je suis d’accord avec les commentaires reçus. Texte à la fois fort et tout en retenue. La nostalgie de l’enfance transparait : source de tous nos poèmes, de nos bohèmes et problèmes futurs. Rilke écrivait : « Ne croyez pas que le destin soit davantage que la densité de l’enfance. » Une enfance aux rêves de princesses et de fées. Il faut « faire la fête avec les fées » toute sa vie, c’est d’un autre poète dont j’ai oublié le nom... Bravo et bonne journée. Luz |
Volontaire
30/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Bonjour,
J'aime bien ce poème où l'héroïne du conte est la conteuse même. Puisse-t-elle vivre heureuse et avoir beaucoup de poèmes. Merci pour ce partage, Bonne journée |
jfmoods
4/8/2025
|
Ce vers 5, comme il palpite ! Il convoque toute la puissance du mythe - Raiponce, enfermée dans sa tour, sa chevelure comme seul lien avec le monde - pour mieux l'enténébrer.
Au fil du texte, le regard, lucide jusqu'à l'affolement, scrute une géographie intime devenue introuvable. Dans cet après-mythe, une nécessité subsiste et elle est vitale : écrire pour ne pas s'éteindre. L'encre se fait corde, cri, mode de survie. Merci pour ce partage ! |
Louis
7/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Le poème interroge l’écriture personnelle de la locutrice ( et sans doute de l’auteure), dans l’acte même d’écrire ( son "énonciation"), et surtout dans son contenu ( son "énoncé").
Il ne l’interroge pas seulement par un « pourquoi ? » comme si souvent on la questionne : « Pourquoi j’écris ? », ou « Pourquoi écrivez-vous ? » ; mais le poème demande : « d’où j’écris ? ». Son originalité et sa centralité dans le développement du texte placent cette forme interrogative, « d’où », dans la position éminente du titre. Et le poème déploie ses vers dans une réponse à l’interrogation première et centrale que constitue l’intitulé, mais comme condition nécessaire pour en venir finalement et en conclure à l’interrogation du « pourquoi ». Si le « pourquoi ? » interroge soit les causes, celles explicatives de l’acte d’écrire, soit les finalités : les buts poursuivis par le moyen de l’écriture ; la forme interrogative : « d’où ? », pour sa part, interroge un lieu d’origine. À sa demande, est attendue l’assignation d’un espace, lieu originaire, sol natal, dont l’écriture qui en est issu conserve les traces, les empreintes, les marques. La première strophe délimite ce sol originaire comme celui de terres heureuses : sol d’un « paradis ». C’est un éden de « l’enfance ». Ainsi le questionnement du poème n’ouvre pas seulement sur un espace, mais sur un espace-temps. Le paradis infantile est un lieu qui n’a plus lieu, sinon dans la mémoire, sinon dans la durée de ce qui fut vécu avec bonheur et se poursuit dans les vestiges qui en subsistent au temps présent de l’écriture. Le lieu originel ne constitue pas une "source" de l’écriture - l’eau et son écoulement ne composent pas ici de métaphores ; mais plutôt le foyer d’où la « lumière » irradie : « lumière de mon enfance ». Cet éclat originel se comprend, d’une part, comme un mode d’ouverture au monde et aux autres qui continue d’irradier le présent, et de diffuser son éclairage dans les écrits actuels. La lumière du passé originel ne s’est pas éteinte, son éclat se poursuit, et constitue la demeure de l’individualité qui s’exprime dans ses écrits. Cette lumière se comprend, d’autre part, comme "illumination" heureuse, période enchantée de l’enfance traversée par le merveilleux et le fantastique. L’enfance ne s’ouvrait pas seulement sur la clairvoyance d’un monde réel, mais aussi sur l’imaginaire fabuleux des contes et des récits. Réel et imaginaire se confondaient dans l’éclairage premier qui instaurait le rapport au monde. Le lieu originaire se trouve ainsi désigné dans « la plus haute tour de toutes les princesses » : lieu fictif des contes ; lieu d’écriture des tours solitaires. C’est dire que la place occupée par le sujet de l’énonciation est restée celle d’une haute tour dans laquelle une "princesse" attend la survenue d’évènements extraordinaires, à l’exemple de l’arrivée d’un prince charmant ; c’est dire que du haut de la tour s’élabore encore une écriture aux ressorts fabuleux. Une parenthèse est pourtant introduite : « et mes cheveux ne sont pas assez longs ». Une allusion probablement, comme le fait remarquer jfmoods, à Raiponce, le personnage des contes de Grimm. Mais la parenthèse est au présent, et c’est donc aujourd’hui que les cheveux manquent de longueur, ces cheveux qui servaient de cordes par lesquelles le prince s’élevait jusqu’au sommet de la tour. La situation actuelle n’est plus celle de l’enfance, la longueur des cheveux n’est plus suffisante ; la magie de la chevelure n’opère plus comme par le passé des contes. La parenthèse n’est que le moment présent d’un dépit dans l’évocation globalement heureuse du lieu et du temps où s’origine l’écriture. Cet espace-temps se trouve, de plus, circonscrit dans « les interstices de la maladie ». L’espace édénique du passé ne se découvre pas ici dans un temps purement et parfaitement heureux. Il y a « la maladie » ; pas "une" maladie passagère, mais un état pathologique durable, avec ses douleurs, et ses souffrances. L’écriture pourtant ne s’enracine pas en elle, n’en porte pas les stigmates, n’en perpétue pas d’éventuelles plaintes, regrets, ou révoltes contre une injustice. C’est dans ses « interstices » heureux, que l’écriture prend lieu. La maladie n’a pas empêché le "topos" édénique de l’enfance. Il y a cependant une « face cachée », une part d’ombre dans cette illumination des premiers âges. Le lieu originel de l’écriture est bien à soi, "son" sol, « ma » face cachée, avec les différentes parts de soi : celle liée à la lumière, celle liée à l’ombre. De ce côté « caché », part obscure à soi-même, naît aussi l’écriture. Cette part sombre ne reste pas dans l’obscurité ; comme une « éclipse », elle n’est qu’une occultation passagère, et sa « lumière » d’abord « perdue » se retrouve sur les lignes du cahier d’écriture. Cette part inconsciente du psychisme, revenue au jour dans l’écrit, ne correspond pas à un refoulé douloureux, toute la première strophe caractérise, en effet, le sol lumineux, heureux, de cette enfance qui irradie dans l’écriture de l’adulte. C’est en un autre lieu pourtant, moins solaire, que l’écriture trouve aussi une origine. Il n’est plus le pays heureux de l’enfance avec sa part de féérie et d’enchantement : « J’écris Des terreurs qui me terrassent » En cette écriture, on ne s’élève pas au-dessus des « terreurs », mais on est ramené à cette "terre", « terrassé », terre originelle, cette fois terre de malheur. L’écriture n’est plus enracinée dans le sol de l’enfance, mais dans le « fil des années », au fil tranchant des années : « au fil des années brisées comme des épées » Ainsi le sol originaire s’avère stratifié, l’enfance correspond à la strate la plus profonde, alors que les couches supérieures, les dépôts des années adultes constituent une terre plus douloureuse, bien que fertile aussi pour l’écriture. Au plus profond, paradoxalement, dans cette géologie de l’écrit, rayonne la lumière, alors que les couches supérieures constituent une terre noire et sombre, sans être opaque. Le temps avance, « au fil des années », dans un combat contre le malheur avec pour armes les « épées » venues, au moins en tant qu’images métaphoriques, des contes de l’enfance ; mais celles-ci sans cesse sont « brisées », et dans les couches géologiques superposées s’entassent les débris d’armes des combats perdus. « C’en est fini des fantasmagories Et du dragon haut la main vaincu » Les victoires fantasmées de l’enfance, quand l’épée permettait « haut la main » de vaincre le terrible « dragon » si effrayant, ont laissé place aux défaites, aux épées brisées contre une trop dure réalité. Dans cette écriture qui s’enracine dans la douleur, « chaque mot a son reflet caché au fond du gouffre » Les mots des écrits, apparences de surface, renvoient à leurs doubles, leurs « reflets », qui se tiennent « au fond du gouffre ». Là où se terrent les « dragons », là, en ces lieux terrifiants. Les gouffres sont des profondeurs béantes d’où peuvent ressurgir les êtres d’effroi et de terreur. Ainsi les strates du sol natal connaissent des béances, des dépressions abyssales et infernales. L’écriture se tient en suspens sur les failles ouvertes d’un sol qui s’est creusé, pont suspendu tissé d’images et de mots qui sortent de l’abîme. Le poème repère donc un double lieu d’origine des écrits : un sol profond et heureux de l’enfance, et un « gouffre » malheureux où se ravinent les strates des années vécues. Les écrits s’enracinent dans l’un et dans l’autre. Tantôt dans l’un, tantôt dans l’autre ? Peut-être dans les deux entremêlés. La dernière strophe ne répond plus à la question : « d’où ? », mais à celle du « pourquoi ? » au sens du but, de la finalité ; répond à celle du : ‘pour quoi ? ’ : « j’écris Pour ne plus entendre s’éteindre mon cœur Qui ne bat plus que pour lui-même » Il a fallu répondre à la question du lieu d’origine de l’écriture pour pouvoir éclaircir celle du pourquoi, il n’y a pas simple juxtaposition des questions. Écrire pour quoi ? Pour que le cœur continue de battre dans la lumière des origines, pour que "la princesse" vive encore, pour que les « dragons » soient encore combattus, et un jour définitivement vaincus ; pour que des passerelles de mots surmontent les abîmes ; pour que le cœur ne batte plus pour lui seul, mais, par la communication de l’écrit, et on écrit nécessairement pour autrui, trouve les cœurs qui battent en commun, des cœurs en mesure par là même de tremper des épées dans un acier plus solide, ainsi rendues moins vulnérables. Merci Eskisse |
Pouet
10/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
Salut, je lis entre autre Le Très-Bas de Bobin en ce moment et quelque chose de ce début avec l'enfance, la lumière, la "beauté " m'ont fait penser à cela, à ce qu' évoque Bobin dans beaucoup de son œuvre et de façon fort poétique très souvent, bref.
Et puis après on bascule très fort dans le gouffre, dans la ligne d'ardoise noire brisée, dans la falaise à faire s'éroder le palpitant... Le passage est abrupt, presque saignant. L'écriture est percutante et marque, je trouve. Oui, peut-être que tout réside et résiste dans ce que l'on fait de ce qu'on est fait... De ce que l'on vit de ce qu'on a vécu. Bah, j'en sais pas plus, sûrement ce qu'on peut. J'aime vraiment bien "j'écris de la lumière de mon enfance". À cet instant. |