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Poésie en prose
Raoul : Radiomuse
 Publié le 26/07/25  -  6 commentaires  -  1036 caractères  -  114 lectures    Autres textes du même auteur

« Le poète est parti, la radio a pris sa place. »
Naguib Mahfouz


Radiomuse



C'est d'abord une voix amie, comme un ressac du cœur chuchoté par le coquillage posé contre votre oreille, qui est dans la confidence ; c'est une loupiote verte et veilleuse aussi. Une voix qui parle plusieurs langues et module, son velouté, son musical, son flûté, son guttural, son « Moi, j'aime le music-hall », ou son « J'aim' pas l'rock » à volonté, une voix posée, qui est passée par un conservatoire avant la case départ. Mais, c'est aussi un objet, un presque meuble qui, posé, branché, témoigne de ce qu'il recueille de l'ici ou là et du maintenant. C'est un voyage immobile tout de bois, tissus et bakélite. Il propose des noms exotiques en ondes courtes, grandes ou petites, Cincinnati, Ankara, Leningrad, Oslo, Limoge, Firenze, Luxem. On pourrait émerger – È pericoloso sporgersi – dans un compartiment aux banquettes de skaï, avec l'engourdissement du sommeil à la joue et découvrir par la fenêtre un horizon embué, inconnu et pourtant familier : Radiomuse.
Fondée en 1922, fabrication française, type Babylone.


 
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   Vadim   
13/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

C'est une prose/hommage mais alors à quoi, une radio !? D'un autre âge qui plus est, c'est étrange comme texte et original.

S'il y a un sous-texte je suis mort avec mon commentaire !

Je me suis laissé bercer par ce poème qui se lit sur une onde, l'oeil indiquant au cerveau cette musicalité toute proprette et bien sentie. Ça m'a vraiment plu.

La poétesse/le poète nous régurgite le contenu de cette "Radiomuse", de bois et de tissu, avec une prose éclairée, sans envolée incantatoire, mais son appareil lexical se la joue jazzy. Ça paie.

Dimou en EL

   Ornicar   
22/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Le thème choisi est pour le moins original et son traitement dément l'incipit : "Le poète est parti, la radio a pris sa place."
L'auteur a beau me tendre ce bâton pour que je le batte avec, ça ne prend pas. J'ai trouvé une certaine poésie à ce texte gentiment iconoclaste et provocateur qui tient à la fois de la présentation d'un produit manufacturé et de la "réclame" pour une marque commerciale : "Radiomuse. Fondé en 1922, fabrication française, type Babylone". Pour une publication en catégorie "poésie", quelle chute ! Il fallait oser terminer cette prose par une telle mention.

Tout le charme de ce texte est condensé dans cette formulation ramassée au parfum délicatement passéiste : "C'est un voyage immobile tout de bois, tissus et bakélite". La métaphore du voyage est d'ailleurs très présente avec ses noms évocateurs de stations étrangères "en ondes courtes" et l'image, vers la fin, de ses vieux trains à compartiments.
Ainsi ce texte cultive la cohérence à la fois par sa thématique du voyage et par certains marqueurs d'une époque. A la façon d'un haut-parleur large bande.

   papipoete   
26/7/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
bonjour Raoul
C'est une amie qui ne vous veut pas de mal...n'émet que de la musique, c'est Radiomuse.
NB on ne peut faire plus court, et dans une version narrative !
Je ne vois guère de poésie transpirer de ces 6 lignes ?
Mais pour qu'ici, elles paraissent, indique qu'elles plurent
Radiomuse fabrication française...personnellement je me serais plutôt émerveillé, devant Cabasse marque française d'enceintes de très haut de gamme !

   Provencao   
26/7/2025
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
Bonjour Raoul,

Plusieurs lectures pour mieux recevoir votre écrit...

Je suis désolée, votre écrit pour moi, ne crée pas ce joli drapé de la beauté de la poésie dans cette radiomuse. Je n'ai pu l’accueillir. J'en suis fortement peinée pour vous. Je n'ai pas ressenti de partage, de don, de réflexion...

Une prochaine fois.
Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   David   
8/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Raoul,

J'ai eu une première impression de lecture nostalgique, un vieil appareil tsf, en bois, au son que j'imaginai "appel du 18 juin". Tout de suite aussi, je me suis arrêté sur le passage en italien "é pericoloso sporgersi" que j'ai lu traduit plus tard en "il est dangereux de se pencher au-dehors", et c'est là que le poème a commencé à prendre une autre dimension.

Pour la nostalgie, je tombai là-dessus en chemin, cette pub la remettait dans un contexte où les boiseries s'effacent un peu. Il est un peu cercueil aussi, alors, ce Radiomuse qu'on pouvait acheter, en 1935, pour enlever un fusil aux allemands...

Mais c'est bien à côté du texte cela, ma lecture allait plutôt vers l'avenir. C'est à dire vers aujourd'hui, dans le contexte du poème. Il y a quelque chose d'Alexa (l'assistant personnel intelligent développé par le Lab126 d'Amazon.com, rendu populaire par les appareils Echo, d'après wikipedia) dans cette entame du poème : "C'est d'abord une voix amie... ". C'est presque inquiétant de l'isoler en citant comme cela, il me vient aussitôt un : "d'abord... mais ensuite ?" alors que la suite justement est tout à fait poétique, aérienne. Elle m'évoquait un cocon retrouvé par le souvenir, luxuriant de petits détails, qui ne le seront pas du tout par définition, mais qui m'évoquait quand même l'adjectif de "bucoliques". Tout indiquait que cela se passait forcement dedans alors que ce que je ressentais c'était "dehors".

Et c'est là que vient le passage en italien, le passage ferroviaire même, un autre "dedans" qui parle du "dehors" : é péricoloso sporgersi = il est dangereux de se pencher au dehors.

Il est même dit que c'est bien mieux dedans : "dans un compartiment aux banquettes de skaï, avec l'engourdissement du sommeil à la joue et découvrir par la fenêtre un horizon embué, inconnu et pourtant familier : Radiomuse."

Alors ce poème aux allures si solaires, si paisibles, j'en suis venu à penser au monde d'aujourd'hui qui comprend peut-être trop bien l'italien ferroviaire. J'en suis venu à lire son dernier mot, Babylone, comme une évocation d'une fin du monde. Aujourd'hui si bien dedans à regarder l'extérieur par la fenêtre... d'un ordinateur, d'un smartphone, comme naguère en 1935 devant un poste de tsf.

Comme aussi peut-être dans ce poème si tranquille, en tout cas comme je le lis maintenant, un peu paniqué, un peu enquêteur, mais c'est quoi un Radiomuse ? Une muse nucléaire ? Une muse inversée, qu'il ne faudrait peut-être surtout pas écouter quand elle murmure en italien de... ne surtout pas se pencher au-dehors.

Évoquer une chose en écrivant exactement le contraire, ce serait énormément de poésie.

   Pouet   
10/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Salut,

Sûrement une voix amie si la parano se contente de flotter sur l'écume du moi déliquescent, sur le bois flotté de l'apparence lumineusement terne de la fuite immédiate, de l'oubli désespéré de soi.
Après y a la fée verte qui pousse la porte basse et grinçante de le cécité salvatrice, de la rognure de corde.. demeure l'ironie et l'absurde, j'abonde. Pas forcément ici, d'ailleurs, dans ce texte.
Non.
L'ambivalence et le tout relié à tout, donc à rien bien évidemment.
La clarté du désordonné, le particulier faisant toujours non-sens, porteur d'illusoire mais plaisante lucidité, donc. Le foutoir n'a de fermoir.
L'esprit en bibliothèque aux poussières en forme d'étagère.
D'où le dessin des moutons...
Certo, faut pas trop se pencher sur l'horizon.


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