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papipoete
16/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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libre
" il suffirait de presque rien..." pour que songeant au passé, l'on put dire " pour un peu elle aurait vécu... " mais son présent n'est que misère, regards dédaigneux, une pièce de 2 centimes dans son escarcelle, le lit de carton au trottoir, les lois du bitume contre une biture NB des lignes qui piquent les yeux, et griffent le coeur face à cette pauvre hère qui put " donner l'aumône à l'air du temps " Très beau texte sur le laid de la déchéance pour un peu, je vous donnerais une belle note... |
Dimou
16/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Que cette pièce traite d'une narratrice ou parle directement de l'autrice du coup, c'est, ma main au broyeur, l'oeuvre d'une poétesse.
Je vois une femme qui aurait tout perdu, "pour un peu" elle aurait eu un toit, car l'expérience relatée est celle d'une femme qui vit dans la rue, bon je me trompe tout le temps, mais je pars sur ça. Tous ces regards qui défilent sans la calculer, cette peur qu'elle a de la nuit sombre de la ville et des dangers que cela suppose pour une femme esseulée. Tout ceci est retranscrit avec poésie et vous touche au coeur. Une femme à la rue c'est plus possible de nos jours. les flâneurs intrigués devraient la considérer. Une telle plume : "bouquet de cil", ça ça claque, formule féminine j'adore. J'avais jamais lu. Je suis touché mais je suis pas assez fin pour livrer ce que j'ai sur le coeur bravo Dimou en EL |
BlaseSaintLuc
20/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
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aime beaucoup
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De ces vies de cartons, on ne sait rien, si ce n'est que la "société, le capitalisme brutal, le marche ou crève , les conventions , l'intolérance , la peur, l'incompréhension , " ont broyé l'âme , gommé le nom, et d'ombre ont recouvert , ces êtres trop fragiles pour absorber le monde !
une trés belle version du regard porté sur ceux que l'on ne voit jamais. |
Ornicar
25/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
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Genre : "à quoi ça tient, hein ?"
La vie est une lutte. Surtout quand on est à la rue et qu'on est une femme. Pour une fois, sur une thématique souvent visitée, la forme n'est pas larmoyante. J'ai pris plaisir à découvrir ce texte inspiré et "nerveux". Sa construction, faite pour cueillir et surprendre le lecteur, m'apparaît comme originale et maîtrisée : le contraste est en effet saisissant entre les images poétiques des trois premières strophes et la réalité brute des deux dernières. Une relecture met toutefois à jour certains "indices", comme cette poétique "aumône à l'air du temps" qui prend alors une toute autre couleur que la simple figure de style que je pensais avoir croisée la première fois. J'ai vraiment apprécié la strophe 4, âpre et sèche avec ses phrases sans verbe. Pas d'épanchements inutiles. Surtout pas. L'anaphore enfin, sagement dosée, tient son rôle et fonctionne parfaitement. Tant de choses sont dites et contenues dans ces trois petits mots, humbles et modestes, qui semblent habités d'un fatalisme résigné : "pour un peu". Un très beau libre. A la fois par la forme et le fond, à la fois fort et poétique. |
Myndie
7/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Eskisse,
tu as trouvé les mots justes et tu as su les habiller d'un voile magnifique, d'une poésie qui sublime le propos. Avec ce « pour un peu », tout est dit de la désespérance, du manque de chance qui frappe certains plus que d'autres. J'aime ta façon de présenter les choses avec une sensibilité qui brutalise autant qu'elle frappe en plein cœur et qu'elle émeut, comme ici : « Pour un peu elle aurait noyé les nuages, aboli les insultes du revers de son cœur » ou là : «pas les pas sans regards qui défilent en cadence » Mais en fait, il faudrait tout citer car elle est partout cette poésie qui secoue notre bonne conscience avec tant d'élégance. Je passe rapidement sur cette « démentielle hydre-solitude » un peu trop convenue à mon goût, mais pour le reste j'aime tout ! Bravo Eskisse pour ce poème plein d'humanisme. |
Mokhtar
8/3/2025
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très aboutie
et
aime beaucoup
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Un message est bien plus efficace s'il ne matraque pas des arguments avec emphase, et si c'est l'interlocuteur qui de lui-même fait le chemin vers une conviction similaire à celle de l'auteur.
Le petit grain de sable qui parfois fait virer une vie, une mauvaise étoile et c'est toute la condition d'une clocharde à la rue qui est décrite par petites touches terriblement évocatrices. Et le lecteur-chaland est pris de honte, acteur passif de cette ville indifférente. C'est extrêmement bien fait, et cela prend aux tripes. Pour un peu ? Si peu ? Pourquoi pas un petit poème ? Un tout petit poème ? Pour stimuler les cœurs... |
Cristale
8/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
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Pour un peu... tout aurait été différent.
Il suffit de presque rien sur le fil tangible du destin. C'est la poésie de l'ensemble, la finesse de l'écriture, et ce petit quelque chose d'indéfinissable chez l'auteure qui me font apprécier ces lignes. J'aime, entre autres, la première strophe où l'idée de pouvoir "avaler l'horizon" me subjugue. Bravo et merci Eskisse pour tant de poésie. . |
Louis
13/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Elle n’est pas dans un lointain, mais dans l’écart minime, au plus proche, en limite, - ce qu’indique entre autres l’expression anaphorique : « pour un peu » ; en frontière donc d’une affirmation et réalisation d’un monde désirable, et de la négation corrélative d’une vie détestable et misérable.
C’est le tragique d’une femme que montre ce poème, engagée dans un parcours asymptotique, toujours en proximité d’un monde désiré et de la négation de sa vie malheureuse, mais sans jamais atteindre ni l’un ni l’autre. Les premières strophes expriment cette proximité avec le monde rêvé, ce monde vers lequel cette femme tend par une ligne d’existence qui n’en sera que l’asymptote. Cette ligne se poursuit horizontalement et verticalement. Horizontalement : « pour un peu elle aurait avalé l’horizon ». C’est une femme en marge, de la société et de ses normes. Elle voudrait, sur sa ligne d’existence, non pas réduire la marge, mais dilater l’espace de vie, pousser la ligne de marge jusqu’à la ligne d’horizon, de sorte qu’elle puisse l’assimiler, l’absorber, « l’avaler », et ainsi confondre avec elle sa ligne d’existence. Elle voudrait se composer avec les vastes horizons. Plus encore, cette femme tend, hors des marges étriquées, vers les possibilités de vie à l’infini, au-delà même de tout horizon « avalé ». Mais le tragique, c’est que l’infini devant elle se détourne, et s’insinue toujours comme écart irréductible entre ses dispositions et leur réalisation, entre ses propensions et leur accomplissement. Verticalement : elle aurait : « fait couler sur les toits l’ascension de ses vœux » Voudrait-elle un « toit », elle qui en manque ? Ce n’est pourtant pas « sous » un toit que ses désirs s’élèvent, mais « sur » les toits, par-dessus les toitures, en proximité cette fois de la belle étoile, de la voûte céleste, de cet infini au-dessus. Elle, que l’on rabaisse, voudrait s’élever très haut, voudrait que sa ligne de vie s’élève, la sienne entraînant celle des autres, là-haut sur « les » toits. Et donner à la vie de la hauteur, donner à ses « vœux » l’éminence des figures idéales, celle des valeurs : dignité, justice, amour, liberté, beauté…, celle des modèles de vie joyeuse et sereine et les faire ruisseler sur le faîte des demeures, les faire s’écouler dans les têtes et dans les cœurs. C’est toujours par une poussée d’une ligne affirmative de l’existence, qu’elle aurait cerné la nuit noire, et l’ « aurait irisé de son rire-lumière » ; qu’elle aurait illuminé tout l’espace de son rire, un rire joyeux, un rire communicatif. Vivant dans les rues tristes et sombres, elle se voudrait lumineuse vagabonde, dispensatrice de joie et de lumière Au plus proche, et non dans le lointain, elle frôle cette voie en mesure de combler l’écart qui l’éloigne et la sépare d’autrui, et lui faire vaincre « la démentielle hydre-solitude ». « Pour un peu » : elle n’en est vraiment pas loin de ce qui est grand et élevé, comme pourrait le laisser croire sa basse condition sociale d’existence. Les circonstances qui ont fait sa vie sociale misérable n’ont pas atteint son "âme" et son cœur ; la bassesse des conditions de vie n’entraînent pas nécessairement la bassesse de l’âme. L’une n’est pas cause de l’autre, ni dans un sens ni dans l’autre. Elle sent en elle un pouvoir de vivre qui lui donnerait la force d’écarter les obstacles sur son chemin d’existence en plein : « Elle aurait noyé les nuages », ces nuages qui cachent et troublent le ciel bleu et serein. Elle aurait « aboli les insultes ». Les aurait fait taire : « du revers de son cœur » Sur le modèle du « revers de la main », sans opposer l’insulte à l’insulte, la haine au mépris. Elle aurait : « donner l’aumône à l’air du temps » S’offrirait ainsi à "l’air du temps", au "vent", à ce qui emporte les gens, dans leurs goûts ou opinions. Elle aurait été de son époque, de son temps. Elle aurait été avec les autres, à partager leurs goûts et leurs opinions, tout en leur offrant un surcroît de raffinement ; elle aurait été « avec » et non en dehors, et non exclue et solitaire. Non, la volonté de vivre ne lui manque pas. Pas de vide en elle. Elle n’est pas morte de l’intérieur. Une transition s’effectue vers la 5ème strophe. Celle des négations. Celle du refus de sa situation misérable. Cette fois une ligne asymptotique la fait tendre vers le refus de ses conditions de vie déplorables. Des points sous forme d’une série de « pas » constituent la ligne : « pas de lit de carton… pas les coups, la violence…" etc. La série des négations vient en fin de poème. La ligne des refus, la ligne des "non" suppose au préalable celle des affirmations, celle des "oui". Il fallait d’abord savoir à quoi dire "oui" avant d’envisager la ligne d’opposition du refus. Mais tout reste dans le poème conjugué au conditionnel : « elle aurait… elle aurait » Que manque-t-il pour que puisse être dit : « elle a… » plutôt qu’ « elle aurait » ? Il manque « peu », et un peu suffirait, juste un peu, un infinitésimal pour combler une disproportion. Mais un peu de quoi ? Un peu de volonté ? Comme s’il suffisait de vouloir pour pouvoir ! Un peu de chance ? Un petit ressort de fortune ? On ne sait… Manquerait « un Je-ne-sais-quoi et un Presque-rien » pour détourner un concept de Jankélévitch ? Y aurait-il en elle une faiblesse de la volonté ? Une faible part de "l’art de s’en sortir" ? La dernière strophe fait pourtant de cette femme, lumineuse vagabonde, autre chose qu’un être résigné, passif et silencieux. Nul, en effet, ne l’a vue « se recroqueviller / sur des nœuds de silence ». Le conditionnel est toujours là : « Pour peu on l’aurait vue… » Elle résiste donc, au moins dans et par la parole. Peut-être écrit-elle aussi ? Elle est exposée au risque d’ une ligne descendante qui pourrait la mener vers la résignation passive, mais un infinitésimal lui fait esquiver pour toujours l’abîme du renoncement. Ainsi un pouvoir de résilience l’anime, elle ne manque ni de force ni de courage. La puissance affirmative qu’elle manifeste, quand les circonstances se montreront favorables, pourrait bien l’amener à sauter par-dessus l’écart infinitésimal qui sépare sa ligne asymptotique d’existence de la courbe hyperbolique à laquelle s’attachent ses aspirations. Merci Eskisse |