Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
EtienneNorvins : Ivresse
 Publié le 11/09/25  -  8 commentaires  -  427 caractères  -  187 lectures    Autres textes du même auteur

« Quant au réel… » - Clément Rosset (1984)


Ivresse



alors il a suffi
peut-être
d’un peu d’eau
dans un trou de terre aussi grand
que le creux de nos mains

où l’univers
semble s’offrir
et nous dedans, regarde !
image

qui se découpe en mots

– que de bêtises on peut faire avec
pareils jeux de miroirs…


___________________________________
Texte avec un mot changé avant publication


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Volontaire   
25/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Petit miracle que ce poème, percutant comme un rayon de soleil dans une flaque d'eau. Les images sont nettes, terrestres (un peu d'eau, le trou de terre, le creux d'une main) puis s'ouvrent en quelque sorte (l'univers semblant s'offrir, toi comme image) à un autre ordre, jusqu'à tomber dans celui des mots, désertion matérielle achevée. Vers conclusifs qui valent morale (méfions-nous des miroirs théoriques du réel?) mais plus inquiète, désabusée que péremptoire, apodictique (le risque d'une "bêtise" est là, le plaisir du jeu aussi). Bref, bien des mots compliqués qui ne rendent pas justice à la beauté simple, directe de ce poème.

(Jamais pu entrer dans l’œuvre de Clément Rosset au demeurant, abus de positivisme de ma part.)

Merci de ce partage :)

Bonne fin de journée,

   Vadim   
1/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Intéressante composition que voilà.

Il n'y a pas dans l'économie de mots l'économie de pensée. L'univers fait écho à la terre, faisant elle écho à l'eau.

Il semble que le poème ruisselle de regrets et que le miroir se destine à son auteur même je pense. Nous parle t-il/elle de ses entrailles ?

"ivresse" passagère ?

"Image". Ça marque au milieu du poème et ça le résume bien. Une simple image.

Soyez sage hein, pas de bêtise...

Dimou en EL

   ALDO   
11/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
"L'univers est-il un sous-produit de notre" ivresse ?

Une ivresse à l'eau,
plaisir fractal que d'arroser un univers dans lequel on se voit.

C'est un plaisir de relire à chaque fois le texte
et de se faire

encore et encore

piéger par des idées vastes comme des miroirs
derrière des mots simples.


Je n'ai pas assez de hauteur pour juger le sourire ironique final

car je vois encore le réel "comme un sous-produit" de notre chant,
encore,

comme un enfant.


Merci

   Provencao   
11/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour EtienneNorvins,

" alors il a suffi peut-être d'un peu d'eau" ainsi s'offre la singularité du peu , quand, usité dans le parler courant, il apparaît souvent appelé à autre chose , qui, par rapport à lui, est attestée comme existante. L'ivresse tiendrait donc d'une précision différentielle qui la ferait advenir à partir de l'allégation d'un "esprit" et de la positivité de son appréciation.

J'ai beaucoup aimé.
Belle poésie . Belle réflexion.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   papipoete   
11/9/2025
Bonjour EtienneNorvins
... et du néant, un peu d'eau et de terre, vit naître l'Univers
... et du réel, plus d'eau et terre morte, vit disparaître la Terre
NB voilà ce que m'inspirent ces quelques lignes, et cette image finale que l'on regarda une seule et unique fois.
je ne connais pas l'écrivain en question. ( Clément Rosset )
je ne noterai point ce texte, pour ne pas nuire à son palmarès.

   jfmoods   
11/9/2025
La progression du texte reflète la philosophie de Clément Rosset, qui oppose la plénitude du réel à l’insuffisance du langage.

1. L’ivresse du réel (vers 1 à 8)

Une perception élémentaire (vers 3-4-5 : "un peu d’eau / dans un trou de terre aussi grand / que le creux de nos mains") suffit à provoquer en nous un émerveillement immense. C'est comme si l’espace minuscule s’ouvrait soudain à l’infini (vers 6-7-8 : "l'univers / semble s'offrir / et nous dedans, regarde !"), nous apportant une expérience immédiate et totale du réel.

2. La désillusion du langage (vers 9 à 12)

Mais dès qu’on tente de le fixer (vers 9-10 : "image / qui se découpe en mots"), le réel se déforme et se perd, révélant la fragilité du langage face à l’expérience vécue (vers 11-12 : "- que de bêtises on peut faire avec / pareils jeux de miroirs"). Ainsi, le réel ne se vit-il qu’une fois, dans l’éclat fragile de sa fulgurance.

Merci pour ce partage !

   A2L9   
11/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Les mots sont des images qui dansent et le danseur tourne-toupie et quelques lettres s'échappent et à peine le miroir se brise qu'il se recompose... ainsi-ai-je cru.
Ce sont là les bêtises qui vont à l'encontre.
Dans chaque creux de la main, un univers.
Enfant nous tournions sur nous-même à en perdre l'équilibre jusqu'au rire.

Merci pour ce poème.

   Pouet   
13/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Salut,

comme lorsque l'on sait qu'un petit morceau de roche aura la même sinuosité, la même "forme" que la montagne d'où elle provient.
C'est peut-être dans l'infiniment petit qu'on touche à l'universel.

J'appréhende ce poème dans une idée de dévalorisation de soi tout en ayant conscience ou intuition que la lucidité aura peut-être un prix fort à payer.

Vivre avec des œillères fait avancer, on ne voit pas autour, mais on peut regarder en soi.

Trouver son je dans les règles, dans le sens d'une presque définition du pourquoi de notre présence.

Tout est en tout, c'est-à-dire en rien.

Le mot juste ne se laisse pas attraper ainsi et le faire (action de vacuité) sans paroles est parfois une issue, souvent une impasse.

La cage est grande et nous en construisons les fondations.

Le regret aussi, la perte de son présent au profit du passé ne présage pas un futur en tant qu'identité (tellement multiple qu'inabordable. )
Seul l'océan...

La mélancolie douce de la présence à son être. Du recueillement à l'acceptation.

Nous sommes reliés par des fils plus ou moins învisibles et bien emberlificotés, selon le temps, l'attente et les fulgurance oubliées ou en sommeil. Ou dans une autre vie.

Merci à vous.


Oniris Copyright © 2007-2025