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Poésie néo-classique
Famineur : En éraflant la plaine
 Publié le 18/11/23  -  7 commentaires  -  561 caractères  -  190 lectures    Autres textes du même auteur

Les couleurs du monde.


En éraflant la plaine



Le soleil a pondu
Une planète bleue,
Qui dès l’âge a perdu
Sa juvénile queue.

Puis elle a gravité,
Enfin multicolore :
Après les feux d’été
Le vert existe encore,

Le jaune est de saison
Durant la renoncule,
Le rouge est en prison
Dans la moindre veinule,

Le bleu de l’océan
Et le blanc de l’Arctique
Éclairent le néant
Du monde galactique,

Le gris est un brouillard
Au-dessus de l’Ukraine,
Où l’on joue au billard
En éraflant la plaine.


 
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   papipoete   
18/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Famineur
Notre planète juvénile qu'est la Terre, a perdu tel lézard sa queue, devant tant et tant de bouleversements ; si cela continue, elle pourrait bien laisser tomber... abandonner !
NB comment en vers coulant comme eau d'un ru, l'on vous lit sans heurt, la moindre interrogation... criante constatation d'un paquebot merveilleux qui prend l'eau.
La dernière strophe le dit avec beaucoup de délicatesse.
Ces hexasyllabes me semblent un parfait " classique "

   Donaldo75   
18/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai bien aimé ce poème ; au-delà du thème qui m’est cher et dont je trouve qu’il mérite d’être traité en poésie, c’est le rythme et l’instantanéité qui ont prédominé dans ma lecture. Il n’y a pas de chichis dans les vers, le lecteur va directement à l’image sans s’encombrer de substrats inutiles. La progression narrative e/ou argumentaire sous forme de couleurs est efficace et je rentre d’autant plus facilement dans le texte. En deux mots comme en cent, ce poème parait simple à première vue mais je pense qu'il a demandé du travail pour que cette sobriété ne ressemble pas à de la sécheresse et que les images restent prégnantes à la lecture.

   EtienneNorvins   
18/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
J'ai beaucoup aimé le point de départ - la Terre comme une comète perdant sa queue, étoile filante captive de l'orbite solaire, forcée de tourner en rond en échange du jaillissement des couleurs.

Les trois strophes centrales m’évoquent irrésistiblement les voyelles rimbaldiennes, et cela a dû en effet nécessiter beaucoup de patience pour ajuster aussi précisément chacune des touches sur la toile de votre page.

Hélas, il y a la chute finale - on passe brutalement du galactique à l'actualité, avec cette autre mauvaise surprise que cette strophe a dû être jugée capitale puisqu'elle donne au poème son titre. La simple éraflure et le jeu de billard laissent-ils entendre, quasi schopenhaueriennement, que tout cela est bien anecdotique au regard des mouvements du néant sidéral ?

J'en viens à la conclusion que le poème comme la Terre aurait peut être gagné à perdre sa queue...

   jeanphi   
18/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,
Je lis un très beau poème aux schèmes disparates : sang prisonnier des veines, personnification astrale initiale laissée sans suite, portée philosophique et infantilisme mêlés de manière contre intuitive... la finalité de la planète semble d'être multicolore, une allégorie de la mixité sociale ? une simple célébration des couleurs?
L'objectif de ce poème est atteint dans ce sens qu'il titille la réceptivité du lecteur qui dès lors cherche comment assembler les pièces du puzzle, retrouver le vert d'avant les feux d'été.
Merci pour cette lecture.

   Ornicar   
18/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Famineur,

Misère d'Oniris ! Si c'est pas pitié tout de même ! Ce matin gris d'automne, je découvre la publication du jour, votre poème et... pas un seul commentaire à sa suite ! Un grand blanc, un vide sidéral. Heureusement que Papipoète et Donaldo acquis à votre cause, comme un seul homme, se sont jetés à l'eau de votre "planète bleue" vue d'en haut.

Je me souviens avoir déjà lu et commenté assez longuement en espace lecture, une première version de ce texte. Je reconnais la thématique ainsi que la même déclinaison par couleurs.
Avec ses vers courts, ses mots simples qui vont au plus direct, ses couleurs vives, ce poème recèle un coté enfantin, naïf, sur le mode "Petit prince" : "dis, monsieur, dessine-moi une Terre". Une façon élégante et légère d'aborder des problématiques lourdes et contemporaines liées à l'inconséquence des hommes et leur folie meurtrière et guerrière dans la dernière strophe.

Les strophes 4 et 5 sont mes préférées. Dans la toute dernière, je trouve l'image du "billard" excellente ; malgré le brouillard, elle jette sa lumière crue sur le destin tragique et absurde de notre humanité.

La première strophe est amusante avec cette histoire de ponte et cette "juvénile queue" que l'on associerait davantage à une comète. Je trouve néanmoins la rédaction un peu maladroite pour deux raisons :
- "pondu - une", ce passage accroche à la lecture. Il y a pourtant moyen d'éviter le hiatus aisément ; pourquoi pas "cette" ou "notre" planète bleue ?
- au vers 3, l'expression "dès l'âge" ne me parle pas et je ne pense pas qu'elle signifie quelque chose. Peut-être vouliez-vous dire "dès son origine" ou quelque chose d'approchant dans l'idée ? De même, il me semble qu'un hexasyllabe peut et doit s'exonérer de la pesante présence du relatif "qui". Je le répète, c'est un dessin, un dessin d'enfant que le lecteur a sous les yeux ; il faut donc aller au plus simple. Suggestion : "Dès l'aube, elle a perdu / Sa juvénile queue"

Dans la deuxième strophe au vers 6, "enfin" fait un peu cheville et ne dit rien de notre Terre. Sur des vers aussi courts, il faut, à mon avis, que chaque mot fasse sens. Je verrais mieux par exemple : "Puis elle a gravité, / Ronde et multicolore".

Le dernier quatrain, qui constitue la chute de ce poème puisque le dernier vers en constitue le titre, pourrait encore être plus percutant. Par son contenu, la noirceur de la guerre, par la couleur de son "gris" en rupture avec les couleurs riantes des strophes qui le précèdent, il me semble que l'opposition devrait être plus marquée. Aussi, je propose : "Mais gris est le brouillard / Au dessus de l'Ukraine" ou encore, allons-y carrément : "Mais noir est le brouillard / Au dessus de l'Ukraine"

Quoi ? Le brouillard n'est pas noir ? A défaut de jouer la bande de votre billard, je botte en touche. Licence poétique au même titre que la "queue" de votre "planète bleue". Qu'en diraient les astro-physiciens ?

   Myndie   
19/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Famineur,
« Juvénile », le mot est lâché est c'est sans doute ce qui vient de prime abord à l'esprit quand on aborde votre poème. Qu'on ne s'y trompe pas pourtant, ces petites touches qui en font une peinture naïve, ce rythme qui sonne comme une comptine cachent en leur sein des éclats d'une tristesse un peu résignée et, encore mieux cachée sans doute, une certaine sagesse..
C'est parfois avec les phrases les plus brèves et les associations d'images les plus simples qu'on en dit le plus et qu'on force les esprits à réfléchir.
C'est tout le fracas du monde qui est contenu dans vos vers ; je suis particulièrement touchée par le dernier quatrain.
Une agréable lecture.

   Famineur   
1/12/2023


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