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Poésie contemporaine
Fanch : Ce dont je me souviens...
 Publié le 12/10/15  -  6 commentaires  -  840 caractères  -  217 lectures    Autres textes du même auteur

La mémoire, les souvenirs... comment nous manipulent-ils ? Comment les manipule-t-on ?


Ce dont je me souviens...



Du cœur de la mémoire, souvent il me revient
Les images emportées d’un temps qui n’a plus cours
Et dont l’écho résonne en moi depuis toujours,
Demeurant à jamais ce dont je me souviens…

Pour quelque rémanence aux germes trop anciens
Qui viendrait ignorer le vrai d’une existence
Et faire à l’illusoire un acte d’allégeance,
Me faudrait-il haïr ce dont je me souviens… ?

Je voudrais espérer d’un tout autre soutien
Qui verrait mon passé, lucide et sans regrets,
Et dont un libre choix, ce jour, m’exempterait,
Pour que je puisse aimer ce dont je me souviens…

Pourrait-il advenir que l’âme se fît mienne,
Détachée, à l’abri des fausses souvenances
Pour m’offrir, à dessein et force de présence,
De justes horizons… et que je m’en souvienne… ?


 
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   Mauron   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
La versification est assez fluide et habile, la forme fait penser au Rondeau médiéval, ce qui va bien avec le thème choisi du "souvenir" mais je trouve que le propos lui-même est un peu oiseux. Je ne crois pas du tout qu'on puisse avoir de "faux" souvenirs et ce qui est dit dans le texte me semble artificiel. Des mots ou clichés me semblent maladroits: "Du cœur de la mémoire" me semble un cliché, et le mot "rémanence" me semble inutilement pédant.
Il me semble que le poème reprend ce thème nietzschéen de choisir ce qui était son destin. Mais alors, la forme du poème est trop peu nietzschéenne! Il faudrait s'inspirer de Ainsi parlait Zarathoustra...

   Curwwod   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
un texte composé avec soin où la qualité de l'écriture est manifeste.
La composition dans cette catégorie ne souffre guère de critiques. Quelques passages obscurs ou moins réussis parfois mitigent cette bonne impression.
"Demeurant à jamais ce dont je me souviens….
Pour m’offrir, à dessein et force de présence,
De justes horizons…"
En revanche le thème en lui même manque de chair et de souffle poétique. Cette interrogation sur le poids des souvenirs et la capacité à se défaire de ce déterminisme n'est pas porteuse d'émotion même si elle est génératrice de réflexion.

   Vincendix   
12/10/2015
 a aimé ce texte 
Bien
En avançant en âge, les souvenirs semblent se modifier et s'organiser, il parait que c'est la nuit que le cerveau fait des mises à jour ?
Ces vers sont bien construits,les mots assez bien choisis, seulement je les trouve un peu ternes, ils manquent de vitalité.
C'est peut-être le vers final de chaque quatrain qui donne cette impression, la répétition ... ce dont je me souviens...
Ce sujet aurait mérité un peu plus de mystère et de dynamisme.

   Ramana   
12/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les souvenirs ne sont que rêves du passé, l'esprit les embellit, les craint ou les efface. N'est vrai que le moment présent, le "ici et maintenant". Je crois comprendre le trouble exprimé dans ces vers. Le passé n'est jamais réel dans notre mémoire, d'autant plus que déjà, lorsque ce passé fut vécu, les perceptions d'alors étaient déjà interprétées en fonction du vécu précédent. Cependant, être vraiment dans le moment présent est difficile, car cela signifie percevoir sans interpréter ce que l'on vit.
Si nous pouvions remonter le temps pour nous voir agir et subir...
Sinon, je trouve que le poème rend assez bien cette problématique.

   Anonyme   
13/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Fanch,

Nous sommes aussi - du moins entre autre - le résultat de nos souvenirs... en tout cas je le vois ainsi, et c'est une belle réflexion.

Finalement, vous n'êtes que les souvenirs dont vous vous rappelez, car pour les autres, vous ne vous en souvenez plus, donc impossible d'imaginer ce que vous avez pu être en-dehors de ceux dont vous vous souvenez (excusez la répétition)... C'est ce que dit la première strophe, en substance : "Demeurant à jamais ce dont je me souviens…"

Dans la seconde strophe, vous vous posez une question : "Me faudrait-il haïr ce dont je me souviens… ? Ainsi, devriez-vous prendre uniquement en compte ce que vous disent les quelques souvenirs épars qu'il vous reste et qui ne sont qu'une partie de ce que vous étiez avant, au détriment d'autres souvenirs dont vous n'arrivez pas à vous rappeler et qui forment pourtant l'ensemble de votre personnalité ? Devriez-vous donc faire "allégeance", pour reprendre vos propres termes, à ceux dont vous vous souvenez, quitte à vous bercer d'illusions ("Et faire à l'illusoire") sur ce que vous êtes réellement ?

Dans la troisième strophe, vous espérez retrouver tous vos souvenirs ("Je voudrais espérer un tout autre soutien, Qui verrait mon passé, lucide et sans regrets), car vous auriez alors le choix d'aimer ou non ce dont vous vous souvenez.

Dans la dernière strophe, vous vous posez à nouveau une question : vous serait-il possible, avec l'appui de votre âme, de retrouver une mémoire tout à fait juste pour que vous puissiez vous souvenir de justes horizons ? Bon, là j'avoue que c'est encore un peu flou pour moi, donc j'attends quelques explications avec impatience...

On sent bien la perte de mémoire à travers tout le poème, de même que les bribes éparses de souvenirs à moitié enfouis, dont certains arrivent à remonter à la surface. La conscience de cette perte de mémoire est réelle et transparaît tout au long de la lecture, donc bravo.

Bien à vous,

Wall-E

   jfmoods   
22/10/2015
La construction de ce poème argumentatif de quatre strophes (alexandrins à rimes embrassées, majoritairement masculines et presque exclusivement riches) en quatre phrases (alternance de déclaratives et d'interrogatives) apparaît virtuose par le choix de phrases complexes (écho des subordonnées relatives : « qui » x 3, « dont » x 2, « ce dont » x 4, écho des subordonnées circonstancielles de but : « pour que », « pour... que ») assorties de quelques enjambements. Le chiasme de l'entête (« … nous manipulent-ils ? » / « … les manipule-t-on ? »), le jeu des antithèses (« le vrai » / « l'illusoire », « fausses souvenances » / « justes horizons ») et le champ lexical de l'émancipation (« acte d'allégeance », « soutien », « libre », « détachée ») mettent en avant la complexité d'une quête. Le balisage désespérant des marqueurs temporels (« depuis toujours », « à jamais ») et la prédominance de la passivité (formes impersonnelles au présent et au conditionnel : « il me revient », « Me faudrait-il », « Pourrait-il advenir », forme pronominale au subjonctif imparfait : « que l'âme se fît mienne », pronoms personnels à la forme complément : « l'écho résonne en moi », « un libre choix... m'exempterait », « m'offrir », métonymies mises en position de devoir s'affronter : « quelque rémanence aux germes trop anciens », « un tout autre soutien ») sur un libre arbitre relatif (anaphore : « je me souviens » x 3, conditionnel : « je voudrais », subjonctif présent : « je puisse », « je m'en souvienne ») rendent compte de l'absence de perspective. Les points de suspension qui jalonnent le parcours de lecture signalent un horizon d'attente introuvable. Des allitérations en « r », régulières, et des assonances en « ou », assez prégnantes par endroits, appuient sur la rudesse et sur la douleur de l'évocation.

Merci pour ce partage !


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