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Poésie contemporaine
Fanch : Le fond de bière est tiède...
 Publié le 31/12/10  -  11 commentaires  -  1574 caractères  -  150 lectures    Autres textes du même auteur

L'alcool, festif, certes, créatif ? pas sûr et tout dépend dans quel esprit l'on boit et avec qui l'on boit...


Le fond de bière est tiède...



Une nuit se termine…


… Je m’égare et chemine
Au gré de mon errance…
J’en oublierais parfois
Les pesantes souffrances
Et ces heures aux abois…

Reclus dans le silence
Ou pris dans le maelstrom
Des cris, des invectives
De l’ivrogne en dérive
Mon être se déforme…

… Les paroles confuses
Assèchent ma salive…
Les vaines fariboles
Et les idées obtuses
Éloignent les convives…

À ces gorgées d’alcool
Lentement je m’étiole…
Elles sont douces et sucrées
Pour ces élans brisés
Pour un désir d’envol…

… Mais aussi vitriol
Pour mieux ronger l’armure
D’une âme qui s’isole
Et cache les fêlures
D’un ego qui s’affole…

Et les larmes me viennent
Et le cœur se délite,
J’ai su chanter la vie,
Je ne vis que l’ennui
À l’infinie rengaine…


Quelques pensées s’assemblent…
Dérangeant mon ivresse…
L’angoisse me possède,
Si sombre est le décor
D’un futur sans promesse…

… Le fond de bière est tiède…
… Voilà qu'il me ressemble…

Mon désespoir féconde
Les joies d’un autre monde
Et mes rêves de gloire
Sont comme ces mémoires
Qu'on dirait d’outre-tombe…

… Le fond de bière est tiède…
… De rancœurs je me tords…

Patron, il vous incombe
De me servir encor…
C’est maintenant l’aurore,
Il faut que j’y succombe
Quand sonneront matines…

… Aux cloches assassines.


 
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   Lunastrelle   
14/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve que ce texte a quelque chose qui captive, qui prend aux tripes... Je ne saurais dire quoi exactement, mais cette impression ne disparaît pas chez moi même après plusieurs lectures, bien au contraire...
Ça doit être parce que le fond de bière est tiède, justement... Il a quelque chose de rassurant, mais aussi de noir... Pris en eaux troubles, on ne peut qu'accompagner les dernières traces de mousse...
Et puis ce texte sonne naturel...

   bulle   
21/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Après plusieurs lectures, j'y entends, et je ressens toujours l'évaporation, lente, au ralenti, du temps.

Quelques gorgées aux regrets, d'autres aux remords. Une sensation de fatalité, peut-être de soumission ou un manque de volonté.

Un petit accroc technique au vers 18 casse le rythme, c'est dommage.

L'ensemble, toutefois porte une belle musicalité douloureuse que j'ai appréciée.

   Anonyme   
24/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai failli ne pas lire, le titre ne m'y invitant pas, je le trouvais presque drôle. J'aurais eu tord parce que ce poème, amer, mélancolique, méritait le détour. Le rythme est lancinant, au loin j'entends quelqu'un qui jette son verre en arrière sans fond de vodka. Une âme russe, ce poème m'a fait penser à ça.

   Leo   
26/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a un rythme, parfois régulier, parfois cassé. Un peu comme l'errance alcoolique à laquelle ce texte fait référence.

Une belle mise en mots d'un état que de nombreux poètes ont transformé en source de création, mais qui finalement reste sordide et solitaire. L'espoir le dispute à la résignation, et inexorablement le poète est appelé vers le fond de ce verre, vers le tiède d'une matrice dans laquelle il croit reconnaître un espoir et où il devine déjà, sans vouloir l'admettre vraiment, un tombeau.

   Anonyme   
31/12/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Je n'ai pas vraiment apprécié ce poème, que je trouve assez convenu, à la rime un peu forcée.
Le sujet est grave, il me semble, mais les mots semblent convenir à des paroles d'une chanson à boire, ou ne pas boire...
Je suis sensible au rythme, et je l'ai trouvé, mais cela ne suffit pas, à mon avis, pour m'emporter vraiment.
Il me semble que le narrateur reste à la surface, sans vouloir impliquer l'auteur. Manque d'expérience ? Ou alors c'est moi qui cherche quelque chose que je ne parviens pas à trouver, là.

joceline

   zahra   
31/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir.
Fanch, ma lecture terminee, je n'ai pu retenir un soupir, vos paroles communiquent la detresse, le mal de vivre , donc solution: la fuite, les moyens sont nombreux et depuis plus de trente ans queje traine dans la vie, j'en ai decouvert pas mal.
Moi meme, j'ai mon petit truc pour fuire la calomnie des matines qui sonnent pour annoncer l'aurore destructrice des reves, annonciatrice du reel nu, pitoyable. Je souffle!
"Peu me chaut " la forme d'un poeme. Ce qui m'importe c'est qu'un fois lu, il puisse me dire quelque chose. le tien a su me parler, merci.
Il y a un mot que je ne connais pas:maelstrom?

   irisdenuit   
3/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Il me parle... j'y sens des émotions vrais, un mal de vivre inexpliquable qu'on enrobe pour ne pas trop le sentir....

Et comme dit Lunastrelle il est naturel, l'écriture semble couler.
La strophe suivante me touche plus particulièrement....

À ces gorgées d’alcool
Lentement je m’étiole…
Elles sont douces et sucrées
Pour ces élans brisés
Pour un désir d’envol

Qui n'a pas ce désir d'envol parfois à travers un verre ou autre.

Enfin, j'ai beaucoup aimé.

Merci à toi et bonne continuation sur Oniris.


Amicalement, Iris

   Jagger   
10/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le texte est marqué d'un rythme parfois brisé mais imperturbable qui conduit à une fin évidante mais néanmoins captivante.

"Les fêlures d'un ego qui s'affole" J'aime beaucoup. Phrase simple mais lourde de sens.

Merci pour cette lecture

   David   
11/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Fanch,

"Une nuit se termine… Aux cloches assassines." Entre les deux un bon morceau, je ne saurais pas trop quel musique lui donner mais ça sonne bien, ça tient la longueur. J'adore l'arrivée du titre :

"… Le fond de bière est tiède…
… Voilà qu'il me ressemble…"

La pointe d'humour au milieu me va bien, c'est plutôt lui qui ressort au long des vers d'ailleurs, sans cynisme, un peu lunaire, mais le ton semble toujours un peu à côté des propos mélancoliques et résignés. La fin le dévoile un peu plus, le rythme change. Une nuit blanche un peu hagarde mais pas sans saveur.

   Anonyme   
24/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé cette poésie. Je la trouve originale et d'une criante vérité. Que de pensées on peut accumuler dans ces verres de bière et lorsque que le fond est atteint, il est vrai que la tiédeur nous prend les tripes...et on souhaite que la prochaine puisse nous apporter un peu plus de chaleur...

Merci pour la réflexion

   Charivari   
20/8/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"le fond de bière est tiède" -> une grande trouvaille pour le refrain d'un texte que m'a personnellement fait plus penser à une chanson qu'à une poésie. Il y a quelque chose de "Brélien" dans ce texte, qui transmet très bien l'émotion et le désarroi de ce buveur. C'est en outre très musical, avec des phrases bien agencées qui coulent facilement à l'oreille, un style recherché pour un alcolo de base, mais pourquoi pas, cela donne un côté intemporel assez intéressant. Enfin, la chute: je la trouve très bonne (Quand sonneront matine… Aux cloches assassines. Bref, un texte qui m'a bien plu.


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