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Poésie libre
fanny : Feu le jour des encombrants
 Publié le 24/03/23  -  11 commentaires  -  1960 caractères  -  121 lectures    Autres textes du même auteur

La petite recyclerie.


Feu le jour des encombrants



Une table de nuit berce
deux assiettes en Quimper
et quelques livres d’enfants

posés sur un disque oublié qu’une main bien attentionnée prendra le temps de faire tourner

Tiens, cette aquarelle enveloppe de son bleu délavé une plante agonisante à sauver, sauvons de jolis plateaux en émail, émaillons notre intérieur avec des vies antérieures, antérieures au passage des éboueurs

Une vieille cafetière verse
dans deux tasses mobil
quelques photos d’une époque révolue

dont le balancier d’une pendulette oscille encore un peu, d’objet utile à trésor futile

Oh, des bijoux à l’affut d’un décolleté s’échappent d’une armoire à décaper, décapons une chaise, une chaise à peinturlurer, peinturlurons un vieux guidon, le guidon a beaucoup randonné, randonnons dans son passé

Un cendrier vintage brode
deux napperons usés
sur quelques partitions de musique

qui jouent l’impromptu des petites récupérations et des simples transmissions

Voici que le trottoir essaie des chapeaux, les chapeaux s’en vont coiffer un vieil escabeau, l’escabeau a les pieds en aiguilles à tricoter, tricotons des histoires sur le bord du trottoir

qui boit dans une collection de verres à compléter, venant des bars du monde entier

Un brin de mémoire est assis au coin de la rue, près d’une malle trouée
Il attend d’être adopté, dresse la tête pour être vu, observe chaque passant
Il rêve d’un autre foyer, d’une autre destinée
que d’être broyé ou réduit en fumée

Un objet en suspension
l’entre deux existences
quelques instants de vie sur le bord de la chaussée

Une petite cuillère en argent s’endort sur des habits de poupée, la poupée voudrait être lavée, lavons ce chemisier à fleurs, les fleurs, ça se prête au bonheur

Quant au petit bonheur, il est entre les mains des moissonneurs.


 
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   Robot   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
A la lecture de cette énumération d'objets j'ai pensé à "la foire aux enchères" de Gilbert Bécaud. Dans la benne des encombrants, ont trouve de tout, des rebuts et des sentiments. Un texte sympa pour donner vie à ce qui ne sert plus.
EDIT: J'ai remonté mon appréciation

   EtienneNorvins   
18/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Tout ce que nos vies laissent sur le bord de la route ou de la rue - comme un collage de choses vues par chacun.e d'entre nous... Un joli joyeux capharnaüm d'objets en attendre de résurrection ("en suspension / l’entre deux existences"), un bric à brac qui se fait brocante parsemé d'humour et d'émotion... J'aurais juste préféré 'glaneurs' plutôt que 'moissonneurs' pour conclusion. Merci du partage !

   BlaseSaintLuc   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Quelle est jolie cette recyclerie, pas bidon cette foire aux objets , jonglerie pour un décor de noce , marions nous disent en cœur les encombrants.
Belle trouvaille, le canevas se transforme en un superbe tableau surréaliste,ce n'est pas un tas d'ordures, ces trésors dure, en voilà une belle preuve.

   Marite   
26/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bien sympathique cette façon de présenter ces objets encombrants à recycler. On y déambule pas à pas, de découverte en découverte et on y revient car tout, même la plus insignifiante chose qui s'y trouve, y est si délicieusement présentée qu'il est difficile de choisir en "moissonnant". La forme originale m'a séduite et en particulier ces vers qui s'étirent ... s'étirent ...
" Oh, des bijoux à l’affut d’un décolleté s’échappent d’une armoire à décaper, décapons une chaise, une chaise à peinturlurer, peinturlurons un vieux guidon, le guidon a beaucoup randonné, randonnons dans son passé "
PS.- ... avec des "sonorités en marabout bout de ficelle ..." (merci Esquisse).

   Anonyme   
24/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
J'aime bien ce côté prévertible des objets recyclables et convertibles ainsi mis en attente, comme des chachats à la fourrière, d'un nouveau foyer. Eux aussi risquent l'incinération.
Je m'étonne un peu de la présence d'une cuillère en argent ou d'autres choses de valeur (les bijoux !) dans l'inventaire, je me demande si c'est par association avec l'expression « naître avec une cuillère en argent dans la bouche ».
La disposition disparate des vers m'apparaît plaisante et en accord avec le sujet.

Votre poème en général me semble plutôt joliment dit mais n'éveille rien de bouleversant en moi : à aucun moment je n'ai décollé les fesses de mon canapé pour fouillasser sur le trottoir le jour des encombrants (pourquoi est-il défunt, d'ailleurs, ce jour ? Pensiez-vous par hasard au jour de feu les encombrants, ce qui n'est pas la même chose ?), d'où un regret car j'ai tendance à assimiler tout texte à un billet de voyage à destination surprise.

   papipoete   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour fanny
" voyons voir, tiens tiens tiens... " et la visite dans cette caverne d'Ali Baba, n'en finit pas de provoquer surprise, réjouissances mêlées de cette nostalgie qui nous prend, devant cette malle au grenier, qu'on se languissait d'ouvrir, quand on en aurait le droit...
NB telles Matriochka, les trouvailles cachent des secrets, n'en finissent pas de livrer des moments passés, que l'on connut ou que l'on imagina.
" Et puis ça, t'as vu ça ?
et cette poupée-là, mamie n'avait-elle pas la même ?
et puis, et puis... "
On voudrait tout rapporter, ce qui marche ou pourrait être réparé et finalement sur une étagère, un guéridon un coin à poussière en plus ?
Bien des articles au travers de ces vers, dont j'aime particulièrement celui-ci : " Oh, des bijoux à l'affut d'un décolleté s'échappent d'une armoire... "
Un bon moment à suivre l'auteure dans ce monde " d'avant "

   Eskisse   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour fanny,

J'aime beaucoup cette animation des objets qui vivent leur vie dans cette recyclerie.
Je trouve que les personnifications sont réussies comme celle des "bijoux à l'affut d'un décolleté" et donnent une âme aux encombrants.

Et le procédé de reprise de sonorités en "marabout de ficelle" crée comme une envolée, une ambiance réjouissante et amène même une pincée de naïveté.

Merci pour ce bazar rafraîchissant.

   Edgard   
24/3/2023
Bonjour Fanny,
Lorsque je vois ces énormes monceaux d'encombrants dans les villes, je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui fouillent les débris, pas très loin de nous, pour survivre, simplement ne pas mourir. Pas de ma faute, ça ma colle comme de la glu. Et à toutes nos saloperies qui envahissent les pays que nous prenons pour des poubelles.
Quelle triste époque que celle où l'on jette, on achète, on jette...pour acheter encore. Nous pourrissons la planète avec nos obsessions de posséder toujours plus, de remplir nos tiroirs de merdes inutiles.
Ça me gâche un peu la lecture d'un texte pourtant bien écrit, plein de finesse et de belles images. J'admets le point de vue adopté, il ne faut pas tout mêler. Il y a une poésie, peut-être, dans ces choses qui sont les souvenirs d'une vie, et qui évoquent encore quelque chose.
Je dis mon ressenti. Je ne juge pas votre texte, qui par ailleurs est bien plaisant à lire.
Désolé, je suis un vieux con énervé.

   hersen   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
"Un brin de mémoire est assis au coin de la rue..."
Je me suis fourvoyée en première lecture, je m'attendais à des mastodontes de congélateurs, des étagères indémontables déglinguées, alors qu'en fait il y a ici un fourbi de ces abandons. Le mot "feu" dans le titre m'évoque la mort d'un parent, d'une tante éloignée ou d'un bisaïeul qu'on ne voyait plus guère.( Mais c'est peut-être juste la mort de tout ce bric-à-brac)
Alors le passant, devant ce tas, est témoin d'une vie passée, d'un ultime déménagement.
Et que ces choses puissent servir encore, attirer des curieux, rendre service à qui en a besoin est bien ce qui adoucit le fait d'avoir balancé aux ordures tous ces trésors d'une vie.
Un texte que je trouve émouvant, et finalement j'apprécie qu'il ne se soit pas livré d'emblée, dans la lecture que j'en fais.
Merci pour la lecture.

   Donaldo75   
26/3/2023
Je suis mitigé ; ma première lecture n’avait pas été positive et j’avais décidé de ne pas laisser de commentaire parce qu’en espace lecture une appréciation est obligatoire. Maintenant, le texte est publié et semble rencontrer son public. Je reste sur la même impression. Déjà, je le trouve long, trop. J’aime bien sa construction, avec ses tercets placés comme des photos en noir et blanc. Le côté descriptif est pour moi trop pesant, au point d’inhiber la poésie. Je ne vais pas commenter le symbolisme de ce poème, ce n’est pas mon truc. Le thème aurait pu m’intéresser mais le traitement proposé à la lecture m’a dissuadé parce que c’est trop long, trop détaillé.

   Eki   
19/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Fragments d'existence, petits bonheurs délaissés, poupées répudiées, témoignages d'instants du passé, attaches de nos vies...tant de bric à brac dans ces brocantes où l'on fouille, en espérant dénicher la perle rare parfois...

C'était vivant...


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