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Chansons et Slams
FrancoisT : Copeaux
 Publié le 05/01/14  -  8 commentaires  -  1755 caractères  -  172 lectures    Autres textes du même auteur


Copeaux



Je suis, fait peu connu,
L'inventeur ingénu
De ma propre bidoche,
Créateur saugrenu
De ce crâne chenu
Posé sur ma brioche.
D'un pays inconnu,
Je suis venu tout nu,
Sans lange ni linceul,
Je me suis fait tout seul.

Je suis parti de rien !
Qu'on me comprenne bien,
C'est pas une formule :
Pour être de la fête,
Il fallait qu'un gamète
Fulgurât un ovule.
Je n'étais rien du tout
Jusqu'au fameux soir où
Papa, maman, ces fous,
M'ont tiré du oualou.

Avant je n'étais pas.
Si j'étais, en tous cas,
Je ne sais où, ni comme.
Aujourd'hui j'ai un nom,
Des chaussures, un veston.
On me tient pour un homme.
Comprenez mon orgueil,
De la rose au glaïeul !
De la fesse à la gueule,
Je me suis fait tout seul !

J'ai un chat et un chien.
Quand je crie on me craint,
Je conduis des voitures.
J'engendre des marmots,
Je balbutie des mots,
J'ai une signature.
À ces signes certains,
Et chacun en convient,
Quoique parti de rien
J'suis devenu quelqu'un.

Quelqu'un… C'est vrai, mais quoi ?
Comme vous je suis coi
Face à l'étrange énigme.
Je vais, bien sûr, mais où ?
À répondre j'échoue.
Je fais des borborygmes.
Ô bipède cocasse,
On peut voir sous ton masque
Le creux de ta carcasse,
Du sphincter au thorax !

Trou du vent, trou du pus,
Trou du sang, trou du cul,
C'est une vraie passoire !
Que ce copeau ait pu
S'agiter tant et plus,
On a peine à le croire.
Aussi quand l'heure sonne
Chacun de nous doit bien
Au royaume du rien
Redevenir personne.


 
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   Anonyme   
5/1/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Que voilà un texte drôle et fin qui manie superbement l'autodérision. De l’humour, certes mais de celui qui se fait, selon un mot célèbre "politesse du désespoir. Le rythme est bon, vif à souhait, on en redemande..

version interprétée par l'auteur :

http://www.youtube.com/watch?v=gMuPHW_9iP0

   Anonyme   
5/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une chanson truculente peine de malice, dommage qu'on n'ait pas la musique ! C'est réjouissant à lire et pas si anodin que ça finalement. Derrière cette autodérision que vous maniez avec brio se cache des questions existentielles : D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?
La forme en hexasyllabes sert à merveille votre propos en lui conférant un ton léger, presque sautillant si je peux me permettre.

   Anonyme   
5/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au delà de l'auto dérision avec des images amusantes, ce texte draine de multiples questions, de celles auxquelles on ne sait trop répondre.

" Au royaume du rien
Redevenir personne."
" Quelqu'un… C'est vrai, mais quoi ?
Comme vous je suis coi
Face à l'étrange énigme."

Merci Hellian pour le lien. Ce texte est très bien clamé par son auteur.

   leni   
6/1/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
oui oui de la fesse à la gueule ..quel ton! c'est époustouflant


Trou du vent, trou du pus,
Trou du sang, trou du cul,
C'est une vraie passoire !
Que ce copeau ait pu
S'agiter tant et plus,
On a peine à le croire.
Aussi quand l'heure sonne
Chacun de nous doit bien

ai écouté et modifié notation
Au royaume du rien
Redevenir personne.

Là je vous tire mon chapeau SUPERBE Merci Leni

   Rathur   
9/1/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte de chanson comme on aimerait en entendre plus souvent, j'aime bien le titre et le dernier couplet. Ils créent une dimension plus large au déroulement des affres du personnage. L'idée de copeaux comme rappel de la condition humaine me semble assez riche.

Le côté "moi je" est trop souvent courru. La musique et le chant rattrappent, mais on peut attendre plus de créativité.

Il ne suffit pas de tailler dans la masse pour être subversif. Il Manque ici un second degré d'interprétation malgré les images dépeintes.

Gainsbourg savait à merveille jouer de cela, en utilisant aussi beaucoup les allitérations. Il était réellement subversif.
Pour cette raison, sans doute que beaucoup de ses textes ne seraient pas acceptés aujourd'hui.

   Anonyme   
8/3/2014
Salut FrançoisT

J'adore le raffinement de cette langue où voisinent termes crus et imparfaits du subjonctif pour le plus grand plaisir du lecteur.

Merci pour ce bon moment

   Anonyme   
29/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Adoré comme les autres commentateurs ! Si je ne sais pas ce que j'étais avant de naître, c'est que je ne le saurai pas non plus après ma mort...

Une question cependant sur le style : pourquoi le court passage à la deuxième personne ?
"Ô bipède cocasse,
On peut voir sous ton masque
Le creux de ta carcasse,
Du sphincter au thorax !"
Suis-je obtus ?

Enfin, et selon ma propre subjectivité, ce n'est pas parce que l'on redevient personne que l'on peut se traiter de "copeau"...

Rien de plus admirable qu'un agnostique qui a des valeurs... (d'Ormesson)

   Anonyme   
28/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle vérité, qu'il nous faut assimilé, bien qu'on le sache, bien souvent on l'oublie, mais peu à peu le temps passant, l'âge avançant, la notion se fait de plus en présente à notre esprit, et cette prise de confiance, fait un peu changer notre comportement, parfois l'on devient plus sage, on laisse de côté l’arrogance.


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