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Poésie en prose
fried : Je te dirai
 Publié le 06/07/18  -  13 commentaires  -  1279 caractères  -  285 lectures    Autres textes du même auteur

Que viennent les mots du deuil pour le roc qui s'effrite.


Je te dirai



Comment trouverais-je les mots quand je voudrais l'oubli ? Alors pour l'indicible des mots d'emprunt, mots qui hantent mes maudits non-dits.

Sûrement pas demain
sûrement pas dès l'aube,
mais oui, un jour sur le chemin qui va par la montagne et la forêt.

Six années et je n'y suis jamais retourné, j'espère que tu reposes en paix. J'aime la terre et ses pierres brutes pleines d'aspérités, mais du marbre lisse et froid sourd la tristesse d'un monde glacé.

Là, à l'affleurement, mes sentiments sont comme une roche qui s'effrite, au cœur de la strate brille encore un peu le mica dedans.

Avant l'alluvion déposée,
avant les coups de vent,
avant le coût du temps,
on s'était murmuré des je t'aime, je te lisais mes poèmes,
tes cheveux roux sur ton corps, c'était de l'or, tu sais,
j'en étais fou.

Sûrement pas demain
sûrement pas dès l'aube,
mais oui, un jour de faiblesse sur le chemin qui va par la montagne et la forêt.

J'irai un peu à l'écart du cimetière, tomber à genoux sur la terre les mains dans l'humus qui recouvre les roches.
J'écouterai le vent se glisser dans les branches, seul dans le silence retombé et dans l'espoir du pardon, je te dirai...


 
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   dom1   
21/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau et bien écrit, le lecteur est pris dans votre tourment. Ce tourment qui naît des pierre tombales, froides et aux pieds desquelles les mots ne servent plus à rien, si ce n'est à aider celui qui attend son tour...
domi...

   papipoete   
27/6/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
prose
tu es partie, sans qu'on retrouve ton corps, dans la montagne ...
Je ne peux me résoudre à continuer d'avancer, sans toi !
Un jour, à l'écart du cimetière, je me rendrai ; je déposerai les armes, et te rejoignant, je te dirai ...
NB quand la prose se fait douce comme le velours, et porte par la plume de si belles phrases !
La dernière strophe est magnifique !
papipoète

   Vincent   
6/7/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour,

j'ai été choqué dans le bon sens du terme

vous faites passer merveilleusement l'indicible

la douleur, quoi dire ? mais vous le dites si bien

je vous en remercie cher poète

   Annick   
6/7/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le narrateur évoque certains vers du poème de Victor Hugo "Demain dès l'aube" :

Sûrement pas demain
sûrement pas dès l'aube,
mais oui, un jour sur le chemin qui va par la montagne et la forêt.

Ou encore le verbe au futur "j'irai", jusqu'à l'ultime strophe qui évoque l'arrivée du poète sur la tombe de sa fille. Il établit un parallèle avec sa propre histoire.

C'est ce qui fait peut-être le charme de ce poème-ci.

J'ai particulièrement aimé ces vers simples et touchants :

Avant l'alluvion déposée,
avant les coups de vent,
avant le coût du temps,
on s'était murmuré des je t'aime, je te lisais mes poèmes,
tes cheveux roux sur ton corps, c'était de l'or, tu sais,
j'en étais fou.

   Anonyme   
6/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" Comment trouverais-je les mots quand je voudrais l'oubli ".

Une douleur confiée avec sobriété, sincérité, sans pathos.

"J'aime la terre et ses pierres brutes pleines d'aspérités, mais du marbre lisse et froid sourd la tristesse d'un monde glacé." Difficile d'affronter les endroits où la disparition est prégnante.

" J'irai un peu à l'écart du cimetière, tomber à genoux sur la terre les mains dans l'humus qui recouvre les roches.
J'écouterai le vent se glisser dans les branches, seul dans le silence retombé et dans l'espoir du pardon, je te dirai..." Très beau !

   BlaseSaintLuc   
6/7/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce murmure, cette promesse, "je te dirai" prose magnifique, en lisant cela, j'ai ressenti l'émotion du moment, la grâce, tout en douceur et délicatesse, le poète nous livre de l'intime (Avec un peu de mica dedans.) Il a trouvé les mots, nous sommes sur le chemin qui va par la montagne et la forêt.

   Cristale   
6/7/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Les mots du deuil, ils sont là, dans l'encre de ce poème. On n'oublie jamais, on vit avec, et la vie fait vivre l'être disparu avec les mots jolis des souvenirs.

J'aime beaucoup ce renvoi aux vers de Victor Hugo quand cela est fait avec autant de délicatesse et d'émotion.

"tes cheveux roux sur ton corps, c'était de l'or, tu sais,
j'en étais fou"

Petite merveille de rimes internes....j'adore.

et ces mots suspendus ...."je te dirai..."

Bravo Fried ! Vos mots m'ont "émotionnée"...

Cristale

   Anonyme   
7/7/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Fried,

Une bonne prose où le chagrin est palpable.
La mise en page est intéressante, avec cette alternance de phrases longues et de "vers" plus courts.
Pour le détail, j'avoue ne pas trop goûté la seconde phrase, tant les termes "mots" "maudits" "non-dits" sont convenus.
"j'espère que tu reposes en paix" me semble trop direct, trop explicite.
" le mica dedans." : le mot dedans me paraît superflu, voire incongru.
"Sûrement pas demain
sûrement pas dès l'aube,
mais oui, un jour de faiblesse sur le chemin qui va par la montagne et la forêt." évoque de suite Victor Hugo, bien sûr. Un peu trop ?

Globalement, une prose soignée et intéressante à découvrir.
Merci du partage,
Éclaircie

   Donaldo75   
7/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour fried,

Il y avait longtemps que je n'avais lu un de tes poèmes sur Oniris, me semble-t-il. Eh bien, la poésie en prose te va toujours aussi bien. Ici, elle est sobre au regard du sujet et de sa douleur.

J'aime bien le découpage.

"Sûrement pas demain
sûrement pas dès l'aube,
mais oui, un jour sur le chemin qui va par la montagne et la forêt."

Bravo !

Donaldo

   SaintEmoi   
7/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour,
revisiter un poème mythique et en faire son oeuvre, c'est à la fois ici osé et réussi, parce qu'en écho à la souffrance exprimée par l'auteur, il y a celle exprimée par HUGO.
Cela crée du relief, de la densité.
Merci

   Queribus   
9/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Tout d'abord j'ai découvert une écriture très originale, mélange apparent de vers et de prose qui donne un ton singulier à l'ensemble, habilement mené avec parfois quelques petites maladresses (toutes petites):
Sûrement pas demain
Sûrement pas dès l'aube
J'espère que tu reposes en paix" mais aussi de fort belles réussites:
Avant les coups de vent
Avant les coups du temps

Sur le fonds, bien-sûr, on pense inévitablement à V Hugo mais l'écriture a sa patte personnelle et se laisse lire avec émotion et simplicité; comme quoi, même la poésie en prose sait et peut donner de bons résultats quand on l'appréhende avec délicatesse.

En vous remerciant pour vos mots et en attendant un autre texte de ce tonneau-là.

Bien à vous.

   Tychillios   
15/7/2018
Modéré : commentaire trop peu argumenté.

   INGOA   
19/7/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour, j'ai bien aimé la tristesse mal ravalée qui émane de ce texte. Deux phrases me semblent dénoter :
1 mais du marbre lisse et froid sourd la tristesse d'un monde glacé (lisse, froid, glacé)
2 au cœur de la strate brille un peu de mica dedans (au cœur puis dedans !).

Enfin dans les 2 dernières lignes, les verbes tomber et retomber (tomber à genoux et le silence retombé) plombent le cours poétique.


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