J’exerce mon crâne au bonheur,
Jongleur de p’tits boulots qui passent
Comme une maladie, comme un leurre,
Entre faire le mort et faire face
En attendant… qu’les choses se tassent.

Pas d’quoi éclairer mon sale air
Quand je fais l’check-up des promesses
J’vaux pas mieux qu’mes copains d’galère,
Être là, c’est déjà la liesse
En attendant… la dernière caisse.

J’vous deale mon secret contre une pièce !

C’est un vieux secret, un secret que partagent
Les anges et les putains
Le corps est promis aux orages, aux naufrages
Dès le premier matin.

J’suis comme tous les moutons d’la bande
Qui viennent se faire tirer l’portrait
Pour les besoins d’la propagande
D’un CV qu’on laisse à l’entrée
En attendant… la Trinité.

J’vous assure, chômeur de longue date
C’est l’même combat qu’un ouvrier,
C’est les mêmes fins d’mois délicates
Sauf que ça commence le premier
En attendant… j’paye pas l’taulier !

J’vous deale mon s’cret contre un billet !

C’est un vieux secret qui fait douc’ment sourire
Les anges et les putains.
Le corps est promis à brûler ou pourrir
Le reste est incertain.

J’nous fais soupe/frites midi et soir,
Les gosses disent qu’y z’aiment pas les steaks ;
Ma femme non plus n’fait pas d’histoires
Quand elle revient l’cabas à sec
En attendant… de changer d’mec.

J’vous deale mon secret contre un chèque !

Toujours ce secret, celui de la déroute
Des anges et des putains.
Le corps est un lit qui grince avec nos doutes
Jusqu’au dernier matin.

Un secret discret connu d’Polichinelle,
Des anges et des putains.
Le corps est un puits, un abysse où nos ailes
S’abîment un beau matin.