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Poésie classique
GiL : Divagation marine
 Publié le 16/09/24  -  15 commentaires  -  712 caractères  -  224 lectures    Autres textes du même auteur


Divagation marine



Fuir ! Vivre en harmonie avec vous, Océans !
Avec vos arcs-en-ciel, vos cheveux de sirène,
Avec le goût du sel sur vos lèvres d’arène
Et le mugissement de vos ressacs géants !

Loin des obsessions qui m’enchaînent céans,
Partir ! M’abandonner au courant qui m’entraîne,
À la nuit bienveillante, à l’aube souveraine
Dans l’appel ébloui des horizons béants !

Le flux et le reflux qui rythment votre haleine
Nourriront mon extase à votre cantilène
Au fil des jours frôlés de varechs doux et bruns.

Et quand, le soir venu, j’aurai ferlé mes voiles,
Le visage tanné d’aquilons et d’embruns,
Je trouverai l’Oubli parmi d’autres étoiles.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cristale   
16/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Les Océans personnalisés avec une passion dévorante donnent à ce sonnet une puissance toute particulière. Il faut dire que l'élément est lui-même d'une grande puissance.
L'ensemble pétri de sensualité me plaît.
Juste une petite retenue concernant le vers 11, ainsi que le vers final dont je ne comprends pas le sens donné à "d'autres étoiles".

Mais c'est un poème très agréable en lecture, images et sensations.

Edit : À la publication je m'aperçois que ce vers compte 13 syllabes :
"Avec vos en arcs-en-ciel, vos cheveux de sirène,"
...ce "en" aurait dû être supprimé, une erreur d'inattention à n'en pas douter.

   Lebarde   
7/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un sujet séduisant d’une belle écriture ;
Ce superbe sonnet impose le respect,
Aussi dans mon propos je serai circonspect
Et près des flots changeants je goute ma lecture,

D’autant que l’Océan offre tant de rivages :
« Le flux et le reflux », sa respiration,
Incite simplement à l’admiration
Invitant le lecteur à faire ses bagages.

   Ioledane   
8/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Un sonnet solide, dont les quatrains au ton lyrique cèdent la place à des tercets plus apaisés.
Dans les quatrains, le désir pressant de fuir un quotidien pesant ou douloureux s'incarne dans les verbes "Fuir" et "Partir", mis en exergue en début de vers avec des points d'exclamation.
Les tercets nous emportent dans une projection plus souriante, vers l'harmonie et un oubli bienfaisant.
Seules les "lèvres d'arène" m'ont laissée perplexe, je ne vois pas bien l'image.
Le reste, sans être réellement original, n'en est pas moins de très bonne facture.

   poldutor   
16/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
"Homme libre, toujours, tu chériras la mer"
Votre poème évoque ce beau vers de Baudelaire, oui la mer est sans doute le dernier espace où l'homme courageux se sent libre.
Vous décrivez avec poésie, les grands horizons, le goût salé des embruns, le va-et-vient de la mer et l'oubli des basses contingences que l'époque impose à l'homme moderne,... et puis le deuxième tercet magnifique.
J'adore !
Des alexandrins classiques de belle facture.
Une faute de frappe cependant, facilement corrigeable au deuxième vers : "Avec vos (en) arcs-en-ciel"
Cordialement.
poldutor en E.L

   Ornicar   
11/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'adore !
Pour le souffle poétique, le coté romantique échevelé, l'inspiration baudelairienne. J'ai aimé cet éloge exalté de la fuite et de "l'Oubli" - de soi, des autres et du reste - avec un "O" majuscule, s'il vous plaît, dans le texte ! Une sorte de "suicide" vêtu des oripeaux du voyage bougrement poétique mais sacrément risqué car la mer, femme fatale ("cheveux de sirène", "lèvres d'arène") n'est pas tendre avec le poète : ses "ressacs" sont "géants" et "ses horizons", "béants".

Le premier vers avec son "Fuir" comme une impérieuse nécessité intime qui claque au vent, suivie de son point d'exclamation (!) vous prend par le col et le poème ne vous lâche plus. Pas d'exergue qui se "la" raconte ou nous "la" raconte ; on entre dans le vif du sujet tout de suite et en 14 vers tout est dit, balancé, plié.

Seul le titre, à mon avis, ne rend pas tout à fait justice à ce magnifique sonnet qui nous "embarque". Une "divagation", ça ? Non ! Un "Appel du large" ! Qu'on aimerait parfois devancer dans un ultime geste de défi et de provocation, avec le même sentiment d'urgence. Le Poète a toujours raison.
"Homme libre, toujours tu chériras la mer."

   cervantes   
16/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Que de belles sonorités et une fluidité d'écriture très océanique.

Beaucoup aimé ce sonnet très classique qui nous engloutit dans l'Oubli final.

Comme mentionné, il faudrait faire supprimer le "en" surnuméraire du vers 2 par l'editeur Oniris!!!

Un bémol sur le vers 11 que j'avoue n'avoir pas bien assimilé!

Bravo

   papipoete   
16/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour GIL
Surtout, ne pas lire le com de Cristale, avant d'écrire le miens, ce serait de la triche !
Parler de l'océan comme d'un amant, parut redoutable gageure, pourtant ça marche ! Et votre vocabulaire pour le déclamer, est à la hauteur, avec ces images qui dans le coeur du héros, déferlent en sac et ressac " au fil des jours frôlés de varechs doux et bruns "
NB on pourrait pagayer à vos côtés, tant votre tableau rutile de réalisme, et nous enchante.
le second tercet, qui ne dit pas " un de perdu, dix de retrouvés " a ma préférence.
après avoir cité Cristale, je vois sous votre sonnet, des alexandrins dont le Classique semble si naturellement couler de votre plume !trop fastoche !

   Boutet   
16/9/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
Un sonnet qui n'est pas sans rappelé les fameux " Conquérants" du maître Hérédia. Les correcteurs auraient du ôter ce en intempestif du deuxième vers. Mais ce qui me chagrine le plus dans le premier quatrain est cette accumulation de vous et vos. Je pense que l'auteur aurait pu faire autrement. Tout comme les à et au du second quatrain.
L'adjectif bruns est un peu là pour annoncer les fameux embruns
de l'avant dernier vers.
Mais de très beaux vers une fois les récriminations éditées :
Fuir ! Vivre en harmonie avec vous, Océans ! ( mallarméen celui-ci)
Dans l'appel ébloui des horizons béants !
Et l'ensemble du dernier tercet qui clot parfaitement le poème.

   Provencao   
16/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour GIL,

"Loin des obsessions qui m’enchaînent céans,
Partir ! M’abandonner au courant qui m’entraîne,
À la nuit bienveillante, à l’aube souveraine
Dans l’appel ébloui des horizons béants"

J'ai beaucoup aimé ce quatrain où le "Je" se tient devant cette divagation marine, à où le "Je" devient Image, Illusion et où l’Oubli devient confidence.

Cette divagation qui s’exprime en cette nuit bienveillante est une
sorte d'apparition supérieure, qui ne s’acquiert pas par l'enseignement mais par
cette félicité qui se trouve là où l'on voit et qui devient ce qu’on perçoit, en
partageant le flux et reflux, le cheminement sublime des Océans à travers les
formes, les couleurs, les sensations et en les rendant ainsi cristallines et diaphanes à nos yeux de lecteurs.

Véritablement sous le charme.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Annick   
16/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour GiL.

Le titre du poème fait penser à une évasion espérée, rêvée, mais pas encore expérimentée.

Ce désir de s'unir aux océans est puissant. (Sensations physiques).
Les verbes à l'infinitif expriment une urgence, un désir prégnant et universel.
Pas de pronom "je" du moins dans le premier quatrain. Le "je" intime s'exprime dans les autres strophes.

Il y a un véritable élan dans ce poème grâce en partie à ses nombreux infinitifs et un souffle qui rappelle celui des océans. Plus qu'un souffle : un appel.

Le poète idéalise les océans en les personnifiant, en les interpellant, en les déifiant presque, ("avec vous, Océans" : O majuscule), et en employant des hyperboles, (vos ressacs géants, l'aube souveraine, appel ébloui...)
Il cherche à fuir le quotidien et trouver enfin l'harmonie à travers cet élément naturel, infini, éternel.

C'est un poème qui possède un mouvement puissant. La volonté de s'évader se mêle au souffle du vent, aux ressacs, aux flux et reflux, au mugissement, au courant...

Une réserve pour le premier quatrain qui reste cependant harmonieux : les répétitions de "de" "du" "d'"... et de "vos".

Un très beau poème.

   Mokhtar   
16/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je ne comprends pas trop le choix du sonnet si je considère le thème choisi et le lyrisme des vers. Il me semble qu’une forme un peu plus « hugolienne » aurait mieux servi ce poème. Mais ce n’est qu’un avis personnel.

Le premier quatrain a fière allure, dans le style hugolien que j’évoquais. Le second est aussi d’excellente facture, servant cette idée de départ, cet appel de la mer, cette recherche de renaissance : thème qui méritait peut-être mieux que le mot « divagation ».

Le premier tercet souffre de son dernier vers qui sent un peu la solution technique.

J’ai par contre adoré le second, très élégant, tant par sa construction que par le choix du vocabulaire. Ce tercet est, à mon avis, le point fort de ce poème, que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire.

   Dian   
17/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour GiL, ce sonnet évocateur me ramène à un type de poésie que l'on a autrefois qualifié de "symboliste". Poème évocateur donc, et fluide, très bien construit, trop harmonieux peut-être.

   GiL   
20/9/2024

   Hiraeth   
21/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Rien que pour la rime "océans / céans", ce sonnet vaut le détour. Les vers sont fluides, et tant mieux vu le thème ! Le poème dénote une grande maîtrise technique, avec notamment un emploi judicieux des rejets et contre-rejets pour des effets intéressants de forme-sens.

L'ensemble évoque très fortement à mes yeux Mallarmé et la poésie du Parnasse, avec un langage parfois un peu précieux. Mais à vrai dire je suis un peu resté sur ma faim. Le poème est indéniablement réussi formellement et traduit un enthousiasme sincère, mais il m'a manqué un petit grain de je ne sais quoi qui puisse véritablement renouveler ma vision de l'océan. D'autres poèmes du même auteur m'ont plu beaucoup plus.

Malgré tout l'expérience de lecture fut agréable, et connaissant l'auteur, j'ai hâte de lire d'autres textes de lui.

   Graoully   
3/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonsoir,

On ne sait trop ce qui motive cet appel : un simple désir de voyage et d'inconnu ? Un cri de révolte devant l'ennui de l'existence ? Un souhait plus sinistre - et qu'on espère fugace - de mettre un terme à une existence devenue impossible ?

La métaphore océanique - et plus généralement maritime - est filée avec fermeté. Les vers se disent bien, et s'en vont comme une eau courante.

J'ai beaucoup aimé le recours au verbe "ferler", qu'on lit rarement, que je ne connaissais pas, et que je trouve beau et poétique.

J'ai deux réserves que je m'autorise à verbaliser car je sais que le petit talent (nulle avanie dans cette expression) de l'auteur ni sa renommée ici n'en souffriront :

L'emploi du mot "arène" m'interroge et, malgré toutes les acceptions dénichées dans les dictionnaires virtuels, aucune ne me satisfait véritablement dans le contexte du sonnet. Peut-être aurait-on pu faire quelque chose avec un mot idoine comme "murène", ou, plus rare : "sphyrène".

Je trouve le premier tercet un peu plus faible que le reste, il me laisse une petite impression d'embrouillamini, dans son expression, dans sa syntaxe.

C'est toutefois un poème de qualité, dont Oniris peut s’honorer.

G.


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