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Poésie néo-classique
GiL : L’éternité le fige…
 Publié le 07/07/22  -  22 commentaires  -  687 caractères  -  378 lectures    Autres textes du même auteur

Pseudo-sonnet paléo-entomologique et sous-mallarméen.


L’éternité le fige…



L’éternité le fige en pur éclat d’onyx,
Les élytres scellés sur le désir d’étendre
Ses ailes qui jamais ne frémiront d’attendre
La saison de l’envol vrombissant des bombyx.

Aurait-il déchiré la gangue de vernix
Entachant son thorax aux tons de palissandre
Pour renaître à soi-même, épuré de sa cendre,
Et promettre à l’azur son rêve de phénix ?

Mais l'hiver a transi sépulcral chaque membre,
Nul rayon d'or, hélas ! aux vitres de décembre
N’a ranimé l’espoir d’un ultime partir,

Encor que cet effort stérile qui le cambre
Eût aboli peut-être, inutile martyr,
L’immobile agonie au cœur du cristal d’ambre.


 
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   Miguel   
24/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Des références très claires à l'hermétique Mallarmé ; cela sent son Tombeau d'Egard Poe, son Cygne, sa Brise marine, son coup de dé, etc. Si Mallarmé est souvent obscur, du moins ses vers sont mélodieux; et ici, cette qualité se retrouve. Juste, une remarque de forme, je n'aurais pas séparé "l'hiver" et son adjectif, il me semble que ça sonnerait mieux ; mais ça ferait peut-être un peu moins mallarméen.

   Eskisse   
26/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce sonnet m'a amusée: il m'a été plaisant de retrouver le lexique mallarméen : "onyx", "azur" , " hélas", " stérile" et " aboli" associé à un insecte en mal d'envol, choix plus prosaïque que le cygne de Mallarmé.
Je ne sais si l'effet recherché est l'hommage ou si ce détournement se veut un brin malicieux mais j'ai aimé l'ensemble pour l'exercice de style et pour l'humour qui affleure.

   Anonyme   
26/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Formellement parlant, je trouve l'ensemble très maîtrisé, j'irai jusqu'à superbe. Les rimes m'apparaissent très recherchées, inventives et pourtant pas forcées. Bravo pour le tour de force des « ix » aux quatrains, pour partir/martyr et cambre/ambre !
J'aime beaucoup le sujet aussi, qui m'évoque une vanité picturale, avec un motif central certes plus intéressant et original qu'un crâne humain coiffé d'une bougie ou qu'un parchemin.

Me voilà donc face à un poème absolument digne du meilleur Parnasse à mon sens, où le travail accompli ne « sent pas la sueur », si j'ose dire, mais s'impose avec robustesse et grâce tel un marbre antique. Unique bémol pour moi : l'emploi de la licence « encor ». Je cherche la petite bête à élytres.

P.S. : Je vous parle du Parnasse, en relisant le chapeau je vois que vous vous réclamez de Mallarmé. Je connais mal l'œuvre de ce dernier et ne puis guère évaluer la pertinence de cette référence.

   Donaldo75   
1/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L’exergue m’a fait franchement marrer et je pense qu’il y a un peu de ça dans l’intention de l'auteur quand il a décidé d'accompagner son poème de ce type de texte ; ce qui est bien, c’est qu’au final même si l’exercice est réussi haut la main, il ne ressemble pas à un exercice du genre atelier d'écriture comme on en lit souvent par monts et par vaux sur les sites littéraires, si vous – ô poète joueur – me permettez la formule. J’aime beaucoup l’usage de la rime de cette manière, je veux dire dans cette sonorité, ainsi que les images qui hésitent entre figé, un peu comme dans l’atelier ou le travail d’un taxidermiste, et théâtral à la manière d’une pièce grecque jouée sur une scène de pierre par des personnages statufiés. Il y a de la sculpture dans ce poème.

   Anonyme   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un sonnet parnassien à la technique presque parfaite.
Où le vers 12 doit enlever le classique.
Et comme Miguel, j'aurais joint hiver et sépulcral.

Mais l'ensemble est de bonne tenue et sort de l'ordinaire.

Un bon sonnet des temps anciens.

   poldutor   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Gil
Étant moins érudit que les commentateurs précédents, je laisserai passer le coté mallarmé(en), dont je découvre à ma grande honte le poème : sonnet en x. C'est fou ce que l'on apprend sur Oniris!
Je m'attacherai donc à commenter le texte et sa technique impeccable, un vrai régal pour l’œil des rimes en "ixe" et "ambre", vraiment pas évident!
J'ai aimé le sujet, ce malheureux bombyx né en hiver et qui n'est pas près de prendre son essor, en passant, la "carrure" du papillon n'est vraiment pas faite pour le vol en tout cas pour le bombyx du murier... enfants nous en élevions dans des boites en carton, mais qu'importe nous sommes en poésie et pas en entomologie.
Très beau découpage de ce poème, on suit les différentes étapes de l'éveil du papillon jusqu'à sa fin.
J'aime particulièrement le deuxième quatrain qui décrit si bien l'espoir de l'essor, un peu moins le : encor que...et comme certain de nos amis, l'inversion : hiver et sépulcral, mais c'est sans doute voulu.
Bravo pour ce poème en beaux termes précieux.
Cordialement.
poldutor.

   papipoete   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Gil
Il était encore tel un bébé, enveloppé dans son vernix, allait naître à la vie, voler de fleur en fleur, et séduire la belle bombix qui l'attendait de patte ferme. Hélas, l'hiver qui survint en décida autrement ; il ne se déferait pas de sa pellicule... mais renaîtrait dans l'ambre pour l'éternité.
NB en ai-je tant cherché des fossiles et rêvé d'un insecte, un lézard, un oiseau enchâssé dans une ambre ! mais il fallut pour cela, que j'aille bien loin de mon pays !
Le décor posé d'entrée, évoque un futur qui n'aura pas de présent, mais un don de soi à la science !
Le premier tercet pourtant laissait espérer, quelque rayon de soleil réssucitant les morts ; non pas pour lui.
le dernier tercet semble une image au ralenti, sur cet effort qui anime une ultime fois du pré-bombix...
Très belle description que ce voyage dans la galaxie des ans !
néo-classique... pourquoi pas " classique ? "

   senglar   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Gil,


Avant de commencer ma lecture je voudrais dire que j'apprécie à sa juste valeur l'exergue qui correspond tout à l'idée que je me fais du sens de l'humour.

bzzz

Et....

bzzz bzzz bzzz

Ben les fruits ont tenu la promesse des fleurs, que voilà une parfaite inclusion, j'en lècherais bien l'ambre comme on suce un coeur à l'ancienne brun strié de blanc fumé pour aider à la résurgence de ce bombyx, en retirer au moins son ADN comme on l'a fait d'un mammouth ambré quant à lui dans une coque de glace.

Et puisque les paléontologues ont goûté de son steack, je goûterais bien pour ma part de la chitine de ce lépidoptère puisque la mode est aujourd'hui à l'ingestion d'insectes, celui-ci étant dûment millésimé et à mon appétence d'un cru aussi exceptionnel que rarissime.

Bon appétit !

Merci à Eskisse pour son éclairage mallarméen des plus précis. Bon Dieu mais c'est bien sûr :)

   inconnu1   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Que des qualités dans ce poème. Qualités techniques. Je n'ai pas vu où était le petit grain de sable qui justifiait le néoclassique voulu ou imposé. Qualité de style avec des vers qui se boivent plutôt qu'ils ne se lisent et enfin originalité dans les rimes et le fond

Rien à dire que bravo

   Myo   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Gil,

Et bien, un poème de haute voltige pour ce papillon qui ne s'envolera jamais.
La difficulté des rimes et la richesse du vocabulaire se fondent avec aisance dans un propos touchant où personnellement je me laisse porter par une interprétation moins terre à terre.

Du grand art !

   pieralun   
7/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Mallarmé sans aucun doute !

Je suis très admiratif de cette capacité à imiter un style aussi difficile tout en utilisant des mots différents.

Je suis également très séduit par ce thème si particulier sur la mutation du bombyx du mûrier, un thème qui nous arrache au sempiternelles amours, aux incontournables souffrances de la disparition, de l’attente……

Une belle imitation, talentueuse.

   Anonyme   
8/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Gil

Un sonnet de toute beauté, des alexandrins classiques charmants, un sujet original et une technique maîtrisée.
Je ne vois pas l'erreur du vers 12, encore une exception que je ne connais pas, ou que j'ai oublié.
Un très bel écrit

   LeopoldPartisan   
8/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Sacré poème que celui là, cela coule comme une rivière où les martins pêcheurs frôlent les eaux et l'onde où poissons viennent reprendre un peu d'oxygène. C'est très lettré et finement découpé. Mallarmé était souvent moins compréhensible tout en étant aussi cultivé. J'ai vraiment apprécié cet exercice de style et adoré le vernix que l'on pourrait qualifier de Gainsbourien, celui du cargo culte. Bravo à vous

   sigrid   
10/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Je suis bien loin d'être experte dans ce type de poésie, je donne donc mon point de vue novice.
Les rimes proposées sont inédites, les champs lexicaux du papillon et des pierres sont exploités brillement pour dérouler sous nos yeux la courte histoire d'un papillon.
Bravo!

   Queribus   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Rien que l'exergue mérite à lui seul le déplacement par son humour tout en finesse. Ensuite tout ce qui suit frôle(non atteint) la perfection. À ce titre, j'ai bien aimé les rimes en yx et ix et ambre; je ne vois pas de faute au vers 12. J'ai aussi tout de suite remarqué l’opposition très nette entre les deux quatrains et les les deux tercets. Je ne connais pas très bien Mallarmé mais votre sonnet est tellement bien construit qu'il pourrait servir de modèle. En tout cas, bravo et merci.

Bien à vous.

   EtienneNorvins   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bel exercice d'acrobatie, comme d'un insecte pris dans sa gangue de figures imposées - du Tombeau au sonnet en ix - : le 'fond' et la 'forme' sont en belle correspondance.
A ce point que j'hésite entre l'hommage et le pastiche, voire la satire : tout ça pour ça, un moucheron ?! Tant de contorsions pour un presque rien d'inanité sonore : est-ce aussi un pied-de-nez, à une Poësie parnassienne devenue, si vieillote jusqu'au fossile, branche de la paléontologie ?

   Cristale   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour GiL,

Pour respecter l’approche de la méthode de Mallarmé, il aurait fallu accorder les rimes des tercets avec celles des quatrains en employant des rimes hétérogènes :
"ixe" pour répondre aux" ix-yx" et des sons en "ssan"t (ssand-scend-cent etc.) pour répondre aux  "endre-andre" .
Ici nous avons un écho légèrement faussé avec les « endre » des quatrains et les « embre » des tercets ainsi que les « ir » des tercets qui troublent l’équilibre avec les « ix » des quatrains. Les assonances « an-i »ne suffisent pas. Pour cela il aurait fallu partir avec des quatrains en rimes croisées sauf que vous stipulez en avant-propos : « Pseudo-sonnet paléo-entomologique et mallarméen ». Cela devient donc difficile et frustrant de commenter la technique. (sourire)

L’emploi de la préposition « en » est une facilité, j’aurais bien vu « un pur éclat d’onyx », idem pour les « au-aux » évitables des strophes 2,3,4.
Les quatre rimes en "ix-yx" des quatrains jouent sur deux syllabes, au premier quatrain deux infinitifs de deux syllabes également se suivent.

Le vers douze présente un problème car l’hémistiche ne doit pas se trouver entre le nom et l’adjectif du nom «  Encor que cet effort // stérile qui le cambre ». Malgré tout, si je sors du cadre strict des règles de l’alexandrin, le rythme 3/3/3/3 de ce vers ne me déplaît pas. (que les pros me pardonnent)

J’ai une préférence pour les tercets qui s’écoulent sans difficulté bien que « sépulcral » me semble mal positionné dans le vers, mais pourquoi pas.

Vous pouvez me dire « ça suffit ! » et vous auriez raison parce que dans l’ensemble j’ai trouvé ce poème absolument charmant d’autant plus que je me suis parfois laissée attendrir de tristesse devant ces pauvres chrysalides couleur d’ambre devenues plus dures que l’ambre lui-même.
Le sujet est original et originalement traité, la lecture est plaisante, les images fidèles à la réalité du sort de ces pauvres papillons qui n’auront jamais pris leur ultime envol.

Le sujet, grave, me plaît beaucoup, votre approche humoristique de la forme ajoute un +.

Merci pour ce partage.
Cristale
chrysalidée par la canicule du sud-ouest

   Hiraeth   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beau tour de force! Un poème qu'aurait très bien pu écrire, je crois, Mallarmé lui-même.

Ici comme chez Mallarmé, j'ai l'impression que l'objet réel du poème n'est qu'un prétexte au déploiement génial et musical de la langue ; mais c'est peut-être en vérité le propre de toute poésie, et Mallarmé sans doute n'est que celui qui a le plus assumé cette vanité.

L'ensemble m'a plu en tout cas ; au-delà du chant majestueux et froid qui charme l'oreille, j'y ai trouvé quelque nourriture de grande qualité pour l'âme, je me suis vu dans le transi de l'hiver et l'absence de rayon d'or pour rallumer l'espoir d'un ultime partir. J'aime beaucoup au passage l'écart syntaxique du vers 9, qui donne plus de vivacité au propos en défigeant la métaphore : c'est parce que l'hiver transit les membres qu'on peut le dire sépulcral, il est donc logique que, dans la restitution de l'émerveillement poétique, l'adjectif arrive après le verbe. La collocation linguistique a ses avantages, mais parfois, il est bon de choquer l'oreille pour réenchanter l'esprit et retrouver une sorte de rythme primordial.

   Anonyme   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
C'est beau !
Je n'ai rien compris mais c'est beau.
Très !

"éclat d'onyx". Noir ? Ou juste parce que la pierre a été polie ?

Un bombyx est mort. L'hiver.
Sa chenille alors, qui ne se nymphose qu'au printemps.

L'ambre a une structure amorphe. Ce n'est pas un cristal.
Si c'est de l'ambre de synthèse, je ne sais pas.

C'est de l'ambre de synthèse car les papillons ont une durée de vie trop courte pour se fossiliser.

Et il y a 30 millions d'années, l'hiver n'avait pas de vitres.
Si le sable existait, il eût fallu des verriers pour le travailler.

Votre travail production me déroute.
Moi qui voulais faire aussi bien avant l'arrivée des Russes...
Aurai-je le temps de passer une licence poétique ?
Un master !

   GiL   
15/7/2022

   Bodelere   
7/8/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Gil
Tout a été dit ou presque dans les commentaires précédents.
Mais bon ce poème touche le sublime, je ne pouvais pas rester indifférent
Le pied ! À lire et à relire...

.

   jfmoods   
27/11/2022
Le titre ("L'éternité le fige...") fait écho au premier vers du sonnet "Le tombeau d'Edgar Poe" de Mallarmé ("l'éternité le change"). Cette intertextualité laisse entendre que ce poème-ci est également un tombeau, tombeau qui laisse son auteur pétri d'humilité au regard de l'oeuvre du maître (entête dépréciatif : "Pseudo-sonnet paléo-entomologique et sous-mallarméen.")...

Mais qui est donc le dédicataire de ce texte dont l'identité se cache derrière deux pronoms (vers 4 : " il", vers 12 : "le") ? C'est ce que nous nous efforcerons de découvrir.

Le cadre temporel fixe l'horizon d'attente du poème (vers 9 : "l'hiver", vers 10 : "décembre"/périphrase désignant le printemps au vers 3 : "La saison de l’envol vrombissant des bombyx").

Une chenille (vers 5-6 : "la gangue de vernix / Entachant son thorax") vit dans l'attente fiévreuse de se transformer en papillon (vers 2 : "le désir d’étendre", jeu des métonymies aux vers 2, 3, 4, 14 : "Les élytres scellés", "ses ailes", "bombyx", "au cœur du cristal d’ambre"), de vivre une sublime métamorphose (complément de but du vers 7 : "Pour renaître à soi-même"), à l'image de l'oiseau mythologique né du fruit de sa propre combustion (vers 7-8 : "épuré de sa cendre, / [...] promettre à l’azur son rêve de phénix"). Cependant, ce miracle de la régénérescence de la vie n'aura pas lieu. La mort fait son oeuvre au coeur du processus (vers 1 : "L’éternité [...] fige en pur éclat d’onyx", vers 3 : "Ses ailes [...] jamais ne frémiront d’attendre"). Nous voici donc réduits à poser la conjecture d'un hypothétique devenir (question fermée du vers 5 au conditionnel passé : "Aurait-il déchiré la gangue").

C'est un froid implacable qui aura eu raison de l'entreprise, détruisant méthodiquement une proie (vers 9 : "l'hiver a transi sépulcral chaque membre") à laquelle le soleil s'est bien gardé de dispenser la moindre chaleur (métonymie à caractère électif désignant l'astre du jour, aux vers 10-11 : "Nul rayon d'or aux vitres de décembre / N’a ranimé l’espoir"). On ne peut que déplorer (interjection du vers 10 : "hélas !") l'échec d'un processus aboutissant à l'apothéose finale de l'envol (vers 11 : "un ultime partir").

Envisagée, l'hypothèse d'une survie par le seul recours à sa propre énergie est considérée comme nulle (conditionnel passé deuxième forme et marqueur de doute du vers 13 : "Eût aboli peut-être") tant l'impuissance apparaît insurmontable (groupe nominaux des vers 12, 13, 14 : "cet effort stérile qui le cambre", "inutile martyr", "L’immobile agonie").

Et nous voici revenus à la question de départ sur l'identité du dédicataire...

Un passage du sonnet intrigue passablement. Il s'agit du deuxième hémistiche du vers 6. Le palissandre est l'un des bois qui servent à fabriquer les cercueils. Le cercueil soulève la problématique de la postérité. Celle de l'écrivain ? On sait que l'un des thèmes fétiches de Mallarmé est la stérilité et le sonnet ne manque pas de formes négatives qui appuient douloureusement sur cette idée obsédante (par la syntaxe : "jamais ne" au vers 3, "Nul [...] / N'a" aux vers 10-11, par la dérivation lexicale : "inutile" au vers 13, "immobile" au vers 14, par l'antonymie : "stérile" au vers 12, "aboli" au vers 13). Abandonné du ciel, le poète ne se trouve pas en mesure de produire l'oeuvre pérenne dont il rêvait follement.

Merci pour ce partage !


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