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Poésie en prose
gujot : Consomption
 Publié le 25/03/19  -  9 commentaires  -  1844 caractères  -  117 lectures    Autres textes du même auteur

Manifeste pour, un jour, un peu plus d'équilibre.


Consomption



Par nos bouches ankylosées, de grands râles rauques consumeront nos forêts citadines métalliques. L’embrasement sera total, de la moelle sociale à la pointe de nos cheveux, des troncs d’acier aux écorces de verre. La richesse déséquilibrée s’écoulera par le caniveau des oubliettes, mettant à mal les dieux de papier.

Toute torche humaine léguée aux générations de plus en plus engagées passera le flambeau, illuminant les desseins des heures antérieures. À l’horizon, nul besoin outrancier reposant sur des bases rougies d’injustices, nulle intention égocentrique assouvissant les visées personnelles d’une caste puissante mais vaine.

Que de saines envies miroiteront.
Des vies éventuelles à envier.

S’offre à nous un monde à détruire, une peine à subir pour le bien commun et notre mort sera lente et douce, méthodique et nécessaire.

Le regret du faste bancal unira de moins en moins les délestés et, jusqu’à son amenuisement le plus nécessaire, les masses légataires des torts passés perpétueront à bon escient la réverbération de la perte.
Nous endurerons, une à la fois, des morsures qui marqueront les bras des révolutionnaires. Détruire, détruire tout, tout le temps, la faim, la guerre, les pyramides sacrificielles érigées à l’envers au fil des siècles.

Éteindre les feux honnis par le feu sacré.
Embraser d’une passion pour l’être chaque battement de cœur.
Offrir en hommage aux combattants pacifiques le respect caressant, engagé, contagieux.

Que sur les cendres se bâtisse un bûcher des intentions insensées : nous l’alimenterons au besoin.

Que sur nos vies unifiées se loge une paix réfléchie : nous la chérirons au mieux.

Qu’à travers l’humus issu de nos sociétés consumées fleurisse enfin l’être, l’être humain.


 
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   Corto   
27/2/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Plutôt qu'un poème je vois ici une harangue.

Le discours part dans tous les sens. Que faut-il comprendre pas "Toute torche humaine" ? Est-on revenu aux sacrifices humains ?

L'expression "S’offre à nous un monde à détruire, une peine à subir pour le bien commun" fait-elle écho à la dictature du prolétariat ?
Dans ce contexte l'expression "combattants pacifiques" interroge...

Le final "Qu’à travers l’humus issu de nos sociétés consumées fleurisse enfin l’être, l’être humain" rappelle évidemment le "du passé faisons table rase" de l'Internationale.
On est très loin du "un peu plus d'équilibre" annoncé dans l'exergue.

Cette harangue a donc tout pour laisser perplexe un lecteur de poésie.

   Gabrielle   
7/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un manifeste qui ouvre un débat sur la perception d' un monde qui semble être voué au chaos et (la ou) les solutions à y apporter.

"Privilégier l'humain" (cf. chute du texte) pourrait être un adage allant dans le sens des idées de l'auteur(e) et surtout du possible (soyons positif(s)) remède à apporter à la problématique soulevée ici.

Merci à l'auteur(e) pour ce manifeste qui crée un espace d'échanges.

Bien à vous.

   papipoete   
7/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
prose
Une lutte non pas " des classes ", mais une lutte " très classe " où l'on se bat sans faire mal ni enflammer, mais avec la volonté de détruire la faim, la guerre...
NB des phrases nobles telles celles de la fin " offrir en hommage aux combattants... "
Une plume qui ne flotte pas en l'air, mais s'applique sur un manifeste !
papipoète

   Queribus   
25/3/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

J'avoue que j'ai de la peine à trouver une unité dans toutes ces phrases qui partent un peu dans tous les sens; j'y ai trouvé toutefois une belle écriture avec des images très poétiques. Je crois quand même que l'ensemble manque de cohésion et aurait gagné en compréhension par des mots plus simples et donc plus percutants.

Bien à vous.

   Anonyme   
25/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Détruire ce monde décadent - consomption - afin de le reconstruire meilleur ? C'est l'idée que je crois percevoir dans ce texte.

" fleurisse enfin l’être, l’être humain." C'est quand même lui, l'être humain, qui en a fait ce qu'il est à présent, ce monde...

J'ai apprécié cette image " les dieux de papier ".

Ce style grandiloquent, certes bien écrit, ne m'a pas vraiment séduit.

   senglar   
25/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour gujot,


Du grand chambardement où mourront et les révolutionnaires et les despotes naîtra donc un monde nouveau où vivra un être régénéré, quatre fois idyllique é.é.é.é (lol).
C'est que sur les cendres naissent des arbres nouveaux (conférer la culture sur brûlis).
La méthode n'est-elle cependant pas quelque peu radicale. Elle a déjà été employée. Combien de révolutions n'ont-elles pas déjà embrasé l'Histoire du Monde, je n'ai vu ni ne vois de paradis terrestre nulle part.
Je crois qu'il y a plutôt un problème quelque part du côté de la nature de l'homme. Quand il a raison et quand il est bon ça n'est jamais que pour un temps.
Merci quand même pour cette nouvelle, énième révolution qui allie utopie et un style malheureusement assez maladroit. Enfin il est peut-être normal qu'il soit ici encore balbutiant puisqu'il reste à grandir à ce monde nouveau.

Senglar

   jfmoods   
25/3/2019
Ce poème engagé et efficace, qui met en scène l'utopie en marche d'un monde requalifié, s'appuie sur un certain nombre de procédés, parmi lesquels...

- la présence massive du futur ("consumeront", "sera", "s’écoulera", "passera", "miroiteront", "unira", "perpétueront", "endurerons", "marqueront", "alimenterons", "chérirons")
- des métaphores ("nos forêts citadines métalliques", "des troncs d’acier aux écorces de verre", "le caniveau des oubliettes", "les dieux de papier", "un bûcher des intentions insensées")
- le champ lexical de la spoliation ("La richesse déséquilibrée", "besoin outrancier reposant sur des bases rougies d’injustices", "assouvissant les visées personnelles d’une caste puissante", "faste bancal")
- le champ lexical de l'incendie ("L’embrasement", "torche", "flambeau", "les feux", "le feu sacré", "un bûcher", "nos sociétés consumées")
- le champ lexical de l'héritage ("léguée", "les desseins des heures antérieures", "Des vies éventuelles à envier", "les masses légataires des torts passés", "se bâtisse", "se loge une paix réfléchie", "fleurisse enfin l’être, l’être humain")
- des superlatifs de supériorité ("générations de plus en plus engagées", "son amenuisement le plus nécessaire", "au mieux")
- un superlatif d'infériorité ("de moins en moins les délestés")
- un oxymore ("combattants pacifiques")
- des rythmes binaires ("nul besoin", "nulle intention", "un monde à détruire, une peine à subir", "lente et douce, méthodique et nécessaire")
- des rythmes ternaires ("Éteindre", "Embraser", "offrir", "Que sur les cendres...", "Que sur nos vies...", "Qu’à travers l’humus...")
- des gradations hyperboliques ("Détruire, détruire tout, tout le temps", "caressant, engagé, contagieux)
- une accumulation ("la faim, la guerre, les pyramides sacrificielles érigées à l’envers au fil des siècles")
- un rejet du sujet ("S’offre à nous un monde")
- des métonymies ("nos bouches ankylosées", "de la moelle sociale à la pointe de nos cheveux", "les bras des révolutionnaires")

Merci pour ce partage !

   Davide   
26/3/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour gujot,

Plutôt qu'un manifeste pour plus d'équilibre, je vois davantage ici un réquisitoire contre la société contemporaine, voire un discours révolutionnaire. D'ailleurs, le titre "consomption" pose un constat réaliste, mais (vraiment) accablant.

Le texte est bien écrit, les mots sont justes et percutants pour exprimer le point de vue du narrateur / de la narratrice.
De plus, les dernières phrases sont touchantes, notamment celle-ci, que j'ai beaucoup aimée : "Embraser d’une passion pour l’être chaque battement de cœur."
Mais... je ne vois pas vraiment où est la poésie dans cet écrit.
Il me semble que la qualité de ce texte se trouve ailleurs que dans son expression poétique : il y a trop d'intensité, trop de virulence, les mots semblent se mordre entre eux pour se faire mal. Et j'ai mal aussi...

Malgré l'intention sincère qui s'accroche avec véhémence aux allitérations et aux assonances, et qui me touche, le texte n'éveille pas vraiment mon regard poétique.

Merci pour cette lecture,

Davide

   krish   
27/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Des images fortes pour tenter d'exprimer les signes annonciateurs d'une fin d'espèce. Poème qui me semble militant, d'un réalisme sans fard pour aussi terrible que soit notre effondrement inexorable. Mais réjouissons-nous de la "chronique d'une mort annoncée" ! Si la vie peut se passer de nous, le contraire n'est point vrai...ça rassure.


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