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Poésie contemporaine
Herbert : Vanité des jours
 Publié le 12/11/25  -  9 commentaires  -  3284 caractères  -  76 lectures    Autres textes du même auteur

« Tout fuit, hormis l’amour et la trace des âmes justes. »


Vanité des jours



Le temps fuit, et son aile impérieuse et sombre
Effleure nos destins d’un murmure sans nombre ;
Nul ne peut retenir, d’une main trop humaine,
Le flot sacré des jours qui s’échappe et nous mène.

Ainsi le temps s’en va, muet, sans complaisance,
Il vole nos printemps, nos fièvres, nos enfances ;
Et quand l’âme voudrait s’attacher à ses pleurs,
Il rit, et laisse au vent la poudre de nos heures.
L’homme, faible voyageur, court après sa lumière,
Et ne voit point la nuit qui borde sa rivière.

Né d’un souffle incertain, l’homme, en vain, se hasarde,
Il rit, puis se déçoit, s’élève, puis retarde ;
L’espoir le berce un temps, mais la crainte le mine,
Et l’ombre du néant sans fin le détermine.

Tel un oiseau perdu qu’un orage malmène,
Il cherche un peu de paix, trouve encore la peine.
Sa gloire est un mirage et son orgueil, fumée,
Son pas s’en va, tremblant, vers l’aube consumée.
Pourtant, dans ses erreurs, brûle un éclat sincère :
Le feu de l’infini qu’en lui souffla son Père.

Ô vie ! ô vain éclat ! ô pompe passagère !
Tu n’es qu’un songe errant sur la rive éphémère,
Où l’âme, tour à tour, s’enchante et se défait,
Et goûte en son trépas le fruit de ce qu’elle est.

La vie n’est qu’un théâtre où les ombres s’invitent,
Les rois s’y font poussière et les saints se visitent ;
Tout s’y peint d’illusions, tout s’y perd dans le vent,
Et la gloire à midi s’efface au firmament.
Mais dans l’ombre un parfum, qu’aucun souffle n’altère,
Monte encore vers le ciel : c’est l’amour et la prière.

L’amour, doux messager, paré de tyrannie,
Nous fait rois en un jour, mendiants en l’agonie ;
Il élève nos cœurs au faîte des ardeurs,
Puis les jette au revers d’éternelles froideurs.

Ô flamme souveraine et pourtant si fragile,
Tu changes en palais la cabane tranquille ;
Tu mets dans chaque larme un éclat de rubis,
Et donnes au malheur des parfums inouïs.
Si ton joug nous abat, ta grâce nous redresse ;
Sans toi, tout serait cendre et morne sécheresse.

Mais qu’importe, ô destin, ton caprice farouche ?
Le bien que l’on a fait demeure en notre bouche ;
Et l’innocent enfant, au berceau du matin,
Nous rappelle les cieux d’où vient tout le divin.

Car l’âme charitable, au déclin de ses heures,
Cueille encore des printemps parmi ses vieilles fleurs.
Rien ne meurt de l’amour ; sa trace est éternelle,
Et l’ombre du pardon a toujours forme belle.
Quand le monde s’éteindra sous le poids du silence,
Un seul cœur pur fera briller l’espérance.

La mort, sœur du sommeil, sans fiel et sans outrance,
Ferme enfin nos regards d’une sainte décence ;
Et l’âme, en son départ, d’un éclat séraphin,
S’éploie vers l’infini, pur joyau du destin.

Ô paisible compagne aux mains de porcelaine,
Tu poses sur nos fronts ta caresse lointaine ;
Tu n’as rien de la peur ni du froid des tombeaux,
Mais l’odeur des forêts et le chant des oiseaux.
Sous ton voile, la paix s’avance et nous délivre :
Tu n’ôtes point la vie, ô Mort, tu rends à vivre.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Lapsus   
25/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
De beaux vers et un rythme très structuré qui confère musicalité à l'ensemble. Le dernier sizain, portant conclusion consolante, est fort réussi.
Cette réflexion sur la mort est très bien menée et développée.
Le dernier vers, soigné et à l'opposé du sens commun, sonne comme une promesse.

Deux vers s'éloignent toutefois de l'alexandrin : "Monte encore vers le ciel : c’est l’amour et la prière" et "Un seul cœur pur fera briller l’espérance", tous deux rectifiables si l'auteur le jugeait utile.

   Robot   
27/10/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Il y a un gros travail de construction mais le ton emphatique donné à ce long poème finit par être ennuyeux et assez lourd.
J'ai relevé aussi des entorses au classique notamment dans le métrique irrégulière puisqu'on rencontre des vers de 11 et de 13. (Vers 9 - vers 30 - ...)
Des fautes de rimes (complaisances/enfance - pleurs/heures - ...)
Cela ajoute des cassures désagréables dans la lecture.
Dans le positif il y a une certaine recherche de l'effet poétique pour traiter le sujet .
Le texte aurait mérité d'être condensé dans certaines parties. Parfois il est plus important de réduire que de délayer la pensée.

   Lebarde   
29/10/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Un long, très long, trop long poème aux accents ( accents seulement) hugoliens sur le temps qui s'enfuit "sans complaisance", jonchant son passage de joies, de peines, d'amour, de regrets qui se voudraient éternels... jusqu'à la mort, inéluctable, qui fait peur mais qui pourtant n'ôterait "point la vie".

Bon! la démonstration est là, un peu dense, un peu triste mais surtout un peu touffue et sans doute un peu démodée dans laquelle je m'égare malgré plusieurs lectures attentives sans trouver autre chose qu'une atmosphère sombre et pesante.

Cette poésie présentée en classique dans une forme inhabituelle, oublie sur la longueur du texte, et c'est dommage, la rigueur de la métrique avec quelques vers qui se prennent les pieds dans le tapis et celle de rimes, fautives (complaisance/enfances ou pleurs/heures ...) qui trop souvent négligent la règle de l'alternance F/M.

Par ailleurs on peut relever ici ou là, mais rien de grave, quelques hiatus, répétions et approximations dans la ponctuation et la formulation.

Ce poème qui a incontestablement demandé beaucoup de travail de la part de son auteur(e) dont le métier est évident, mériterait d'être élagué pour me convaincre totalement.

En EL

   Myndie   
12/11/2025
Bonjour Herbert,

Pour votre première participation sur le site, j'aurais aimé être un peu moins critique mais ce qui me vient malheureusement à la lecture de votre poème c'est :« rien de nouveau à l'horizon ».
Sur un thème rebattu, j'ai trouvé là un pur exercice de style qui nous ramène au temps des grandes envolées lyriques et souffre de son académisme, d'une réthorique déclamatoire et surannée, avec ses inversions et ses exclamations typiques (« ô paisible compagne » « Ô vie ! ô vain éclat ! ô pompe passagère ! »)
Les vers, qui déroulent leurs clichés (le temps, le destin, la mort), disent, expliquent avec insistance au lieu d'insuffler. La forme est classique mais le style ampoulé, lourd et répétitif, loin de la sublimer, rend la lecture fastidieuse.
Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout accroché à cette Vanité là.
Ce qui manque ici, c'est la suggestion par l'image, la métaphore ou toute autre figure de style qui suppprimerait cette impression de froideur désincarnée et apporterait ce qu'il est coutume d'appeler l'émotion poétique.
Je vous reconnais néanmoins un réel talent d'écriture que je trouve dommage de mettre au service de cette poésie là, prévisible et sans impact émotionnel.

Drôle d'accueil me direz-vous mais je ne souhaitais aucunement vous décourager et je vous relirai avec plaisir dans un autre registre.

Myndie

   Provencao   
12/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Herbert et Bienvenue,

"La mort, sœur du sommeil, sans fiel et sans outrance,
Ferme enfin nos regards d’une sainte décence ;
Et l’âme, en son départ, d’un éclat séraphin,
S’éploie vers l’infini, pur joyau du destin."

Mon quatrain préféré où j'ai aimé ce verbe graciant la présence, vos mots entérinent le départ de cette âme. J'en aime cette aporie de l'imminence brisée par et qu'il serait presque irréaliste de prétendre réparer.

La mort peut bien glorifier la présence, s'ouvrir ainsi dans l'irritation entre limitation et existence.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   papipoete   
12/11/2025
bonjour p'tit nouveau
Je me revois en 2013, avec mes textes proposés en lecture, mais dont la longueur rebuta tant de lecteurs !
- il faut, pour ne pas saouler le lectorat, sabrer, sabrer à tout va ! même les passages dont on est le plus fier.
La mort pour thème est ici royalement exprimée, et
" ô flamme souveraine et pourtant si fragile..." est le passage que je préfère
NB une alchimie entre réflexion ordinaire et prosélyte convaincue, le tout versifié en dodécasyllabes ; de la belle ouvrage, mais tellement drue, trop drue.

   ANIMAL   
12/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très beau poème sur la vie, tout simplement, ce qui veut dire aussi le temps qui fuit, l'amour, la mort... Indissociables.

Si ce texte paraît long sur écran, j'ai pris le temps de le lire car dès la première strophe j'y trouve de la beauté. C'est clair, harmonieux, musical en lecture à voix haute. Beaucoup de choses dites me séduisent et je ne vois pas dans ce thème forcément de la tristesse. D'ailleurs la superbe dernière strophe le dit mieux que moi.

J'aime bien l'emphase de certaines tirades car c'est en adéquation avec le thème et le titre. Je crois que j'ai tout aimé mais si je devais choisir un passage, ce seraient ces deux vers:
"Rien ne meurt de l’amour ; sa trace est éternelle,
Et l’ombre du pardon a toujours forme belle."

Merci de ce beau voyage à travers le temps.

   RaMor   
12/11/2025
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
Bonjour,

Je reconnais le travail formel : le texte est propre, bien rythmé, les rimes tombent juste. Mais pour être honnête, je me suis ennuyé. Tout est si maîtrisé qu’il ne se passe plus rien.

C’est plus un texte qui rime qu’un poème : aucune aspérité, aucune faille, rien qui dérange ou respire. On sent l’effort pour bien faire, mais pas de nécessité intérieure, pas de risque.

Tout est en place, oui, mais la vie manque.

   EtienneNorvins   
12/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une méditation lyrique sur la fuite du temps et la condition humaine, où se mêlent mélancolie et espérance.

À travers de belles images (le temps « aile impérieuse et sombre », la vie « songe errant »), l’existence est peinte comme un théâtre d’illusions, où gloire et souffrance s’effacent inéluctablement. Pourtant, l’amour et la prière, « parfum qu’aucun souffle n’altère », transcendent l’éphémère et offrent une lueur d’éternité.

Car la mort elle-même, loin d’être une fin, devient une « paisible compagne » qui « rend à vivre ». Le poème, par son rythme et ses contrastes, célèbre ainsi la beauté fragile de l’âme humaine, toujours tendue vers l’infini. On ne peut s'empêcher bien sûr de penser à Hugo, et le texte laisse en effet souvent une impression de déjà-lu.

De même, cette alternance entre constats désabusés et élans d’espoir semble un peu mécanique : la chute sur l’amour et la prière, bien que belle, est presque attendue après tant de vers sur la vanité du monde...

Mais sa force demeure, qui réside dans la sincérité de son émotion, plus que dans une inventivité formelle ou thématique.


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