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Poésie libre
hersen : Farniente
 Publié le 27/08/21  -  17 commentaires  -  928 caractères  -  230 lectures    Autres textes du même auteur


Farniente



les olives au soleil
farnientent à s’en gorger
avant que le crépuscule andalou
ne repose le monde
et les oliviers

dans la plaine le chaud
s’entasse
et le vent ne brasse
que des souvenirs d’eau fraîche des sources
coulant sur les pierres

le soleil s’en va dormir
en des cieux
enchaîné à sa boule de feu
il éblouit avant de disparaître
de la vie lente

la vie lente
au soir se compte
en degrés ardents
en gestes figés
sous les arbres aux ombres molles
du lampion

un son se perd
quelque part dans l’assourdi de la soirée
un flamenco têtu
colle à la sueur

et sous la lumière
on devine au loin l’oliveraie

les hommes
les olives
farnientent

jusqu’à ce que le soleil
plus tard fatigué de chauffer tant
les délivre
de l’été


 
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   Gemini   
17/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien
En tant que siestard invétéré j’aime bien le titre.

Les étés d'Andalousie ne sont pas les nôtres. Il y fait bien plus chaud, et les températures n'y baissent que (très) tard dans la soirée (selon une courte expérience mienne).

J'ai bien aimé la brièveté des vers, comme si la chaleur accablante ne permettait pas de les lancer plus loin. Petits halètements à la va-comme-je-te-pousse. Il manque peut-être des allitérations ou des assonances marquées pour souligner la torpeur du moment. Le Soleil, l’Homme et l’olive, en sainte trinité, règnent sans partage le temps d’un été propice à la paresse.

Dans l’écrit j’ai buté sur :

"avant que le crépuscule...
ne repose le monde
et les oliviers"
où il faut s’imaginer que "le monde" représente les gens, je suppose. Pas très clair.

et

"le soleil s’en va dormir
en des cieux"
où "cieux" n’est pas suivi de qualificatifs auxquels on s'attend (en des cieux volcaniques ?)...

J'ai par contre apprécié

"les ombres molles"
et
"le flamenco têtu"
sans savoir pourquoi.

   EtienneNorvins   
27/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,
C'est un tout autre mont des oliviers que vous proposez, célébration plutôt que prière, et avec un coucher en guise d'ascension.
Belle évocation en effet de ces soirées étouffantes, où chaque geste pèse, ce que rend bien le rythme suspendu de vos vers. Raison pour laquelle et pour ma part, ce soleil qui s'en va dans des cieux incertains me plaît beaucoup (est-ce azur ou enfer, on est trop fatigué pour s'en soucier).
J'aime aussi "le son qui se perd dans l'assourdi de la soirée", même si je suggérerais le remplacement des trop claquantes 'k' et 'p' de 'quelque part' par un plus épuisé 'là bas' ou quelque chose dans le genre.
De même, le 'plus tard' du 2è vers de la dernière strophe est-il nécessaire ? - il m'a un peu fait perdre le fil, puisque le soleil était couché depuis la 3ème strophe... - j'ai d'abord lu 'plus tard (dans la nuit)' avant de comprendre au dernier vers... Je suggèrerais alors : 'Jusqu’à ce que le soleil / fatigué de chauffer tant / plus tard (un jour ?) les délivrent / de l’été".
Merci pour ce partage estival, tout en contraste avec l'été automnal ici,
Respectueusement,

   Provencao   
27/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J' ai bien aimé cette solennité dans ce Farniente qui traduit fort justement la vérité de ces soirées suffocantes et torrides du grand Sud.
Votre poésie délivre une atonie, une oisiveté de l’avoir pour se tenir à l’écoute de " ce vent qui ne brasse que des souvenirs d'eau fraîche des sources..."

J'ai bien aimé cet état de suffocation, en veillant dans l'espoir, l'attente "du soleil fatigué qui délivre.."

Belle temporalité dans ce farniente en vos vers, où vous nous invitez à cette oraison qui nous accable, nous étreint et surtout nous étonne...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
27/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour hersen
ça cogne du côté de l'Algarve, même les oliviers tirent la langue, et dans la plaine un chemin à pris la place d'une rivière, qu'un vent brûlant ne laisse pas tranquille ; le soleil n'ira-t-il pas enfin se coucher, alors qu'un dernier flamenco dans la nuit s'endormira...
NB un poème que l'auteure n'écrivit pas, de séjour en France où l'été ne défit pas ses valises, mais laissa le ciel se charger d'inonder travailleurs et vacanciers !
Le soleil règne sans partage sur le Portugal, et seules les olives bien dodues tirent sur leur arbre, comme alanguies maintenant qu'elles ont tout pris !
la seconde strophe, il fait particulièrement chaud et le fantôme de l'eau enfui de la rivière, rôde porté par le vent mauvais...

   Vincente   
27/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Les images, le rythme, la pesanteur et cette chaleur qui s'inscrit et nous inonde puissamment au fil, au long, au lent décompte des strophes de cette poésie décidément très attachante… comme un "flamenco têtu / colle à la peau" (j'aime particulièrement cette image).

Alors que l'atmosphère est sèchement mais généreusement embuée, l'évocation assume une clarté narrative très accueillante. Et sans se laisser aller à quelque facilité, elle offre à chaque strophe sa petite réjouissance, certes souvent modeste mais très plaisante malgré tout, en contrastes fondus – mais la chaleur... la chaleur est si présente… :

"les olives au soleil / farnientent à s'en gorger"

"et le vent ne brasse / que des souvenirs d'eau fraîche des sources"

"le soleil va s'en dormir / en des cieux"

"sous les arbres aux ombres molles / des lampions"

"un flamenco têtu / colle à la sueur"

"les olives farnientent"

"jusqu'à ce que le soleil / … / les délivrent / de l'été"

Que de justesse dans ces mots, cet agencement dépouillé mais où chaque retour à la ligne profite à l'énonciation, la longueur faite de langueur juste contenue, sans fatigue mais vive dans sa léthargie assumée !
J'ai trouvé cet ensemble très prenant, très bien servi.

   Luz   
27/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

J'ai beaucoup aimé. Cette ambiance de chaleur, de lenteur et de langueur de l'été est très bien rendue.
J'ai juste une remarque sur le vers : "que des souvenirs d’eau fraîche des sources". Je trouve qu'il sonne bizarrement, sans doute trop de "des/de/des..." J'aurais écrit "que des souvenirs de sources fraîches".
Mais le reste je n'aurais pas pu l'écrire. La critique est facile, mais l'art est difficile...
Merci.

Luz

   Eskisse   
27/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

C'est un très beau poème, plein d'originalités telles ces olives qui farnientent, ces "souvenirs d'eau fraîches", cette temporalité diffuse, les assonances en " s" de la cinquième strophe et ce " flamenco têtu". J'aime bcp la délivrance finale.
Cette évocation colle parfaitement bien avec des paysages arides d'oliveraies vus récemment en voyage.

   Cristale   
28/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
À te lire l'envie de s'alanguir dans un champ d'oliviers andalous se fait ressentir autant que le besoin de se désaltérer à l'"eau fraîche des sources coulant sur les pierres".

Un poème immobile mais tellement vivant dont, comme souvent, j'apprécie les vers aux mots posés, comme si de rien n'était, juste là où il faut.
Fluide, brûlant et si frais à la fois, quel joli tableau sous la toute puissance du soleil se couchant pianissimo.

Bravo et merci hersen.
Cristale

   hersen   
28/8/2021

   Myo   
29/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une atmosphère, une ambiance, comme vous savez si bien les créer.
Il y a dans cet écrit quelque chose qui tourne doucement comme la lourde chaleur et la lassitude.

Des mots qui frémissent et qui se ressentent plus qu'ils ne se lisent.

Merci du partage et bravo

   Yannblev   
30/8/2021
Bonjour Hersen,

On a presque chaud quand on lit votre évocation… c’est bon signe.

C’est le signe qu’elle est parfaitement équilibrée et c’est toujours enrichissant de ressentir d’emblée ce que devait ressentir l’auteur lui-même en posant ses mots. Cette immédiateté du ressenti est le propre de la poésie foncière d'un texte proposé au partage.

Merci donc de ce brûlant partage.

   Proseuse   
30/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ha, Hersen, j'avais lu ton poème le jour de sa publication, et tout en le trouvant, pour moi petite Bretonne, presqu'éxotique et... comment dire .. fondant peut-être ?:-) Aujourd'hui, je le relis et le ciel d'ici est si gris et ce petit vent bien trop frais que cette même lecture me fait maintenant… rêver ! Merci pour cette évasion et cette description bien amenée qui me met l'eau à la bouche , tiens c'est malin maintenant je maudis mes choux-fleurs et mes artichauts et j'envie l'olivier !:-)

   Cyrill   
31/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
« fait chaud l’été, le soleil pèse des tonnes » chantait Yves Montant. Mais ici, on est plus dans le plaisir que dans la souffrance des manutentionnaires du café.
Ici c’est les olives, la farniente, la lenteur.
L'immobilité, presque.
Par petites touches, le tableau est brossé.
J'ai bien aimé cette espèce de flegme/repos qui semble t'empêcher d'écrire plus d'un mot par vers dans l'avant dernière strophe. Plus loin, même le soleil est fatigué, c'est dire !
Également aimé ce "flamenco têtu" qui "colle à la sueur", comme la chaleur qui bat dans les tempes.
la chaleur torride, très peu pour moi, et pourtant je me suis senti en empathie !

   hersen   
5/9/2021

   Ombhre   
12/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,

J'ai du me mettre de la crème solaire après avoir lu ce beau poème :-)

La chaleur s'y fait sentir, pensante, engluante, elle fige les gestes et le paysage. J'ai beaucoup aimé

dans la plaine le chaud
s’entasse
et le vent ne brasse
que des souvenirs d’eau fraîche des sources
coulant sur les pierres

et

un son se perd
quelque part dans l’assourdi de la soirée
un flamenco têtu
colle à la sueur

un vers m'a interpellé:
le soleil s’en va dormir
en des cieux
enchaîné à sa boule de feu
le soleil étant une boule de feu, comment peut-il être enchainé à une boule de feu ? Peut-être n'ai-je pas compris l'image, mais elle m'a perturbé.

Le final conclue magnifiquement le poème. Après tant de chaleur, que vienne la délivrance de l'automne et l'hiver !

Merci pour ce beau partage.

Ombhre.

   solo974   
29/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour hersen,
J'ai bien aimé le titre de ton poème et l'effet de surprise créé par les deux premier vers :
"les olives au soleil
farnientent à s’en gorger"
Le procédé de la personnification m'a plu, en effet.
J'ai moins aimé, en revanche, ces deux vers :
"dans la plaine le chaud
s’entasse"
Le verbe "s'entasse", en effet, est trop prosaïque selon moi.
Bien à toi et au plaisir de te relire.

   Charivari   
19/9/2022
farnienter? Quel joli verbe.
J'aime bien aussi le chaud qui s'entasse, la chaleur !iquide", j'aime moins les métaphores trop proches de la réalité, comme le soleil comparé à la boule de feu. Un chouette texte, qui nous rend bien toute la nonchalance de l'été andalou
Au plaisir de te relire


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