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Poésie néo-classique
Ioledane : Châteaux de vers
 Publié le 16/06/13  -  12 commentaires  -  834 caractères  -  335 lectures    Autres textes du même auteur

C’est un vœu hors sujet que mon poing serre et froisse.


Châteaux de vers



Dans ma quête diffuse au-delà des gravats
Qui bordent sagement l’enclos de nos sentences,
J’avais l’âge étriqué de ces outrecuidances
Que l’on s’érige en prince affamé de vivats.

D’un pas fier et transi, j’ai foulé des hivers,
Traqué l’altier écho de rimes solennelles ;
Je rêvais ! à l’instar de ces polichinelles
Qui de placards grossiers font des châteaux de vers.

J’ai frôlé le soleil puis maudit les étés
Qui me grillaient, sournois, d’une âpre lassitude ;
Je voulais l’absolu ! Mais nulle plénitude
N’est venue enrichir mes placets hébétés.

Les horizons clinquants ne m’éblouissent plus ;
C’est un vœu hors sujet que mon poing serre et froisse,
Ne me laissant pour lot que la triste paroisse
Qui sert de pis-aller aux serments révolus.


 
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   Miguel   
4/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Texte très irrégulier, avec de très beaux vers, tout à fait remarquables, et des choses plus ordinaires, un peu médiocres ; chacun les trouvera. Le premier quatrain par exemple présente deux premiers vers "tirés par les cheveux" et deux autres bien supérieurs, encore que je m'interroge sur la légitimité grammaticale du "que". Vu ce que l'auteur semble exprimer, on se demande pourquoi il écrit encore ; mais enfin qu'il continue si c'est pour nous servir, ne serait-ce qu'ici ou là, de beaux vers.

   Anonyme   
16/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Ioledane... Ai-je bien compris le sens de ce poème ? Un auteur, écrivain, poète, peu importe, qui revient sur une oeuvre littéraire quelque peu décevante ?

Je voulais l’absolu ! Mais nulle plénitude
N’est venue enrichir mes placets hébétés.

Qu'entendez-vous par les placets hébétés ? ainsi que par...
... à l’instar de ces polichinelles
Qui de placards grossiers font des châteaux de vers.


J'aime beaucoup...
l’altier écho de rimes solennelles ; un peu moins le "grillaient" du troisième quatrain mais l'ensemble tient toutes ses promesses.
Une préférence toutefois pour le quatrain de fin...
je trouve un peu bizarre le point d'exclamation placé après Je rêvais mais ce n'est qu'un détail !
Je trouve malgré tout que ces quatre quatrains ont de "la gueule" avec quelques vers qui sortent de l'ordinaire...

   Sansonnet   
16/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un style puissant qui me laisse admiratif, un rythme quasi-parfait ! (Je n'ai pour ainsi dire pas eu d'accrocs, le tout étant fluide)
Mais malheureusement, ça ne me parle pas ! Voilà pourquoi je note aussi "bas".

   brabant   
19/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Ioledane,


Je suis d'accord avec le contenu de chaque strophe, et je pense que maint poète en a suivi le trajet. Peut-être ne partagerais-je cependant pas totalement le pessimisme de la dernière.

Très très belle écriture qui comprime pour mieux les "exprimer" ses sens, élégante comme une main aux longs doigts fins mais puissants qui caresserait une grappe de muscat et la présenterait comme une promesse en offrande sur sa paume, pour lentement la compresser ensuite et en faire couler le jus comme un sang noir entre les doigts. Le problème est pour moi que vous ne léchiez pas ce jus pour vous en abreuver dans le dernier quart du poème, vous vous seriez aperçuE que ce jus noir avait un goût de nectar blond.

:)))

   Anonyme   
16/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Quelque chose dans le ton empêche les vers de se planter directement au cœur, mais on sent de la poésie bouillonner au cœur des mots. C'est court, l'allure sophistiquée n'aurait pas permis plus long. Manque-t-il de grands vers, c'est toutefois pas mal, trouvé-je.

   Lunar-K   
16/6/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Ioledane,

Un poème qui, forcément, me parle. Comme à la plupart des oniriens je suppose, qui se reconnaîtront sans doute dans ce parcours des ambitions perdues, déçues ou galvaudées (selon le point de vue et la mauvaise foi de chacun...^^). Alors pourquoi pas, un poème sur les poèmes ratés, ma foi, d'autres ont bien écrit des textes magnifiques afin de clamer l'impossibilité face à laquelle ils se trouvaient d'écrire... avec ce risque bien entendu de se voir accusé de fausse modestie ou posture.

M'enfin, vous ne risquez pas vraiment ça ici. Non que ce poème sur les poèmes ratés soit lui même totalement raté, je ne le pense pas. Mais bon, ce n'est pas non plus une franche réussite à mon avis. Sur le fond d'abord, avec cet espèce de ressassement du narrateur, frustré, plus prompt semble-t-il à se lamenter sur son sort qu'à se remettre véritablement en cause (il a au moins le bon goût de ne s'en prendre qu'à lui-même...). Car au fond, que dit ce texte si ce n'est : "je visais trop haut, mais faute d'avoir atteint ces sommets je ne vise désormais plus rien" ? Un peu facile, je trouve.

Mais ce n'est pas tellement cela qui me dérange dans ce texte. Car au fond tout le monde réagit à son propre échec comme il l'entend, et toute attitude peut s'avérer intéressante pour le lecteur que je suis à condition d'être suffisamment bien exprimée. Et là, franchement, ça coince... Des images moyennes ("horizons clinquants"...), sinon contradictoires (comme la quête peut-elle être diffuse tout en étant quête d'absolu... ?), des tournures plutôt moches ("altier écho"...), des rimes attendues (celles de la troisième strophe surtout) ou absurdes (qui sont ces polichinelles du septième vers ?)... Soit pas mal de maladresses et de lourdeurs qui déforcent bien l'ensemble.

Pas convaincu donc, malgré ce thème qui, sans doute, mérite mieux.

Bonne continuation !

   Anonyme   
17/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme je privilégie le message que le poème transmet à
d'autres considérations (musicalité) j'aime bien cet écrit qui
pourrait s'adresser à beaucoup.
Oui il est exact que le poème est irrégulier mais chaque vers
ne peut nous mener au paradis, il ne faut pas rêver.

Je retiendrai surtout :

Que l’on s’érige en prince affamé de vivats.

Je rêvais ! à l’instar de ces polichinelles
Qui de placards grossiers font des châteaux de vers.

Je voulais l’absolu ! Mais nulle plénitude
N’est venue enrichir mes placets hébétés.

Qui ne se reconnaîtra pas dans ces passages ?

Je suis plus réserver concernant le quatrain ultime.

Bien à vous.

Hananké

   Anonyme   
17/6/2013
Bonjour Ioledane,

J'ai probablement zappé quelque chose dans votre poème ou dans le Sorgel, mais je ne comprends pas pourquoi votre poème n'est pas publié en Classique : aucune rime ne me parait douteuse; je ne relève aucun hiatus interdit, peut-être quelque chose du coté des diérèses en IER... Bref, rien remarqué... Je serais intéressé de savoir ce qui a motivé cette décision.

De nombreux vers montrent que vous êtes tout à fait à l'aise dans le classique.
Par contre, les métaphores et le lexique me semblent un peu confus : c'est que je ne suis pas un lecteur très intelligent, et que j'ai souvent besoin de m'y reprendre à plusieurs fois pour assimiler certains textes.
J'ai fini par comprendre qu'il s'agit d'un poète de notre niveau, c'est à dire quelqu'un d'outrecuidant qui dans son costume serré fabrique en réalité plus de gravats à débarrasser que de vers à trinquer.

Je trouve la forme un peu "noueuse" par moment. Pourquoi cette forme pronominale du verbe "ériger"? Il n'y a pas de ponctuation après "outrecuidances" ! La logique grammaticale voudrait que ce soient ces "outrecuidances" que vous érigiez en "prince affamé de vivats", donc, "que l'on érige" et non "que l'on s'érige". Si vous voulez dire que c'est soi-même que l'on érige, etc..., alors il faudrait isoler cette proposition de tout ce qui précède. Là encore, quelque chose m'échappe peut-être...d'autant que le CL n'a pas corrigé, alors...

Je cale un peu sur la métaphore polichinelle/château de vers.

Après quelques recherches, j'ai fini par trouver que "placet" pouvait se rapporter à une forme de petit poème rédigé comme un placet, c'est à dire comme une lettre de requête. Apparemment il s'agit toujours d'un sonnet, et donc je trouve dommage que votre poème n'en soit pas un.
Hébétés? Pourquoi vos poèmes sont-ils hébétés? Doit-on le prendre dans le sens de "stupide"? Encore un petit problème de lexique, pour moi...je ne trouve pas la formule très heureuse.
Je n'aime pas trop non plus ce voeu "hors sujet"; Si ça signifie que le voeu d'écrire un chef-d'oeuvre s'est fracassé sur un échec, et n'est plus qu'un gravat qu'on va foutre à la poubelle, là encore je ne suis pas totalement convaincu par l'image.

J'ai tellement peur d'être passé à côté de votre texte qu'il serait injuste de le noter, tellement votre style recèle de qualités.
Une autre fois, j'en suis sûr.

Cordialement
Ludi

   Laroche   
18/6/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour. Beaucoup de choses très justes, et parfois très "pointues" ont été exprimées sur ce poème. Je me bornerai donc à un ressenti global, qui me fait éprouver le sentiment d'un texte au vocabulaire trop souvent "approximatif". C'est sûrement en cela qu'il n'est en effet pas classique.

   Ioledane   
19/6/2013

   David   
22/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Ioledane,

Ça m'évoque un peu les "châteaux en Espagne" ces "châteaux de vers", le dernier quatrain est très parlant dans ce sens là, il "plombe" l'atmosphère du poème dans une langue sans nostalgie. Les plus anciens peuvent rêver des âges que les plus jeunes ne cherchent qu'à fuir en courant. Le vers en exergue est très joli.

J'ai passé du temps sur le 4ème vers à chercher ce qui me semblait bizarre, mais en fait c'est moi, j'ai mis un temps à me rendre compte que le L apostrophe représente bien "les outrecuidances". Le sens voulu serait bien : J'étais à l'age où on s'érige des outrecuidances comme un prince affamé de vivats. On devine ces outrecuidances comme une quête d'absolu dans le contexte, plus largement, ça qualifierait même ces "châteaux de vers". C'est l'enjambement, et une lecture un peu passive, qui m'ont créé la confusion.

Le pseudo jeu de mots entre l'expression "avoir un polichinelle dans le placard" et l'usage de ces mots dans le second quatrain est assez étrange, parce que ce n'est pas un "jeu de mot" à proprement parlé je crois, dans le sens où il n'est pas question d'enfant ou de grossesse, il y a une idée de "bâtard" là dessous plus symbolique peut-être : Si on emploie l'expression au lieu d'un "je suis enceinte" soit c'est de l'humour un peu noir, soit c'est que la naissance doit rester secrète. Il y a une autre assonance alter égo/altier écho mais là, je vais arrêter de courir après le lapin mécanique comme dans une course de lévriers... en gros, le sens pourrait être : je me cherchais mais je ne me connaissais pas.

Le tout est musical et ce langage imagé, même si j'ai ramé un peu, j'ai pu lui trouvé une cohérence, ça m'a bien plu.

   jfmoods   
17/4/2016
Les champs lexicaux de la royauté ("s'érige", "prince", "fier", "altier", "châteaux", "soleil", "absolu", "plénitude", "clinquants", "éblouissent", "serments") et de l'écriture ("rimes", "placards", "vers", "placets", "hors sujet") structurent le poème, signalant, chez le locuteur, un horizon d'attente exigeant appuyé par deux formes exclamatives. La mise en perspective des temps du discours (imparfait : "J'avais", "Je rêvais", "me grillaient", "Je voulais", passé composé : "j'ai foulé... / Traqué", "J'ai frôlé... puis maudit", forme négative : "N'est venue" et présent) rend compte de l'échec de cet idéal trop élevé. Un lexique résolument dépréciatif accompagne ce constat amer (participes passés : "étriqué", "affamé", "transi", "hébétés", "révolus", adjectifs qualificatifs : "grossiers", "sournois", "âpre", noms communs : "outrecuidances", "polichinelles", verbes : "serre", "froisse", groupe nominal : "la triste paroisse", nom commun : "pis-aller", main métonymique de l'écrivant aux phalanges désormais repliées : "mon poing").

Merci pour ce partage !


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