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Poésie néo-classique
TITEFEE : L'inique sentence
 Publié le 18/06/13  -  12 commentaires  -  2161 caractères  -  123 lectures    Autres textes du même auteur

L'ordalie et les bûchers de l'Inquisition dans une époque où il ne faisait pas bon être "singulier" ou demeuré" ou rebouteux…


L'inique sentence



Ils étaient tous venus, nantis et misérables,
Voir brûler à midi les deux pauvres coupables
Dans le feu des enfers.
Le bûcher était prêt mais c’était prévisible,
Plus d’un vil délateur se rendrait invisible
Des enchaînés aux fers.

La place se comblait, en formant un grand cercle ;
Marchands de porcelets entrouvrant leur couvercle
Préparaient des abats,
Dont l’odorant fumet senti aux alentours
Attirait les passants accourus des faubourgs
Pour ces cruels sabbats.

On exécuterait sur la place publique
Angèle et Antonin dont une règle inique
Avait scellé le sort.
Dans un débat houleux, les traitant de sorciers,
La sentence tomba de tous ces justiciers,
Les condamnant à mort.

Angèle et Antonin n’avaient pour seule tache
Que d’avoir délivré à plus d’un sombre lâche
Prières et onguents.
Ils étaient rebouteux, avaient la connaissance
D’un savoir ancestral de divine puissance
Mais sans être arrogants.


Suite 2

Dans le ciel du mois d’août, quand le soleil culmine
Avec son bleu très dur sur la place on devine
Les hommes embrasés,
Par ce spectacle vu sans baisser les prunelles,
Où ils assisteront à ces scènes mortelles,
Sans en être blasés.

L’attente, en excitant les chevaux à l’attache,
Irrite encore plus cette gent trop bravache
Qui attend en piaffant
Devant les fûts de vin, à présent mis en perce,
Qui attirent près d’eux, fort séduisant commerce,
La foule bon enfant.

Angèle et Antonin, dans une robe blanche,
Poignets et mains liés, dépassant de leur manche,
Supplient avec ferveur.
La supplique au divin dévotement apprise
À l’instant redevient le plus beau chant d’église,
Qu’on chante avec son cœur.

La peste cet hiver avait fait des ravages !
Sur plus d’un volet clos, malgré les lessivages
Restaient en blanc les croix.
Le bétail, lui aussi, pris de fièvres malignes,
Mourut en une nuit, ce malgré les consignes
D’un badigeon de poix.


 
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   Miguel   
4/6/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le récit est intéressant, mais voilà, il s'agit seulement d'un récit et non d'une démarche véritablement poétique. On peut mettre de la poésie dans de la narration, Hugo y excelle, et La Fontaine, mais ici l'auteur s'est laissé aller au désir de dire, et cela donne un résultat trop prosaïque à mon sens, même si ici ou là l'émotion est au rendez-vous.

   Ioledane   
4/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pas facile de transcrire en poésie ce sombre épisode de l'histoire !
Je salue l'intention, et la richesse de ce texte bien documenté, au vocabulaire me semble-t-il adapté. Le rythme en 12/12/6/12/12/6 porte bien le récit.

Quelques passages cependant me semblent un peu maladroits :
- "Le bûcher était prêt mais c’était prévisible"
- "Dans un débat houleux ,les traitant de sorciers / La sentence tomba" etc : ce n'est pas la sentence qui les traite de sorciers, il faudrait donc revoir la tournure
- "Mais sans être arrogants"
- "Avec son bleu très dur"
- "Mains liées au dos, dépassant de leur manche" : il faudrait me semble-t-il mettre manches au pluriel. Si l'auteur tient à garder une harmonie visuelle pour la rime, il faudrait par exemple écrire juste au-dessus "dans leurs deux robes blanches".

Au vers 19, le mot "tâche" est à mon sens mal orthographié, il s'agit d'une 'tache qui salit' et non d'une activité ou corvée.

Quelques remarques sur la versification par ailleurs :
- "Irrite encor plus cette gent trop bravache" : pour que ce soit un alexandrin, il faudrait utiliser l'orthographe courante de "encore"
- Vers 38 et 39 : "liées" et "prient" sont utilisées comme en prosodie classique (prononciation du e muet), or pour moi ce n'est pas très cohérent avec l'ensemble du texte, où le néoclassique est assez présent et notamment dans les hiatus fréquents dans ce poème.

Bien aimé la chute et "les consignes d'un badigeon de poix".

   placebo   
6/6/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Le thème et la forme me font penser à des sortes de fables ou de chants, des moyens oraux pour transmettre les histoires. La structure est assez narrative en fait et s'éloigne pour moi de la poésie.

Je trouve la forme parfois un peu faible : "était" répété dans le vers, "débat" vu la teneur du texte je pense plus à un réquisitoire, "tous ces justiciers" ambiguïté avec "les" avant et après, "un sombre lâche" étrange formulation pour un malade, "attend" redondance avec "attente".

La dernière strophe est assez décalée du reste, j'ai du faire un effort pour la resituer.

Bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
18/6/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Miguel a dit ce que je pense : trop prosaïque.

Ce récit manque cruellement de lyrisme et d'emportement.
On aurait aimé partager le sort des malheureux mais on assiste
en spectateur voyeur.

Bien à vous.

   Anonyme   
18/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour TITEFEE,

Votre production sur le site est si importante que vous avez probablement fait vos choix poétiques depuis longtemps.

La poésie est multiple, chacun a ses propres horizons, et c'est très bien comme ça pour le plaisir de la diversité. Mais s'il y a une chose que devrait contenir chaque poème c'est au minimum un certain dépassement de la réalité, ne serait-ce que par quelques émotions éparses.

Le poète est-il un simple photographe de la nature, même si celle-ci est parfois magnifique? Ne doit-il pas s'intéresser plutôt à ce qui est hors champ? Ce qui m'intéresse du poète c'est ce que lui ne voit comme personne, et ça il ne peut le traduire que par des images, des métaphores ou tout autre figure stylistique. Et pour ça pas besoin d'emphase ni d'enfumage. La sobriété (puisque c'est votre style) est souvent suffisante en poésie.

Tout ça pour vous dire que vous avez une belle écriture, vous savez raconter des histoires, mais pour moi ça ne suffit pas à créer la poésie. Ça me fait un peu penser à cet ami de la famille à qui on fait toujours appel au dernier moment, pour vous concocter un poème au pied levé à la gloire de la mariée. J'exagère beaucoup. Il y a du travail dans votre texte, je trouve les rimes excellentes, malignes; la recherche formelle 12/12/6 aboutit à un très bon résutat, et franchement je trouve dommage de ne pas pousser la magie plus loin.

Cordialement
Ludi

   Pimpette   
18/6/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bouleversant!
Ce récit à la pointe sèche sans aucune des vieilles recettes poétiques habituelles est d'une efficacité redoutable!
On tremble devant ce témoignage de la laideur et de la cruauté humaine!
Sans un mot de trop!
Je ne connais pas notre auteur que je salue!

   brabant   
18/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour TiteFée,


Revoilà TiteFée, avec de la belle et solide ouvrage bien ficelée ;) pour le plus grand bonheur des grands Anciens et j'en suis persuadé, très vite, des petits Nouveaux, en tout cas pour mon bonheur personnel, hélas pas pour celui d'Angèle et d'Antonin dans ce diptyque.

L'histoire est universelle, on fait appel en cachette aux pratiques parallèles quand on est dans le besoin pour mieux condamner au grand jour ceux qui nous ont aidés dans dans la souffrance. Dieu ! Que de crimes a-t-on commis en ton non !
Banalité et Horreur du spectacle, le bûcher comme attraction et la religion comme justification, le frisson hypocrite et aveugle des feux de l'enfer, tout est rendu ici avec une remarquable sobriété car sans doute est-ce ainsi que cela était vraiment, hors des trémolos du romantisme et du gothique dix-neuviémistes.

Merci TiteFée pour cet édifiant tableau sans édification, spectacle sans pathos !

:)

   Sansonnet   
18/6/2013
Juste un com pour dire que je l'ai lu, mais je ne noterai pas ! (ça change tiens ^^)
Disons que je suis mitigé ! C'est une histoire (35 épisodes, c'est cela ?), raconté poétiquement, mais manquant effectivement de ce brin de poésie qui me fait voyager.
Ici, c'est une retranscription du passé, certes joliment dit, mais non un point de vue, ce qui fait l'essence de la poésie quand on se dévoile vraiment.

Bref, je ne sais trop quoi penser donc pas de note de ma part.

Bonne continuation quand même. ;)

   aldenor   
18/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai aimé la recherche de petits détails qui rend la scène très vivante.
La dernière strophe est surprenante. D’un coup, on déborde du cadre du bûcher, on voit plus large ; en deux temps, d’abord les volets, on lève avec vous les yeux, on ne veut peut-être pas voir l’exécution, et puis on s’éloigne encore, là où était le bétail...
L’impression d’une caméra restée fixe avant cela, qui se déplace soudain.
Je me demande cependant si le passé simple de « mourut » est bien correct : peut-être « était mort une nuit » ?

   LeopoldPartisan   
21/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup cette forme poétique (la pratiquant moi-même) racontant une histoire longue dans laquelle on va pouvoir s'installer. Le sujet est en plus toujours d'actualité, ici on condamne ce qui est différent.
L'écriture est belle, simple et sans artifice inutile.
l'histoire est déjà poignante car directement on entre dans le vif du sujet en appellant par exemple les condamnés par leurs prénoms.

oui décidément Titefée, vous avez tout bon...
et en plus cela rime avec François Vion...

   marogne   
30/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Ca fait plaisir de relire Titefee après tant d'absence.

Un thème efficace et contemporain, l'inquisition ne semble pas avoir, effectivement, quitté les sphères de la société qui refusent, aujourd'hui comme alors, la notion même de progrès et d'humanisme.

Marogne

   David   
17/7/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Titefee,

J'ai voulu lire le début de cette histoire après sa deuxième partie mais c'est en fait par la fin, l'exécution des deux rebouteux, que débutent le récit. Ce n'est pas mal d'ailleurs comme plan, de débuter par la scène la plus spectaculaire : le bucher.

L'accent n'est pas tant sur la torture subie par les deux hommes mais plutôt sur la liesse populaire qui anime la place ce jour-là, une mise à mort transformé en attraction de foire. La structure du poème et des phrases sur deux vers longs et un plus court donne un rythme particulier, assez bien mené, où les derniers mots tombent souvent comme un couperet :

"Dans le feu des enfers"
"Les condamnant à mort."
"Les hommes embrasés"
"La foule bon enfant."

On retrouve les grandes lignes avec ces quelques vers. Le ton de conteur donnera quelques anecdotes sur la période, mais restera assez sobre à mon goût, ce n'est pas non plus un cour d'histoire, c'est plus proche de ce qui pourrait se raconter "à la veillée".


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