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Poésie classique
Ioledane : Éveil urbain
 Publié le 26/07/13  -  12 commentaires  -  1168 caractères  -  261 lectures    Autres textes du même auteur

"L'ombre s'évapore
Et déjà l'aurore
De ses rayons dore
Les toits alentour ;
Les lampes pâlissent,
Les maisons blanchissent,
Les marchés s'emplissent :
On a vu le jour."
Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers.
(On pensera aussi à Dutronc, évidemment.)


Éveil urbain



Quand l'aube appose son blason
Sur le bat-flanc las des bacchantes,
Quand s'allume un pâle horizon
Sonnant le glas des élégantes,
La ville émerge de son deuil
Pour revêtir un voile blême ;
Et les plaisirs en trompe-l'œil
Laissent la place au lent carême.

C'est l'heure où les mâtins errants
Traînent leurs rancœurs dans les rues ;
Où les trottoirs malodorants
Révèlent d'étranges verrues ;
Où s'extrait le premier métro
De son terminus apathique,
Et mon voisin qui fume trop
M'inflige sa toux de phtisique.

Quelques noceurs désenchantés,
Frôlant des murs aux portes closes,
Tracent leurs trajets déjantés
Vers d'aléatoires narcoses ;
Un roquet tire un petit vieux
Vers un placide réverbère ;
Mon voisin crache à qui mieux mieux
Sa déchéance pulmonaire.

Paris s'éveille au jour fécond
D'hétéroclites mélopées ;
Le fer forgé de mon balcon
S'écaille sous mes mains crispées ;
Là-bas se hisse le soleil
Au-dessus d'une tour opaque,
Chassant d'un bienveillant conseil
Mon léger spleen d'insomniaque.


 
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   Pouet   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien aimé. Particulièrement ce passage:"Un roquet tire un petit vieux/Vers un placide réverbère/Mon voisin crache à qui mieux mieux/Sa déchéance pulmonaire. Même si je trouve étrange la description car on dirait que le narrateur se trouve à deux endroits en même temps (car il ne me semble pas avoir vu des réverbères dans le métro) Enfin peu importe, j'ai bien aimé cette poésie sauf la première strophe qui ne m'a pas trop emballé, je l'ai trouvé trop empesée, trop "datée" mais le reste me plaît.

   Anonyme   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Oui, bien sûr comment ne pas penser à Dutronc, Paris s'éveille
et son merveilleux solo de flûte.

J'aime le poème et ses images matinales sont bien campées.
Tout le monde y passe et justement cette énumération
de portraits peut paraître un peu automatique.

Mais ne gâchons pas la fête.

Bien à vous.

Hananké

   Robot   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voyage sympathique dans la grande ville. Car vous n'avez pu tout voir de votre balcon. Il est vrai que les insomniaque marchent beaucoup, mais en ce qui vous concerne avec une solide capacité d'observation. Un parcours plaisant pour le lecteur juste avant que le soleil caniculaire ne nous étouffe comme aujourd'hui.

   Pimpette   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime!
Surtout ce style net comme un rasoir!
Chaque vers ou presque apporte , sans ronds de jambe, une détail de plus au sujet et un plaisir de plus à la lecture!
Chaque fois qu'une ville s'éveille on a tendance à penser à Dutronc mais ici nulle copie et même...je préfère le descriptif très riche et original de notre poète onirien...eh! oui! par exemple:

"Un roquet tire un petit vieux
Vers un placide réverbère ;
Mon voisin crache à qui mieux mieux
Sa déchéance pulmonaire.""

...et il y en a d'autres...

   brabant   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Ioledane,


Puisque vous évoquez Désaugiers (Je ne savais pas que Dutronc et Lanzmann l'avaient pompé. Belle écriture que celle de Lanzmann !) vous auriez pu trouver un titre plus pétillant que "Eveil urbain", peu chantant et disgracieux ;) pas à la hauteur de votre poème AMHA.

L'écriture est belle et solide.

J'aime beaucoup :
"Un roquet tire un petit vieux
Vers un réverbère"
Il y a d'ailleurs d'autres trouvailles et/ou formulations astucieuses.

Je pourrais pinailler :
- la ville ne m'a pas semblée en deuil la nuit...
- vois pas trop ce que peut être un spleen léger, surtout d'insomniaque.
Mais j'apprécie trop l'ensemble pour le faire. Alors je prends l'eau du bain avec le bébé :)

Bravo !

:)))

   Anonyme   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Iolédane,

Il est toujours délicat de mettre en incise une éventuelle source d'inspiration. On est en effet très loin ici de l'humour et de la tendresse des "balayeurs sont pleins de balais" du duo Jacques Lanzmann/Jacques Dutronc.
Mais même sans cette référence, ce que je peux reprocher à ce texte, par ailleurs bien écrit, c'est son manque de fantaisie. Le titre déjà, "Eveil urbain", est un peu ordinaire, insipide. Le premier vers "Quand l'aube appose son blason" m'a directement conduit au poème "Spleen" de Baudelaire :

- « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;»

Vous faites d'ailleurs référence à ce spleen tout à la fin. Alors, je me suis dit : « Non, ce poème est beaucoup plus Baudelairien que Dutronesque.» Et du coup il en est devenu triste, cruel, désenchanté, voire glauque ( la toux de phtisique - ou la déchéance pulmonaire).
J'avais pourtant apprécié le début, où vous aviez choisi de décrire un bordel plutôt que la mercerie des soeurs Pasquier, à l'exception toutefois du « bat-flanc las ", qui me rappelle trop l'excellent cocktail exotique (Le Baflanla) que je descendais dans les années 90 à Macao.

Trop d'expressions aussi, qui, sous couvert d'une langue métaphorique, sont très usées :
- « Quand s'allume un pâle horizon - La ville émerge de son deuil - Pour revêtir un voile blême - Où les trottoirs malodorants - Où s'extrait le premier métro - Et mon voisin qui fume trop/M'inflige sa toux de phtisique - Là-bas se hisse le soleil ».

Quelques redondances avec ce voisin enfumeur qui a sympathisé avec vous au point de rester collé à vos basques deux strophes de suite.

Bref, ça doit pas être drôle tous les matins, entre ivrognes, loulous, et michetonneuses... A sortir des tourniquets touristiques.

Cordialement
Ludi

   Elmousikas   
26/7/2013
Commentaire modéré

   Anonyme   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Ioledane. Dommage que "Paris s'éveille" soit déjà pris car le présent titre n'est pas à la hauteur du texte qui suit...
J'ai bien aimé cette suite octosyllabique bien rythmée qui se lit avec plaisir... C'est du classique qui cache bien son jeu car on aurait aussi bien pu trouver ce texte en catégorie Chansons comme quoi les deux ne sont pas incompatibles...
Je trouve, comme d'autres avant moi, que ces deux vers...

-Un roquet tire un petit vieux
Vers un placide réverbère...

sont vraiment excellents.

Belle prestation pour laquelle je vous félicite !

   Rainbow   
26/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir !

Je dois dire que vous faites forts. Je ne goute que très peu à la poésie classique que j'ai de plus en plus tendance à trouver trop pompeuse, mais là vous m'avez séduit !
J'aime votre Paris à l'éveil que vous découvrez pas à pas, et pourtant sans bouger. L'insomnie est votre rêve solaire qui doucement étreint vos yeux, pour mieux nous l'offrir. J'ai trouvé les strophes deux et quatre légèrement au-dessus des deux autres, mais ce n'est qu'un ressenti. En tout cas merci beaucoup pour ce rubis ocre comme l'aube que vous nous offrez ; Merci et au plaisir !

   pieralun   
28/7/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un grand bravo Ideloane!

Une poésie classique d'une grande modernité.

Un texte bourré d'images poétiques où le spleen du petit matin, en fond de toile, porte quelques images touchantes:

---- le glas des élégantes
---- le terminus apathique
---- les noceurs aux narcoses desanchantees (magnifique)
---- le roquet et le petit vieux
---- le voisin qui intervient sporadiquement
---- pour finir sur le blues de l'auteur

L'octosyllabe est parfait sur l'aube triste de cette ville, le rythme est sans faille.
L'ambiance m'a emporté dans un plaisir total

De la poésie, indéniablement.

Relecture en ce Dimanche matin............BRAVO L'ARTISTE

   Ioledane   
29/7/2013

   Anonyme   
19/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis frappé par le choix très judicieux d'un triple lexique :

de la ville (rues, trottoirs, métro, tour),
de l'effort laborieux(émerge,traînent,s'extrait, tire, se hisse)
et de la lenteur (lent carême,mâtins errants,apathique)

qui peignent bien la progressive sortie de la Cité et de la narratrice (?) de leur torpeur.

Ce soleil final qui semble souffler son carpe diem me plait.
Et puis les esquisses des rares personnages, vagues ombres entrevues dans le matin naissant, sont évocatrices.

Il en ressort une poésie urbaine (bien au-dessus de ce fichu rap) tout à fait musicale et imagée.

   bonjour   
29/12/2013
Commentaire modéré

   luciole   
10/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Qualité de l'écriture, sens de l'observation, humour: tout est au rendez-vous pour faire de ce poème une réussite.
J'ai beaucoup aimé et le thème et la façon de le traiter. Un précédent commentateur parle d'écriture au "rasoir", ce n'est pas faux.


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