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Poésie contemporaine
Ithaque : Sombra y luz
 Publié le 19/01/18  -  16 commentaires  -  836 caractères  -  253 lectures    Autres textes du même auteur

Au bout du couloir, tout s’éclaire…


Sombra y luz



Six marches… Le perron… La clef, le pêne, j’ouvre !
L’ombre plisse les yeux, se détourne, agressée,
Recule vers le fond du couloir, affaissée,
Cherche l’obscurité, fait le gros dos, se couvre,

S’effraie du grincement de l’huis vieux qui dégonde,
Se confond dans les plis en drapé des rideaux,
Déserte les plafonds, le sol et ses bandeaux,
S’enfuit du corridor à l’exquise seconde

Où la clarté du jour ensoleille l’espace,
Me laissant avec vous*, qui m’attendiez ! j’enlace
D’un faisceau de regards vos courbes sublimées

Par le rai qui transperce un pan de votre toge,
Où le pinceau d’un maître attarda son éloge
Sur l’apex incarnat du désir enflammé

À vos braises, semblant deux îlots de Lumière !


* Vénus, Émile Lévy, toile.


 
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   Provencao   
31/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"L'ombre plisse les yeux"....des mots choisis alliant un enchantement nous invitant à créer toutes sortes d'images...

J'ai bien aimé "Cherche l’obscurité, fait le gros dos..."
ces porteurs de lumières progressant sans cesse vers l’ultime Vérité, afin d’atteindre notre propre liberté...

Comme si nous cherchions, à savoir, à comprendre notre ombre et notre lumière, donnant un sens à notre démarche initiatique.

Beau libre arbitre en vos mots, j'y ai lu la recherche de l'absolu
en un cheminement personnel : entre Sombra y Luz.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Mokhtar   
6/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai longtemps cherché le tableau « la Vénus » d’Émile Lévy, sans le trouver. Il en existe un très beau nommé « Vénus et Cupidon », mais pas de toge comme mentionné dans le poème. Je commente en EL, et j’espère que, si ce texte passe le cut, on aura la bonne idée de fournir l’illustration.

Émile Lévy fait partie des « pompiers » qui, par retour de bâton, subirent l’ostracisme et les moqueries des impressionnistes qu’ils avaient longtemps méprisés. Mais Émile Lévy, et quelques autres, méritent bien de l’intérêt pour leur style académique très travaillé, très technique.

Style académique, c’est ce qui pourrait qualifier le très élégant poème qui nous est offert. Le rendu du contraste ombre et lumière, apanage des plus grands (Caravage, De la Tour, Rembrandt..) a éveillé l’intérêt et la sensibilité du poète. Par une très jolie personnification de l’ombre, il lui fait jouer le rôle d’une fuyarde pourchassée par la lumière, durant deux quatrains.

Mais les tercets viennent annoncer le triomphe de la lumière irradiant le somptueux et dénudé corps de Vénus, (que le commentateur en EL ne peut qu’imaginer).

« L’apex incarnat du désir enflammé » « l’ombre plisse les yeux…fait le gros dos… ». J’aime beaucoup. Mais j’aurais mieux entendu pinceau « du » maître.

J’aime beaucoup quand le poète, fasciné par une œuvre picturale, prête vie au sujet, et s’invente un rendez vous particulier. Est-il plus bel hommage au peintre ?


Aparté : Le premier vers est parfaitement régulier.
Il s’énonce ainsi : « Six marcheux…le perron…La clé, le pèneux, j’ouvre.
Poète, mon frère, comme je te sens souffrir : tiens, je t’offre deux « E »muets et deux pieds en plus.

Mokhtar, en EL.

   Miguel   
7/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Muy bien, señor. Cette ombre personnifiée et opposée à la lumière qu'on associe à la joie des retrouvailles, est une idée charmante. Cette série de verbes de mouvements dont on sait qu'ils s'effectuent en un millième de seconde nous la montre comme au ralenti et dans son effort pour se dérober. Puis, la belle exclamation du "vous, qui m'attendiez !" Le poète associe sa belle à la lumière retrouvée, mais il est lui-même lumière pour celle qu'il retrouve, et qui sans lui était dans l'ombre : bel unisson de la passion partagée.
De belles images, de belles sonorités, un rythme vif. Bravo.

   Anonyme   
19/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un texte qui ne manque pas d'attrait que cette ombre qui recule
devant la lumière. Un peu comme la fée électricité.
Un bon premier quatrain même si je ne comprends pas trop
le verbe qui le termine : se couvre.
Ce qui me gêne, également, est l'absence de point : lire ce sonnet
d'une traite n'est pas bon pour la respiration.
Mais bon, ne soyons pas trop critique, ce sonnet quinzain avec
le vers blanc qui le termine est de bonne facture.
J'en aime bien les tercets finaux.

   papipoete   
19/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Ithaque
Votre poème m'évoque un souvenir survenu dans le château de Blois, où je tombai en adoration devant le tableau d'une Dame près du tombeau de son héraut !
Votre cheminement pourrait être celui de Sherlock, comme celui d'un gamin qui revient admirer le trésor secret qu'il découvrit ! Et voilà qu'enfin le fruit du poète parait dans toute sa beauté sous le rai d'une lampe complice ! Les 2 tercets sont lumineux et tentants comme une belle pomme !
Le 5e vers froisse un peu l'oreille ( j'aurais écrit " s'effraie du grincement du vieil huis qui dégonde "
L'ensemble est gracieux et l'on tient la torche avec vous !

   Anonyme   
19/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle finesse d'écriture !
Un yin/yang entre la lumière et l'ombre ; celle-ci fuit devant l'éclat qui offre aux yeux du poète " deux îlots de Lumière ! " Au passage je cite cette superbe image.

j'ai apprécié - pardon pour l'hiatus - aussi le mouvement traduit dans les quatrains.

Bel écrit. Bravo à toi.

   Anonyme   
19/1/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Ithaque,

Dans ce poème, c'est le mouvement qui prime. Nulle musique autre que celle du silence frémissant, et seulement des images qui chaloupent de l'ombre pour apprivoiser la lumière. Le rythme est lent mais précis, comme des préliminaires menés adroitement.

« J'enlace d'un faisceau de regards vos courbes sublimées », le vers vibre d'une exquise sensualité qui s'enhardit avec le « rai qui transperce un pan de votre toge où le pinceau d'un maître attarda son éloge sur l'apex incarnat d'un désir enflammé », sublime tercet !

C'est très visuel, et très vivant. Je ne suis pas simple spectateur, c'est moi qui monte les marches, fais tourner la clef, le pêne et « plisser l'ombre »...

Merci pour ce moment d'une douceur incroyable.


Cat

EDIT : j'oubliais... le titre, j'adore ! Of course :))

   leni   
19/1/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une superbe finesse d'écriture

ces trois vers
L’ombre plisse les yeux, se détourne, agressée,
Recule vers le fond du couloir, affaissée,
Cherche l’obscurité, fait le gros dos, se couvre,
sont une merveille
je cite aussi
D’un faisceau de regards vos courbes sublimées
Chapeau Ithaque Quelle maitrise Bravo

Mon salut très cordial LENI

   troupi   
20/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Belles moissons sur Oniris ces jours-ci.
Lévy comme quelques autres à leur époque ont été critiqués pour leur style alors qu'ils étaient des peintres extrêmement doués, maitrisant des techniques complexes. Si on peut aimer les impressionnistes il est certain que les qualités picturales des uns et des autres n'est pas comparable.
Rien que pour ça merci d'avoir sorti des limbes ce peintre fameux.
Ceci dit vous l'avez fait de belle manière et j'ai surtout apprécié les tercets si délicats.

   fried   
20/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Jeu d'ombre et de lumière,
Je ressent cette poésie comme une l'inspiration venue de cette peinture, elle commence par un clair obscur, la lumière chasse l'ombre. c'est superbement écrit.

   MissNeko   
20/1/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quel beau poème ! Tant sur le fond que la forme.
Le choix des mots est précis et pertinent.
"L ombre plisse les yeux " j aime l'idée que l'ombre serait un être vivant qui s enfuit comme un animal apeuré lorsque la lumière jaillit.
"Fait le gros dos " : j y lis peut être un lien ombre-chat ?

Puis la rencontre avec "elle". Le tableau est lui aussi vivant puisque l auteur du texte s adresse à la Venus qui y est représentée. S œuvre alors un moment intime unilatéral empli de lumière, de clarté entre la toile et celui qui.la regarde.
Merci.pour ce moment de lecture.

   jfmoods   
20/1/2018
Ce sonnet de 15 vers (avec monostique final non rimé) est à rimes embrassées et suivies, suffisantes et riches, presque exclusivement féminines.

Je n'aurais pas mis de virgules aux vers 10 et 15.

La construction du poème obéit à un double mouvement.

Le premier vers fait passer de la clarté du dehors à l'obscurité du dedans (rétrécissement d'une perspective : "Six marches… Le perron… La clef, le pêne", élargissement d'une autre : "j'ouvre").

Du vers 2 à l'hémistiche du vers 8, les yeux s'habituent petit à petit à la pénombre environnante (personnifications : "Recule", "Cherche", "fait le gros dos", "se couvre", "S’effraie", "Se confond", "S’enfuit", énumération : "Déserte les plafonds, le sol et ses bandeaux").

Le complément de temps du vers 8 ("à l’exquise seconde") prépare alors le basculement des deux tercets vers l'éblouissement du tableau (champ lexical : "la clarté du jour ensoleille", "le rai qui transperce", "l’apex incarnat du désir enflammé", "braises", majuscule élective : "deux îlots de Lumière", rejet : "j’enlace / D’un faisceau de regards vos courbes sublimées").

L'imparfait du vers 10 constitue le moment fort du texte. Il rappelle immanquablement la chute du poème "Tes pas" de Paul Valéry...

"Car j'ai vécu de vous attendre
Et mon coeur n'était que vos pas."

Le poète est comblé par la montée de l'inspiration comme Vénus est comblée par l'accroche du regard.

Merci pour ce partage !

   Arielle   
20/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne me lasse pas de la relecture de ces deux quatrains.Les jeux d'ombre et de lumière qui les animent ont le frémissement des toiles impressionnistes les plus réussies (ce qui est un comble pour la tableau que vous évoquez !)
Les deux tercets sont plus classiques, un rien précieux et m'enthousiasment moins mais les huit vers de cette exquise seconde qui nous ouvre les portes du poème sont une pure merveille.

   emilia   
20/1/2018
Belle mise en scène d’un jeu de clair-obscur à travers la description d’un tableau de maître où l’ombre personnifiée s’insinue dans l’espace pour mieux faire rejaillir la lumière sur la sensualité du personnage central et ses « courbes sublimées » enflammant le désir en s’offrant aux regards éblouis du narrateur…

   inconnu1   
20/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que c'est agréable un poème où le poète n'écrit pas de manière égocentrique mais cherche à communiquer, à faire partager ses émotions. Que c'est agréable un poète qui se veut écrivain et musicien, qui accepte que la poésie soit un art hybride. On peut alors à plaisir analyser la virtuosité, l'élégance et l'originalité de l'écriture de l'auteur car on est certain qu'il ne triche pas. Bref la poésie comme je l'aime, merci beaucoup

   hersen   
22/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, j'ai adoré cette Ombre personnifiée, j'aime quand elle plisse les yeux, j'aime qu'elle s'enfuie au-devant de la lumière, pour que celle-ci nous révèle la beauté.

J'aime le champ lexical changeant, nous partons d'une très prosaïque serrure pour en arriver à deux Îlots de lumière. Ainsi, c'est bien un voyage, un voyage dans les mots !

Merci de cette lecture,

hersen


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