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Donaldo75
29/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Le titre m’a fait penser à de la philosophie. Heureusement, la déclinaison en poésie en prose tient la route. Il me semble proposer au lectorat une exploration de l'identité, affirmant dès le départ que le "Je" est le résultat direct des autres. L'auteur tisse une réflexion intéressante sur la manière dont chaque interaction façonne notre être, loin d'une vision solitaire de l'existence. Une de ses forces réside dans sa métaphore filée de l'eau, décrivant le "Je" comme un fleuve nourri par les "ruisseaux, torrents, grandes rivières" des autres, cherchant un "estuaire, un delta partagé". Cette image évoque la fluidité de l'influence et l'idée d'une fusion des existences, où les "sédiments et fils d'eau sauvages" représentent la richesse complexe des apports accumulés. L'image de "l'oiseau soutirant quelque graine à un champ de blé mûr" complète cette idée, illustrant l'échange intime qui nous construit mutuellement. Par ailleurs, il souligne un paradoxe central : la "vulnérabilité de cette dépendance" coexiste avec la "force de l'assemblage de tant de destinées". Cette coexistence de la fragilité et de la puissance se place au cœur de l'expérience humaine et montre l'acceptation de cette perméabilité comme source de plénitude. Il décrit un cheminement continu, un apprentissage constant du "goût tendre et nature des terres de l'au-delà", suggérant une sagesse acquise au fil du temps. La conclusion, "Et je deviens alors la matière des autres…", boucle la réflexion, signifiant non pas une dissolution, mais une intégration totale où l'identité est une œuvre collective en constante évolution. C’est en cela que la philosophie sous-jacente peut être interprétée, du moins dans ma lecture. Je ne sais pas si je suis clair ou si j’ai seulement fumé la moquette. J’espère que j’en saurai plus en forum si ce poème venait à être publié dans le catalogue d’Oniris.
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Ornicar
29/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Le goût des autres.
J'ai bien aimé cette prose en dépit d'une certaine "frustration" liée à sa brièveté ainsi qu'à l'absence - relative - d'images ou d'effets poétiques. Non pas qu'ils soient totalement absents - il y a bien la métaphore des cours d'eau et du delta - mais ils me semblent un peu trop discrets au regard de la catégorie dans laquelle ce texte est proposé : prose poétique. C'est un texte où le fond, par les questions "existentielles" qu'il fait naître, prime sur la forme : de quoi sommes-nous faits ? De quoi sommes-nous redevables envers les autres ? Que laissons-nous après notre passage ? J'ai bien aimé le mouvement circulaire, "début - fin", "avant - après", qu'il esquisse. C'est l'histoire des trajectoires personnelles et individuelles qui s'inscrit à son tour dans le grand cycle de l'Humanité : au début du texte, "je suis le résultat des autres" puis à la fin, "je deviens alors la matière des autres". La boucle est bouclée. |
Provencao
1/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Jcfra et bienvenue
"À la fois vulnérable de cette dépendance mais fort de l’assemblage de tant de destinées, je vis le temps qui passe, apprenant vieillissant, le goût tendre et nature des terres de l’au-delà…" J 'ai bien aimé ce passage de cette pensée, la pensée de la poésie qui se remercie comme une accointance des destinées... jolie poésie de ce goût tendre des terres de l'au-delà...évoquant un souffle retenu, dans la Paix de la pensée, le plus lointain d'où naît la percée des mots. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Dimou
1/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour. Et bienvenue sur Oniris.
De la prose pas casse-fête, tout y est, ça se laisse lire, mais le message, non qu'il aurait dû différemment exister, être plus ceci ou moins cela, va droit au but et ce mime n'en est peut-être pas un vrai. J'entends : le mime doit avoir un arrière goût de mensonge. C'est meilleur. Encore bienvenue, et bravo pour votre entrée ici : taper la prose à l'apéritif respect. |
papipoete
1/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour p'tit nouveau
" tu es mon autre " chantaient Maurane et Lara ; tout ce que je suis, c'est par un autre, par un exemple qui m'inspira ; de qui et à qui je tentais de ressembler, faire comme ceux dont le beau et le bon est leur cours d'eau ; qui s'en va sans offenser la nature, sans faire pleurer le riverain ; ils sont MOI et je suis EUX NB une réflexion sur le cours des choses ( on n'est la possession de personne...à part ces pays, où la Femme n'est qu'objet, jetable, usable, quelques rials contre un vieil édenté ) " je suis le cours des autres, leurs ruisseaux, leurs torrents, le delta partagé..." est bien belle parole ! belle " première " pour Vous, que ce texte lumineux ! |
EtienneNorvins
1/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Un poème bref, à la fois introspectif et lyrique, réflexion sur l'interdépendance réciproque entre les êtres humains, qui, dans une époque d'individualisme forcené, exprime la richesse et la fragilité de cette interaction.
Dès l’incipit — « Je suis le résultat des autres… » —, le poème établit cette vérité existentielle : l'individu n’est pas indivis. Il ne se construit pas seul. Le poète efface l’idée d’un "moi pur", autonome, pour mettre en valeur une subjectivité inter-relationnelle, nourrie des apports extérieurs. Ce lien est souligné par le rythme répétitif et presque incantatoire de la phrase « chaque mot, chaque phrase, chaque geste », qui marque l’accumulation d’influences. L’image du poète comme réceptacle de l’autre donne une dimension collective et universelle à toute existence. Puis la métaphore filée du cours d’eau renforce l’idée d’un être en mouvement, traversé par des influences diverses : « Je suis le cours des autres, à la fois leurs ruisseaux, torrents, grandes rivières ». Cette image fluide évoque à la fois la multiplicité des apports et le dynamisme de l’identité, toujours en (trans)formation, jamais figée. Le poète cherche un « estuaire », image de la rencontre ultime, du mélange, voire d’une quête de sens au bout de la vie. Ce « delta partagé » devient un lieu symbolique où confluent les expériences, les douleurs et les beautés reçues d’autrui. Le style est ici empreint de lyrisme, presque cosmique, avec des termes comme « sédiments », « fils d’eau sauvages », qui donnent à l’existence une dimension naturelle, organique – on pense aux « pierres vivantes » de Virgile. Le poète ne masque pas l’ambiguïté de cette dépendance quand il écrit « Rien ne m’appartiendra jamais en solitaire » — une affirmation qui peut évoquer forme de dépossession de soi. L’autre est celui qui « vole » même l’intime, « comme le fait l’oiseau soutirant quelque graine ». Mais la polysémie permet de suggérer que ce vol est aussi un envol, promis à une germination future, ailleurs – preuve d’une grande confiance dans les capacités de la communauté humaine à fructifier… Alors le texte peut être provisoirement clôt sur une revalorisation de cette interpénétration des vies : « je deviens alors la matière des autres… ». L’individu n’est pas seulement façonné, il façonne à son tour. Ainsi s’installe une réciprocité, un échange infini entre les êtres, où chacun devient le reflet, le prolongement et la mémoire de l’autre. Le poème en prose est donc un chant, une célébration de l’altérité comme essence même de l’existence. Par une langue métaphorique et fluide, le poète exprime à la fois l’humilité de l’individu provisoire face à ce qu’il reçoit, et la beauté de l’interconnexion entre les êtres. Loin de revendiquer une individualité pure, le texte offre une vision profondément humaniste et solidaire de l’humain comme être de passage et de partage. On regrettera seulement que ces échanges n’incluent que de façon très allusive la richesse des étreintes moins verbales... |
Gouelan
2/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour jcfra et bienvenue,
« En Afrique, quand un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle. » Nous ne sommes pas que particules, poussières. Nous sommes un livre écrit à plusieurs, une mémoire orale, sensorielle. Les mots, les gestes, la culture, les regards, tout nous traverse et guide nos pas. En bien ou en mal, à nous de choisir les graines dans ce champ de blé, si cela est possible. Il reste toujours une part d’intimité, cette part qui fait que nous ne sommes pas que l’autre. Notre âme a ses secrets, sa couleur. Elle n’est pas transparente, ne se livre pas entièrement (même à nous). De belles images dans ce poème en prose avec ces ruisseaux, ce champ de blé. La vie. Il offre une belle réflexion sur l’intimité, l’individualité, la transmission. |