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Poésie néo-classique
Jeser : Mi vèye
 Publié le 09/09/07  -  2 commentaires  -  3411 caractères  -  23 lectures    Autres textes du même auteur

Poésie wallonne montrant comment on peut voir la vie.
La traduction française suit la version originale.


Mi vèye



A pône èsteu-je foû dè fahèdje,
Dj' vola mostré k' j' èsteu-st' in ome.
Avou n' risette d' andje so l’ visèdje.
Dj' a todi st-avu l' pu bèl' pome.

I n' a nou riss', d' hév' dèdja m' mame,
Di' m' bounam' c' èst vrêmint l' pôrtrêt.
Mi fi, dji l' a sûr fêt dadrame,
Ca… i f'rè spès wice qu' i s' pièdrè.

Dj' a stu sôdård å décôdèdje,
Po z’ î djouwer… d' l' årmonica.
Po çoula, dj’ aveû dès corèdje,
Mês po l' rés… dji n'èsteû nin là.

Po m' riwèri, cwand dj' so malåde,
I m' falév’ trover on docteûr,
Ki seûye assé bon camaråde,
Po m’ vini sognî a tote eûre.

Cwand i m’ a falou dès bèrikes
Po deûs oûy qu’ alî so bèrdoye,
C’ èst s’ feume qui m’ a consî l’ årtike,
Qu’aléve êdî… m’ pôve tchèsse di hoye.

A l’ adje, là qu’on quwîrt in crapôde,
Sins tchikter dj’ el trova sol côp.
Po l'èwalper, quéquès crèssôdes,
È dès paroles… dji djåse bêcôp !

On s’ a marié d’ine afilêye.
Adon m’ feume m’ a d’né deûs båcèles,
A treu, qu’ èlles-estî binamêyes.
Dji n’ a måy divou fé… les hièles.

Vos d’vez tûzer ki dj’ a d’ èl tchance,
Dj’ ènn’ a, mutwè, nin pusse ki vos.
Dès tourmins, dj ènn’ åreû plint’ banse,
Min dj’ veûs lès djôyes qu’ on-z’ a turtos.

C’èst Djhan ki tchouh’le ou Djhan ki rèye
C’è-st-à chaskeun’ si gos’, là-d’vins
Mês crèyém’ bin, c’èst pus-åhèye,
Di rîre èt dè prinde dès bon timps.

__________________________________

L'original fut créé en huitains.
Pour mieux en respecter l'esprit,
J’ai versifié la traduction en dizains.
La voici :


Bilan d'une vie

À peine sorti de l'âge d'enfance,
J’ai pu obtenir, ce que je voulais.
Et marquer, très tôt, mon indépendance.
Quand je demandais, on me le donnait.

Et très tôt ma mère avait reconnu :
Il est le portrait craché de son père !
Contente devant l’homme devenu,
En me regardant, elle était très fière.

Tout bon musicien doit le reconnaître
Qu’un meilleur destin lui est réservé
Quand il sert l’armée, il n’a qu’à paraître
L’orchestre le prend, son sort est fixé.

Garder la santé n’est pas sans ennuis,
Mais j’ai pu trouver le bon médecin.
Qui se dit présent, le jour et la nuit.
Et sait injecter le dernier vaccin.

Si l’on veut voir clair, il faut des lunettes
Pour garder les yeux en face des trous.
C’est sa femme alors, jolie brunette
Qui aida ma vue à bien revoir tout.

Vint alors le temps, pour moi, de fonder
Un foyer heureux, une vraie famille
Le sort m’a trouvé « chaussure à mon pied »
Elle m’a dit : Oui. Quelle bonne fille !

Aussitôt mariés et bientôt parents.
Le sort m’a gâté par deux demoiselles.
Leur premier souci, pour me voir content,
Fut de prendre en main mon… essuie-vaisselle

Vous devez penser que j’ai de la chance !
J’en ai, c’est certain, et j’en suis heureux.
Je tais mes soucis, c’est une évidence
Pourquoi les citer ? Ce serait affreux !

Ou c’est Jean qui pleure, ou c’est Jean qui rit.
Quel faut-il choisir ? Là est la question.
Je veux, quant à moi, montrer quand je ris
Et taire mes pleurs. C’est ma solution.


 
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   Couette   
22/9/2007
J'aime beaucoup vos textes : ils ne sont pas abscons comme tant d'autres (là est la vraie poésie!!) En fin de poème (tout au long d'ailleurs) vous avez raison : il faut taire ses "misères" ça n'intéresse pas gr'monde.. mais écouter les leurs!! Si l'on veut être "entouré" apprécié" toujours dire que tout va bien pour nous sans trop insister cela susciterait peut-être de la jalousie

   Anonyme   
30/5/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Le "bilan d'une vie" sera différent selon son vécu, le vôtre vaut ce qu'il vaut, il est.

C'est un écrit qui se lit bien, mais il ne m'a pas touché, car il est bien trop personnel, je me sens que le spectateur. Il n'a pas vraiment créé de réelles émotions. Ce n'est là que le compte rendu d'une vie, j'aurais aimé un peu plus de légèreté. De plus le "Je" est trop insistant et présent.

La forme est convenable, fluide.


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