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Poésie libre
JMLedru : Les Marie
 Publié le 19/11/08  -  4 commentaires  -  2181 caractères  -  11 lectures    Autres textes du même auteur

Trois Marie, trois destins, trois femmes dans l'histoire, émouvantes... Antoinette, Curie et Marie "tout court", la mère de Jésus.
Vingt lignes pour chacune d'entre elles, et pas de verbe pour Marie car c'est Jésus qui portait le verbe...


Les Marie



Marie A

Coupée du monde tu vécus
Dans les rires de soie
Les colonnes de pierres
Tu rêvais de jardins enchantés
De fermes manucurées déjà pasteurisées
Tes pas à peine touchaient le sol
Des volutes d’amies et d’amis aussi
Cramaient autour de l’astre
L’homme sur les pièces
Aussi pesant que l’or lourd
Déployait son amour doux
Le pire et le meilleur de l’ennui
Dehors dans le monde où l’on sue
La faim grignotait la revanche
Te voici à l’envers sur la charrette mouillée
Portant le courage en ultime parure
La plus belle de toute
Celle qui t’amène tranchée
Sacrifiée exemplaire enfin
Dans le ciel des mythes éternels


Marie C

Non tu n’étais pas à Hiroshima
Si j’y étais même bien avant
Je n’ai pas senti la brûlure
Pas tout de suite dans le tourbillon
L’exaltation de la recherche
La chimie de l’amour autour
La lueur dans les yeux de Pierre
L’oscillation de la matière
La lente progression radiante
Je ne l’ai pas sentie je n’ai rien vu
Tu étais à Hiroshima !
Je ne sais pas
J’étais morte déjà
J’ai eu honte sans doute
Je me suis perdue dans la ville
Plané au-dessus des ruines calcinées
J’ai pris les enfants brûlants
Je les ai bercés dans mes bras de cendres
Puis j’ai pleuré la démence de ma science
Pour me perdre à jamais dans l’atome


Marie

L’odeur des copeaux la sciure
La nuit à peine le vol d’une plume
Une sensation un frémissement
Un frisson un tremblement
Au réveil une fenêtre ouverte
Un souffle un battement
L’évidence au ventre du sourire
La rumeur les chuchotements
Une étoile dans le tissu noir
Deux cris mêlés une offrande
La douleur l’enchantement
Une goutte le désert inondé
Le premier mot toujours maman
Les yeux levés le firmament
Un bâton un foulard une foule
Le verbe le vent la certitude
La lumière droite dans les yeux
La masse mélangée le danger
La main tenue tendue arrachée
La peur la paix la chaleur


 
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   Lylah   
19/11/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai commencé la lecture sans enthousiasme... je l'ai terminée, conquise !
Beau moment de lecture qui, pour moi, se densifie de strophe en strophe.
Ce qui m'a fait "basculer" est ce changement de ton à la deuxi-me strophe, plus direct, plus violent, plus "urgent " surtout à partir de :

Tu étais à Hiroshima !
Je ne sais pas
J’étais morte déjà
J’ai eu honte sans doute
Je me suis perdue dans la ville
Plané au-dessus des ruines calcinées
J’ai pris les enfants brûlants
Je les ai bercés dans mes bras de cendres
Puis j’ai pleuré la démence de ma science
Pour me perdre à jamais dans l’atome.

Pour la troisième, j'ai aimé cette écriture sans verbe - apparent :) - tableau impressionniste où tout est dit en quelques mots.
Bravo !

   Anonyme   
19/11/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
j'aime beaucoup le portrait de Marie-Antoinette: très juste. Une aristocrate impopulaire parce que capricieuse et précieuse pendant que grondait la misère du Peuple.

J'aime moins le portrait de Marie curie. Pour un peu, elle serait poursuivie pour crime contre l'humanité! faire le lien très rapide entre ses travaux sur la radioactivité, et Hiroshima, cela me choque un peu. Einstein non plus n'était pas à hiroshima! (au fait, pourquoi cette phrase piquée à Marguerite Duras?)

Quand au troisième texte, dans son énumération, je n'accroche pas.

désolée.

   David   
20/11/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour JMLedru,

J'ai préféré la seconde Marie, cette référence à Hiroshima lui donne un côté étrange et tombe assez juste, c'est passionné, un peu absurde mais dans le bon sens. La dernière aussi a des qualités, les images sont un peu à deviner, j'aime bien.

Pour la première j'ai des incompréhensions avec

"Tu rêvais de jardins enchantés
De fermes manucurées déjà pasteurisées"

"fermes" semblent être un nom et pas un adjectif, "manucurées" tombe à plat, sans évidence et sans écho par ailleurs dans les vers, "pasteurisées" est anachronique ce n'est pas un mal en soit mais je n'ai pas d'images qui me viennent, ça a un peu bloqué ma lecture pour le reste de ce passage.

   Anonyme   
6/1/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Ces trois textes se lisent bien. Mais je trouve les mots employés un peu trop fades. Ils manquent vraiment teneur, de chaleur, de vie. Ils sont un peu trop scolaire. J'aurais aimé palpé davantage votre ressenti, j'aurais aimé voir ces trois femmes bien autrement que ce qui est déjà connu d'elles.

Je suis resté sur ma faim, vous n'avez pas su les rendre attachantes, inoubliables. Vos mots ne sont pas assez "éclatants".


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