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Poésie libre
JulienAyme : Oradour
 Publié le 24/12/16  -  11 commentaires  -  1546 caractères  -  143 lectures    Autres textes du même auteur

… ou aujourd’hui Alep… ou d’autres encore, malheureusement.


Oradour



La Ville a ses entrailles, ses boyaux, ses viscères
Qui gardent en mémoire les gloires et les guerres
La Ville a ses recoins, ses ruelles anciennes,
Qui se souviennent.

Les façades, les cours, et les portes cochères
Se renvoient en écho les secrets éphémères
Par delà les années. Comme sorti de terre
Sous les yeux étonnés du passant solitaire
Le passé ressurgit au détour d’une ruelle.
Les pierres n’oublient pas, elles.

Les rires et les joies, les actes délicats
Effleurent avec douceur le pavé sous leur pas.
Leur trace, frisson d’émoi pour notre cœur de chair
Bien vite s’évapore, légère bouffée d’éther.

Le crime, au contraire, déverse son poison.
Comme une empreinte rouge laissée par un tison,
Le mal se love dans les fissures
Et suinte, éternellement, à travers les murs.

Combien sont-ils, ces lieux, marqués par la colère
Et la haine des hommes, gravées dans la pierre,
Ces demeures maudites, que nul n’ose habiter,
Qui plient sous un fardeau de culpabilité ?

N’oublie pas, toi qui passes, les crimes enterrés
Laisse-toi émouvoir par les cris du passé
Ta colère est justice,
Indigne-toi !
Ton cœur égratigné, imprégné par l’émoi,
Gardera en mémoire ces méfaits d’autrefois.

La Ville a ses boyaux, ses entrailles, ses viscères
Elle garde dans ses murs les vaines prières
Des innocents assassinés. Au nom de quoi ?

Les pierres n’oublient pas.


 
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   papipoete   
9/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
libre
Oradour en France ou d'ailleurs, d'aujourd'hui ou de jadis, illustre la guerre par cette image qui jamais ne s'efface ; jaunit tout au plus mais il se trouve toujours que Satan la ravive !

   Brume   
11/12/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour

Je lis et relis et malgré de beaux vers je n'arrive pas à être touchée. Je trouve que ça manque cruellement d'intensité. Les descriptions sont assez superficielles, on ne rentre pas assez dans les cicatrices des pierres, de la ville que je n'entends pas respirer, murmurer. L'émotion est dite mais elle ne s' imprègne pas dans vos vers.
Sur la forme j'aime bien le rythme et ses nuances.
Je ressens de la sincérité dans votre écriture, c'est sobre, mais pour moi on reste dans le descriptif, ça manque de sensations, d'originalité et d'intensité.

   Ramana   
13/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui, Alep avec ses mercenaires à la solde de l'empire, et l’Afghanistan, l'Irak, la Libye, et plus anciennement la Yougoslavie, et puis l'histoire qui n'est jamais ce qu'on nous en dit, et les lieux de "mémoire" soigneusement entretenus pour dire et redire aux peuples crédules qui étaient les méchants et qui étaient les martyres...
J'apprécie le fait que votre message universalise la détresse engendrée par les guerres, indépendamment du côté où l'on se trouve, ceci même si vous partez d'un "Oradour mémoriel" qui ne dénonce pas les causes premières du drame bien réel qui s'y est déroulé, empêchant notre "juste indignation" de remonter jusqu'à certains acteurs clé que l'histoire officielle se garde bien de mentionner.
Malheureusement, les lieux de mémoire n'empêchent pas la violence de ressurgir, car les déclarations de guerre un jour, ignorent ce que les pierres nous racontent sur un autre jour.
La deuxième strophe eut été à mon goût plus agréable à lire si les quatre premiers vers ne rimaient pareillement.
Un bon texte globalement, merci.

   HadrienM   
24/12/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↑
J'ai un problème personnel avec ce genre d'écriture.

On sent les évidences et le procès de la bonne intention,

N’oublie pas, toi qui passes, les crimes enterrés
Laisse-toi émouvoir par les cris du passé
Ta colère est justice,
Indigne-toi !
Ton cœur égratigné, imprégné par l’émoi,
Gardera en mémoire ces méfaits d’autrefois.

Le poème, en lui-même, n'est vraiment pas mauvais. L'écriture est globalement bonne, mais c'est le sujet et son traitement qui m'apparaissent plus sensibles.

Je n'arrive pas à ressentir quelque chose d'une poésie qui déplore. Qui me parle des ruines.

En réalité, je sais bien que le poème est plus profond. Il est une écriture de la mémoire. Mais je n'ai personnellement aucune envie de participer au devoir de mémoire. La mienne - de mémoire - est très fugitive et quand elle se retrouve par une moralité poétique, elle s'enfuit. Très vite. Oradour-sur-Glane ou ailleurs, cela n'y fait rien.

Plus formellement, j'attendais un poème plus communicatif. Plus surprenant, moins évident,

Ton cœur égratigné, imprégné par l’émoi,
Gardera en mémoire ces méfaits d’autrefois.

C'est éculé. Vraiment.

Un poème somme toute peu convaincant, mais qui témoigne d'une louable préoccupation. Malheureusement pas mienne.

Bien à toi,

   Francis   
24/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai parcouru les rues d'Oradour. Comme cinquante ans plus tôt il faisait beau ce jour là mais j'avais froid. Je frissonnais. L'église en ruines, la carcasse d'une voiture calcinée, d'un landau...tout me rappelait ces gens qui se trouvèrent sur le chemin de la barbarie. Une plaque commémorative demandait aux "visiteurs" de ne pas oublier, plus jamais ça ! Pourtant les crimes n'ont jamais cessé en Asie, en Afrique, en Amérique Latine. Vos mots ont le mérite de nous rappeler le supplice de ces enfants, de ces femmes, de ces hommes . J'ai particulièrement aimé la deuxième strophe. Merci pour ce partage.

   Anonyme   
24/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
" Combien sont-ils, ces lieux, marqués par la colère ". Tant et plus !
Tant d'endroits, témoins d'atrocités et crimes que l'être humain est capable de commettre. Est-il un seul pays au monde qui en ait été épargné ? Est-il un seul pays qui n'en ait pas commis...

" Des innocents assassinés. Au nom de quoi ? " Oui, au nom de quoi ...

   Anonyme   
25/12/2016
Le torero martyr malgré sa banderille
Et le taureau blessé qu'on traite d'assassin
Méritent que figure au texte, l'apostille :
Manès vient de trouver pire manichéen

Sophisme recherché pour plume débonnaire
Le paradoxe fait procès d'intenti-on
Venant se fourvoyer en discours lacunaire
Pour en légitimer la démonstrati-on

   funambule   
24/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Malgré la (et peut-être à cause de) photogénie du texte, il me manque l'immersion, cette révolte que les pierres auraient pu porter malgré leur impuissance passive, car au fond, elle ne sont qu'un levier (habile) pour "dire". Un tel sujet, loin de toute emphase nécessite, à mon ressenti, plus de puissance.

   lucilius   
26/12/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Désolé, mais je n'adhère pas. Une description floue, des termes généralistes (ruelles anciennes, portes cochères, secrets éphémères, passant solitaire, cœur de chair, bouffée d'éther, colère, pierre, passé, justice, autrefois.....)
Je marche dans les ruelles de n'importe qu'elle vieille ville et rien ne se démarque, rien ne saillit, même pas un banal cri d'indignation. Rien ne m'emporte et j'en suis fort marri...

   Anonyme   
26/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
Je ne pense pas que les rues, les pierres se souviennent, c'est notre mémoire humaine, notre conscience, notre histoire, qui rappelle les crimes perpétués par d'autres nous-mêmes et non pas d'autres "que" nous-mêmes. Nous sommes victimes et acteurs de nos crimes, qu'importe le décor.
Oradour, les murs meurtris de Beyrouth, Alep aujourd'hui... ne sont que des livres ouverts devant nos âmes où peuvent se lire des multitudes de choses: la mort, oui, mais aussi l'amour, le plaisir, l'ambition, nombre d'activités humaines, la vie quoi, avant d'autres de ses facettes, la peur, la folie et la haine...
Plutôt que s'indigner devant ces pierres, ne vaut-il pas mieux de tenter autre chose, le pardon peut-être pour que ne renaisse pas cette colère que j'aperçois au travers de vos lignes. Je sais qu'il est si difficile de le faire comme il est si difficile d'être humain, tout simplement.
" Au nom de quoi ?" Notre soi-disant intelligence trouvera toujours une justification à ses crimes. Trouvons plutôt en nous ce qui fait ces crimes (orgueil, ambition, égoïsme, que des choses pourtant bien connues et que l'on s'empresse de toujours voir uniquement chez l'autre.)
Merci pour votre texte qui se veut travail de mémoire, travail sur nous-mêmes, ce qu'il est vraiment.

   Robot   
27/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Il y en a eu des Oradour, avant et depuis.
Ce texte, c'est un de ses mérites, vient nous remettre en mémoire que la barbarie est encore bien présente et que c'est l'intolérance qui la porte.
Les pierres de la ville porte les traces pour notre mémoire.


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