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Poésie contemporaine
Kherza : Venu ici
 Publié le 28/01/20  -  4 commentaires  -  2058 caractères  -  120 lectures    Autres textes du même auteur

Autobiographie d'une migration au Québec.


Venu ici



Je suis venu ici sans trop savoir comment
Par l’élan déguisé d’un rêve d’outre-mer
Vers l’Ouest bleu lointain tout au point du couchant
Ne sachant quoi trouver, de l’or ou des chimères

Parti sur un vaisseau porté par les grands vents
Par-dessus l’océan que ce jour nous franchîmes
J’ai débarqué un soir et entre deux abîmes
Sur le sol inconnu d’un pays estivant

Dans la tôle d’acier des couloirs aériens
Et la chaleur sèche d’un été indolent
Hagard, fatigué, j’ai frayé mon chemin
Vers la ville Réale et son Mont pantelant



Je suis venu ici pour voir et entendre
Découvrir des choses qu’ailleurs on ne dit pas
Savourant à midi le temps d’un bon repas
Les songes vagabonds du désir le plus tendre

Celui de trouver là enfouies dans la forêt
Ou dans les plaines mornes à l’herbe verdoyante
Les réponses aux questions qui le soir nous hantent
Pour bâtir un monde où régnerait le Vrai

Au passage goûter le jus d’or du printemps
Quand les érables nus font remonter leur sève
Sous l’aile d’un moteur dont le chaud comburant
Est la fuite curieuse qu’on appelle le rêve



Je suis venu ici pour entrevoir un autre
Avenir possible quelque part sur la terre
Où l’on peut davantage caresser, dire et faire
Même si l’océan nous sépare des nôtres

L’océan qui abrite les dames les plus nobles
Nageuses magnifiques du fjord Tadoussac
Et les cyprès, les saules et les épicéas
Dans la Montagne Blanche, la rivière Lacolle

Quand figée par la glace la province s’endort
Je trompe la nuit venue l’ennui et réalise
En écoutant l’écho des cloches d’une église
Qu’il n’est pas de chimères et que tout est de l’or



Je suis venu ici comme dans un port d’attache
Traversant les saisons du paysage ouvert
Broder des souvenirs avant qu’ils ne s’effacent
Et que l’automne rouge ne cède au grand hiver


 
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   Lebarde   
15/1/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La migration certes, mais celle d'un privilégié vers des contrées nouvelles où l'aventure fera découvrir plutôt l'or que les chimères.

D'ailleurs le vaisseau est un avion, la-bas la vie est douce, les repas sont bons, ainsi que le jus d'érable.
Bonne pioche donc si ce n'était l'éloignement relatif et le narrateur en convient volontiers:

"Quand figée par la glace la province s'endort
Je trompe la nuit venue l'ennui et réalise
En écoutant l'écho des cloches d'une église
Qu'il n'est pas de chimères et que tout est de l'or"

Les trois premiers quatrains, bien écrits, presque du classique, et agréables à lire, laissent bien augurer de la suite.

Pourtant au fil des vers, le propos s'enlise, devient confus et perd de sa fluidité, de part une prosodie devenant pesante, avec une versification de plus en plus aléatoire, qui casse le rythme

Pourquoi donc avoir produit un texte long dont les arguments de plus en plus alambiqués et obscurs finissent par alourdir la lecture et décourager le lecteur.

De belles images et de beaux vers cependant qui peuvent séduire, mais un texte beaucoup trop long pour convaincre et enthousiasmer.

Merci du partage.

En EL

Lebarde

   Gabrielle   
21/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Une migration vécue selon le ressenti de son auteur, vivant un rêve éveillé.

Le lecteur s'imagine toucher du doigt les paysages magnifiques dont il est question et les sensations ressenties par le voyageur, fraîchement débarqué, deviennent sienne.

Le rêve devient une chose partagée et au fil du texte la réalité et le rêve se confondent : la terre, telle qu'elle a été rêvée est "or" et rien n'est "chimères".

Un partage poétique qui n'est qu'invitation...


Belle continuation à l'auteur de ce texte qui sait faire voyager...

   Corto   
29/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le voyage panoramique tracé ici est séduisant, surtout pour un lecteur qui a connu la même séduction le temps d'une découverte.

L'illusion qui motive le candidat expatrié est bien rendue dès le début du poème "Je suis venu ici sans trop savoir comment Par l’élan déguisé d’un rêve d’outre-mer". Oui l'envie d'aller voir toujours plus loin comment est la vie, comment sont les gens, comment sera l'accueil.

"Sur le sol inconnu d’un pays estivant" montre bien cette soif à découvrir, pour fuir sans doute ce qui est trop connu, trop routinier ou même un horizon bouché.

Une belle formule pour décrire l'arrivée dans la capitale québécoise "j’ai frayé mon chemin Vers la ville Réale et son Mont pantelant".

L'impulsion qui prend le risque de la désillusion est bien montrée dans cette strophe
"Celui de trouver là enfouies dans la forêt
Ou dans les plaines mornes à l’herbe verdoyante
Les réponses aux questions qui le soir nous hantent
Pour bâtir un monde où régnerait le Vrai".

La strophe qui se situe à la période du dégel "Quand les érables nous font remonter leur sève" se conclue joliment dans le registre émotionnel "la fuite curieuse qu’on appelle le rêve".

Ce poème respire l'envie et l'émotion de la découverte d'un 'monde nouveau' pour "Broder des souvenirs avant qu’ils ne s’effacent Et que l’automne rouge ne cède au grand hiver".

Une grande énergie se dégage de ce poème, celle d'un explorateur de terres lointaines, d'un peuple et d'un mode de vie à découvrir.
Une autobiographie pleine de souffle et de poésie.

Bravo à l'auteur.

   BernardG   
3/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Ainsi va la poésie !

L'auteur est "venu ici" porté par ces rêves et espoirs que l'esprit esquisse sans trop savoir s'ils se réaliseront....
Pour ma part (habitué au voyage), je l'ai suivi dans cette quête du 'Vrai".

Quelques vers que j'ai particulièrement appréciés.

"Au passage goûter le jus d’or du printemps"
"Quand les érables nus font remonter leur sève"

"Vers l’Ouest bleu lointain tout au point du couchant"
"Ne sachant quoi trouver, de l’or ou des chimères"

Merci donc pour avoir "privilégié" ☺ , d'entre vos oeuvres ,
ce joli poème et nous offrir une invitation au voyage....et au rêve !

Bien à vous

Bernard G.


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