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Poésie contemporaine
kjtiti : Instants oubliés
 Publié le 14/04/19  -  15 commentaires  -  1487 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

Il est dit qu'évoquer le passé c'est courir après le vent, pourtant il est des moments où celui-ci vous rattrape.


Instants oubliés



Quand mon cœur est en peine et se farde de noir,
Me reviennent alors, les saisons de l’enfance,
Périodes de bonheur marquées de l’insouciance,
Où mes demains d’alors rimaient avec espoir.

Ces instants oubliés, remisés au passé
D’un hier trop lointain, ravivent ma mémoire,
Rappelant en l’instant ces rêves illusoires,
Qu’une vie de tourments eut tôt fait de chasser.

Oubliée cette place arborée de tilleuls,
Où les cris des enfants, parsemés de fous rires,
Se mêlaient aux ragots, racontars et ouï-dire
Que contaient sur les bancs, nos affables aïeuls.

Oubliés cette idylle et ce serment scellé,
Allégué de toujours, qui ne durait qu’un jour,
Et dès lors laissait place à tant d’autres amours.
Trop grands étaient nos cœurs pour un flirt esseulé.

Oubliées les odeurs de la tarte Tatin,
Envolé le fumet du poulet du dimanche,
Mets de roi s’il en fut qui, sur la nappe blanche,
Auguraient du rituel dominical festin.

Oubliée, la douceur de ma tendre maman,
Quand mon cœur était gros, quand il était chagrin,
Me couvrant de doux mots comme autant de câlins,
Séchant mes lourds sanglots de chauds baisers aimants.

Au terme de ma vie, je rêve à ma jeunesse,
À ces matins si purs, à ces jours délicieux,
Balayés par le temps d’un quotidien soucieux,
Dont les plis sur mon front, tel un garant, attestent.


 
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   Corto   
18/3/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Il y a toujours comme une gêne à voir évoquer une enfance soi-disant "Périodes de bonheur marquées de l’insouciance".

N'est-ce pas un cliché pour évincer les difficultés rencontrées dans cette enfance, même si l'on a été aimé, ce qui évidemment est en soi un privilège.

Il existe une autre gène dans "Au terme de ma vie, je rêve à ma jeunesse". La vie d'adulte aurait-elle été si vide, si ratée qu'il faille encore se tourner vers sa jeunesse ?

Chaque âge a ses bons et ses mauvais moments, mais la vie d'adulte est tout de même celle où l'on assume ses choix et ses responsabilités. La décrire comme "une vie de tourments" n'est-ce pas abusif pour le temps d'un poème ?

La nostalgie n'est-elle pas déjà un échec ?

A vous relire.

   Gemini   
23/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pour de la prose, c'est plutôt bien versifié !
Le dire est même parfaitement fluide avec une bonne maîtrise du sujet, liée à une belle expression.
Du coup, la relative longueur se voit et se sent moins. On se laisse emporter par cette nostalgie d'enfance (sujet assez commun) en s'inscrivant soi-même dans le souvenir. Qui n'a pas gardé en mémoire le poulet du dimanche ?
En écriture, on trouve deux fois "instant" assez rapprochés dans le deuxième quatrain. Le dernier vers du cinquième quatrain "Auguraient du rituel dominical festin" à une syllabe de trop. Cela coupe la lecture, car tout le reste est si coulant. Et la dernière rime "jeunesse / attestent" est un peu loupée.
Mis à part quelques virgules discutables, la ponctuation est bonne, chose rare qu'il faut signaler, ainsi que la maîtrise du français qui est remarquable : « ouï-dire, aïeuls, tel un garant »… (je me suis même demandé si votre clavier n’était pas dépourvu du « u accent grave » qui manque deux fois sur des "où").
C’est tout ce qui me vient. Peut-être le choix du titre, trop sobre (mais sans doute retenu pour ouvrir l’anaphore des quatrains).
Mais la lecture emporte tout cela sans problème.

   Anje   
28/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Prose.
Au premier coup d'oeil, la présentation dessine au moins un contemporain. La première lecture, notant une recherche de rime, un rythme, confirme cette impression.
Oublié, oubliée, oubliés mais je n'ai rien oublié. Tous ces bons moments se sont inscrits sur les lignes de mon front et au fond de mon cœur. Un poème mignon qui diffuse ses images agréablement.
Attention à la différence entre "ou" et où". J'ai le doute aux vers 4 et 10.
Les inversions ne sont pas toujours bienvenues (j'en faisais trop aussi, pensant donner un style plus poétique). Par exemple, "trop grands étaient nos cœurs pour un flirt esseulé" est aussi joli et plus facile à lire si l'on écrit "nos cœurs étaient trop grands pour un flirt esseulé". Et l'image reste tout aussi belle.
Anje en EL.

   papipoete   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour kjtiti
D'aucuns diront que voici un thème mille fois rebattu, certes j'en conviens mais comme ça fait du bien !
Aux infos télé ou radio, dans les pages des journaux, ça dégouline d'horreurs, de viols, d'homophobie et moins pire de pauvre bêtise !
Dans vos lignes, on replonge, avec délice, dans ces pages qui bientôt se refermeront quand là-haut nous partirons ; mais au présent, se souvenir de nos jeux, de nos flirts, des vieux assis à l'ombre des grands arbres... et de Maman et... papa aussi !
Tout à l'heure, je rends visite à mes moniteurs ( le couple ) de colonie de vacances agés de 85 ans ; nous reparlerons de ce temps-là et l'espace d'un après-midi, j'aurai 8 ans !
NB je ne citerai pas de passage particulier ( tout me plaît ), et je re-dis à l'auteur " continuez à nous souler... " de cette façon ! on oublie le présent, et le futur où nous redeviendrons un peu enfant...
le 20e vers mesure 13 pieds

   Anonyme   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

La nostalgie fait toujours recette et l'on aime bien lire ces histoires
d'enfance mille fois rebattues.
Un très beau vers d'entame avant de fréquenter des lieux qui,
peut-être, sont chers à l'auteur mais reviennent à l'esprit du lecteur
comme une vieille antienne.
Bon, un texte qui se laisse lire mais ne révolutionnera pas le genre,
si tant est que l'on puisse trouver quelques nouveautés
sur la question.

   Vincente   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Courir dans le sens du vent de son cœur quand il "se farde de noir", c'est une possibilité qui soigne et ne manque pas de charme, surtout comme vous l'avez fait dans ce poème. La première strophe ne cache rien de cette intention.

Ecrire d'abord pour soi, c'est faire oeuvre de sincérité, quand bien même cela présenterait la facilité d'images banales. La frontière entre les domaines de ce qui est "convenu" et de ce qui est "original" est tout à la fois ténue et fluctuante. Tant de ressentis vont diverger en fonction des particularismes de chacun. Je dirais qu'une évocation emporte de l'adhésion quand justement le recevant peut s'y reconnaître. Mais le paradoxe c'est que plus il peut s'approprier l'histoire, plus il risque de reprocher de ne pas avoir été emporté hors de ses sentiers battus. Gageure ! Il faudrait "presque détacher" les deux ambitions, la singularité et l'universalisme, sujet immense qui pourtant en écriture n'aura de victoires que dans la maîtrise de nuances...

Votre poème est aimable parce que sympathique, mais je suppose, j'espère, que votre "passé" n'a pas toujours été "tourment" au "quotidien soucieux". Peut-être un ou deux vers ou termes plus appropriés auraient-ils pu nuancer cette vision sombre de votre passé d'adulte ?
Nous, lecteurs, avons besoin de découvertes et d'étonnements, ce n'est pas facile de s'enthousiasmer pour la neutralité...

   Anonyme   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien
" Les saisons de l'enfance " entraînent souvent de la nostalgie chez un être. Les souvenirs que l'on se remémore sont toujours les bons ...

Mais toute l'existence est habillée de souvenirs !
Pourquoi évoque-t-on toujours ceux de l'enfance et la jeunesse?
Il est des souvenirs proches que l'on regrette beaucoup aussi.

Pour ma part, c'est plus la nostalgie de l'époque où l'on a toute la vie devant soi et l'on ne pense pas au temps qui passe.
" Au terme de ma vie, je rêve à ma jeunesse ".

L'écriture est soignée. Une lecture agréable.

   Vincent   
15/4/2019
Modéré : Commentaire hors-charte (se référer au point 6 de la charte).

   Donaldo75   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour kjtiti,

Voici un superbe poème sur les souvenirs. J'ai déjà beaucoup aimé ton exergue, qui lançait très bien cette poésie et me mettait dans des conditions de lecture idéales. et je n'ai pas été déçu, loin de là.

Le rythme est présent, il va très bien avec le thème. Les images, chaque quatrain étant un morceau de vie, presqu'un tableau à part entière, dans un ensemble très homogène. On s'y croirait. La tonalité est douce, loin de cette nostalgie sombre que souvent ce genre de thème engendre. Et la fin, quelle fin, où je reconnais ta patte, ton humour ravageur ici subtilement distillé.

Bravo !

Donaldo

   Davide   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour kjtiti,

Quelques remarques :
v.2 : pourquoi une virgule après "alors" ?
v.3 : "marquées de l’insouciance" n'est, à mon sens, pas très élégant. On dirait plutôt "marquées d'insouciance" ou "marquées par l'insouciance".
v.4 : "mes demains d’alors" est une expression un peu pompeuse à mon goût.
v.7 : "Rappelant en l’instant" : trop de sons [an] et de voyelles nasales.
v.11 et 12 : "racontars" et "contaient" sont un peu redondants.
Pourquoi une virgule après "banc" ?
v.14 : peut-on traduire "allégué" par "invoqué" ? A quoi fait-il référence ? Au serment ? Ce n'est pas clair...
v.20 : "Auguraient du rituel dominical festin." : ne manquerait-il pas une virgule quelque part ?
v.21 : Pourquoi une virgule après "oubliée" ? Et pas dans les strophes précédentes ?
v.28 : "Dont les plis sur mon front, tel un garant, attestent." Ce vers semble trancher le poème comme un coup d'épée : ce "garant" et ce "attestent" sont d'un registre qui ne sied pas vraiment avec le reste du poème.
C'est sans doute une volonté de l'auteur(e) que d'inciser cette rupture, mais je l'aurais préférée plus délicate.

Beaucoup de répétitions : "cœur(s)" (v.1, 16 et 22), "jour" (v.14 et 26), "rêve(s)" (v.7 et 25)...
De manière générale, quelques problèmes de ponctuation, mais pas bien graves...

Le rythme des vers est agréable, avec une césure marquée à l'hémistiche.
On sent une délicieuse sensibilité qui parcourt ces vers. C'est touchant de tendresse.
De belles images que ce "remisés au passé" ou ce "flirt esseulé" parmi beaucoup d'autres...

Malgré quelques maladresses, impossible de ne pas être touché par cette peinture nostalgique de l'enfance où les souvenirs évoqués sont empreints d'une sensation indéfinissable.
Même si l'enfance n'est pas toujours rose, on sait qu'il y a quelque chose d'une "place arborée de tilleuls" ou d'un "fumet du poulet du dimanche" qui éveille en nous cette douceur vibrante...

Merci du partage,

Davide

   Anonyme   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

C'est une belle poésie retraçant des souvenirs d'enfance heureux.
Une lecture fluide et une écriture soignée.
J'ai passé un agréable moment .

   senglar   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour kjtiti,


Cadencé sans défauts à mon oreille et pour l'esprit je retrouve celui d'Hugo devenu grand-père, celui des confitures. Une sobriété bienvenue, une émotion contenue, votre poème n'en déborde pas moins d'une douce nostalgie. Je dois être dans les eaux de votre âge et à l'heure de faire mes bagages, sans pathos aucun, mesuré moi-aussi, je m'y retrouve parfaitement. Voilà mon habit me dis-je et kjtiti est mon tailleur sur mesure, un tailleur de première. Quel agréable compagnon de voyage ! J'y retrouve mon passé, j'y trouve mon présent et pour le futur : Skal !
"Oubliée cette place...
"oubliés cette idylle et ce serment...
"Oubliées les odeurs...
"Oubliée, la douceur...
Oh que oui !... et Oh que non... Comme grâce à vous ces "instants oubliés..." sont bien présents !
VIVANTS
Ils font de nous des immortels, une éternelle mémoire vivante qui s'est perpétuée, se perpétue et se perpétuera tels ces "affables aïeuls" sur leur banc.

Merci à vous :)))


senglar

   Gabrielle   
15/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de nostalgie dans ce texte qui se souvient des jours heureux passés.

L'auteur(e), par l'intermédiaire de la narration, renvoie le lecteur sur une tranche de vie, certainement commune à tous et si délicieuse...

Merci à vous pour ce doux et tranquille voyage qui n'est que présent pour l'esprit.

   emilia   
15/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci à vous pour votre témoignage d'un "temps retrouvé" à partir de vos "instants oubliés" qui ont fait le charme de votre enfance couvée de tendresse, efficace remède au "cœur en peine"...
(l'expression "rituel dominical festin" me semble accrocher un peu à la lecture...)

   Devos   
4/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Nostalgie, quand tu nous tiens !

Très beau poème, finalement le premier vers est très certainement le plus sombre, ce qui aide beaucoup à apprécier la beauté des souvenirs.

Même si cela est très appréciable en poésie, je ne pense pas qu’il faille idéaliser l’enfance qui est souvent remplie de nombreux maux, peut-être même autant qu'après.

Au plaisir !


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