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Poésie contemporaine
Lagomys : E 202
 Publié le 26/11/11  -  8 commentaires  -  2697 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur

Amour brut.


E 202



Je ne veux plus de leur succédané d’amour,
De l’ersatz de bonheur,
Qui me trompait l’esprit et me trempait le cœur
Les nuits après les jours.

Je veux la chair,
Je veux le sang,
Je veux le sel de ta peau.
Je veux ton cœur si cher
Et ton corps indécent,
Les jours, les nuits, sans repos.

Fini, l’insipide, le celluloïd !

Je veux des infinités d’étés
Et des hivers torrides :
Le soleil semblera tiède à nos passions brûlantes.
Je veux le plaisir à satiété,
Je veux ton ventre avide
D’orgasmes déchirants dans des étreintes violentes.

Je deviendrai la pieuvre aux huit cœurs
Qui crache son encre sur les faux-semblants,
Et tu auras la preuve en chaque heure,
Que la folie fait l’amour aux vrais amants.

Fini, les rêves synthétiques,
Les mots en encre sympathique,
Désormais, j’écrirai nos nuits
Avec du sang et de la suie.

Je veux du soufre dans mes ventricules
Et que tu souffres dans mes tentacules.
Il n’est pas d’Amour qui ne saigne,
Il n’est pas d’amants que je plaigne.

E, reflétaient l’artifi-ciel rebaptisé,
Conformité superficielle aseptisée…

Il faut boire au Calice
Jusqu’aux tréfonds de l’âme,
Cracher l’Hostie factice
Saupoudrée d’aspartame,
Communier au supplice
Dans un enfer complice.

Je vais te vampiriser, te sataniser,
Tu revêtiras l’aube des matins exsangues.
Je vais te martyriser, te canoniser,
Tu seras saint blasphème fondant sous ma langue.

Je te ferai une vidange de l’hémoglobine
Pour t’offrir une vie d’ange nimbée d’adrénaline.
Je serai Protée, père des métamorphoses
Et tu voyageras au cœur de mes névroses.

Fini, l’édulcoré, le décoloré !

Je veux du mystique, je veux du profane,
Puis approcher Dieu dans un élan insane.
Je veux l’imaginaire, je veux la matière,
Pour enfin nous fondre dans l’ultime lumière.

E, s’en étaient allés, l’âme moribonde,
Sans avoir démêlé l’écheveau du monde…

Il faut l’Amour cannibale,
Les désirs fantasques :
Sourit l’envie animale
Derrière le masque.

À nous l’hérétique, à nous l’authentique !

À nous tous les mystères et les découvertes,
Nous avalerons le ciel jusqu’aux secrets du silence.
À nous les promesses des étendues désertes,
Nous inventerons la trame d’un patchwork de démence.

E, psalmodiaient leurre ad patres,
Eux, deux sans d’eux…

À nous, les ailes de l’ivresse,
Nous, de sang neuf !


 
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   Charivari   
31/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah oui, il y a une vraie fougue dans ce texte, j'aime !
Un vrai sens de la formule : Le soleil semblera tiède /Tu seras saint blasphème /Je veux du mystique, je veux du profane /Nous avalerons le ciel jusqu’aux secrets du silence.

Beaucoup aimé aussi la métaphore de la pieuvre à sept coeurs.

Par contre, j'ai moins apprécié certains jeux de mots (vie d’ange, par exemple), et je n'ai pas compris ce "E" (que l'on retouve dans le titre d'ailleurs). Dernière chose : "insane", ça rime avec profane ? (je ne sais pas vraiment, je sais que ce mot anglais est à la mode en France, mais on ne le prononce pas à l'anglaise : insèyne ?)

   placebo   
16/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve ce texte très bien, mais pas vraiment en poésie libre. Pour moi, les gros points forts du texte sont le rythme et l'enthousiasme du narrateur qui se transmet. Donc :
- ou en poésie contemporaine, ça en a un peu l'allure
- ou l'auteur développe le "fini" qui devient un refrain et ça ferait une très bonne chanson.

Bon, ça peut faire une chanson à l'heure actuelle, hein :)

Les deux premières strophes m'avaient rebutées parce qu'assez "populaires" : des expressions un peu édulcorées justement (dont le "sel de ta peau"… certes, il y a le goût en arrière plan)
À d'autres moments, on retombe dans cet état d'esprit (Désormais, j’écrirai nos nuits / Avec du sang et de la suie.)

Mais le reste du texte est porté par des trouvailles assez sympa. J'aime bien le passage avec la pieuvre par exemple.
Petite remarque sinon : les deux "souffre" ne s'écrivent pas de la même manière en réalité.

Globalement, j'ai trouvé ça pas mal.
Bonne continuation,
placebo

   framato   
17/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Magnifique, sensé, travaillé jusqu'au bout des ongles, lyrique et rythmé, je n'ai quasi aucun reproche à faire à cette poésie où tout se tient de bout en bout...

E, ces produits chimiques souvent malsains que l'on rajoute à nos nourritures sont dans ce texte une nourriture saine à mes neurones.

La partie la moins forte du texte est selon moi celle-ci :

"Je te ferai une vidange de l’hémoglobine
Pour t’offrir une vie d’ange nimbée d’adrénaline.
Je serai Protée, père des métamorphoses
Et tu voyageras au cœur de mes névroses."

J'y trouve le rythme moins percutant, plus heurté. Et puis je regrette la répétition vidange/vie d'ange qui me semble une facilité évitable qui n'apporte pas un véritable + au texte (alors que deux fois vie d'ange aurait été plus fort, il me semble, puisque portant en elle-même une contradiction négatif/positif).

Reste au final un très bon texte qui m'a fait passer un très bon moment.

   pieralun   
26/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'ai pas de gout particulier pour ce genre de texte, mais je reconnais beaucoup de qualités à celui-ci, que j'ai dévoré jusqu'au bout malgré la longueur.

Essentiel: Le Rythme ! beaucoup de rythme dans ce poème qui coule de vers en vers.
Je partage l'avis de Framato sur le passage à la "vidange" et à "l'hémoglobine": je pense que ce manque de rythme est dû à deux choses:
- une formule alambiquée sur les 2 premiers vers
- 4 longs vers qui ne sont pas ponctués d'un vers ou morceau à la formule plus rapide, plus directe.

De grandes envolées lyriques qui sont heureusement compensées par quelques mots, quelques expressions, qui font appel au vocabulaire moderne, et l'effet, recherché sans aucun doute, le paradoxe sont excellents; les grandes envolées maitrisées.

Pourquoi 202?

   Anonyme   
26/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tout un programme à saveur vampirisme! Se gorger du sang de l'amour...Pas vraiment le truc du commun des mortels...
J'avoue ne pas comprendre le rapport du E et du 202
Une écriture qui s'envole et se lit rapidement avec un sourire en coin devant cette exaltation presque démentielle.
Je ne suis pas amateur de ce genre de texte mais j'ai aimé l'écriture fluide, les mots qui sonnent dans une musicalité effrénée.
Ça fait l'effet voulu, je crois.

   Anonyme   
28/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai été vraiment séduit par ce texte, en particulier par le rythme, l'énergie qui circule ; carrefour de tous les influx nerveux, de toutes les sèves des corps vivants qui abondent, inexorables, irrésistibles dans un flot emportant tout. Le tout servi par un champ lexical bien choisi. Le piment de la vie vaut largement tous les édulcorants du monde...

   Brisemarine   
29/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Fini, l’insipide, le celluloïd !

Je veux des infinités d’étés
Et des hivers torrides :
Le soleil semblera tiède à nos passions brûlantes.
Je veux le plaisir à satiété,
Je veux ton ventre avide
D’orgasmes déchirants dans des étreintes violentes.

Je deviendrai la pieuvre aux huit cœurs
Qui crache son encre sur les faux-semblants,
Et tu auras la preuve en chaque heure,
Que la folie fait l’amour aux vrais amants.

Je ne peux pas tout relever, mais tout le fond est là: un amour violemment charnel, un délire des sens dans une fougue démentielle.
Une envolée de feu et de sang, travaillée dans les plus petits détails, avec des trouvailles originales et appropriées au thème abordé.
Bravo à l'auteur pour cette offrande poétique. J'ai vraiment apprécié.
Brisemarine

   Anonyme   
23/2/2018
 a aimé ce texte 
Pas
J'ai trouvé ce texte bien long, car ce "je veux" est abondamment claironné.
L'idée est bonne, pour moi, elle aurait gagné à être un peu moins étalée.
Vous me donnez l'impression de chercher à convaincre. Dans cet écrit, les choses émises se croisent et se recroisent, pour finalement émettre la même pensée.

A la longue, je ne suis pas resté concentré. Vous en faites beaucoup, pour en définitif pas grand chose d'extraordinaire, ni de spectaculaire. Vous êtes constamment dans une démonstration semblable, sous un flot incessant, les propos se rejoignent le plus souvent.


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