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Poésie libre
Lagomys : Le lys et le diable
 Publié le 02/01/12  -  6 commentaires  -  3149 caractères  -  167 lectures    Autres textes du même auteur

Crime à perpétuité.


Le lys et le diable



Eux : Noces de pénombre,
La lâche possession :
Une poupée cassée !

Libre dans la paume,
Le sang jusqu'à la lie,
Son ventre est une geôle
D'où ne s'évadera la honte.


Elle : "Aube viendras-tu
À l'heure du trépas
Distinguer l'infâme
Parmi les êtres chers.
Tes volutes parme
Chasseront ma rancœur."



Eux : Larmes de lune…
Quand jonchent sa raison
Des éclats de porcelaine.

Les lys et les hymens
Se fanent à jamais.
Sera-t-il pire supplice
Que des yeux neufs qui s'éteignent ?


Il : "Je la trouverai, la balle d'argent,
Pour rendre à l'enfer le fiel résurgent.
Je vais recoller tes morceaux de cœur,
Nous deux en entier, nous serons vainqueurs."







Eux : Mille un font le nombre
Des ombres en procession
Surgissant du passé.

Rôdent les fantômes,
Ils ont hanté le lit :
Des draps souillés qui la frôlent
Suinte la douleur de la fonte.


Elle : "Démons je vous tue,
Mais vous ne mourez pas !
Rendez-moi mon âme
Que j'apaise ma chair.
Rendez-moi mes larmes,
Que je lave mon cœur."



Eux : Âcre rancune :
Le sang est un poison
Qui a noirci dans ses veines.

Les "Ave", les "Amen",
Seront vains désormais,
Elle oint le monde complice
Du dégoût dont elle saigne.


Il : "Chasse de tes nuits l'ignoble bourreau
Qui a bordé tes rêves de barreaux.
Je t’offrirai des bouquets d'innocence
Pour célébrer ta nouvelle naissance."


 
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   Anonyme   
2/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Faire vivre une poésie avec plusieurs locuteurs n'est pas une mauvaise idée malheureusement ça ne fonctionne pas.
La faute au flou qui entoure les trois intervenants dont le discours n'aide pas à la distinction. Leurs paroles sont confuses, obscures et ne parviennent à définir leurs rôles. Ainsi "elle" ne tient pas des propos que l'on pourrait rattacher à la féminité, de même que "eux" et "il" qui restent inidentifiables. Qui sont-ils ? C'est plutôt gênant pour la compréhension d'un texte. Il me semble que vous avez écrit quelque chose de trop complexe dans lequel on se perd.

   Lunar-K   
23/12/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

Beaucoup de force et d'émotion dans ce poème. Un sujet difficile, pas toujours très explicite, il est vrai, mais néanmoins suffisamment pour, d'un côté, faire passer le message et, d'un autre, le faire passer avec pudeur. J'aime assez cet hermétisme bien équilibré qui peut laisser imaginer les pires horreurs pour ce "crime à perpétuité", le plus évident me semblant être néanmoins le viol : "une poupée cassée", "son ventre est une geôle", "les hymens se fanent" ou encore "des draps souillés" qui sont autant d'indices qui, je crois, abondent en ce sens.

Au niveau de la forme, j'aime beaucoup cette triple voix : le "eux" externe et narrateur, le "elle" victime et le "il" (plus mystérieux) de l'espoir (voire même de la vengeance comme pourrait le laisser entendre le tout début de sa première intervention...). L'écriture est fort belle, pudique en ce qu'elle ne dénonce jamais directement le crime mais néanmoins expansive (et n'échappant pas à un certain pathos) dans l'expression des sentiments mêlés de douleur, de rancune, de désespoir... Un pathos qui ne me dérange donc pas, bien au contraire, l'exacerbation étant ici tout à fait nécessaire, il me semble, au style particulier de ce poème.

Par contre, j'ai moins aimé les quelques vers du "il". Peut-être à cause des rimes et de l'écriture plus contraintes. En tout cas, j'y trouve les images et les formulations un peu en-deçà de la grande qualité des images et formulations qui se trouvent partout ailleurs dans ce poème. Et puis, indépendamment même de ces considérations formelles, j'avoue que j'aurai préféré ce texte sans lui. C'est-à-dire que ce "il" est un peu l'instance qui maintient le poème à la surface, la seul lueur d'espoir, la promesse de renaissance... de sorte que, tant par rapport au fond que par rapport à la forme, c'est lui qui nous ramène à un ordre et à un classicisme sinon reniés par le "elle" et le "eux". Aussi aurais-je préféré voir le "elle" couler plus irrémissiblement, sans cet échappatoire que lui construit le "il"... Non par sadisme, bien sûr, mais parce que c'est précisément la dimension "noire" et déconstruite de ce poème qui me séduit le plus. Ainsi, l'aurais-je voulu plus radicalement affirmée. Mais bon, c'est là une préférence tout à fait subjective, évidemment...

Bref, j'ai beaucoup aimé ce poème (sans doute d'inspiration romantique). Assez original quant à sa forme (bien que reprenant néanmoins de nombreuses ficelles de la poésie plus classique), avec de nombreuses images selon moi très fortes et parfois même plutôt surprenantes. Le fond, jamais véritablement pointé du doigt, me séduit aussi beaucoup. Le rendu des émotions, de leur violence et de leur profondeur est assez saisissant. Un très bon texte, selon moi.

Merci à vous !

   Lagomys   
4/1/2012

   Anonyme   
6/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lagomys,

Texte incantatoire qui se laisse lentement apprivoiser après quelques lectures ; la beauté ne se mérite-t-elle pas ? Comment dire l'indicible ? Le champ lexical répond parfaitement à cette problématique par une disposition destinée à prendre du recul par rapport à l'innommable sous la forme d'un procès-verbal. Une sorte de main courante sublimée par le langage qui fait accepter l'inacceptable. Je relève par exemple :" sera-t-il pire supplice que des yeux neufs qui s'éteignent ? ; suinte la douleur de la fonte ; elle oint le monde complice du dégoût dont elle saigne".
Merci pour cette évocation implacable.

   brabant   
6/1/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Lagomys,


Je prends le temps de revenir sur votre texte que j'avais lu puis imprimé pour le garder sous le coude lors de sa parution car il m'avait impressionné.

Wouah ! Quelle allure ! m'étais-je dit (je sais, ce "Wouah" n'en a pas beaucoup :D) :
"Eux/Elle/Eux/Il//
Eux/ Elle/Eux/Il",
et ce ton, ces exclamations, ces interrogations, ce vocabulaire majestueux, mystique, mythique : on dirait un choeur antique avec une démultiplication des souffles, des lieux, une caisse de résonance, des répons et des réponses.


Bien sûr, j'ai vu que vous aviez ouvert un fil, mais je me suis bien gardé de le lire (j'irai après avoir rédigé ce com), seulement la phrase qui faisait référence à mon pseudo (sotte autosatisfaction, l'intellect - oui, j'en ai un - est faible) ; je pense effectivement qu'il vaut mieux laisser son texte faire des galipettes pendant une quinzaine, puis venir informer, remercier (un devoir !) et corriger le tir si nécessaire ; le recadrer en somme.

Mais vous avez eu raison d'intervenir.


J'ai lu dans ce texte, donc, traité comme une tragédie antique, le viol d'une vierge. J'ai pensé à ces tableaux qui représentent des jeunes filles tenant un vase brisé contre leur giron.

Le tout est hiératique, se situe dans une symbolique ; si l'on compatit, l'émotion reste maîtrisée.
C'est ce sentiment d'implacable et de très grande maîtrise qui prédomine en moi à la lecture.
Cela me semble codifié et le plaisir est dans le décodage, pas dans le frémissement ni la palpitation (bien qu'il y ait frémissement et palpitation), c'est très intellectuel/intellectualisé.
Le vocabulaire (que je ne relèverai pas tant il est évident et bien choisi, sobre et grand) va de pair.



Un opéra à jouer
Un tableau historique/mythologique à peindre (Grande Peinture)
Une imparable réussite à mon avis !


Au plaisir de vous relire...

   Anonyme   
23/2/2018
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Qu'est-ce que c'est pompeux ; tant par le fond que par la forme, celle-ci n'arrangeant rien. Dès les premiers mots, mon ressenti est rendu inexistant.

J'ai saisi l'idée émise, mais cette manière "dramaturge", ce n'est pas de bon goût, c'est pédant. Je n'adhère en rien, comme toujours vous êtes dans l'intempérance. Le message, pour moi, ne peut passer ainsi. Un discours, sans force, ni pertinence, ici il n'est que style empesé et ennuyeux, anéantissant, anesthésiant l'émotion.

Parfois la simplicité est bien plus parlante et touchante. Elle est la vraie vie, elle ne fait pas semblant d'être pour paraître.


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